l’avons appris aujourd’hui, 1 630 spots publicitaires vont
être diffusés sur nos écrans (avant le journal de 20 h,
après le journal de 20 h… peut-être tôt le matin) pour
vanter les mérites de la politique gouvernementale.
Faut-il qu’ils n’y parviennent pas par le langage politique
pour tenter d’y parvenir par le langage de la publicité ! Ils
sont si peu présents dans les journaux de 20 h qu’il leur
faut –sur nos propres deniers, sur nos impôts- payer de
la publicité pour se faire comprendre !
Ils auront quand même du mal à expliquer que si les
Français n’ont pas de pouvoir d’achat, c’est parce qu’ils
n’ont pas compris la politique du gouvernement ! Ce
n’est pas parce qu’elle manque d’efficacité, c’est parce
que les Français n’y adhèrent pas ! Ce sont eux, les
Français, les responsables et c’est pourquoi ils vont
avoir droit à de la publicité le soir ! Si les Français n’ont
pas de pouvoir d’achat, c’est parce qu’ils n’ont pas
demandé les heures supplémentaires ! S’ils n’ont pas de
pouvoir d’achat, c’est parce qu’ils n’ont pas emprunté
pour acquérir un logement ! S’ils n’ont pas de pouvoir
d’achat, c’est qu’ils n’ont pas eu ce malheur de pouvoir
hériter en franchise d’impôts cette année ! S’ils n’ont pas
de pouvoir d’achat, c’est parce qu’ils n’ont pas eu, en
définitive, le bénéfice du bouclier fiscal ! S’ils avaient
payé beaucoup d’impôts, ils auraient eu droit à des
remboursements… Bref, si les Français n’ont pas de
pouvoir d’achat, c’est parce qu’ils ne sont pas riches !
C’est donc une publicité extrêmement encourageante :
enrichissez-vous et vous aurez droit aux mesures de
Nicolas Sarkozy !
On peut en sourire, mais quand même : quand des
responsables politiques en sont réduits à faire non plus
simplement de la communication, mais de la publicité !
C’est quand les politiques n’ont plus rien à dire qu’ils
font de la publicité !
Nous, nous allons revenir aux réalités. Il nous faut
revenir sur la situation exacte du pouvoir d’achat des
Français un an après l’élection de Nicolas Sarkozy :
Pour ce qui concerne les salaires, publication a été
faite de leur évolution depuis un an :
Le salaire ouvrier, en France, aura reculé d’un demi-
point en un an. C’est-à-dire que l’inflation aura été
plus forte que l’augmentation des salaires.
Le SMIC aura été tout simplement réajusté au niveau
de l’inflation. Une augmentation vient d’avoir lieu
aujourd’hui : 0,9 %, 8 centimes d’euro de l’heure en
plus ! Voilà en matière de salaire ce qu’il fallait
attendre d’un an de Nicolas Sarkozy.
Pour ce qui concerne les retraites, deux
augmentations : 1,1 % le 1er janvier dernier et 0,8%
sont prévus pour le mois de septembre. Ce qui veut
dire qu’il y aura un recul de 1,4 point du niveau des
retraites en un an.
Pour ce qui concerne les prestations familiales : la
Ministre de la famille vient d’annoncer une
modulation de l’allocation de rentrée scolaire
permettant de donner plus aux adolescents. 50
millions d’euros seront ainsi distribués. Et l’on
apprend, dans le même temps, qu’il y a eu des
économies sur les majorations des prestations
familiales et que 250 millions d’euros auront été ainsi
enlevés des familles. Perte de pouvoir d’achat : 200
millions d’euros.
Pour ce qui concerne le RMI : l’ensemble des
prestations n’auront augmenté que de 1,6 %, soit
moitié moins que la hausse des prix.
Voilà donc le Président du Pouvoir d’Achat ! C’est le
Président du recul du pouvoir d’achat.
Arrive la question des carburants. Nul ne peut ici
contester que ce mouvement est mondial et qu’il est
sans doute durable. Nul ne peut écarter l’argument
selon lequel il faut que les consommateurs payent le prix
de ce que va être maintenant le coût des
approvisionnements énergétiques. Mais, de là à rester
inerte, de là à avoir pendant plusieurs mois refusé la
mise en place du chèque transport –qui n’est pas
obligatoire, d’avoir renvoyer sur l’Europe –mauvais
cause- la modulation de la fiscalité pétrolière, et
notamment de la TVA, pour obtenir ce que l’on savait,
c’est-à-dire que les partenaires européens ne pourraient
pas consentir à un tel plafonnement de la TVA, c’était en
définitive ne rien faire pour soulager les ménages, et
notamment les salariés, de la hausse du prix des
carburants.
Voilà aujourd’hui ce Président de la République qui avait
fait de la question du pouvoir d’achat la question
majeure finalement être culbuté par la réalité et rattrapé
par l’échec de la politique menée depuis un an.
Autre exemple de l’état réel du pays un an après
l’élection de Nicolas Sarkozy : un certain nombre
d’organismes officiels de l’INSEE à la commission
européenne ont livré leurs statistiques. La réponse est
toujours la même de la part du gouvernement et de
l’ineffable Madame Lagarde qui conteste à chaque fois
la publication statistique qui lui est adressée. L’INSEE a
donné sa prévision de croissance inférieure aux chiffres
du gouvernement : 1,6 contre la fourchette de 1,7 à 2 %
proclamée par le gouvernement. L’INSEE a été
considéré comme un parti faisant bloc avec la gauche.
C’est donc un nouveau groupe politique, l’INSEE, avec
lequel nous aurions passé alliance pour les élections
municipales, sans doute, et qui nous soutiendra j’en suis
sûr à l’élection présidentielle. L’INSEE est donc
contesté.
Arrive la Cour des Comptes (j’en suis membre, mais je
n’ose pas le dire de peur de pénaliser l’organisme même
si je n’y siège plus depuis 20 ans). La Cour des
Comptes donne son verdict : le déficit budgétaire pour
l’année 2008 sera proche de 3 %.
Arrive ensuite la commission des comptes de la Sécurité
Sociale, elle aussi contestée. Elle nous donne les
chiffres du déficit : + de 9 milliards (5 milliards pour les
retraites et 4 milliards pour l’assurance maladie).
Arrive la Banque de France qui nous donne un déficit de
la balance des paiements de 22 milliards d’euros.
Face à cette situation, plutôt que de prendre les
mesures qui conviennent : mettre en cause ce qui a été
voté, soulager le pouvoir d’achat, relancer
l’investissement, permettre le redressement de la
compétitivité… Le gouvernement continue, notamment
avec un projet de loi de modernisation de l’économie qui
considère que, finalement, plus il y aura de grandes
surfaces, plus faible sera l’inflation, sans regarder que
jamais dans notre pays la concentration des grandes
surfaces alimentaires n’a été aussi grande et jamais le
dérapage des prix n’a été aussi fort, tant les