Inégalité de traitement des indépendants
Pour pallier ce problème, les parents peuvent s’adresser à des professionnels
indépendants. Or les prestations ne sont financièrement prises en charge que pour la
logopédie et la psychomotricité et pas la psychologie. Les psychologues ne sont pas
considérés comme partenaires au même titre que les deux autres professions dans
cette nouvelle loi, contrairement à ce que suggère l’article 24 de la LPS.
Quand on parle d’enfants et de prévention, ni la distance géographique
ni l’argent ne devraient être des freins à l’accès aux prestations.
Psychologie n’est pas psychothérapie
Rappelons que psychologie scolaire ne signifie pas psychothérapie : on ne
parle pas ici de longues séances coûteuses. Les psychologues scolaires sont
des généralistes ; ils assurent évaluations et bilans qui permettent notamment
la détection de troubles tels que l’autisme, l’avance ou le retard de
développement, accompagnement de familles dans des situations de deuil ou
de séparation, guidance, suivis et prises en charge de durée variable.
Pour information aussi, la Loi fédérale sur les professions de la psychologie
qui vient d’entrer en vigueur garantit une formation de base d’une durée de 5
ans et prévoit plusieurs titres de spécialisation postgrade dont celui de
spécialiste en psychologie de l’enfance et de l’adolescence. Ce titre exigeant,
qui existe déjà, recouvre un champ d’intervention défini (distinct de la
psychothérapie et des prestations pédopsychiatriques) : évaluation et bilan,
diagnostic et indication, conseil et intervention.
Plus coûteux à long terme
Cette inégalité d’accessibilité aux soins psychologiques sera dommageable
pour les enfants comme pour les finances générales : plus un trouble est
dépisté tôt et traité de manière adéquate, c’est-à-dire notamment avant la
scolarité, et moins il coûtera, à long terme, à la collectivité.
Notre grande crainte : que la LPS telle que présentée actuellement cautionne
une psychologie à deux vitesses, avec une prise en charge rapide et
efficace pour les enfants dont les parents, aisés, peuvent se permettre de
consulter des psychologues en cabinet indépendant et un accès ralenti avec
péjoration des symptômes pour les autres.
Et les besoins sont là puisque nous parlons d’enfants dont le handicap est
avéré au sens de la loi.
Personnes de contact:
Carlos Iglesias, président de l’AVP (Association vaudoise des
psychologues), iglesiascarlos@hotmail.com, 078 712 66 35
Isabelle Kottelat, chargée de communication de l’AVP,
isabellekottelat@bluemail.ch, 079 540 67 91.