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Si nous revenons sur ce concept, le terme de « sévérité » correspond à l’histoire de la maladie sur une
période longue (6 à 12 mois). Il n’existe pas de classification par stade de sévérité « standardisée »
dans le domaine épidémiologique de l’asthme. Cependant, en 2006, le consensus international GINA
(Global INitiative for Asthma) a défini des critères de sévérité sur le plan clinique, tenant compte des
symptômes de l’asthme et du débit expiratoire de pointe. Dans les différentes recherches
épidémiologiques qui ont étudié la sévérité de l’asthme, la classification en stade de sévérité repose
sur différentes caractéristiques des patients, dont la référence est le GINA. Ces caractéristiques sont
les suivantes : symptômes nocturnes et diurnes, limitations physiques liées à la maladie mais aussi la
fonction ventilatoire (bien sûr non mesurable dans nos enquêtes déclaratives). Finalement, le
traitement de fond n’est pas toujours pris en compte dans le classement en stade de sévérité ; seul le
traitement de secours, bêta-2 courte durée d’action (révélateur de symptômes), rentre en ligne de
compte.
Le concept de sévérité en pratique clinique est désormais supplanté par la notion de contrôle.Si les
stades de sévérité constituaient alors le fondement de la décision thérapeutique, le concept de
contrôle est dorénavant au coeur de la prise en charge : en 2004, la Haute Autorité de santé (HAS) en
France puis, en 2006, le Global INitiative for Asthma (GINA) à l’échelle internationale, ont émis des
recommandations pour la prise en charge des asthmatiques et l’évaluation du niveau de contrôle de
leurs symptômes.
Méthode d’observation épidémiologique
Cette étude est réalisée à partir de l’Enquête santé protection sociale (ESPS) menée en 2006 par
l’Irdes. L’enquête ESPS interroge les personnes résidant en France métropolitaine sur leur état de
santé, leur recours aux services de santé et leur couverture santé. En 2006, l’enquête ESPS a
interrogé 8 000 ménages et 22 000 individus. Elle inclut, outre un module sociodémographique
standard, des informations particulièrement détaillées sur l’état de santé, l’expérience du patient dans
le système de soins, la couverture complémentaire et d’autres dimensions du statut socio-
économique.
En 2006, de nouveaux questionnements ont été intégrés dont un relatif à la santé respiratoire. Celui-ci
a été élaboré avec l’aide du groupe de travail chargé, pour le Plan ministériel sur l’asthme, de la
surveillance de sa prévalence et piloté par l’Institut de veille sanitaire (InVS). Il vise à identifier les
personnes asthmatiques puis le niveau de contrôle de l’asthme.
Le recueil de l’état de santé, des maladies et de la consommation des soins de chaque enquêté est
réalisé à l’aide du « Questionnaire santé et soins médicaux », rempli par l’enquêté lui-même (cf.
Annexe A).
Pour étudier les personnes asthmatiques, nous disposons, au sein de l’enquête ESPS 2006, de
plusieurs sources de données : les maladies déclarées par la personne (ou tableau des maladies), le
relevé de sa consommation pharmaceutique au cours des 24 dernières heures précédant
l’interrogation, des informations sur les séances de médecins généralistes et spécialistes et, plus
particulièrement, de dix questions portant sur la maladie elle-même. Deux d’entre elles s’intéressent
au passé asthmatique de l’individu, les autres portent sur les signes cliniques et le traitement au cours
des douze derniers mois. Ainsi, nous pouvons étudier le détail de la situation clinique et médico-
économique des asthmatiques en distinguant ceux qui déclarent des signes cliniques ou un traitement
au cours des douze derniers mois.