Avancée dans la compréhension du mécanisme physiopathologique des DMC
Des découvertes récentes ont permis d’établir un groupe de dystrophies musculaires congénitales
(DMC) caractérisées par un déficit en glycosylation de l’alpha-dystroglycane (alphaDG): la
dystrophie musculaire de Fukuyama (gène de la fukutine), le syndrome MEB ou muscle-œil-
cerveau (gène POMGnT1), le syndrome de Walker-Warburg (gène POMT1) et la DMC 1C (gène
LARGE). Cependant seuls les gènes POMGnT1et POMT1 possèdent une activité
glycosyltransférase intrinsèque (nécessaire à la glycosylation de l’alphaDG).
Tatsushi Toda (Département de Génétique Médicale, UFaculté de Médecine d’Osaka) a présenté
les derniers travaux de son équipe dans ce domaine. Les chercheurs japonais ont montré que la
fukutine est capable d’interagir avec POMTGnT1, de former un complexe avec elle et de moduler
ainsi son activité enzymatique. En effet, en l’absence de la fukutine, l’activité glycosyltransférase de
la POMGnT1 diminue d’environ 30%. Ces résultats permettent d’expliquer l’implication de la
fukutine dans la glycosylation de l’aphaDG.
Communication de Tatsushi Toda, Fukutin interacts with and modulates POMGnT1
Nouveautés cliniques
Peu étudiées, les interactions entre le muscle et les articulations sont pourtant importantes à
considérer notamment dans le cadre du diagnostic différentiel de certaines pathologies
neuromusculaires. J. Andoni Urtizberea (AFM, Institut de Myologie, Paris) a présenté deux
nouveaux cas cliniques intéressants caractérisés à la fois par une atteinte articulaire et par une
atrophie musculaire atypique mais indiscutable, l’un des deux cas ayant été étudié en collaboration
avec l’équipe de I. Nishino à Tokyo. Les analyses moléculaires ont permis d’établir un diagnostic de
dysplasie spondyloépiphyséale tardive (gène WISP3) chez le premier patient et celui d’une
hyalinose systémique infantile (gène CMG2) dans le deuxième cas.
Communication de J. Andoni Urtizberea, Enlarged joints and muscle weakness : two
paradigmatic case reports.
Mécanisme physiopathologique de la myopathie distale avec vacuoles bordées
La myopathie distale avec vacuoles bordées (DMRV), nommée aussi myopathie de Nonaka ou
myopathie héréditaire avec corps d’inclusions (h-IBM) est caractérisée par la présence de vacuoles
bordées et de fibres musculaires de taille variable. Cette maladie est due à des mutations dans le
gène GNE, une enzyme nécessaire à la synthèse de l’acide sialique. Dans une étude présentée par
Ichizo Nishino (Institut National des Neurosciences, Tokyo), les chercheurs ont identifié des
mutations de GNE chez 60 patients atteints de h-IBM. Etonnamment, le muscle cardiaque et la
substance blanche du cerveau étaient également touchés chez certains patients. Aucune
corrélation phénotype-génotype n’a été observée. Des expériences in vitro ont indiqué que les
mutations de GNE induisaient une diminution de l’activité enzymatique et une hyposialilation des
myotubes, suggérant que ce phénomène pourrait jouer un rôle physiopathologique dans l’HIBM.
Communication de Ichizo Nishino, Distal Myopathy with rimmed vacuoles : molecular
pathomechanism.
Développement d’un modèle animal du syndrome de Schwartz-Jampel
Le syndrome de Schwartz-Jampel (SSJ) est une maladie héréditaire caractérisée par une myotonie
et une chondrodysplasie précoce. Cette pathologie est due à des mutations dans le gène perlecan,
qui code une protéine de la lame basale. Contrairement aux autres syndromes myotoniques, le SSJ
n’est donc pas associé à une altération d’un canal ionique voltage dépendant. Sophie Nicole
(INSERM U546, Faculté de Médecine de la Pitié-Salpêtrière, Paris) a exposé les travaux de son
équipe visant à expliquer le lien entre un défaut d’un composant de la lame basale et
l’hyperexcitabilité du muscle squelettique. Pour cela, les chercheurs ont établit une corrélation
phénotype-génotype chez 35 patients atteints de SSJ (26 mutations identifiées). En outre, un