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Livres
Nouveautés :
Vient de paraître aux éditions PLB « Orchidées des
Antilles » écrit par Philippe Feldmann. 20 €.
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Les Orchidées dans l’Evolution
par Guy DURRIEU
Pour commencer, considérons d’abord comment se
situent les très grands groupes d’êtres vivants les uns par
rapport aux autres. En simplifiant, on sait que les organismes
cellulaires ont très tôt divergé, entre trois directions, l’une vers
les protistes, la seconde a donné naissance aux animaux et
champignons et la troisième les végétaux. Dans ce dernier
ensemble, les plantes vertes, dans lesquelles se trouvent
évidemment les Orchidées, se sont séparées des algues rouges
et brunes.
Les débuts
Les premières plantes terrestres sont sorties des flots
il y a moins de 500 millions d’années en même temps
qu’apparaissaient les premiers vertébrés (poissons). Il faudra
attendre 150 millions d’années de plus (Dévonien) pour voir
les premiers arbres. On date la naissance des plantes à graines
à la fin du Trias vers moins 220 millions d’annéess, mais elles
n’ont connu leur plein épanouissement qu’au Crétacé, il y a
une centaine de millions d’années, les Orchidées apparaissant
probablement vers moins 80 millions pour se diversifier
pendant l’ère tertiaire. Enfin, pour conclur,e est apparue une
espèce nouvelle, qui joue un rôle important dans la
connaissance et la diversification des orchidées,
l’Orchidophile, mais cela ne date que d’à peine 300 ans.
C’est une très longue histoire de plus de 1,2 milliards
d’années (ère Précambrienne). On peut retracer l’histoire de
leur évolution à travers quelques types. Les premières plantes
terrestres qui annonçaient nos plantes actuelles car elles
avaient des vaisseaux conducteurs de la sève (plante
vasculaire) sont connues par des fossiles de plus de 475
millions d’années. Cooksonnia ou Aglaophyton étaient
constitués de quelques tiges rampantes plus ou moins
souterraines sur lesquelles se dressaient des axes terminés par
des sporanges. Un point important à noter est l’association de
ces plantes avec des champignons tout à fait analogues aux
mycorhizes de beaucoup de nos plantes modernes. Ensuite, sur
l’Asteroxylo,n sont apparues des expansions latérales qui
annoncent la feuille. Son allure rappelle celle de nos
Lycopodes actuels.
Le développement des tissus ligneux permet aux
plantes de prendre de grandes dimensions, la végétation du
Carbonifère est caractérisée par la présence de forêts peuplées
de fougères et de prêles arborescentes. Mais certaines de ces
« fougères » n’en sont pas, ce sont les ancêtres de nos
Gymnospermes, elles représentent les premières tentatives
vers la graine, portant de gros ovules sur leurs frondes.
Dès le Permien existent parmi les gymnospermes des
formes qui ressemblent, par leurs cônes et leur feuillage, à nos
conifères actuels. D’autres, abondantes à cette période ont
totalement disparu depuis ou ne sont plus représentées que par
un tout petit nombre d’espèces, tel le Ginkgo qui semble
inchangé depuis le Jurassique ou bien les Cycas. Toutes ces
plantes ont la particularité d’avoir leur ovule à nu, sans aucune
protection.
Les Angiospermes
Un fossile du Trias (220 millions d’années),
découvert il y a peu, fait remonter très haut le début des
Angiospermes que pendant longtemps on ne situait qu’à la
base du Crétacé. Le Sanmiguela montre en effet de véritables
carpelles dans lesquels sont enfermés les ovules. Ces carpelles
possèdent un stigmate sur lequel se déposait le pollen. Il n’y a
plus contact direct entre celui-ci et l’ovule comme c’était le
cas chez les autres plantes. Mais Sanmiguela ne peut être
rapproché d’aucune Angiosperme actuelle. Un autre fossile
plus jeune de 20 millions d’années montre aussi une
inflorescence femelle portant de nombreux carpelles. Ce
Schmeissneria montre une analogie frappante avec certaines
Aracées actuelles, tel le Spathiphyllum des fleuristes, même
s’il s’agit là aussi d’une plante systématiquement bien
différente. Et on est toujours à la recherche du chaînon
manquant qui enracinerait les Angiospermes dans un groupe
fossile. Les études de phylogénie sur les Angiospermes, en
particulier grâce à la biologie moléculaire, ont montré que la
subdivision classique entre Mono et Dicotylédonne était très
simplificatrice. En réalité, les Monocotylédones, qui
renferment les Orchidées, ne représentent qu’un rameau
tardivement détaché de l’ensemble des autres Angiospermes.
Tout à fait à part de cet ensemble, le genre Amborella, plante
de Nouvelle Calédonie, est le dernier représentant vivant des
Angiospermes les plus primitives. Se détachent ensuite de
l’arbre deux ensembles de familles possédant des caractères
relativement primitifs, les Paléoherbes (Pipéracées,
Nymphéacées…) et les Magnoliidées (Magnolia, Laurier…).
Monocotylédones et le reste des Dicotylédones constituent
l’aboutissement actuel de l’évolution.
Les Orchidées
Si l’on regarde maintenant la place des Orchidées
dans l’arbre phylogénique des Monocotylédones on constate
qu’elles occupent une position intermédiaires entre les Liliales
(Lys, Tulipe…) et les Asparagales (Asperge, Narcisse,
jacinthe…).