Pour information : un article concernant le GMPAO est paru dans la revue de Castanet, suite à notre participation à la
journée des plantes.
5- Le genre Pragmipedium par Jacques Fernandez
Jacques Fernandez, collectionneur passionné d’orchidées cultive environ 1200 espèces dans une serre de 15 m2, à Andernos
les Bains (Gironde). De plus, il accompagne régulièrement des groupes de botanistes à la recherche d’orchidées en Equateur.
C’est un spécialiste reconnu de la culture des draculas, mais il cultive aussi des restrepias, des bulbophyllums et des
phragmipediums.
Le genre Phragmipedium a été établi par Rolfe Allen en 1827, après la découverte du premier sabot de Vénus en Amérique
du sud. En 1896, le genre est rebaptisé Phragmipelum et en 1975, on lui redonne son appellation d’origine : Phragmipedium.
34 espèces sont répertoriées à ce jour.
Le nom vient du grec phragma (division) en référence à la division en 3 lobes de l’ovaire et de pedion (chausson) en
référence à la forme du labelle en chausson.
Tous les phragmipediums sont originaires d’Equateur; l’Equateur est d’ailleurs très riche en orchidées puisque environ 4600
espèces y ont déjà été décrites.
Ce genre fait partie de la sous-famille des Cypripedioideae qui comporte 5 genres : Paphiopedilum (en Asie),
Phragmipedium (en Equateur), Cypripedium (en Europe), Mexipedium (au Mexique) et Selenipedium (en Amérique du sud).
On trouve ces plantes dans des zones très humides, sur des rochers et des troncs d’arbres recouverts de mousses. Dans
certains cas, les racines trempent en permanence dans l’eau.
Le genre se divise en 6 sous sections :
- Phragmipedium (à pétales plus longs que les sépales) : P. caudatum, P.lindenii
- Platypetalum (pétales et sépales spatulés)
- Lorifolia (feuilles en forme de lanière)
- Micropetalum : P. besseae, P. kovachii, P.schlimii, P.fischeri
- Schluckebieria
- Himantopetalum
De très belles photos illustrent cette présentation :
- P.lindenii : absence totale de sabot : le labelle est transformé en 3ème pétale
- P.caudatum aux longs pétales
- P.besseae, à petites feuilles et à fleurs orange à rouge foncé. Sa découverte en 1981 a relancé l’intérêt pour ce genre. Il
est en fleur pratiquement toute l’année en Equateur, entre 2200 et 2800m.
- P. dalessandroi (1996) à inflorescence souvent ramifiée, orange à rouge. Il ne diffère du précédent que de 2
chromosomes.
- P. wallisii à floraison simultanée
- P andreettae (2006)
- P.manzurii (2008)
- P.kovachii (2002), à fleurs violet foncé, pouvant atteindre 30cm de diamètre et à l’origine de nombreux hybrides (de
l’ordre de 300 à 400)
- P. schlimii
- P. fischeri, plante à petites fleurs, très facile à cultiver
Les conditions de culture :
Il faut noter que les fleurs apparaissent toujours sur de nouvelles pousses et la plante aura environ 7 hauteurs de feuilles
avant de fleurir.
Jacques cultive ses plantes sur tablettes avec de l’eau au fond ou en suspension avec goutteurs, dans un mélange 80/20
de laine de roche / pouzzolane.
L’ensemble doit être maintenu humide en permanence.
De mars à octobre, les arrosages se pratiquent 3 fois par semaine, avec de l’eau de pluie ; en dehors de cette période, ils
sont fonction de la météo.
Une bonne ventilation et une luminosité plutôt forte sont nécessaires.
L’engrais (rain mix chez Akerne orchids) est ajouté à petite dose à chaque arrosage (400 µsiemens).