Introduction : les origines de la pragmatique Pragmatique - CM
l’objectivisme : la langue est quelque chose de collectif qui échappe aux
individus (on retrouve ici la thèse Saussurienne avec la nature sociale de la
langue)
Bakhtine dira finalement que la réalité n’est ni le subjectivisme ni l’objectivisme,
mais que c’est l’interaction (théorie interactionniste). Il sera le premier à
introduire des idées du type : le sens d’un mot c’est d’être un dialogue. Il est le
premier représentant d’une approche interlocutive, l’une des premières formes
de pragmatique intégrée.
En sciences sociales, il y a trois approches possibles :
le holisme (qui est très présent) : les choses font système et sont
interdépendantes les unes des autres
l’individualisme ou subjectivisme
l’interactionnisme (essentiellement pour le langage)
La linguistique structurale est une linguistique qui oppose langue et parole, la
langue étant le fait social qui s’impose à chacun et la parole quelque chose
d’individuel qui comporte des accidents d’exécution. On trouve souvent la
comparaison de la langue à une partition de musique et la parole à l’exécution de
cette partition. Peut importe l’exécution, la partition ne change pas.
À l’intérieur de cette linguistique, certains ont contesté cette distinction
langue/parole, car le fait d’utiliser le langage (énonciation) change aussi ce qui se
passe et ça se situe même en amont de la langue.
La linguistique de l’énonciation est une linguistique post-structuraliste du monde
francophone. Dans cette théorie, on pense qu’il n’est pas possible de décrire les
éléments de la langue sans prendre en compte l’énonciation. Il y a dans la langue
des références directes à l’énonciation (par exemple pour les déictiques comme
« je », on a besoin de savoir dans quelles conditions d’énonciation c’est dit).
Benveniste, Problèmes de linguistique générale (2 volumes)
La thèse ultime de la linguistique de l’énonciation est que la langue c’est du
discours cristallisé. Il n’y a dans la langue que des emplois du langage qui ont
« réussi » et qui se sont figés. Benveniste travaille en diachronie sur des dizaines
de langues. Pour lui, rien n’est dans la langue qui n’ait d’abord été dans
l’énonciation (« Nihil est in lingua quod non prius fuerit in oratione »).
Ex : - Salut ! À l’origine, c’est en rapport avec la santé : pour dire bonjour on disait
« santé ! ». Par dérivation délocutive, on a créé un mot à partir de son emploi qui a
aujourd’hui perdu son sens premier.
- Affaire Occupation. Chez les grecs, avoir affaire signifiait être occupé et plus
précisément faire du commerce mais comme c’était mal vu de dire qu’on faisait du
commerce on disait avoir affaire. Il y a également une idée que ça ne regarde pas