Corsaires et Flibustiers
Le Corbusier 2009
Jérôme Pirrera-Valérie Springler-Bernadette Ladreyt-Josiane Holzer
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Sujets d’Etude :
Le premier Empire Colonial Français XVI- XVIIIème
Axe de recherche :
«Corsaires et Flibustiers ont-ils été des acteurs au service de l’Etat dans la
constitution de l’Empire colonial Français entre le XVII ème et le XVIII ème siècle? »
Problématique élève :
« Quelle place occupe la piraterie dans la constitution de l’empire colonial
français ? »
1) Pourquoi la France se lance dans l’aventure coloniale dans l’Océan
Indien ?
a) Traité de Tordesillas comme obstacle à la conquête française (Concurrence
des Empires espagnols et portugais qui dominent le monde)
Portulan de Cantino, 1502
http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=14940607
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Le partage du monde au traité de Tordesillas, 1494
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/tordesillas_carte3.htm
Ferdinand et Isabelle, par la grâce de Dieu, Roi et Reine de Castille, de Léon, d'Aragon, de Sicile, de Grenade, de Tolède, de
Galice [...]. Ainsi, son altesse, le sérénissime Roi de Portugal, notre frère bien aimé, nous a dépêché ses ambassadeurs et
mandataires [...] afin d'établir, de prendre acte et de se mettre d'accord avec nous [...] sur ce qui appartient à l'un et à l'autre
de l'océan qu'il reste encore à découvrir.
Leurs altesses souhaitent [...] que l'on trace et que l'on établisse sur ledit océan une frontière ou une ligne droite, de pôle à
pôle, à savoir, du pôle arctique au pôle antarctique, qui soit située du nord au sud [...] à trois cent soixante-dix lieues des îles
du Cap-Vert vers le ponant [...]; tout ce qui jusqu'alors a été découvert ou à l'avenir sera découvert par le Roi de Portugal et
ses navires, îles et continent, depuis ladite ligne telle qu'établie ci-dessus, en se dirigeant vers le levant [...] appartiendra au Roi
de Portugal et à ses successeurs [...]. Et ainsi, tout ce qui, îles et continent [...], est déjà découvert ou viendra à être découvert
par les Roi et Reine de Castille et d'Aragon [...], depuis ladite ligne [...] en allant vers le couchant [...] appartiendra auxdits Roi
et Reine de Castille [...].
http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/tordesillas.htm
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b) Nécessité de trouver un équilibre financier et de contrer la suprématie
maritime britannique :
Colbert et la politique royale maritime de Louis XIV (commerce, flotte militaire
inexistante )
2- Moyens de la mise en œuvre
a-la caprerie ou la course
Définition de Course :
La course (ou caprerie : terme qui désigna la guerre de course à l'époque), considérée
comme une tactique navale consistant à courir sur les bâtiments marchands ennemis, peut-être
aussi bien pratiquée par les navires marchands armés en guerre par des particuliers que par la
marine de guerre.
Caprerie : terme qui désigna la guerre de course à l'époque
Si la course existe depuis le moyen âge, il faut attendre la fin du XVII et le début du XVIII,
c'est à dire pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) et celle de la succession
d'Espagne (1702-1705), pour qu'elle connaisse son apogée.
A titre d'exemple, Saint-Malo, premier port armant pour la course sous Louis XIV, a armé
durant cette période 900 bâtiments corsaires, mobilisé 7 000 hommes et pris 1 300 navires de
tous tonnage, sans compter les destructions.
Comment expliquer un tel essort durant cette période ?
Ce fut d'abord une activité de substitution qui s'imposa à de nombreux ports. Les conflits
européens ont toujours modifié les activités et le fonctionnement des ports français. Bien sûr ils
n'ont jamais interrompus la pêche à terre neuve ou le grand commerce maritime, mais les temps
de guerre provoquaient un manque à gagner certain puisque les échanges étaient suspendus
avec les pays impliqués. Par conséquent se posait la question de trouver des activités
compensatoires. Les armateurs, qui n'acceptaient pas que la guerre puisse faire obstacle à leur
commerce, mettaient des canons sur les navires qu'ils destinaient au négoce. En outre ils
sollicitaient une "commission de guerre et marchandises" ou lettre de marque auprès de
l'amirauté, qui leur permettait le cas échéant d'attaquer et s'emparer de navires ennemis. Cette
activité se révéla fructueuse pour les armateurs et les actionnaires qui savient miser sur le bon
capitaine et le bon navire.
Le ministre de la marine mit ensuite tous ses espoirs dans la course et l'intégra pleinement
dans la stratégie française après le désastre de la Hougue en 1692. La caprerie était pour lui
synonyme de sources d'économies (le budget de la marine était réduit) et éventuellement de
revenus puisque le roi prélevait de 1/4 à 1/3 des prises. Enfin ce fut bien sur un moyen d'affaiblir
l'ennemi.
Bien sûr on peut discuter les motivations qui animaient les corsaires dans la mesure où elles
étaient au début clairement plus spéculatives que patriotiques. Toujours est-il que la course a
gêné et affaibli les ennemis de la France.
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Ainsi les pertes causées au commerce anglais de 1688 à 1717 furent très élevées.
J.Tramond les estime à 4 200 navires, rien que pour les années 1688-1697. Par ailleurs
J.Delumeau a calculé qu'en additionnant toutes les prises faites par les corsaires français et ayant
donné lieu à un jugement, entre mars 1695 et avril 1715, on parvient à un total de 6 919 navires
ou chargements capturés. S'y ajoutent 2 692 rançons, soit un total de 9 881 captures.
http://www.encyclopirates.com/modules.php?name=Encyclopedia&op=content&tid=1885
Un document historique : une lettre de marque
Arisitum
LES CORSAIRES : LA LETTRE DE MARQUE
Les corsaires sont des aventuriers c'est-à-dire des hommes pour lesquels l'aventure est à la fois leur passion et
leur raison de vivre. Mais ils ne la conçoivent pas comme un pur et simple brigandage. On peut les comparer aux
mercenaires qui louaient leur épée au plus offrant. Ainsi arriva-t-il à maint corsaire, de passer du service d'un prince à
celui de son ennemi mortel et cela le plus régulièrement du monde. Un corsaire n'est pas toujours propriétaire de son
bateau ; parfois il l'a seulement affrété, c'est-à-dire "loué" à un armateur, qui touchera une part de prise, les parts
étant calculées proportionnellement aux capitaux engagés dans l'affaire. Des souverains même pouvaient recevoir
une part importante du butin : ainsi la reine d'Angleterre Elisabeth 1ère, prêta ses navires de guerre au célèbre
Francis Drake et toucha à son retour ce qui lui revenait de lingots d'or ou de balles de soie.
Le corsaire est toujours un combattant régulier, officiellement mandaté par un ordre de mission qui porte le nom
de "lettre de marque". S'il est pris par l'ennemi, ce document lui assurera le sort d'un prisonnier de guerre. Il arrive
que le corsaire soit échangé ou racheté ; plus souvent, qu'il ne s'évade. En revanche, le corsaire est tenu par sa lettre
de marque, de n'attaquer exclusivement que les ennemis de son souverain, respectant "généralement" les neutres et
toujours ses propres concitoyens. S'il manque à cette règle absolue, et qu'il continue son activité, alors il sera traité
en pirate et son corps ira se balancer, lui aussi, au bout d'une corde, ce qui est parfois injuste, le corsaire en mer
ayant pu ne pas être informé de la paix survenue quelques jours auparavant.
EXEMPLE D'UNE LETTRE DE MARQUE
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouze, admiral de France, à tous ceux qui ces présentes lettres
verront, Salut,. Le Roy ayant déclaré la guerre au Roy Catholique, aux fauteurs de l'usurpateur des couronnes
d'Angleterre et d'Ecosse, et aux Etats des Provinces unies, pour les raisons contenues dans les déclarations que sa
Majesté a fait publier dans toute l'étendue de son royaume, païs, terres et fiefs de son obéissance, et Sa Majesté
nous ayant commandé de tenir la main à l'observation desdites déclarations, en ce qui dépend du pouvoir et autorité
qu'il a plu à Sa Majesté attribuer à notre charge, avons, suivant les ordres exprès de Sadite Majesté, donné congé,
pouvoir et permission au Sieur Pieter Segaerdt, demeurant à Dunkerque, de faire armer et équiper en guerre un
navire nommé "L'obéissance", du port de Dunkerque, avec tel nombre d'hommes, canons, boulets, poudres, plombs
et autres munitions de guerre et vivres qui y sont nécessaire pour le mettre en mer en état de naviguer et courir sus
aux pirates, corsaires et gens sans aveu, même aux sujets du Roy Catholique, des Etats des Provinces Unies, aux
facteurs de l'usurpateur des couronnes d'Angleterre et d'Ecosse, et autres ennemis de l'Etat, en quelques lieux qu'il
pourra les rencontrer, soit aux côtes de leurs païs, dans leurs ports ou sur leurs rivières, même sur terre aux endroits
où ledit capitaine Segaerdt jugera à propos de faire des descentes pour nuire auxdits ennemis, et y exercer toutes les
voyes et actes permis et usitez par les lois de la guerre, les prendre et amener prisonniers avec leurs navires, armes
et autres choses dont ils seront saisis, à la charge par ledit Segaerdt de garder et faire garder par ceux de son
équipage les ordonnances de la Marine, porter pendant son voyage le pavillon et enseigne des armes du Roy et les
nôtres, faire enregistrer le présent congé au greffe de l'Amirauté le plus proche du lieu où il fera son armement, y
mettre un rolle signé et certifié de luy, contenant les noms et surnoms, la naissance et demeure des hommes de son
équipage, faire son retour audit lieu ou autre port de France dépendant de notre juridiction, y faire son rapport, par-
devant les officiers de l'Amirauté et non d'autres, de ce qui se sera passé durant son voyage, nous en donner avis et
envoyer au secrétaire général de la Marine sondit rapport avec les pièces justificatives d'iceluy pour être sur le tout
ordonné au Conseil de ce que de raison.
Prions et requérons tous Rois, Princes, potentats, seigneuries, Estats, Républiques, amis et alliez de cette
couronne et tous autres qu'il appartiendra, de donner audit Segaerdt toute faveur, aide, assistance et retraite en leurs
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ports avec sondit vaisseau et tout ce qu'il aura pu conquérir pendant son voyage, sans luy donner nu souffrir qu'il luy
soit fait ou donné aucun trouble ny empêchement, offrant de faire le semblable lorsque nous en serons par eux
requis. Mandons et ordonnons à tous officiers de Marine et autres sur lesquels notre pouvoir s'étend, de le laisser
seurement et librement passer avec sondit vaisseau, armes et équipages et les prises qu'il aura pu faire, sans luy
donner ny souffrir qu'il luy soit fait ou donné aucun trouble ny empêchement, mais au contraire luy donner tout le
secours et assistance dont il aura besoin, ces présentes non valables après un an du jour de ladite d'icelles, en
témoins de quoy nous les avons signées et icelles fait contresigner et sceller du sceau de nos armes par le secrétaire
général de la Marine à Versailles, le premier jour du mois de fébvrier 1695.
Signé : L.A.L de Bourbon, Cte de Toulouze, admiral de France, et sur le reply : par Monseigneur de Valincourt,
et scellé.
b- La Compagnie des Indes orientales (épices, soieries, Cathay , concurrence de
l’Angleterre, monopole)
La Compagnie des Indes orientales plus précisément Compagnie française pour le commerce des Indes
orientales est une compagnie commerciale créée par Colbert en 1664 dont l'objet était de « naviguer et négocier
depuis le cap de Bonne-Espérance presque dans toutes les Indes et mers orientales », avec monopole du commerce
lointain pour cinquante ans.
Sa création avait pour but de donner à la France un outil de commerce international avec l'Asie et de
concurrencer les puissantes Compagnies européennes fondées au XVIIe siècle, comme la Compagnie anglaise des
Indes orientales et surtout la Compagnie hollandaise des Indes orientales. Cependant, la guerre d'usure avec les
Hollandais puis le choc frontal avec les Anglais en Inde la conduiront à sa perte, après seulement un siècle
d'existence
http://fr.wikipedia.org/wiki/Compagnie_fran%C3%A7aise_des_Indes_orientales
3-le bilan de cette politique
a-La constitution d’une vraie marine marchande et de guerre par le
truchement de grands corsaires
Etudes de cas possibles
Duguay-Trouin, Jean Bart, Mahé de la Bourdonnais :Corsaires, marchands et
notables.
b- L’établissement de comptoirs pérennes dans l’océan Indien et en Afrique :
Les Iles Bourbon, Pondichéry, Gorée et Saint Louis (Sénégal)….
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