Correction analyse de documents Michelin, une entreprise qui s’adapte au contexte économique et à la mondialisation A partir du milieu du XIX° siècle, l’Europe occidentale et l’Amérique du nord connaissent une croissance économique fondée sur l’industrialisation. Ainsi les entreprises se développent et la mondialisation, c'est-à-dire la mise en relation des différentes parties du monde par le biais des échanges, permet d’accélérer ce mouvement. En quoi Michelin est-elle représentative de l’adaptation des entreprises à la croissance économique et à la mondialisation ? Michelin voit le jour en 1889, en plein cœur de la seconde industrialisation dont l’automobile constitue l’un des piliers avec l’exploitation du pétrole. C’est à Clermont Ferrand qu’André et Edouard installent leur fabrique de pneus et leur siège social s’y trouve toujours. Le document 1 compare deux usines Michelin, l’une implantée en France, l’autre aux Etats-Unis, à Milltown, ainsi que le niveau de vie de leurs ouvriers. Cette brochure a pour but de vanter les mérites de la rationalisation du travail ou OST (Organisation Scientifique du Travail). Comme toute entreprise qui veut s’imposer, Michelin veut augmenter sa production et sa productivité, c’est pourquoi elle installe une filiale aux Etats-Unis où sont déjà mis en pratique le taylorisme et le fordisme : parcellisation des tâches, chronométrage, séparation entre activités de conception et de production, travail à la chaine… tout cela permet de « tordre le cou » au gaspillage et au temps perdu, comme le suggère la mascotte de l’entreprise, à savoir le Bibedum. Conséquences directes de ces nouvelles méthodes de production, la standardisation et la production de masse, comme le montre les nombreuses voitures, toutes identiques, qui arrivent à l’usine d’Amérique, tandis que l’augmentation des salaires (l’Américain gagne 7 dollars par jour) permet une augmentation du niveau de vie come le suggère la comparaison entre le train de vie d’un ouvrier français et américain. Nous retrouvons ici l’un des aspects social du fordisme (allusion au fameux « 5 dollars day ») tout en sachant bien que le but premier cette attitude paternaliste est bien sûr d’augmenter ses ventes en faisant de ses ouvriers des consommateurs potentiels. Ce document montre aussi que dès les années 1920, Michelin sait aussi s’adapter à la mondialisation : au XX° siècle ce sont les Etats-Unis qui sont au cœur de l’économie mondiale, d’où le choix d’y implanter une filiale, autrement dit de délocaliser une partie de sa production. Le document 2 nous montre ainsi comment Michelin a su mettre à profit la mondialisation dans un cadre de plus en plus libéral et s’adapter à la troisième industrialisation. La carte nous montre la DIT de l’entreprise et met ainsi bien en avant la manière dont elle a su exploiter les avantages comparatifs de certaines zones géographiques. Les 70 sites de production se délocalisent soit dans des pays où la main d’œuvre est peu chère, par exemple au Mexique, en Chine, mais aussi en Europe pour être près des marchés de consommation. Pour sa matière première, le caoutchouc, un centre d’hévéaculture est implanté au Brésil. Les centres de technologie sont situés essentiellement dans les trois pôles de la Triade. Cette répartition montre que Michelin a parfaitement su s’adapter à l’économie monde multipolaire en profitant à la fois du libéralisme économique qui lui permet d’ouvrir des marchés avec des droits de douanes moins élevés, tandis que l’augmentation des échanges avec la conteneurisation par exemple, lui permet de produire et d’échanger partout dans le monde, en abaissant les coûts de transports. De plus, les NTIC lui permettent un rapide transfert de capitaux. Ainsi, en s’adaptant au contexte économique et en utilisant les nouvelles méthodes de production, Michelin a su rester un leader mondial dans la fabrication de pneus.