
Introduction.
Le rôle prépondérant des microstructures financières populaires, dans les économies
des pays en développement ces dernières années, a suscité une littérature abondante. Les
travaux consacrés à l’analyse des sphères monétaire et financière dans les économies en
développement, ont surtout mis l’accent sur les politiques de réformes qui doivent permettre
une meilleure orientation des crédits.
C'est dans cette perspective que le développement des microstructures financières
populaires ces 25 dernières années a suscité de nombreuses études sur leur capacité à
constituer un véritable soutient financier pour le développement économique.
La question principale souvent posée par ces études, est celle qui est de chercher à
rendre compte de l’impact du fonctionnement des microstructures financières populaires sur
l’amélioration du niveau de vie des populations qui en bénéficient les services et sur le
développement économique des pays considérés en général.
Les microstructures financières populaires ont une fonction de plus en plus importante
dans le financement de la production des microentreprises. Il semble dès lors, que cette
fonction va au-delà du simple rôle d’intermédiaire financier qui leur est généralement
reconnu.
Quelle est l’interprétation analytique de cette fonction ? Cette question a été très peu
envisagée dans la littérature économique consacrée aux sphères monétaire et financière dans
les pays en développement. Une conception claire de la fonction véritable des microstructures
financières populaires, permet d’envisager une analyse de leur complémentarité avec le
système bancaire officiel dans une perspective fonctionnelle.
D’une manière générale, et comme nous l’avons déjà évoqué, les microstructures
financières populaires sont de purs intermédiaires financiers qui se contentent de transmettre
les épargnes entre les agents économiques à besoins de financement et les agents
économiques à capacités de financement.
Par ailleurs, tous les économistes sont d’accord sur le fait que les microstructures
financières populaires sont des intermédiaires qui financent des activités génératrices de
revenus d’une catégorie d’agents économiques qui n’ont pas accès au système bancaire
officiel
- et - qu’il faut, dans le cadre des politiques de réformes, essayer de trouver des
arrangements qui puissent permettre de créer des effets de synergies entre elles et les
institutions bancaires officielles
. C’est en outre pour toutes ces raisons que les soutiens
qu'elles reçoivent de la part des Organisations Non Gouvernementales (ONG) sont salvateurs.
C’est également ce que nous confirment Hardy et al. [2003] lorsqu’ils écrivent que :
« Il est important de dire que le soutien des [institutions de microfinance] est
meilleur qu’une autre forme d’allocation de ressources limitées, et que ce soutien des
[des institutions de microfinance] n’a pas d’effets négatifs [sur l’activité
économique] »
.
Voir récemment Lapenu C.et al. 2004, pp : 51-68.
Voir à ce propos, Lelart M., 2002, p.15. ; Nsabimana André, 2004, p.45
Voir à ce propos, entre autres, les auteurs comme: Besley T. ; Levenson A.R., 1996, pp: 39-59 ; Besley T.,
1995, pp: 115-127; Besley T., S.Coate, G.Loury, 1994, pp:701-719; Besley T., S.Coate, G.Loury, 1993, pp: 792-
810; Burkett P., 1989, pp: 401-419.; Murdoch J, 1999, pp: 1569-1614.
Voir à ce propos, entre autres, les auteurs comme: G.Dimitri, D.Kessler et R.Meghir, 1991; Lelart M., 2000;
Gladston M. 1994, XVIII. ; Seibel D.H. ,1996, pp : 97-111.
Hardy C, Holden P., Prokopenko V., 2003, p. 151.