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SOMMAIRE
I) Introduction ……………………………………………………………………3
II) L’enfant hyperactif vu par quelques auteurs …………………………………..4
III) L’enfant hyperactif observé en classe …………………………………………5
IV) L’enfant observé est-il ou non comme l’avait décrit ces auteurs ? ....................6
V) Conclusion ..…………………………………………………………………...7
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I) Introduction
Un enfant passe en moyenne 30heures par semaine, ce qui est loin d’être négligeable.
C’est pour cela que je me suis intéressée à la relation, au contact enseignant-élève plus
précisément un élève hyperactif. J’ai effectué un stage à l’école Jean Giono à Lyon 8ème, ce
n’est pas une école particulièrement difficile même si elle est au cœur d’un quartier difficile.
La plupart des enfants sont d’une toute autre nationalité, ils viennent du Maghreb, d’Afrique,
des pays de l’est… . Je suis intervenu en maternelle, j’ai côtoyé toutes les sections de la petite
à la grande. Cependant, je me suis attardée sur une classe de grande section dans laquelle j’ai
trouvé Sabri, un enfant atteint d’hyperactivité. On m’a beaucoup questionné sur l’attention
que je portais sur lui, pourquoi lui ? Pourquoi son cas ? Qu’est-ce qui me plaisait ?... .
Depuis presque deux ans, je fais partie de l’association Rhône-Alpes des infirmes moteurs
cérébraux (ARIMC), il m’arrive de faire des sorties avec le personnel encadrant, médical et
les personnes atteintes de toutes sortes d’handicap, de déficience ou autre troubles du
comportement. Je m’épanouis depuis que j’ai intégré l’équipe, je souhaite par ailleurs devenir
éducatrice spécialisée. D’où l’intérêt que j’ai porté pour cet enfant même s’il n’entre pas dans
le cadre du handicap, je souligne qu’il s’agit d’un syndrome et non d’une maladie, il n’a pas
encore été diagnostiqué ou encore été qualifié de la sorte.. Je me suis d’autant plus attardée
sur son comportement en classe, sa relation avec l’enseignante et l’ATSEM. Nous parlerons,
ici, tout d’abord de l’enfant hyperactif tel qu’il est perçu, décrit par quelques auteurs et qui
donneront des solutions à certains comportements. Ensuite, nous nous intéresserons à mes
diverses observations faites en classe. Pour finir, nous essayerons de mettre en relation la
théorie d’une part, grâce aux diverses observations et travaux d’auteurs. D’autre part, la
pratique afin de voir si ces théories concordent avec les pratiques en classe ou si ces pratiques
sont en totale contradiction avec ces théories. Et plus précisément, nous nous demanderons si
la relation élève enseignant, le comportement vis-à-vis de l’enfant ne mériterait pas d’être
revu, et non l’enfant en lui-même.
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II) L’enfant hyperactif vu par quelques auteurs
Selon Joly Fabien, psychologue, dans son livre : L’enfant hyperactif : De quoi s’agit-il ?
Pourquoi s’agite-t-il ? D’après lui, le monde hyperactif est un monde fermé : lorsqu’il
demande à un hyperactif de répondre aux simples questions : à quoi as-tu joué ? Que se
passe-t-il dans ton jeu ? Il ne lui répond pas : il dit par la suite qu’il faudrait être « dans sa tête
et même dans son jeu pour savoir ce qui se passe ». Il met bien en évidence qu’un enfant
hyperactif peut être « un bloc catatonique » et un instant après un « mouvement perpétuel qui
l’entraine dans une série de rebonds sur lui-même ». Il précise qu’on ne les laisse pas faire ce
qu’il veut, il faut un prolongement de contraintes : maison, école, séance chez le psychologue.
Mais qu’il faut aussi le laisser « libre », continuer ses activités afin d’en trouver des autres
aussi. En effet, quand il se sent « lâché pour un nouveau jeu », se créé donc un nouveau
rythme pour ce « lâchage ». Ces observations nous conduisent à considérer qu’il est difficile
pour l’enfant hyperactif de concentrer son attention sur une tâche et par conséquent il aurait
du mal, des difficultés à penser.
D’après le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l'Association
américaine de psychiatrie et le DSM-IV (1994), 3 sur 10 des enfants hyperactifs ont des
problèmes de comportement dès leurs 1 an : ils pleurent plus souvent et plus longtemps, leurs
parents ont du mal à les calmer avec les moyens habituels (Weiss et Heitchman, 1986). De
plus, certains ont des difficultés à s'alimenter, ils sont plus actifs et dorment moins.
D’autres enfants présentent des agitations motrices, des curiosités insatiables et des
jeux très animés et parfois destructeurs. Une recherche, d’Alessandri (1992) a démontré que
ces enfants ont du mal à rester concentré sur des jeux individuels ou en groupe et qu’ils
présentent un sommeil agité. C’est à l’âge primaire (dès 6 ans) que l’on se rend compte de la
souffrance que ce trouble peut causer à l’enfant. Quels sont leurs symptômes ? On remarque
chez eux un manque d’attention importante, une incapacité à se concentrer, une instabilité
émotionnelle, une grande impulsivité et donc s’en suit des difficultés à obéir.
Rapin va lui parler des troubles du langage que génère ce syndrome. J.Thomas, G.
Willems, dans les : Troubles de l’attention, impulsivité et hyperactivité chez l’enfant, http://f-
d.org/liens-aspedah-conseils.htm donnent des conseils aux parents mais ils s’adressent surtout
aux enseignants afin qu’ils puissent avoir les bons gestes et les bonnes paroles face à un
enfant hyperactif. Par exemple, pour favoriser la communication, ils préconisent d’utiliser
avec lui des phrases courtes et de répéter le plus de fois possible. De plus, il faudrait travailler
avec lui le vocabulaire, faire des exercices d’expression.
Afin de lutter contre son inattention, on doit éviter qu’il soit assis loin de toute
distraction telle qu’une fenêtre, une porte, une poubelle ou autre lieu de passage qui peut être
sujet à un décrochement. L’enseignant peut aussi lui donner quelques exercices, un à la fois
ou en plusieurs parties pour ne pas le brusquer avec la charge de travail qu’il a sous les yeux.
Il doit l’amener à pratiquer l’auto-correction de son travail. Il est nécessaire aussi selon eux
d’aider l’enfant à maintenir son effort par un signe distinctif telle qu’une récompense (un
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bonbon, ou plus communément une image mais aussi des gommettes de couleur selon le
comportement qu’il a eu ou le travail qu’il a fait (vert : bien, rouge : mauvais).
Le Heuzey: L”enfant hyperactif Les enseignants doivent être alertés pour aménager la
scolarité de ces élèves « différents » en leur accordant une attention particulière. Les mettre au
premier rang, leur donner l’occasion de bouger en distribuant les cahiers par exemple fait
partie des astuces pour les canaliser et faciliter leur adaptation. L’énervement est à éviter,
voire interdire face à cet enfant. Il faut contrôler ses émotions, essayer de positiver malgré ce
syndrome. (source :http://www.madamebienetre.fr/article-sante/177-comment-vivre-avec-un-
enfant-hyperactif-) Marie-France Le Heuzey travaille avec les enfants mais toujours en étroite
collaboration avec leurs parents : «Si le traitement médicamenteux est incontournable, il ne
doit pas se substituer à une prise en charge globale. Sur le plan médical, il peut
s’accompagner d’une rééducation psychomotrice et orthophonique mais il est du devoir des
parents et des enseignants d’aider cet enfant à évoluer dans un environnement normal en
veillant à son épanouissement ».
Ces divers travaux se rejoignent les uns aux autres. Qu’en est-il de la réalité vécue en
classe ? Est-il comme le décrive ces auteurs, l’enseignante réagit-elle en suivant la
préconisation des chercheurs ?
III) L’enfant hyperactif observé en classe
Mon stage s’est déroulé à partir de la deuxième semaine d’avril, et a continué jusque
début juin selon mes disponibilités et celles de l’enfant hyperactif, nommé Sabri. Les premiers
temps, il n’acceptait pas forcément que je m’approche de lui, mais au fil des jours, il accepta
que je puisse travailler avec lui. Ce stage m’a énormément appris sur l’enfant, il m’a rappelé
un enfant suivi à l’ARIMC (association citée auparavant), il m’a beaucoup intéressé. En effet,
Sabri m’a de suite interpellé par son côté distant des autres, il représentait tout un univers,
s’est construit un monde à lui, il était dans « sa bulle ». L’énumération, de ses traits
caractéristiques de son comportement, serait trop longue à citer, je vais donc m’intéresser à
ceux qui m’ont le plus marqué.
Cet enfant a un déficit de la concentration accentué sur les activités telles que les exercices
sur les chiffres ou encore les lettres (grande section). En revanche, les activités physiques ou
encore manuelles telles que le dessin, l’informatique captent plus vite son esprit. Il a un
besoin excessif de toujours bouger dans certaines activités et selon le contexte; l’incapacité de
terminer un jeu, une tâche, en dehors de ses intérêts propres. Il m’a semblé extrêmement
frustré, il a l’air incapable de trouver ses limites dans son rapport avec les consignes et
l’autorité. Le travail par la fratrie ou encore la vie de groupe le stimule beaucoup. J’ai
remarqué quelque chose qui m’a troublé, il a comme un besoin de contrôler ses camarades,
d’être le seul gagnant dans tous les jeux. Si on ne l’écoutait pas, il ressentait un besoin de
libérer son agressivité, on essayait de le raisonner petit à petit lors d’une crise mais que ce soit
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pour l’enseignante ou l’ATSEM, ce n’était pas du tout évident. A la moindre contrariété, elles
ne sont pas à l’abri d’une éventuelle crise dans laquelle il frappe quelqu’un… .
Dès lors qu’il est assis, il agite souvent ses mains et ses pieds ou se tortille sur sa chaise. Il
a donc beaucoup de mal à rester sur sa chaise. Son agressivité envers les autres n’ont pas
amélioré ses relations avec ses camarades, il a du mal à s’intégrer, il n’a pas d’amis. Si ce
n’est sa bande dessinée : Calvin et Hobbes de Will Patterson, elle lui tient particulièrement à
cœur. Effectivement, sa mère le lui avait offert, il s’agit d’un garçon nommé Calvin et de sa
peluche de tigre. Aux yeux de Calvin, sa peluche est un tigre anthropomorphe, c’est un enfant
hyperactif à l’imagination débordante. Il ramène tout à ce petit personnage, souvent lorsqu’il
n’obéit pas. Il ne sait pas obéir ou encore respecter les limites. Je remarque aussi qu’il ne tire
aucune leçon des expériences faites en classe ou encore les punitions données.
Je note aussi, les manies de bruit qu’il fait avec sa bouche ou ses mains, il grimace, grogne
même. Les parents trouvent cela assez bizarre alors qu’il n’est pas dangereux envers les autres
à part si on lui fait ou dit quelque chose, à ce moment tout enfant réagirait. Il rencontre aussi
des difficultés de langage telle la prononciation ou la grammaire.
L’enseignante était très douée pour gérer ces crises car elle m’expliquait, qu’au début, elle
ne tenait plus moralement, elle se trouvait à bout de stratagèmes pour éviter cet affront entre
elle et Sabri. Elle use de jeux visant à la conscience corporelle et sensorielle, des activités
courtes et de court temps. Elle me rappela souvent l’importance des encouragements lorsqu’il
réussit un exercice. Elle répète souvent derrière lui et à voix basse, elle pense le rassurer.
Nous chercherons maintenant à savoir si l’enfant hyperactif est-il ou non toujours comme
le décrive les chercheurs.
IV) L’enfant observé est-il ou non comme nous l’avait décrit ces
auteurs ?
Les enseignants sont les mieux placés pour diagnostiquer l'hyperactivité chez l'enfant
dans la classe. Il suffit d'un enfant hyperactif dans la classe pour que l'enseignant soit obligé
de modifier le programme prévu pour l'ensemble des élèves. L'enfant se lève de sa place
continuellement, il a de plus beaucoup de difficulté à respecter les règles. Il dérange aussi les
autres enfants de la classe et s'attire leur réprobation. Il n'est donc pas rare de voir ces enfants
rejetés par leurs pairs et même de leurs enseignants mais ce n’est pas le cas avec cette jeune
enseignante qui malgré son jeune âge maîtrise totalement la situation.
Le problème majeur, selon l’enseignante, pour ces enfants est l'incapacité à rester
assis, d'une propension à s'agiter, à lui couper la parole, à embêter ses camarades et de les
faire plier à ses demandes sous peine de crise ou d’agression. Les réactions agressives
conduisent très vite à un rejet.. La perturbation apportée à l'ensemble de la classe déclenche
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