
PRESENTATION de Claude Ménard
Fiche réalisée par Milosz SZOJA
Dans ce nouvel ouvrage, North poursuit son étude des fondements
institutionnels des changements économiques et sociaux, c’est-à-dire l’effet des
institutions sur la croissance. Dans ses précédents ouvrages North a tenté de
comprendre et expliciter le rôle des institutions dans l’économie, notamment par
son influence sur le développement des échanges et le profit qu’elles permettent de
tirer de la DIT, concluant que trop de rigidités institutionnelles provoquent la
régression de l’économie et de la société. Après s’être penché sur le « comment » des
impacts des institutions sur l’ économie, North s’ intéresse ici à la raison de
l’existence de telle institutions plutôt que telle autre, ce qui le pousse à étudier le
développement des modèles mentaux, les comportements humains dans leur lutte
face à l’ incertitude, en d’ autres termes la nature et les raisons des efforts
consentis à la maîtrise de l’environnement humain (différent de l’
environnement physique). Par conséquent, il s’agit plutôt de l’analyse du
changement économique à travers cette continuelle adaptation non-dénuée
d’erreurs par l’évolution des institutions, que de celle de la croissance et du
développement en tant que tels. Les croyances et cultures des humains influent
sur les efforts réalisés pour augmenter la prévisibilité de l’environnement humains,
et déterminent par conséquent l’évolution des institutions et donc les performances
économiques. Le cadre institutionnel est défini par la somme de la structure
politique, de la structure des droits de propriétés, dont découlent les
incitations, et de la structure sociale, qui est à l’ origine des normes et
conventions de la société concernée. Cet ensemble détermine le « paysage
mental », qui suppose une approche nouvelle, se basant sur les processus
cognitifs qui déterminent les croyances sous-jacentes aux institutions. Cet ouvrage
est donc un « changement de cap ». En effet après avoir étudié principalement la
croissance américaine, North effectua une année sabbatique en Suisse, ce qui le
poussa à développer une approche comparative, et l’idée d’efficience
institutionnelle. Car, c’est en Europe qu’il se demanda comment certaines règles qui
contribuent à la régression économique et sociale peuvent perdurer. Il en a déduit
l’existence d’institutions formelles et surtout informelles (croyances et
normes) qui remettent en cause la rationalité des individus. C’est ce point