Le traitement de l'eau
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LE TRAITEMENT DE L'EAU
1. LA PROTECTION DES RESSOURCES EN EAU 2
1.1 Eaux souterraines 2
1.1.1 Migration de la pollution bactérienne 2
1.1.2 Périmètre de protection 3
1.2 Eaux de surface 6
1.3 Puisage, transport et stockage de l'eau 8
1.3.1 Puisage 8
1.3.2 Transport et stockage 8
2. LES PROCEDES DE TRAITEMENT 8
2.1 Choix des procédés de traitement 9
2.2 Pré-traitements 10
2.3 Floculation/décantation 11
2.3.1 Principe 11
2.3.2 Mise en ouvre 13
2.3.3 Analyse de l'eau 15
2.4 Désinfection 16
2.4.1 Principe de la chloration 17
2.4.2 Mise en oeuvre 19
2.4.3 Analyse de l'eau 22
2.5 Filtrations 23
2.6 Aération 25
3. LE DOSAGE DE REACTIFS 28
Action contre la Faim
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LE TRAITEMENT DE L'EAU
Lorsque l'enquête sanitaire éventuellement complétée par des analyses de
qualité, laisse penser que l'eau peut être polluée, il est indispensable de
prendre des mesures visant à protéger les ressources contre les pollutions.
Le traitement de l'eau ne doit être considéré qu'en dernier recours, après la
mise en place de mesures préventives. Certaines circonstances rendent
cependant le traitement obligatoire: l'approvisionnement en eau des centres
de nutrition, l'approvisionnement en eau en cas d'épidémie de choléra
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et
l'utilisation d'une eau de surface pour l'alimentation d'un camp.
1. LA PROTECTION DES RESSOURCES EN EAU
Dans le cadre des programmes humanitaires et en terme de santé publique,
le risque le plus fréquent de pollution des eaux destinées à la
consommation humaine est le risque de contamination fécale. La
protection des ressources consiste à définir un périmètre autour du point
d'eau sur lequel les activités polluantes sont écartées. Il est
schématiquement possible de différencier les ressources en eau en fonction
de leur vulnérabilité par rapport à la pollution (voir chapitre:
Identification).
1.1 Eaux souterraines
1.1.1
Migration de la pollution bactérienne
C'est le flux d'eau souterraine qui permet la migration de la pollution. En
toute rigueur, une étude piézométrique et/ou des traçages doivent être
réalisés pour définir avec précision les conditions d'écoulement. Il n'est
donc pas possible de finir à priori la propagation de la pollution
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Cf. Chapître Le Choléra.
Le traitement de l'eau
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bactérienne. On peut néanmoins donner les indications suivantes, d'après
L'OMS:
En zone non saturée, donc en absence de flux, la migration de la
pollution est très limitée: L'OMS propose une profondeur de 3 mètres
maximum et une propagation latérale quasi-inexistante (Figure 1). On
peut néanmoins remarquer qu'en cas d'infiltration massive d'eau de
surface (forte pluie par exemple), l'entrainement de la pollution peut être
plus important.
En zone saturée et milieu continu, pour des vitesses de flux de 1 à 3
mètre/jour l'OMS propose une distance maximale de propagation dans la
direction du flux de 11 mètres environ (Figure 2).
Figure 1: migration de la pollution
bactérienne - zone non saturée
Figure 2: migration de la pollution
bactérienne - zone saturée
En zone fracturée ou karstique, l'écoulement est difficilement prévisible
à priori mais généralement très rapide. La pollution peut donc être
transportée sur des distances considérables: c'est par exemple le cas d'un
puits réhabilité par l'AcF en Birmanie dans un contexte de micro-grès
fracturé (sous faible épaisseur de recouvrement), la corrélation
pluviométrie/pic de pollution est nette.
1.1.2
Périmètre de protection
Sur le terrain, et plus particulièrement dans le cadre des programmes
d'urgence, il est difficile de réaliser des études de l'écoulement détaillées. A
partir de deux ouvrages (puits, forages ou rivière), il est cependant possible
Action contre la Faim
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d'estimer la direction et le gradient d'écoulement, et parfois la vitesse de
filtration (voir: Les eaux souterraines, loi de DARCY). On s'appuira sur ces
données pour dimensionner le périmètre de protection, en estimant qu'un
delà de 5 à 10 jours le risque devient minimum.
En absence totale d'information, on agit avec bon sens en respectant les
principes suivants:
La migration de la pollution se fait toujours dans le sens du flux; elle est
beaucoup plus limitée en zone non saturée.
Plus l'eau est profonde et les terrains de recouvrements imperméables,
meilleure est la protection naturelle de l'eau souterraine.
Les milieux continus sont généralement moins sensibles à la pollution de
surface que les milieux perméables en grands.
En milieu continu, L'OMS propose une distance de sécurité de 15 mètres
en aval des latrines. Par prudence, on considère qu'une distance de 30
mètres est un minimum.
Dans les terrains fissurés et les karts, il est impossible de parler de
norme.
Toutes les sources de pollutions potentielles doivent être écartées du
périmètre immédiat du point d'eau.
Le traitement de l'eau
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Les puits et forages
Le périmètre de protection des
puits et forages en milieu
continu peut être estimé à 30
mètres autour du point d'eau
(Figure 3). Les sources de
pollution (latrines, trou à
ordure, fosse septique...)
doivent se trouver en dehors
de ce périmètre, et de
préférence en aval de celui-ci.
Il est important de garder une
épaisseur minimum de 2
mètres entre le fond des fosses
et le toit de la nappe.
Figure 3: périmètre de protection d'un
puits/forage - milieu continu
Les sources
Le périmètre de
protection en amont des
sources est également de
30 mètres. Il doit être
matérialisé par une
clôture, de préférence
une haie vive. Un fossé
d’une profondeur de
0.50m doit être creusé
pour détourner les eaux
de ruissellement.
Figure 4:rimètre de protection d'une
source
Pour limiter l’érosion du périmètre de protection parfois très pentu, des
arbustes sont plantés et la zone est enherbée (attention: pas d’arbres!). Cela
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