Théâtre Royal des Galeries
SAISON 2010/2011
Roméo et Juliette
Shakespeare
Juliette, fille de Capulet
Cécile Delberghe
Roméo, fils de Montaigu
Damien De Dobbeleer
Escalus, prince de rone
Nicolas Ossowski
Paris, jeune gentilhomme, parent du prince
Xavier Mailleux
Frère Laurent, franciscain
Thierry Janssen
Capulet
Yves Claessens
Lady Capulet
Bernadette Mouzon
La nourrice de Juliette
Martine Willequet
Tybalt, neveu de Lady Capulet
Emmanuel Dell’Erba
Montaigu
Bruno Georis
Lady Montaigu
Catherine Claeys
Mercutio, ami de Roméo
Steve Driesen
Benvolio, ami de Roo
Emmanuel Dekoninck
Abraham / Balthazar
Marc De Roy
Samson / Pierre / Frère Jean
Toni d’Antonio
Grégoire / Un apothicaire
Michel Hinderyckx
Mise en scène
Georges Lini
Assistante
Daphné D’Heur
Décors
Marcos Vinals Bassols
Costumes
Françoise Van Thienen
Chorégraphie des combats
Jacques Cappelle
Du 20 octobre au 14 novembre 2010
du mardi au samedi à 20h15, les dimanches à 15h.
Au Théâtre Royal des Galeries
32, Galerie du Roi - 1000 Bruxelles
Location: 02 / 512 04 07
de 11h à 18h du mardi au samedi.
Infos presse :
02 / 513 39 60
fabrice.gardin@trg.be
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Haine, rancune, amour, passion. A Vérone, les Montaigu et les Capulet se vouent une
aversion ancestrale, Roméo, fils de Montaigu, et Juliette, fille de Capulet, tombent
éperdument amoureux l'un de l'autre.
Pourquoi faut-il que l’amour, si doux en apparence, soit si tyrannique et si cruel !
Roméo et Juliette s’aiment d’un amour pur. Malheureusement, leurs deux familles se
vouent une haine aussi parfaite et immortelle que la passion qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
Dès le lendemain de leur rencontre à un bal masqué, ils demandent à Frère Laurent de les
marier secrètement. L’ecclésiastique accepte.
Leur amour est unique, comme la nuit qui les unit après les serments. « Veux-tu donc
partir ? demande Juliette à Roméo, le jour n'est pas proche encore : c'était le rossignol et non
l'alouette dont la voix perçait ton oreille craintive... » Mais, hélas, c'était bien l'alouette,
messagère de l'aube ! Il faut partir et vivre - ou rester et mourir. Cruel dilemme pour Roméo.
Le cousin de Juliette, Tybalt, provoque Roméo en duel. Celui-ci refuse, et se fait
remplacer par son ami Mercutio, qui payera la confrontation de sa vie. Roméo jure de le
venger, et après avoir tué Tybalt, se voit banni de la ville. Le père de Juliette se résout alors à
marier sa fille au comte Paris. Juliette cherche refuge auprès de Frère Laurent, qui lui remet
une potion lui permettant de feindre la mort. Après avoir fait promettre à l’homme d’église de
prévenir Roméo du subterfuge, Juliette avale le breuvage.
Hélas, Roméo ne reçoit pas la nouvelle à temps, et fou de douleur, se rend au tombeau de
sa bien-aimée pour s’y donner la mort. Il y trouve Paris qu’il tue au terme d’un duel, avant
d’avaler lui-même un poison qui le tue dans l’instant. Juliette se réveille alors et constatant la
mort de son jeune époux, saisit la dague de celui-ci et le rejoint dans l’autre monde.
Roméo et Juliette sont nés sous une mauvaise étoile, ils sont victimes d’une suite de
circonstances malheureuses qui mettront à mort leur amour et feront de leur histoire un mythe.
A peine les amoureux ont-ils touché le paradis qu'ils sont obligés de se séparer. Existe-t-il
mythe plus vivace que celui des amants de Vérone ?
L'amour est une fumée de soupirs ; dégagé, c'est une flamme qui étincelle aux yeux des
amants ; comprimé, c'est une mer qu'alimentent leurs larmes.
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« Roméo et Juliette » est une œuvre tour à tour tendre et précieuse, lyrique et gaie,
brillante et poignante, avec des scènes au sortilège immortel comme le bal, le balcon, la mort
de Mercutio, la chambre de l’aurore ou le tombeau. L’inlassable génie shakespearien ne laisse
rien au hasard. La moindre scène garde cette inimitable marque qui donne du prix à presque
tous les instants et scelle le dialogue d’innombrables merveilles.
Il existe diverses manières de reconstituer ce drame. L’adaptation de Georges Lini est
profondément humaine d’un bout à l’autre. Dans une langue moderne, à la portée de tous, elle
traduit admirablement la richesse du vocabulaire shakespearien.
Victor Hugo, dans son lire verbal, définit ainsi Shakespeare : «C'est la mamelle gonflée,
la coupe écumante, la cuve à plein bord, la sève par exs, la lave en torrents, les germes en
tourbillons, la prodigalité insensée et tranquille. Il est sauvage comme la forêt vierge, ivre
comme la haute mer ».
Quoique l'éloge du nial dramaturge nous paraisse plutôt explosif, il nous faut reconnaître
que « Roméo et Juliette » marche avec une sorte de rythme éperdu, si vaste qu'il chancelle et
donne le vertige, si puissant qu'il atteint à la véritable grandeur.
Le début est orageux : les injures éclatent, les épées se dégainent, les rixes s'aiguisent.
Déjà, s'ouvrent les deux branches d'une tenaille qui, implacablement, va broyer les destins
fatidiques des deux amants. Roméo, c'est le héros jeune et séduisant, dévoré par l'amour et
soupirant comme un beau ténébreux. A peine a-t-il vu Juliette, qu'il est cribpar ce trait
brûlant qu'est la flèche d'Eros. Il ne vit que par elle, au point qu'il pourrait gémir comme le
poète délaissé : « Un seul être me manque et tout est dépeuplé, ».
Juliette, dont l'âme est vierge comme une page blanche s'émeut du premier baiser. Et ce
seul baiser la lie à jamais à son initiateur, entièrement, tragiquement.
Vérone, une guerre civile, une fête rythmée au cliquetis des épées entrechoquées, un
balcon s'échangent éperdument des serments d'amour, le fre Laurent qui compatit à
leur sort pitoyable, un meurtre, un exil, les violons qui sanglotent pour les funérailles, un
époux qui espère, un message qui s'égare, le poison, le retour nocturne, et la suite de ces
lamentables méprises qui conduisent les deux amants à leur tombeau : voi tout le
sortilège envoûtant de cette fnétique tragédie !
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Quelques mots avec Georges Lini
Qu’est-ce qui pousse un metteur en scène à relever le défi Shakespeare
aujourd’hui ?
D’abord le vertige. Quand on lit du Shakespeare on est happé par la richesse de l’œuvre,
par la grandeur des sentiments et par l’ivresse de la poésie. Une question s’impose alors
automatiquement : comment traduire tout cela sur une scène ? Comment faire pour que ce qui
sera montré ne soit pas réducteur ? Comment transmettre au spectateur mon vertige ? C’est
alors qu’on choisit soit de reposer le bouquin sur l’étagère soit de se relancer dans une énième
lecture et de remonter ses manches.
Ensuite quand on est metteur en scène et que l’on monte un auteur classique on se doit de
se demander en quoi ce dernier est notre contemporain. Monter une pièce uniquement comme
« témoin » ou « vestige » d’un monde passé et révolu ne m’intéresse pas. Le propos doit
concerner le spectateur. Ici, avec Roméo et Juliette la pertinence du propos est évidente. On
peut monter la pièce comme si elle avait été écrite sur commande. En quatre siècles, seules les
armes ont changé. Les enjeux de la pièce, les thèmes sont, malheureusement, toujours
d’actualité. Roméo et Juliette est un cri contre la bêtise et l’intolérance. Deux beaux fléaux
avec lesquels nous composons au quotidien.
Pourquoi Roméo et Juliette est-il ton texte préféré de Shakespeare ?
Roméo et Juliette est l’un de mes livres de chevet. C’est tout simplement un chef d’œuvre.
C’est une œuvre culte qui fait partie de la conscience collective. Elle nous invite au rêve et à
l’effroi. C’est un voyage bouleversant.
Pourquoi une nouvelle adaptation ?
Je voulais d’un texte qui soit au plus près de mes désirs de metteur en scène. Je travaille
beaucoup sur l’énergie des acteurs, de l’émotion, de leur plongée dans la parole, d’un jeu
organique. Mais je voulais dans le même temps respecter la beauté de l’œuvre. Pas question
de banaliser la langue de Shakespeare. Il fallait donc trouver le juste milieu que je ne trouvais
pas dans les textes dont je disposais. Cette adaptation s’est donc imposée à moi le plus
naturellement du monde.
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Quels sont les qualificatifs que tu mettrais sur le texte de Shakespeare ?
La langue de Shakespeare est organique, sauvage, violente et poétique. Ses personnages
parlent, agissent et réfléchissent ensuite. La parole n’est jamais le fruit de la réflexion. Ils sont
instinctifs.
Quelles sont les lignes directrices de la distribution ?
Je veux donc des acteurs qui plongent dans la parole. Qui se soucient avant tout de la
violence et de l’émotion que véhiculent leurs paroles. La poésie du texte, l’auteur s’en est
chargée, elle sera présente. La clarté du texte je devrais m’en être chargée donc l’acteur ne
devra pas expliquer le texte. Surtout pas. La parole doit être avant tout porteuse d’émotion.
Sur quoi se base le projet scénographique ?
Je n’aime pas les décors « réalistes ». La théâtralité et la poésie de mon travail passent
toujours par la scénographie. J’aime que d’emblée les gens se disent que ce à quoi ils vont
assister c’est du théâtre. Je ne veux pas faire semblant que ce qu’ils voient est la réalité.
Comme une fausse place de Vérone avec un faux balcon. Nous sommes donc partis avec
Marcos de l’idée du théâtre élisabéthain. Et nous avons placé une scène (élisabéthaine) sur la
scène de notre théâtre. Shakespeare envahit la place. Et par la magie du théâtre, de celle de
notre scénographe, et de l’imaginaire du public, cette scène sera à tour de rôle la place de
Vérone, la chambre de Juliette, le caveau, etc.
Quelles furent tes demandes à Françoise Van Thienen au niveau des costumes ?
J’ai demandé à Françoise de créer des costumes élisabéthains. Ou plutôt d’influence
élisabéthaine. L’histoire se déroule à l’époque de Shakespeare, sur une scène « de
Shakespeare » avec le texte de Shakespeare. Il y a une cohésion. Car comme pour le texte,
comme pour la scéno, je veux éliminer le superflu. Je veux que les costumes soient brutes,
simples, sans fioriture.
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