Le relai par Tam après 2 ans d’IA peut-être proposé en particulier pour les patientes pN0.
Il faut améliorer la prise en charge après 5 ans afin de limiter les récidives tardives.
ABCSG 8 (2).
Cette étude évalue l’effet de l’hormonothérapie séquentielle (Tam 2 ans suivi d’Anastrozole 3 ans) sur
la SSR par rapport au Tam x 5 ans. La population sélectionnée est celle des femmes ménopausées
âgées de moins de 80 ans, ayant un cancer du sein avec un risque de récidive faible ou modéré, RE+
et/ou RP+, ne recevant pas de chimiothérapie adjuvante (n= 3714).
Avec un recul médian de 72 mois, le schéma séquentiel diminue significativement (HR = 0,82, p =
0,038) le risque de récidive par rapport au Tam, quelque soit l’âge de la patiente, le grade ou le statut
RP de la tumeur.
Pour la survie globale, le gain avec le schéma séquentiel est modéré (HR = 0,77, p = 0,025) car la
différence du nombre de décès liés au cancer est faible dans cette population âgée où les décès non
liés au cancer dominent.
En conclusion, la séquence Tam suivi par Anastrozole améliore la SSR et la survie globale à 5 ans
pour la population considérée.
TEAM (S Jones).
En 2001, cet essai comparait Exemestane vs Tam pendant 5 ans. Le traitement hormonal était initié
dans les 10 semaines suivant la chirurgie R0 ou la fin de la chimiothérapie chez des patientes
ménopausées, ER+ et/ou RP+.
Les résultats de l’Inter Exemestane Study ont conduit à modifier le design de l’essai en 2004 qui,
depuis, compare Exemestane 5 ans à Tam 2-3 ans suivi d’Exemestane 2-3 ans (durée totale de 5
ans).
L’analyse intermédiaire à 2,75 ans ne porte que sur les patientes avant le switch par IA et montre une
équivalence en terme de survie sans récidive, avec toutefois un délai de survenue des métastases
plus long dans le bras Exemestane (HR : 0,81 ; p ‹ 0,02).
Une mauvaise observance des traitements a été relevée chez 29,5% des patientes sous Tam et
18,9% sous Exemestane. Lorsque l’analyse censure ces patientes, on assiste à un gain en SSR pour
le groupe Exemestane (HR : 0,83 ; p = 0,02). Le profil de tolérance était sans surprise.
Nous attendons en 2009 les résultats de la comparaison Exemestane à Tam suivi d’Exemestane.
ZO-FAST (H Eidtmann).
Cette expérience concernant l’utilisation en situation adjuvante de l’acide zolédronique a été menée
chez 1065 femmes traitées par Letrozole et présentant un score T ≥ - 2.
L’objectif principal était le changement de la densité minérale osseuse à 12 mois. La randomisation
distinguait l’administration immédiate de l’acide zolédronique (4 mg deux fois par an) et celle différée,
où l’acide zolédronique n’était administré qu’après l’apparition d’un score T ‹ - 2 ou d’une fracture.
Les résultats objectivent que le traitement immédiat prévient significativement le risque d’ostéoporose
sous inhibiteur de l’aromatase et permet de maintenir une densité osseuse correcte.
Il semble qu’il existe également un gain significatif en survie sans récidive après administration d’acide
zolédronique d’emblée versus administration différée.
Cet effet anti-tumoral de l’acide zolédronique devra être vérifié par d’autres études.
Saint-Paul de Vence, Janvier 2009.
L’hormono sensibilité est définie par : présence de RE ou RP ≥ 10%.
Le niveau d’hormono sensibilité est :
Elevé si RE et RP sont › 50% et intensité à 2 +.
Partiel si RE ou RP sont › 50% et intensité à 2 +, ou si RE et RP ‹ 50%.
Recommandations sur l’hormonothérapie adjuvante de la femme non ménopausée :
Après chimiothérapie, cinq ans de traitement par Tam, pas de traitement séquentiel, pas de
suppression ovarienne systématique, pas d’IA.
En cas d’hormonothérapie seule, Tam pendant cinq ans, pas de traitement séquentiel.
Recommandations sur l’hormonothérapie adjuvante de la femme ménopausée :
Chez la femme ménopausée RH+, le choix est donné entre cinq ans de traitement par IA ou
un traitement séquentiel par IA et TAM.
Il en est de même pour les femmes âgées de plus de 70 ans, pour lesquelles le choix est
guidé par l’évaluation des risques ostéoporotique et thrombo-embolique (niveau 1, grade A et
accord d’expert).