La peau

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La peau
I - Généralité :
La peau ou tégument est le revêtement continu externe du corps.
C’est aussi l’organe le plus volumineux puisqu’il atteint environ 1/6 du poids corporel total.
A - Fonctions :
La peau a 4 fonctions essentielles :
1 - Fonction de protection :
 contre les UV,
 contre les agressions mécaniques, chimiques, et thermiques,
 contre la déshydratation : la peau est une surface relativement imperméable,
 contre l’invasion de micro-organismes : c’est une barrière physique.
2 - Fonction de sensibilité :
C’est l’organe sensoriel le plus étendu du corps. Il renferme des récepteurs très variés :
pour le toucher, la pression, la douleur, la température.
3 - Fonction de thermorégulation :
Le corps va être protégé contre les déperditions caloriques par les poils, les cheveux et les
tissus adipeux sous-cutanés.
La déperdition de chaleur est facilitée par l’évaporation de la sueur à partir de la surface
cutanée et par l’accroissement du débit sanguin dans le réseau capillaire du derme.
4 - Fonction métabolique :
Le tissu adipeux sous-cutané est une importante réserve d’énergie essentiellement sous
forme de triglycérides.
La vitamine D synthétisée dans l’épiderme est complétée par la vitamine D d’origine
alimentaire.
B - Structure :
La peau comporte 3 couches : de l’extérieur vers l’intérieur :
 L’épiderme :
Il repose sur une couche épaisse et dense de tissu fibroélastique qui est le derme.
 Le derme :
Il est très vascularisé et contient de nombreux récepteurs sensoriels. Le derme est relié au
tissu sous-jacent par une couche de tissu conjonctif lâche qui est l’hypoderme.
 L’hypoderme :
Il contient du tissu adipeux en quantité variable.
Il s’appelle aussi fascia superficiel.
Les annexes épidermiques sont les poils, les cheveux, les ongles, les glandes sudoripares et
sébacées.
1
II - Structure :
A - L’épiderme :
1 - Constitution :
On y trouve :
 une couche basale ou germinative,
 une couche de cellules à épines ou
couche du corps muqueux de
Malpighi,
 une couche granuleuse : avec des
cellules allongées remplies de grains précurseurs de la kératine,
Que dans
les peaux
épaisses
 une couche intermédiaire
 une couche claire
 une couche cornée : lamelles de
kératine empilées.
Il y a une desquamation des couches
supérieures.
C’est un épithélium de type
malpighien kératinisé (Malpighien =
pavimenteux pluristratifié).
Il a une épaisseur de 0,07 à 0,12 mm.
Sur la paume des mains elle est de 0,8
et elle est de 1 mm sur la plante des pieds.
Des cellules de l’épiderme produisent
de la kératine : ce sont les kératinocytes.
La surface libre de la peau est marquée
par des lignes réalisant des lignes
spécifiques à chaque individu.
Les plus connues de ces empreintes sont
les empreintes digitales.
2 - Les différentes couches :
a - Couche basale ou stratum germinatum :
Ce sont des cellules à peu près cubiques.
Elles sont rattachées par des hémi-desmosomes à la lame basale.
Les cellules possèdent un cytosquelette important : ce sont les TONOFIBRILLES qui sont
composés de cytokératine de faible poids moléculaire.
Ces tonofibrilles forment des petites projections qui traversent les espaces intercellulaires
pour s’accrocher aux cellules voisines.
Les desmosomes relient ces points de contact.
Les cellules vont migrer vers la couche supérieure qui forme le stratum spinosum ou
couche de cellules à épines.
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b - Couche de cellules à épines ou stratum spinosum :
Ce sont de grandes cellules polygonales avec de nombreuses épines qui les relient aux
cellules adjacentes.
Elles sont le siège d’une synthèse protéique active qui produit des cytokératines de haut
poids moléculaire.
On trouve, dans les cellules de la couche épineuse, des CORPS LAMELLAIRES qui sont
des granules entourées d’une membrane contenant des phospholipides qui sont excrétés dans
l’espace intercellulaire.
Ces corps lamellaires vont former une NAPPE LAMELLAIRE dans la partie la plus haute de
l’épiderme qui est le principal facteur empêchant l’évaporation cutanée.
c - Couche granuleuse ou stratum granulosum :
Les cellules de cette couche sont fusiformes.
Elles sont caractérisées par la présence de grains basophiles denses qui peu à peu
occupent tout le cytoplasme et vont remplacer les tonofibrilles et autres organites.
La nature chimique de ces grains est essentiellement de la KERATOHYALINE (précurseur
de la kératine) associée à l’INVOLUCRINE qui a pour rôle de solidifier la membrane plasmique.
Dans la partie supérieure de cette couche, la mort cellulaire survient par rupture des
membranes lysosomiales et la libération de ces enzymes lysosomiales joue un rôle important
dans le processus terminal de kératinisation.
d - Couche cornée ou stratum corneum :
Ce sont des cellules mortes remplies de kératine mature.
Ce sont donc des lamelles de kératine qui ont gardé, dans la partie la plus profonde, leurs
jonctions desmosomiales.
Dans la partie supérieure, il n’y a plus de desmosomes et les lamelles de kératine
desquament.
3 - Les types cellulaires :
Dans cet épiderme, il y a 3 autres types cellulaires (autre que les kératinocytes) : dans la
couche basale, on trouve des MELANOCYTES et des CELLULES DE MERKEL, et dans la couche
épineuse, et au-delà, on trouve des CELLULES DE LANGERHANS.
a - Les cellules de Langerhans :
Ce sont des cellules de l’immunité cutanées car ce sont des cellules présentatrices
d’antigènes.
Sur le plan morphologique, ce sont des cellules étoilées, très mobiles, sans desmosome
(car doivent bouger), sans kératine et qui présentent des granules spécifiques en forme de
raquette de tennis : les GRANULES DE BIRBECK.
Ces cellules proviennent du système monocyte/macrophage mais n’ont aucune activité
macrophagique.
Quand elles sont activées par un antigène, elles fixent l’antigène sur les récepteurs et
migrent par l’intermédiaire des lymphatiques dermiques vers les ganglions lymphatiques
régionaux où elles présentent les antigènes aux lymphocytes T.
Elles représentent 5% des cellules épidermiques.
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b - Les mélanocytes :
Ce sont des cellules issues des crêtes neurales.
Elles sont responsables de la pigmentation brun-noir de la peau.
Un mélanocyte s’occupe de 36 kératinocytes : c’est une unité épidermique de
mélanisation.
c - Les cellules de Merkel :
Ce sont des récepteurs sensitifs qui forment des synapses sur
des fibres nerveuses sensorielles profondes. Ce sont des cellules qui
proviennent aussi des crêtes neurales.
Leur ultrastructure suggère qu’elles appartiennent au système
neuro-endocrine diffus.
4 - Organisation statique de la peau :
Les kératinocytes de la peau ou squames (appelé ainsi surtout dans les couches
superficielles) sont empilés et forment des colonnes hexagonales qui s’emboîtent bord à bord et
qui repose chacune sur 10 cellules basales.
Les cellules basales sont dites centrales ou périphériques selon qu’elles se trouvent dans le
voisinage du centre ou de la périphérie de leur colonne.
Une cellule centrale va donner 2 cellules filles.
Une cellule fille qui reste in situ et une autre cellule fille qui migre à la périphérie et se divise
à son tour pour ensuite monter dans la couche épineuse et les autres couches supérieures.
Le temps qui s’écoule pour la division des cellules basales en cellules squameuses varie entre
2 et 4 semaines.
Une colonne qui repose sur ces 10 cellules basales forme l’unité de prolifération
épidermique.
5 - Pathologies de l’épiderme :
a - Psoriasis :
C’est une dermatose chronique caractérisée par des lésions érythémateuses et
squameuses bien délimitées.
L’épiderme est aminci alors qui les papilles dermiques sont oedémateuses et
proéminentes avec des capillaires dilatés.
Le derme superficiel est le siège d’un infiltrat inflammatoire chronique de densité
variable.
Le psoriasis est dû à un contrôle défectueux de la prolifération des cellules basales. Leur
vitesse de multiplication est fortement augmentée.
L’épiderme s’épaissit dans un premier temps et les cellules sont éliminées de la surface de
la peau en moins d’une semaine avant d’être complètement kératinisées.
b - Pemphigus ou épidermolyse bulleuse :
C’est en rapport avec les jonctions cellulaires.
C’est une maladie de la peau potentiellement mortelle où le malade fabrique des anticorps
contre une ou plusieurs de ses propres glycoprotéines de liaison des desmosomes. Ces anticorps
se fixent aux desmosomes situés entre les cellules épithéliales et les dégradent.
Cliniquement, on a des lésions graves dues à l’infiltration de fluide corporel dans un
épithélium relâché.
Les anticorps produits ne dégradent que les desmosomes de la peau ce qui suggère que les
desmosomes des autres tissus biologiques de l’organisme soient chimiquement différents.
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B - Le derme :
Il a une épaisseur moyenne de 1 à 2 mm mais il va jusqu’à 3 mm sur la plante des pieds et
la paume des mains. Il fournit à l’épiderme un support solide.
Il comporte un réseau vasculaire très développé nécessaire au métabolisme de l’épiderme et
également à la thermorégulation.
1- Constitution :
Le derme est subdivisé en 2 zones :
a - Le derme papillaire :
Il est relativement lâche, très vascularisé, comportant surtout des fibres de collagène.
Il renferme des fines connexions axonales, des terminaisons nerveuses libres et
également la majeure partie des corpuscules encapsulés.
b - Le derme réticulaire :
Il y a un agencement en maille des fibres de collagène.
Il contient en quantité variable des fibres de réticuline et d’élastine.
Les cellules du derme les plus répandues sont les fibroblastes qui sécrètent des fibres et
de la substance fondamentale mais on y trouve aussi des globules blancs, des mastocytes et des
macrophages.
2 - Les dérivés épidermiques :
Dans le derme, on trouve les dérivés épidermiques comme les follicules pileux, les
glandes sudoripares et les glandes sébacées.
Au niveau du follicule pileux, on trouve des fibres musculaires lisses connectées avec les
poils et cheveux.
Au niveau du visage, on trouvera des muscles striés : muscles de l’expression
responsables également des mouvements de la peau qui recouvre le crâne.
La membrane basale présente de nombreuses sinusoïdes créant les CRETES DERMIQUES
alternant avec les papilles dermiques.
C - L’hypoderme :
C’est un tissu conjonctif lâche en continuité avec le derme.
Il est très richement irrigué et innervé et il contient des adipocytes en quantité variable
selon les régions.
Les adipocytes se concentrent essentiellement dans l’abdomen et dans les paupières.
D - Les jonctions muco-cutanées :
Les jonctions muco-cutanées (les lèvres, les paupières, les narines) sont des zones de
transition avec un épithélium plus épais que la peau adjacente.
Elles peuvent avoir une couche cornée rudimentaire.
Elles sont lubrifiées par les glandes muqueuses.
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III - Rôle sensitif : récepteurs sensoriels :
Les récepteurs sensoriels sont des terminaisons nerveuses ou des cellules spécialisées qui
convertissent les stimuli de l’environnement (externe ou interne) en influx nerveux afférents.
Ces influx passent dans le système nerveux central où ils vont déclencher des réponses
appropriées qu’elles soient volontaires ou involontaires.
On peut subdiviser ces récepteurs en 3 groupes selon leurs caractéristiques fonctionnelles :
1 - Les extérocepteurs :
Ils répondent à des stimuli externes et comprennent les récepteurs du toucher, de la
pression légère ou profonde, de la douleur, de la température, de l’odorat, du goût, de la vue
et de l’ouïe.
2 - Les propriocepteurs :
Ils sont beaucoup plus compliqués.
Ils sont situés dans le système squelettique et procurent des informations conscientes et
inconscientes sur l’orientation et la position du squelette, sur la tension musculaire et sur le
mouvement.
De tels récepteurs comprennent le vestibule de l’oreille moyenne, les organes des tendons
et des fuseaux neuromusculaires.
3 - Les intérocepteurs :
Ils sont complètement intérieurs.
Ils répondent aux stimuli provenant des viscères et comprennent les chémorécepteurs
sanguins, les barorécepteurs vasculaires, les récepteurs sensibles à la distension d’un
viscère creux tel le tractus gastro-intestinal et la vessie.
Ils contiennent aussi tous les récepteurs de sensations mal définies comme la faim, la soif,
le bien-être, le mal-être, les douleurs viscérales diffuses.
A - Les terminaisons libres :
Dans la peau elles sont de 2 types : réceptrices et
effectrices.
Dans l’épiderme les ramifications de ces
terminaisons nerveuses ne vont pas plus loin que la
couche granuleuse.
On les retrouve dans les glandes sudoripares et les
glandes sébacées où elles vont former des filets
denses à la surface de la glande et ces filets envoient
des ramifications entre les cellules glandulaires.
On les trouve aussi au niveau des follicules pileux.
Ce sont alors des organes tactiles importants.
Les terminaisons sont arrangées en 2 couches :
−
Une couche externe : constituée de fibres
concentriques dans la couche moyenne du derme.
−
Une couche interne : constituée de fibres courant parallèlement à la tige du poil.
6
B - Les terminaisons encapsulées :
Ce sont des terminaisons nerveuses entourées par une capsule conjonctive d’épaisseur
variable.
1 - Le corpuscule de Pacini ou de Vater-Pacini :
Ce sont les plus grands corpuscules : ils peuvent atteindre 4 mm
de long et 2 mm d’épaisseur.
Ils sont facilement identifiables dans l’hypoderme de
la surface des mains, des pieds ou des phalanges
proximales.
On les trouve également dans certains fascia, dans le
périoste, les tendons, le mésentère et le pancréas.
Ils
sont
formés
d’une
capsule
conjonctive
(périneurale) constituée d’une soixantaine de lamelles concentriques
périneurales emboîtées les unes dans les autres comme les couches d’un
bulbe d’oignon.
On trouve au centre de cette capsule périneurale une seule fibre
nerveuse qui est la MASSUE CENTRALE.
L’extérieure de la capsule périneurale est recouverte de tissu conjonctif
lâche renfermant des fibres élastiques.
Les corpuscules de Vater-Pacini sont sensibles à la pression et aux
vibrations.
2 - Le corpuscule de Meissner :
Il se trouve dans le derme.
Il a une forme ovoïde.
Sa taille varie de 60 à 200 µm.
Il est entouré d’une capsule conjonctive lâche.
Il est situé dans la papille dermique
directement en contact de l’épiderme.
A l’intérieur du corpuscule, on trouve
plusieurs
fibres
nerveuses
qui
spirale les unes sur les autres.
s’enroulent
en
Les corpuscules de Meissner sont
particulièrement abondants dans la
plante des pieds, la paume des mains,
le bout des doigts, les orteils.
On
les
appelle
MECANORECEPTEURS
RAPIDES.
Ce sont des récepteurs de stimuli
tactiles.
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3 - Le corpuscule de Golgi-Mazzoni :
Il ressemble au corpuscule de Pacini mais la capsule péri-neurale comporte moins de
couches : une dizaine seulement.
On y trouve qu’une seule fibre nerveuse : la MASSUE CENTRALE.
Ce sont également des mécanorécepteurs sensibles au toucher et à la pression.
On les trouve essentiellement dans la pulpe des doigts, la base de l’ongle (lit de l’ongle) et
les organes génitaux externes.
4 - Le bulbe de Krause ou bulbe terminal de Krause :
Il a à peu près la même structure que le corpuscule de GolgiMazzoni mais il est plus arrondi.
On le trouve surtout dans la muqueuse linguale et conjonctive de
l’œil.
Ce sont probablement aussi des mécanorécepteurs (toucher +
pression)
5 - Le corpuscule de Ruffini :
Ce sont, avec les fuseaux neuromusculaire, des récepteurs de l’étirement.
On les trouve essentiellement dans les capsules articulaires (surtout du genou) et dans le
périodonte (= tissu conjonctif dense qui entoure la racine de la dent).
Ces corpuscules sont formés de nombreuses terminaisons nerveuses rectilignes (pas en
spirale).
Ils ont une forme cylindrique et sont entourés par une capsule conjonctive peu épaisse.
Ces corpuscules sont des mécanorécepteurs lents qui sont sensibles au déplacement des
fibres de collagène.
6 - La cellule de Merkel :
C’est un récepteur lent.
Il est retrouvé dans tout l’épiderme mais avec une densité particulière au bout des doigts
et également dans la muqueuse buccale.
Ce sont des cellules de formes elliptiques de diamètre longitudinal d’environ 20 µm.
Ces cellules sont associées à une terminaison d’axone en forme de disque.
Le noyau de la cellule est plurilobé et de grande taille.
Leur cytoplasme renferme des microfilaments et également des granulations dont on a pu
déterminer récemment qu’il s’agissait de granulations de kératine totalement différentes des
kératines des cellules voisines.
Elles contiennent également de nombreuses vésicules synaptiques groupées au voisinage
de la terminaison axonique.
IV - Vascularisation de la peau :
A - Les artères :
Elles sont situées sous l’épiderme et forment une sorte de filet ou réseau parallèle à la
surface de l’épiderme.
Ces artères ont de nombreuses ramifications aussi bien vers le haut (vers les papilles
dermiques) que du côté de l’hypoderme.
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B - Les veines :
Elles collectent le sang des capillaires des papilles et forment également un réseau parallèle
au réseau artériel.
Il existe des connexions artérielles (shunt artério-veineux) qui jouent un rôle essentiel dans
la thermorégulation du corps.
C - Les vaisseaux lymphatiques :
La peau possède un très riche réseau lymphatique qui débute dans la couche papillaire et
qui envoie des ramifications entre le derme et l’hypoderme où les vaisseaux lymphatiques vont
suivre le trajet des vaisseaux sanguins.
V - La pigmentation cutanée :
A - Les pigments :
La couleur de la peau humaine dépend de 3 facteurs essentiels.
1 - La carotène :
La peau à couleur jaunâtre est due à la présence de divers pigments de carotène dans la
graisse sous-cutanée.
2 - L’hémoglobine :
La couleur rosée est due à la concentration et au degré d’oxygénation de l’hémoglobine et à
la présence dans le sang de pigments tels les pigments biliaires.
3 - La mélanine :
La 3ème coloration de la peau dépend de la quantité de mélanine, pigment synthétisé dans
les mélanocytes de l’épiderme.
a - Les différentes mélanines :
Il y a 2 catégories de mélanine :
 Les mélanines vraies ou eumélanines :
Elles donnent une couleur brun-noir.
La principale molécule est un composé d’indol-5,6-quinone.
 Les fausses mélanines ou phaeomélanines :
Elles ont une coloration jaune à brun-rouge.
Elles sont dominantes chez les individus blonds et les individus roux.
Elles contiennent une importante quantité de soufre sous forme de cystéine.
b - Les mélanocytes :
Ces 2 types de mélanine sont synthétisées dans les mélanocytes. Les mélanocytes
proviennent de la crête neurale.
Au cours du développement, les cellules de la crêtes neurales migrent dans la couche
basale de l’épiderme et s’installent dans les kératinocytes basaux.
Le nombre de mélanocyte est à peu près le même chez tous les individus quel que soit la
couleur de leur peau. Les différences de couleur de peau dépendent uniquement de la quantité de
mélanine.
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c - Synthèse de la mélanine :
O2
L-Dopa
Tyrosinase
O2
Tyrosinase
Eumélanine
Dopaquinone
Intermédiaire
indolique
L-Tyrosine
Cystéinyl-Dopa
DOPA = DihydrOxyPhénylAlanine
Phaemélanine
Les mélanocytes injectent des mélanosomes aux kératinocytes.
La taille, la forme et le taux de production des mélanosomes varie d’un individu à l’autre
au sein d’une même race et d’une race à l’autre.
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B - Anomalies :
Elles sont extrêmement fréquentes en dermatologie clinique.
1 - Anomalies de la pigmentation :
a - Augmentation de la pigmentation :
Au cours de maladies cutanées inflammatoires qui endommagent la couche basale de
l’épiderme il peut y avoir une PIGMENTATION POST-INFLAMMATOIRE qui est une augmentation
irrégulière et localisée de la pigmentation.
b - Diminution de la pigmentation :
Le VITILIGO est une maladie où apparaissent des tâches blanches qui résultent de la
destruction auto-immunitaire des mélanocytes.
Cliniquement, l’atteinte la plus importante des mélanocytes sont les MELANOMES
MALINS car les mélanomes malins gagnent tout d’abord les ganglions lymphatiques régionaux
puis la circulation sanguine, stade auquel il est très difficile de contrôler la maladie.
D’où la nécessité de surveiller les grains de beauté.
2 - Anomalies du nombre des mélanocytes :
a - Augmentation du nombre :
C’est l’HYPERPIGMENTATION MELANIQUE.
Elle peut se traduire sous 3 aspects :
 Les grains de beauté ou nævi mélanocytaires bénins
 L’épithélioma des cellules basales : ce sont des petites tumeurs un peu comme des
verrues.
 Les verrues séborrhéiques ou verrues séniles : ce sont des tumeurs bénignes dans les
papilles dermiques.
b - Diminution du nombre des mélanocytes :
 VITILIGO (vu précédemment)
 PIEBALDISME : infection congénitale qui se présente sur le visage comme un triangle
frontal dépigmenté auquel fait suite une mèche de cheveux blanc, des tâches blanches sur la
face antérieure du thorax et tâches en anneaux sur les membres.
3 - Anomalies dans la structure des mélanosomes :
Ce sont les tâches de rousseur ou EPHELIDES.
Les mélanosomes normaux sont allongés et relativement peu mélanisés.
4 - Anomalies de la synthèse du pigment :
L’ALBINISME est une insuffisance ou absence totale de tyrosinase.
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C - Effets du soleil sur la peau :
1 - Erythème :
Le soleil émet un spectre de radiations électromagnétiques caractérisées par une longueur
d’onde.
 Au-dessous d’une longueur d’onde de 240 nm :
Les radiations transforment l’O2 en ozone qui arrête les UV de longueur d’onde inférieure
à 290 nm.
 De 290 à 320 nm (= UVb) :
Les radiations provoquent des coups de soleil ou ERYTHEMES.
 De 320 à 410 nm :
Les radiations bronzent parce qu’elles activent la synthèse de mélanine.
Ces radiations vont activer les cellules corticotropes de l’ante-hypophyse qui vont sécréter
davantage de MSH (Melanocyte Stimulating Hormone).
 Au-delà de 700 nm :
Les radiations chauffent, même brûlent, avec un effet inconfortable surtout sur les peaux
sombres car elles absorbent un maximum de radiation.
Les UV transforment le 7-déhydrocholestérol normalement présent dans la peau en
vitamine D3. Très peu d’exposition au soleil suffit pour la dose journalière en vitamine D.
Un déficit en vitamine D entraîne le rachitisme.
Un excès est toxique et peut entraîner des calcifications et une hypercalcémie.
Il y a une partie des UV dont la longueur d’onde est comprise entre 200 et 280 nm. Ce
sont les UVc qui on un rôle technologique très important : destruction des micro-organismes
vivants par action directe sur leur ADN.
Les UVc de 254 nm sont capables de détruire les bactéries, les virus, les moisissures et les
algues. On les utilise pour la production d’eau potable, la désinfection de l’air, des surfaces.
Autre rôle des UV est la photolyse de composés organiques ce qui casse les liaisons entre
les ions et au final le composé organique est détruit.
Cette photolyse peut être accéléré par catalyseur. On s’en sert pour la dépollution des
eaux et de l’air.
Avantage : on n’utilise pas de biocide chimique et pas de création de produits nocifs pour
l’environnement.
Sur le plan financier, le coût de l’exploitation est moindre par rapport aux autres procédés.
2 - Lésions dues au rayonnement UV et rôle protecteur de la peau :
a - Lésions dues au rayonnement UV :
Les lésions cutanées sont dues essentiellement aux UV de type b capables de produire
des radicaux libres et de l’eau oxygénée (H2O2) par excitation atomique.
 Péroxydation :
H2O2 et les radicaux libres peuvent produire des péroxydations, en particulier la
péroxydation des lipides des membranes cellulaires ce qui peut aboutir à des lésions
dégénératives et même à la mort cellulaire.
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 Lésion de l’ADN :
Ces lésions lorsqu’elles surviennent en phase S de la mitose peuvent entraîner d’une part
des recombinaisons géniques et d’autre part des erreurs de réplication.
Ceci peut s’exprimer par des mutations et peut conduire également à des cancers.
b - Rôle protecteur :
Il existe une protection naturelle contre ces radiations solaires assurées d’une part par la
couche cornée et d’autre part par la mélanine présente dans le reste de l’épiderme.
C’est la photoprotection.
Il va s’agir de phénomènes physiques.
α - Photoprotection de la couche cornée :
Cette photoprotection résulte de 3 mécanismes :
−
Mécanisme de réflexion : touche 60% des radiations infra-rouge et une faible partie
des UV.
−
Phénomène de diffraction : dû à la structure pseudo-cristalline des macromolécules de
kératine.
−
Phénomène d’absorption : qui ne laisse passe que 30% des UVb :
 Cette absorption est faite par les acides aminés de la kératine dont le spectre
d’absorption se situe dans les UV courts.
 Absorption par le film lipidique de surface où se forme des stérols sous l’effet des
rayons UV.
 Absorption par l’acide urocanique contenue dans la sueur.
β - Photoprotection par la mélanine :
−
−
Diffraction de la lumière visible et d’une faible part des UV.
Absorption du rayonnement visible et des UVa dont l’énergie est utilisée pour
l’oxydation de la mélanine.
On peut résumer cette protection par :
 La majorité des UVb est arrêtée par la couche cornée
20% seulement des UVb atteignent les couches cellulaires actives de l’épiderme
10% atteigne le derme où l’énergie des UVb peuvent provoquer une excitation atomique.
 La majorité du spectre visible et des UVa pénètre l’épiderme où une partie de l’énergie
est utilisée pour l’oxydation de la mélanine.
Le reste est transformé en chaleur dans le derme et l’épiderme
3 - Le bronzage :
−
−
Pour ce qui concerne le bronzage, il y a 2 stades :
Hyperpigmentation immédiate et fugace : due aux UVa qui résulte de l’oxydation de la
tyrosine = effet photo-oxydant.
Hyperpigmentation retardée : débute 3 à 4 jours après l’exposition au soleil. Elle est due
aux UVb et correspond à une augmentation de la mélanogénèse en particulier par activation
de la tyrosinase.
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4 - Coups de soleil = Erythème actinique :
Il est provoqué par les UVb. Il apparaît 6h après radiation.
Au microscope, on trouve une congestion des capillaires, quelques fois un œdème
dermique et surtout des altérations des kératinocytes.
Ces altérations peuvent être simplement la nécrose de cellules isolées ou nécrose
confluente des kératinoytes avec dégénérescence vacuolaire de la couche basale d’où la
desquamation de l’épiderme (si coups de soleil important).
5 - Dystrophie cutanée solaire :
Due à une exposition chronique au soleil.
Elle apparaît avec le vieillissement sur un sujet soumis à l’exposition intense et durable.
Cliniquement, la peau paraît sèche, amincie à certains endroits et épaissie à d’autres,
creusée de rides, avec des modifications pigmentaires.
Histologiquement, l’épiderme est en général atrophique avec disparition de la limite
interne (pas crête dermique, ni papille), une couche cornée épaissie.
L’altération majeure concerne le derme : les capillaires sont dilatés en permanence, le
réseau élastique superficiel est fragmenté et atrophié, sous le derme papillaire on voit apparaître
des plaques d’une substance anormale en amas hétérogène qu’on appelle SUBSTANCE
ELASTOTIQUE = élastose solaire.
Ces plaques viennent d’une sécrétion anormale des fibroblastes (sécrètent une mauvaise
élastine).
La cancérisation va toucher essentiellement les cellules basales : EPITHELIOMA
BASOCELLULAIRE MALIN.
Ces cancers sont dépendant des UVb qui vont agir sur l’ADN et qui peuvent être aidé de
substances carcinogènes environnantes.
6 - Photodermatose :
C’est un groupe très vaste de manifestations cutanées anormales avec 2 origines :
a - Photodermatose due à un défaut de système de protection :
 Elles seront majorées dans peau présentant un défaut de pigments mélaniques (vitiligo,
albinisme),
 Les photodermatoses peuvent être accentuées s’il y a un défaut de réparation de l’ADN.
b - Les photodermatoses par sensibilisation due à certaines substances :
Ce sont des substances exogènes comme les produits de beauté, certains antiseptiques, les
blanchisseurs optiques des lessives et certains médicaments en particulier certains antibiotiques.
Ils vont agir par l’intermédiaire de 2 mécanismes :
 Effet phototoxique : dépendant des UVb d’où production d’une quantité accrue de
peroxyde,
 Effet photoallergique :correspondant à la formation de substance antigénique qui
déclenche l’hypersensibilité retardée. (eczéma ou urticaire).
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VI - Autres pathologies :
De nombreuses maladies vont s’accompagner de signes cutanés.
C’est le cas d’un grand nombre de maladies virales : rougeole, varicelle, herpès qui se
traduisent par l’éruption cutanée.
Il y a également des maladies systémiques à mécanismes immunitaires comme la
SCLERODERMIE, le LUPUS ERYTHEMATEUX.
Le terme de dermatite est utilisé pour désigner une très large variété de lésion inflammatoire
de la peau.
Les tumeurs épithéliales développées à partir de l’épiderme et de ses annexes sont fréquentes :
ce sont les carcinomes (CARCINOME BASOCELLULAIRE, CARCINOME SPINOCELLULAIRE).
A - Acanthose :
C’est un épaississement de l’épiderme dû uniquement à l’épaississement de la couche
épineuse.
B - Hyperkératose :
C’est une couche cornée très épaissie, les autres couches restant normales.
C - Parakératose :
Elle se présente avec une couche cornée épaissie et une couche granuleuse absente.
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