Ces trois modifications constituent ce qu'on appelle « la triade de fixation », c'est-à-dire les composantes
de l'accommodation. On ne peut pas contrôler ces mécanismes (ce sont des réflexes) ; on estime que
l'accommodation exige un délai d'environ 0,3 seconde.
L'accommodation est donc une déformation de la face antérieure du cristallin: si I est plus petite, c'est que
la face antérieure est d'avantage bombée, donc que son rayon de courbure a diminué.
L'accommodation est donc caractérisée par une diminution de la distance focale du cristallin, donc par
une augmentation de la vergence de l’œil. Le cristallin (donc par conséquence l’œil réduit) est une lentille
à focale variable: sa vergence peut passer de + 20 Dioptries à + 30 à 34D, soit une variation positive de 10
à 14D qui ramène l'image vers l'avant, c'est-à-dire dans le plan rétinien.
c. La déformation du cristallin
. Le cristallin est suspendu en arrière de l'iris par une série de ligaments formant la zonule ; ces ligaments s'insèrent sur une
région différenciée de la choroïde, riche en fibres musculaires, le corps ciliaire formant une couronne autour du cristallin.
. Dans un oeil n'accommodant pas, la zonule est sous tension et le cristallin est donc étiré sur tout son pourtour. Lors de
l'accommodation les fibres musculaires du corps ciliaire se contractent. Ces différentes fibres musculaires agissent de manière
complexe et provoquent le relâchement de la zonule. Libéré de la tension exercée par les ligaments et grâce à son élasticité
naturelle, le cristallin se déforme, se bombe; cette déformation est due au glissement des différentes écailles les unes sur les
autres. Les écailles du centre du cristallin sont plus denses, moins déformables et forment ce qu'on appelle le noyau; le
bombement sera ainsi plus accentué dans la région centrale de cette lentille (son rayon de courbure passe de 11 mm à 5 mm).
d. La diaphragmatisation (fermeture du diaphragme) augmente la profondeur de champ.
e. La convergence des axes optiques permet la formation des images sur les fovéa des deux yeux.
4. Limites de l'accommodation.
. On estime en général que tout objet situé au-delà de 6 mètres est vu sans accommodation: à partir de
cette limite appelée punctum remotum (P.R.) commence l'infini. Les images des objets situés au-delà de
ce point se forment directement dans le plan rétinien (plan focal de l’œil réduit) : l’œil a alors sa vergence
minimale (environ 60 dioptries) ; on dit qu'il est au repos.
. Si nous rapprochons un livre de nos yeux, nous constatons que malgré nos efforts, à partir d'une certaine
distance, les caractères d'imprimerie restent flous: la mise au point est impossible à partir de cette distance
minimale de vision distincte. Cette limite est le punctum proximum (PP. L’œil a alors sa vergence
maximale (74 dioptries) et le cristallin est au maximum de sa déformation.
. L'amplitude d'accommodation est la différence entre la vergence maximale et la vergence minimale: (valeur chez un enfant)
A = V(PP) - V(PR) = 74 - 60 = l4 dioptries
II. Les anomalies optiques de l’oeil (fig. 4 du poly)
On appelle amétropies les anomalies optiques de l’œil.
1. La presbytie.
La distance minimale de vision distincte augmente avec l'âge (voir tableau), ce qui signifie que la
vergence maximale diminue; le presbyte est obligé de lire son journal à bout de bras, mais voit
distinctement des objets éloignés.
Le vieillissement se traduit par une perte d'élasticité du cristallin qui ne peut plus assurer
l'accommodation pour des objets proches: on parle de presbytie lorsque l'amplitude d'accommodation
n'est plus que de 3 à 4. On corrige la presbytie par le port de verres convergents pour la lecture, mais ces
verres ne peuvent pas être utilisés pour la vision de loin. La presbytie peut se combiner avec les autres
défauts optiques de l’œil.