Le Mexique Introduction sur le Mexique : Longue frontière terrestre avec EU (environ 3000km). Très étiré en diagonale. Superficie = 4x celle de la France. Population : 100M d’hs. Densité : 50hs/km2. Relief : 3 chaînes de montagne : la Sierra Madre occidentale, la Sierra Madre orientale et une chaîne volcanique au Sud. A l’Ouest, Pacifique, à l’Est, Golfe du Mexique. Péninsule du Yucatan à l’Est. Plateau altiplano (aride, désertique) entre les Sierra Madre. Climat tropical, voire tropicale humide en montagne. C’est une République, un Etat fédéral avec 32 états (dont l’état de Mexico) avec un régime présidentiel. Démocratie récente (depuis les 20’s). Elections tronquées par un seul parti (PRI). Depuis 90’s : président Vicente Fox de PAN. 1er président de l’alternance mais pas de majorité à l’Assemblée. Historique : 1821 : indépendance du Mexique. 2ème moitié du XIXème siècle = période assez trouble. 1867 : Benito Juarez : 1er président amérindien. 1884-1910 : Période de semi-dictature par Porfirio Diaz (on parle de Porficiat). Le capitalisme mexicain va se développer, capitaux étrangers sollicités, croissance éco pour le Mexique. Mais pas terrible sur le plan social. Révolution en 1910 qui renverse le dictateur et qui place au pouvoir Madero, soutenu par Emiliano Zapata et Pancho Villa. Début de réforme agraire. Redistribution des terres aux communautés paysannes. Montée de l’anticléricalisme. La crise des 30’s va conduire à la réorientation de l’éco. Jusque là, éco très extravertie : exportation (cannes à sucre, pétrole…). S’oriente vers un modèle + autocentré. Le président Cardenas, élu en 34, nationalise les puits de pétrole en 36 (contribue à se brouiller avec les EU). 1982 : crise de la dette : mutation du modèle. 85 : entrée dans le GATT. 92 : signature de l’ALENA 94 : entrée en vigueur de l’ALENA, insurrection du Chiapas (paysans au niveau de vie très bas) avec le sous commandant Marcos. Grosse crise financière, liée à la globalisation financière. 97 : PRI prend la majorité à l’Assemblée. 2000 : élection de Fox (libéral) = 1ère alternance. Le Mexique, un pays du Sud original ? I Une originalité liée à son histoire récente et à sa géographie : A] La concentration au cours du XIXème et début XXème d’un Etat structuré et fort, chose assez rare pour un pays du 1/3M : B] Un modèle de développement original couronné d’une certaine réussite dans les 70’s : 1°) Un modèle construit dans l’opposition à la 1ère puissance mondiale. 2°) Un modèle qui place l’Etat au centre. 3°) La réforme agraire. 4°) L’industrialisation par substitution aux importations (ISI) et le protectionnisme. 5°) L’Etat s’est préoccupé de la vie sociale. C] Les mutations du modèle (80’s-90’s) conduisent à une insertion dans la mondialisation particulière : 1°) Les chocs pétroliers se sont accompagnés par un endettement banal mais dont l’ampleur est exceptionnelle. (3Mllds en 70, 160Mllds ; 6% de la dette extérieure du 1/3M ; 2ème pays le + endetté après le Brésil). 2°) Contre-choc et crise de la dette (1er à se déclarer en cessation de paiement, originalité du Plan Brady). 3°) Les mutations du modèle. 4°) Un pays phare des investissements vers le 1/3M. II Un « NPI » à l’émergence atypique : A] Une émergence adossée aux voisins du Nord : 1°) Un adossement déjà ancien à travers des flux d’immigration devenus les 1ers flux vers les EU. 2°) L’ALENA. 3°) Les maquiladoras et la 2ème émergence industrielle. B] Une émergence à record : 1°) Le miracle mexicain (PIB x25 entre 50 et 75 et encore x7 depuis). 2°) Transformations sectorielles (recul de l’agri (<20% auj, poussée du tertiaire 68% auj). 3°) Quelques records de production. 4°) Une émergence commerciale (12ème puissance commerciale). C] L’originalité de la société et de l’espace mexicain : 1°) Une TD classique mais d’une ampleur exceptionnelle et précoce. 2°) Résultat, une société proche des standards des pays développés. 3°) Un espace charnière entre l’AmC et Am du Nord. 4°) Une organisation de l’espace intérieur originale. III Original mais non exceptionnel, le cas mexicain se banalise : A] Par certains traits, le Mexique reste rattaché au 1/3M dont il est issu : 1°) Les traits éco (faiblesse de l’épargne domestique, tendance inflationniste). 2°) La dépendance (démo, finan, scient&techno, commerciale). 3°) Les déséquilibres (sociaux, pb indigène, disparités géo). B] Vers une américanisation et une banalisation du modèle éco et social : C] De l’ALENA à la ZLEA : la perte des avantages comparatifs : Les disparités régionales au Mexique : I Les facteurs de disparité : A] Les données naturelles : 1°) Climat 2°) Ressources 3°) Position géographique (frontière EU, façades maritimes, interfaces). B] Démographie : 1°) Histoire du peuplement et des migrations (intérieures et extérieures). 2°) Accroissement naturel. C] L’Etat : 1°) Réforme agraire. 2°) Exploitation des ressources (région du golfe, création de pôles industriels stratégiques pour rééquilibrer les manques). 3°) Tourisme. 4°) Passage à un modèle ouvert : conduit à faire évoluer l’espace : interfaces favorisées (ALENA). D] Facteurs historiques : 1°) Relations avec les EU : annexion, blocage des relations Frontière N a longtemps été peu active car peu de communication. 2°) Histoire administrative : Découpage fédéral (32 états), rôle du PRI a favorisé tel ou tel espace. II La typologie régionale : A] Sud-Est mexicain : Quelques poches de dynamisme mais grande pauvreté et marginalisation. Baisse du tourisme. Péninsule du Yucatan difficile d’accès, pauvreté. Région Pacifique sud = 11% de la pop mais 5% du PIB. Région quasi autarcique jusqu’aux 60’s. 40% de la population du Yucatan parle encore l’Indien. Fondée sur des monocultures, notamment le sisal (cactus). Mais la production s’est effondrée donc ce qui faisait la base de l’activité agri n’a plus d’avenir. Pacifique S : états les plus pauvres, Tmi élevé, analphabétisme (30%). Moyens de transport très insuffisants qui paralysent l’éco. Riche en eau, l’activité agricole est essentielle : cacao, cocotier, mais peu rentable. Industries quasi absentes. Poches de richesse liées au tourisme : Acapulco : 6000hs en 30, 500000 aujourd’hui. B] Les nouveaux axes du développement mexicain : NO, N, NE. Régions les + dynamiques, pas forcément les plus puissantes. Nord Mexique : 27% de la pop, 28% du PIB et Côte du Golfe : 9% de la pop et 8% du PIB. Structures industrielles anciennes (Monterrey), dynamisme renouvelé : ex : Chihuahua : PIB a augmenté de 74% entre 92 et 2002. 1°) Les Tropiques du pétrole : Veracruz et Tabasco. 60’s : marche à la mer, front pionnier. Découvertes de pétrole ont stimulé l’activité pétrolière. Reste un élevage bovin moderne et productif. Café aussi, cacao, agrumes, cocotiers, canne à sucre. Dynamique largement liée au pétrole qui a transformé cette région et a permis une industrialisation rapide. Sur terre et offshore. 2°) Les Nords mexicains : Nord-Ouest, Centre-Nord et Nord-Est offrent une grande diversité géo et ethnique. Mais unité = proximité des EU. Mise en valeur récente. Très faibles densités. Niveau de vie > à la moyenne. Agriculture prospère et moderne, élevage extensif, et grâce à l’irrigation : coton, fruits, raisin, maraîchage. Ressources naturelles au sud des Nords : développement sidérurgique à Monterrey. Les maquiladoras sont le principal moteur. C] Le poids des centres : Centres ont conservé leur prééminence éco. 17% de la superficie du pays, ½ de la pop, 58% du PIB. Espace hétérogène : plateaux, volcans, plaines. L’unité est faite par Mexico qui continue à drainer les hommes et les richesses. Agriculture : aussi bien agriculture traditionnelle que cultures spéculatives destinées au marché urbain. Productions très développées dans le Centre-Ouest. Marijuana, pavot : exportations vers les EU. Activités de pointe et de service : place boursière de Mexico, universités comme UNAM. III Une politique d’aménagement du territoire ancienne mais aujourd’hui en perdition : A] Une politique qui remonte aux 30’s : Un des premiers pays à aménager le territoire. 30’s : l’Etat s’intéresse au développement rural avec la volonté de la moderniser. A partir des 70’s, aménagement bien plus massif financièrement (pétro$). L’Etat reprend la thèse de F. Perroux : il faut installer un pôle de développement d’industrie lourde pour attirer les autres activités. Salina Cruz. Etat crée des structures comme les Coprodes (comité de promotion du développement éco) devient Coplades (80’s). Décentralisation des décisions d’aménagement. 80’s : port de Coatzacoalcos = port pétrolier le + important du M. Dès 52, on a créé la ville nouvelle de Ciudad Sahagun à 100 km de Mexico. Installation de Dina et du constructeur ferroviaire CNCF. Mais succès mitigé. B] Une politique remise en cause par le tournant libéral des 80’s : Recul de l’Etat qui perd certaines compétences + volonté d’assainir les dépenses (privatisation, restructurations, fermetures) ont aggravé les disparités géo. Désengagement massif a d’abord touché le monde rural. Réforme agraire stoppée en 91 donc la Conasupo a de – en – de moyens donc est de – en – efficace. Risque d’aggraver les clivages régionaux. A l’inverse, l’ouverture éco va accentuer le dynamisme des régions frontalières. 80’s-90’s : 2 chantiers visaient à réduire les déséquilibres : la décentralisation, mais problème de corruption, demande d’une solidarité entre Etats (péréquation ; budget du Nuevo Leon = double de Juaraca). Et aussi le Pronasol (programme national de solidarité. 87 : crise de la dette a obligé l’assainissement des finances… Pronasol doit œuvrer dans les quartiers difficiles. Crise financière de 94 a mis fin à ce plan. Le Mexique 51ème Etat des Etats-Unis : I Le Mexique contemporain s’est construit dans la démarcation, voire le rejet du modèle de son encombrant voisin : A] D’où vient la méfiance ? Les origines : Guerre traduit par l’annexion de territoires mex par les EU au XIXème siècle. Révolution mex : réforme agraire, nationalisations, dirigisme de l’état. B] Le modèle mexicain a cherché à limiter sa dépendance par rapport aux EU : ISI contrôle capitaux rentrants. C] Mais le Mexique n’a pas pu totalement se couper des EU, comme le montre la permanence des flux migratoire : Mexican Farm Agreement, Bracero (jusqu’en 65), puis PRONAF. II Depuis les 70’s, à travers le pétrole et la dette, le Mexique s’est ouvert et la mondialisation lie de + en + son destin à celui des EU : A] Le changement de cap vers un modèle + américanisé : 1°) Blocages de l’ancien modèle (crise de la dette, chocs et contre-chocs pétroliers, plans Baker et Brady). 2°) Le nouveau modèle (libéralisation, déréglementations, ouverture) est un modèle américain. + ALENA. + crise de 94 qui montre la dépendance du M aux capitaux US. B] Une économie de + en + imbriquée à celle des EU : Liens financiers, dépendance commerciale. M fait 4/5 de ses E avec EU. Dépendance productive aux maquiladoras. Pas vraiment interdépendance (déséquilibre !). M = grand pays touristique pour EU. Flux migratoire : M = 9% de la pop US. Cycles mexicains largement liés aux cycles US (ex : faible K du PIB en 2000/2002). C] Le 51ème état, c’est la zone frontalière : Etats du N (basse Californie du N, Chihuahua, Nuevo Leon) = + riches, + proches en terme de conso, de mode de vie. C’est la Mexamerica avec le Texas, Colorado. Pas de vraie frontière. III Cependant, le Mexique ne peut être assimilé à un 51ème Etat des EU : A] Parce que c’est un pays trop différent des EU, encore assimilable au 1/3M et dont les EU se protègent : 3500$/hs/an au M contre 30000 aux EU ! Pb démographique. Disparités géo et sociales. Système « à peine » démocratique. Les EU n’en veulent pas : pas question de la libre-circulation des personnes, même s’ils veulent le LE. B] Dépendance par rapport aux EU lui pose problème donc il cherche à s’en libérer : Pas de valorisation progressive de la prod mex. Pour le moment, M = colonie d’exploitation. S’ouvre à d’autres : accord de LE avec UE, plan MANAMA en 2000-2001 (avec tous les pays entre Mexique et Panama pour développer les infra et les E). Longtemps considéré comme le leader du 1/3M : abrite 2 conférences à Cancun : en 81 (N promet de développer le S) et en 2003 : le Sud conteste les subventions agricoles du N. Relation diplomatique avec Cuba (une ambassade mex). Vote mexicain opposé aux EU concernant l’Irak. C] Le Mexique peut aussi se prévaloir d’une certaine influence sur les EU : La Mexamerica est mexicaine aussi ! 9% de chicanos dans la population US ; réseau de TV, radio, lobbying. Les Etats-Unis dans l’économie mexicaine depuis 45 : « Pauvre Mexique si loin de Dieu, si près des EU » ; « Il est inconfortable de partager le lit d’un éléphant ». I Jusqu’aux 70’s : développement autocentré et rejet du voisin américain : A] Les modèles antithétiques (autocentré et libéral) : B] 1er décollage mexicain n’est pas adossé aux USA : C] Il existe des liens : émigration, financiers : II Depuis les 70’s, une intégration de + en + poussée de l’économie mexicaine à l’économie américaine : A] Le boom pétrolier des 70s’ : les USA redeviennent client important : B] Les années 80’s : 1ère crise (82) et mutations du modèle sous la houlette des USA : (plan Baker-Brady, programme Pire, déréglementation, privatisation, ouverture, libéralisation) C] Les 90’s : Crise de liquidité vite jugulée par l’aide américaine, ALENA, entrée dans l’OCDE : III Réalité et effet de la présence américaine dans l’économie mexicaine : A] La division du travail : B] Dépendance du commerce extérieur mexicain vis-à-vis des USA : C] Les dangers de cette dépendance et aspects positifs : (disparités, flux transfrontaliers impliquent clandestins, drogues armes ; mais aubaine en terme de dynamisme et d’insertion dans e processus de mondialisation ; c’est pourquoi tente aussi de se dégager de cette dépendance en se tournant vers d’autres pays (depuis 2000 mise en place d’une ZLE avec UE). Le Mexique : quel modèle de développement ? Porfirio Diaz : « Pauvre Mexique, si loin de Dieu, si près des EU ». Pays amputé d’une partie de son territoire par EU (rachat ou guerre). Modèle s’oppose au départ au capitalisme américain. Cela dit, l’essoufflement de ce modèle contraint à renouer avec les EU. Preuve : ALENA. Mais quand même difficultés. Modèle pour le 1/3M dès 30’s-40’s : industrialisation avant même les Dragons. Rentre à l’OCDE donc plus dans le 1/3M. I Des atouts valorisés par des choix originaux : A] Le Mexique : une corne d’abondance : 1°) Les mines ont apporté au pays la prospérité jusqu’au XIXème siècle : 2ème producteur d’argent (encore aujourd’hui), = 15% de la production mondiale. Cuivre : 9ème, plomb :5ème, zinc : 6ème. Le charbon a permis l’industrialisation. Aujourd’hui, ces mines sont peu à peu fermées. Elles sont relayées depuis les 20’s par le pétrole comme levier de l’éco mexicaine. 2°) L’exploitation pétrolière : 1ers gisements dans l’état de Veracruz. 4 phases : - Début 20’s jusqu’en 1938 : exploité par des compagnies étrangères, 2ème exportateur mondial. - De 38 aux 50’s : 38 : nationalisations (ce qui ne favorise pas les relations avec EU), tassement de l’exportation pétrolière. Pétrole sert à l’éco mexicaine. Moins d’exportations car coûts d’extraction augmentent + qu’au MO. Devient même importateur fin 60’s. - 1er choc pétrolier de 73 : Pétrole mexicain moins rentable donc mise en valeur de nouveaux gisements (Tabasco, Campiche, offshores). Production augmente (x5 entre 73 et 85). A nouveau grand exportateur même si consomme 1/3 de la production. Exportations vers EU redémarrent. M n’appartient pas à l’OPEP mais en profite quand même : en 81, le pétrole c’est ¾ de la valeur des exportations du M. - Contre-choc pétrolier 82-83 : même si production d’hydrocarbures augmente, fléchissements des devises. Les exportations diminuent de moitié à cause du contre-choc. Le pétrole est marginalisé dans les exportations, mais reste une ressource importante : aujourd’hui au 4ème rang mondial des producteurs et 9ème exportateur. B] Des choix de développement qui place l’Etat au centre : Priorités agraires, sociales, c’est assez original en AmL. Etat a permis le take off mexicain en s’appuyant sur 5 paramètres : 1°) Un pouvoir fort d’origine révolutionnaire : Longue guerre civile de 1910 à 1917. Zapata = indien métissé, agriculteur indépendant. A la tête de ses troupes des paysans, il soutient Madero puis rompt en 1911. Plan de Ayala : restituer la terre à leurs anciens propriétaires. S’allie à Pancho Villa et mène la révolution, qui s’essouffle. Puis, Zapata assassiné en 1919. Les principes zapatistes ont longtemps servi de cautionnement au PRI : tient le pays d’une main de fer de 1910 à 2000. Non rééligibilité du président, donc pas de dictature d’un homme mais d’un parti. Soutien des masses car parti qui a toujours véhiculé du social (CNC : Conférence Nationale des Paysans, CTM : Conférence des Travailleurs Mexicains). 2°) Le rôle économique central de l’Etat : Problème du décollage : faiblesse de l’investissement privé. Donc l’Etat doit agir. Il s’appuie sur le secteur public. Ex : PEMEX pour le pétrole (monopole) ; l’électricité, les chemins de fer ; Institut mexicain du café (INMECAFE) leader, le Cordemex (textile), la Fertimex (pour les engrais). Sociétés nationales en tête. L’Etat contrôle ainsi le crédit. Soutien de l’Etat à l’agriculture : la CONASUPO a 2 fonctions : soutient les prix agri (fixation de prix minimum) et revend ce qu’elle a acheté pour fournir aux Mexicains des produits bon marché. 3°) La réforme agraire et la politique agricole longtemps volontariste : A l’époque de Porfirio Diaz : les grands propriétaires avaient accaparé les terres. Système latifundiaire de grandes exploitations En 1910 : les latifundiaires possèdent 97% des terres (alors qu’ils représentent 1% de la population). Révolution de 1910 = revanche pour les paysans. Mise en place d’une réforme agraire avec redistribution des terres jusqu’en 1991. Avec les latifundiaires, le système était collectif. On réinstaure ce système. Sorte de coopératives. Les paysans adoptent le statut de l’Ejido (1920). Pas propriétaires de leurs terres, mais les terres sont cessibles aux héritiers. On prend les décisions en assemblées. Paysans = ejidatario ??? Le comité se charge d’acheter engrais et outils et de s’occuper de la consommation. Entre 40 et 70, la production agricole a augmenté + vite que la croissance démo. Beaucoup de cultures vivrières, pas de problème de subsistance. Réforme agraire au Mexique très inégalement opérée (Sud quasi pas touché). 4°) Une politique sociale active : Depuis les 20’s, les programmes sociaux ont toujours été le 1er poste budgétaire. Ecoles laïques et républicaines. Lutte contre analphabétisme (passe de 60% en 1930 à 7% aujourd’hui). Enseignement supérieur soutenu. Système de prévoyance sociale avec réseau hospitalier gratuit et campagnes de vaccins. Taux de mortalité infantile = 25%° (pas énorme pour un pays du 1/3M). Espérance de vie à 72 ans. Système de sécurité sociale : IMSS (Institut Mexicaine de Sécurité Sociale) et ISST (Institut de Sécurité Sociale des travailleurs de l’Etat). Logements sociaux depuis 30’s, certes insuffisants mais quand même, réhabilitation des quartiers défavorisés (ex : Promasol : plan national de solidarité de 87). 5°) Les recours au protectionnisme : Dans les 30’s, quand éclate la crise, l’AmL est gros fournisseur de minerais… Mais ne peuvent plus exporter car c’est la crise, donc mise en place d’un modèle autocentré, c’est-àdire avec protectionnisme douanier important. On crée de toute pièce un secteur industriel. Protectionnisme éducateur, restrictions d’importations importantes. 1961 : Création d’un comité de surveillance qui interdit certains produits à l’importation. Investissements étrangers si et seulement si Joint Ventures. 73 : loi Echeverria rend obligé ces joints ventures dans le secteur minier. Ca a permis le take off du M. Entre 1940 et 1970, K moyenne de 6,5% / an avec des pics à 10%. C] Un modèle qui a permis le décollage mexicain : Primaire Secondaire Tertiaire %PA %PIB %PA %PIB %PA %PIB 1050 58 24 16 32,5 26 43,5 1970 39 12 23 31,5 38 56,5 Modernisation progressive de l’éco mexicaine. 1°) Décollage car la production agricole couvre + ou – les besoins alimentaires jusqu’aux 70 : K agri > K démo (en +, on est en pleine transition démo). Amélioration des rendements. + rôle de la CONASUPO qui stimule la production. Maïs : LA culture ancestrale du M. 2°) Une industrialisation précoce et diversifiée dès l’origine : Elle débute ne 1900 à Monterrey. Puis autres entreprises sidérurgiques (40’s). 1939 : 142000 t d’acier ; 1974 : 5M t. Couvre 84% de ses besoins nationaux en acier. 76 : Lazaro Cardenas = une des aciéries les + modernes. Aujourd’hui la SICARTSA. Industrialisation aussi dans le secteur pétrolier. Et très tôt : industrialisation des transports. Automobile : développement depuis 58 où l’Etat a incité les joint ventures. Ex : en 51, Renault s’associe à Diesel pour donner Dina. Mi-70’s : 320000 véhicules /an. Industries du matériel agricole, agro-alimentaire. Cuanhtemoc = géant mondial de la brasserie (Corona). Textile : industrie très éclatée et traditionnelle. Ce 1er modèle a une cohérence. Les ressources naturelles importantes soutiennent les productions nationales tournées vers la population qui, elle-même, croît vite. Pas seulement une croissance éco, mais vrai développement. La classe moyenne a progressé (différent du reste de l’AmL). II Un modèle qui a donné des signes d’essoufflement à partir des 70’s : A] Des blocages qui n’ont pas pu être surmontés : 1°) A partir des 70’s, les progrès agricoles ralentissent : Tassement de la K agri. Les productions vivrières augmentent – vite que la population. Comble : le M doit importer du maïs. La balance agri devient déficitaire(depuis 2000), stagnation du niveau de vie des paysans. L’élevage n’a pas su s’intensifier. Cheptel mex bovin > à celui de la France, mais produit 3x – de lait. Donc disposition alimentaire / hs a diminué. Essoufflement de la réforme agraire, parcelles trop souvent petites pour justifier une modernisation, M s’est – intéressé à l’agri, au profit du pétrole, de la K des villes… 2°) Le Mexique n’a pas surmonté sa dépendance technologique : Industrie textile connaît des limites. Solde ?????? est négatif depuis 70’s. Le M est resté à un stade d’industrialisation à faible VA (textile, produits de base). Très peu présent en informatique (différent des Dragons), pas d’industrie aéronautique, armement, aérospatial (différent du Brésil). Donc industrie très peu présente dans les secteurs de pointe. Seuls les secteurs de l’audiovisuel et de l’électroménager sont présents. B] Un modèle qui n’a pas su éviter les contradictions sociales : 1°) Le décollage entre évolution économique et démographique : Pays longtemps populationniste, c’est-à-dire soutien de la natalité, limitation des émigrations. Ex : loi sur la population de 36 qui encouragent l’immigration. 50’s-70’s : K démo la + forte du M. Taux d’accroissement naturel en 75 de 2,5% (contre 0,5% pour la France). 1940 : 20M d’hs au M, aujourd’hui 100M. En plus, explosion urbaine. L’Etat a peiné à répondre aux besoins d’éducation, d’emplois… 1960 : 30% de citadins, aujourd’hui 75%. 20 villes de + de 500000 hs. Mexico = 20M d’hs (+ grande ville du monde). Elle accueille régulièrement 20M d’étrangers : c’est la 1ère destination touristique d’AmL). Porfirio Diaz voulait en faire une capitale moderne, donc développement d’infrastructures. Mexico produit 36% du PIB. Problème des transports, d’approvisionnement en eau, de pollution, de logement (fortes disparités), tassement du taux de K de Mexico (>5% jusqu’aux 70’s, < 2% depuis 80’s). Guadalajara = 2ème ville. Faible productivité agricole, part de l’industrie a reculé.. Chômage faible officiellement 2,8%, mais c’est en fait le chômage urbain car c’est le seul à peu près comptabilisé. Estimation : 1/3 des Mexicains ne possèdent pas de travail régulier. Hypertrophie du secteur tertiaire, métiers peu productifs, trop de bureaucratie… Economie souterraine importante. C’est une économie qui apporte un peu d’oxygène chez ces populations touchées par le sous-emploi. 2°) De profondes inégalités sociales : Grandes différences comme tous les pays du 1/3M. 10% des Mexicains les plus pauvres ont moins de 1% de la masse des revenus. 10% des + riches ont 40%. Ecart de 1 à 48 entre les extrêmes alors que pendant 50’s de 1 à 16. Malgré l’existence d’un salaire minimum, l’inflation a été beaucoup plus vite que la croissance des salaires. Donc le PA est revenu à celui des 50’s. Dans les maquiladoras, les salaires sont < de 1/3 au reste de la branche industrielle au M. Officiellement 50M de pauvres (sur 100M d’hs !). Nord beaucoup + riche revenu annuel de 7000$/hs ; Sud : 700. 3°) Marginalisation des populations indiennes En apparence, communautés assez soudées car il existe un ministère chargé de l’intégration. Mais en réalité, société très hiérarchisée, la mobilité sociale est très limitée. Environ 10% d’Amérindiens (30 groupes) dont 1M ne parlent pas espagnol. 5 Etats qui ont le + de pauvres sont les Etats qui ont le + d’indigènes et le + d’analphabètes. Chiapas : populations paupérisées, réforme agraire n’a jamais eu lieu : montée des tensions pendant 80’s-90’s. 4°) Les flux migratoires massifs sont la résultante de toutes ces contradictions sociales : EU : marché dynamique, niveau de vie attractif, possibilité de gravir les échelons. Complètement différent du M. + de 20M de chicanos vivent aux EU. Chaque année, la patrouille en refoule 1M. Mais pas de politique spécifique au M pour retenir les gens. En +, transferts unilatéraux importants (les Mexicains aux EU renvoient de l’argent). 10Mllds de $ rentrent chaque année au M, ce qui permet d’équilibrer le déficit commercial. Côté EU : 1942 : début d’initiative avec le Mexican Farm Agreement puis avec le plan Bracero en 48 jusqu’au début 60’s (les quotas de 65 y ont mis fin). 86 : loi Simpson-Rodino légalise les clandestins selon les années, en moyenne 350000 Mexicains entrent aux EU chaque année (presque la ½ de l’immigration aux EU). C] Les dérèglements de l’éco à partir des 70’s : 1°) Déficits, surendettement et inflation : K mex assez forte jusqu’aux 70’s. Puis crise. Problème de départ : très peu d’épargne locale donc financement de l’éco repose sur l’Etat. Or, l’impôt est beaucoup trop insuffisant, donc emprunts. Dette mexicaine passe de 1Mllds en 70 à 88Mllds en 82. Endettement + inflation + dépréciation monétaire. Hausse des prix à partir de 73 car importe beaucoup de produits industriels. Inflation encore contenue (15à 30%) mais fin 80’s : 130% (= hyperinflation). Peso dévalué une 1ère fois en 76, puis ne cesse de se déprécier. 2°) Des politiques économiques désormais inadaptées : Le modèle autocentré n’est plus adapté avec la mondialisation. Si fort protectionnisme, l’industrie nationale n’est pas confrontée à la concurrence. Donc végète. Or, au moment où l’ouverture est d’actualité, la productivité est beaucoup trop insuffisante. Surinvestissement industriel. On produit trop à des coûts trop élevés. Rentabilité s’effondre or investissements lourds se font dans des secteurs peu travaillistiques (pétrole, sidérurgique). Puis, négligence de l’agriculture. Paupérisation des campagnes, hypertrophie des grandes villes… = modèle à bout de souffle. D’ailleurs, essoufflement de la K : jusqu’à fin des 70’s : 7 à 8%. Mais de 80 à 95, moyenne de 1% / an. Plusieurs années de recul du PIB : 82, 84, 86, 95 (- 6%). III D’une crise à l’autre, d’un modèle à l’autre : Entre 82 et 94, le M est passé du statut de pays du 1/3M à celui de pays émergent. Mais mutation en douleur. A] La crise de 82 : une crise de la dette pour un PVD confronté à un grave problème d’insolvabilité : 1°) Racines de la crise de 82 : a) Racines profondes : Début 70’s : effondrement du $. Mexique emprunte beaucoup. Dette du 1/3M passe de 100Mllds de $ en 1970 à 1000Mllds de $ en 84. Le M souffre d’un problème d’investissement, d’épargne, du système bancaire, d’une mauvaise utilisation de l’épargne. Dette extérieure : 29% en 76, 51% en 82. M + Brésil = 1/3 de la dette du 1/3M. Part de dettes à court terme importante. Capacité à payer diminue car surinvestissement industriel, modèle autocentré, faibles exportations, faible compétitivité des produits mexicains. b) Causes immédiates : Ce sont les événements de 79 avec la hausse du $ décidée par Paul Volcker (augmentation du taux d’intérêt). Large partie de la dette mexicaine à taux variables alors que les taux d’intérêt augmentent fortement. Service de la dette triple. 2°) Déroulement et prolongement de la crise : a) Août 82 : Le M proclame une cessation de paiement. Pendant 90 jours, le M ne pourra plus rien payer. Moratoire décidé par le président Portillo. Beaucoup de pays font de même en Afrique. b) Conséquences : Arrêt des prêts des banques privées. 1/3M va devoir rembourser alors que plus personne ne prête et n’investit chez lui. Risque de déstabilisation du système financier (= d’une crise systémique). Risque de faillites donc enjeu mondial. c) Plans Baker et Brady : Dette privée se négocie auprès du Club de Londres, et dette privée auprès du Club de Paris. FMI doit être l’intermédiaire dans le règlement du problème de la dette du 1/3M. Plan Baker : rééchelonnement de dettes et dégagement de nouveaux prêts pour rembourser. 12Mllds accordés au Mexique, mais c’est une solution transitoire. Plan Brady marque une rupture : acceptation de l’idée qu’il faut réduire la dette. Titrisation de la dette. Banques peuvent revendre. Répartition de la dette. Trésor américain accorde une garantie sur cette dette. Rééchelonnement sur 30 ans. En contrepartie, signature des PAS (Politique d’ajustement structurel). Rigueur budgétaire, réduction des importations. Mexique = 1er pays du plan Brady. La dette est diminuée d’un 1/3. 3°) Assainissement et profondes réformes économiques : Président mexicain : de la Madrid Hurtado (82-88) met en place le plan PIRE qui prévoit l’augmentation des impôts, licenciement de fonctionnaires, gel des salaires : politique d’austérité. a) Privatisations : Rapportent de l’argent à l’Etat pour rembourser et en +, il ne va plus subventionner ces entreprises (économie d’argent). 1982 : le secteur public produit les 2/3 du PIB mexicain. Il y a environ 1200 entreprises publiques contre 100 aujourd’hui. Privatisations : dans minier, sidérurgique, banques (Banamex, bancomer), compagnies aériennes (Aeromexico), télécom, chimie (Fertimex). Même la société natioanle des pétroles (PEMEX) qui n’est pas privée dans l’extraction, mais dans le raffinage, la commercialisation. b) Déréglementations : Au départ, poids important de l’Etat et de ses contraintes réglementaires. Donc déréglementation dans le transport (rail déréglementé en 89, transports routiers aussi.). Système portuaire : à partir de 85, les ports deviennent autonomes, 1ère étape avant privatisation. c) L’ouverture : Mexique rentre au GATT en 86. Donc forte réduction des droits de douane, suppression des autorisations d’importation accordées ou non par l’Etat. Jusqu’en 89, un groupe étranger ne pouvait pas détenir + de 49% des actions d’une entreprise mexicaine. ALENA signé en 92 et en vigueur à partir de 94. Autres accords avec Chili, Bolivie, Venezuela… 2000 : traité de LE avec UE. Intègre l’APEC. Mexique seul pays d’AmL fondateur de la BERD (=BM). 4°) Un redressement hésitant puis franc de l’économie : PAS pas évidents à mettre en place. 80’s marquées par une K faible du PIB (voire négative en 82,83,86). Inflation peut dépasser les 100%. Balance des comptes courants devient positive à partir de 87. Finances publiques assainies. Déficit budgétaire recule à 1,3% en 92. Inflation tombe à – de 10% en 93. Réforme du peso (1 nouveau peso = 1000 pesos). Confiance, hausse des investissements et des capitaux. Début 90’s : IDE battent les records, ce qui aide à rembourser la dette. B] La crise de 94 : une crise de liquidité pour un pays émergent, crise vite jugulée grâce à l’aide américaine : 1°) Les origines : a) Les revers de l’ouverture : Placements à court terme volatiles = hot money. K plus rapide des importations que des exportations. 87-94 : déficit de 18Mllds de $. Sortie de monnaie donc baisse du taux de change du peso( qui est lié au $). b) Les événements de 94 : Rébellion des Indiens du Chiapas très sanglante. Assassinat du candidat officiel du parti au pouvoir, le PRI. 2°) La crise et ses prolongements : a) crise financière : 22 décembre 94 : dévaluation du peso qui perd la ½ de sa valeur. Donc aggravation de la dette. Michel Camdessus, président du FMI, parle de la 1ère crise du XXIème siècle, 1ère crise de la globalisation. b) De la crise financière à la crise économique générale : + grave crise depuis les 30’s : fermeture d’entreprises, chômage = 20%, PA réduit de 1/3 en 2 ans, inflation > 50%. Crise très profonde. Mais exportations dopées : excédent dès 95 et même avec EU. 3°) Epaulé par les EU et l’UE, le Mexique met en place un plan d’austérité draconien : EU fournissent 20Mllds de $ sur les 50Mllds d’aides. Président Zedillo (94-2000) a gagé la PEMEX qui doit verser une partie de ses revenus à la FED. La privatisation s’accompagne d’ouverture à la concurrence, et même possibilités pour les entreprises de passer sous le contrôle total des étrangers (même les banques). L’Etat n’a donc plus désormais beaucoup de poids dans l’éco. Inflation vite jugulée (- de 10% en 96). M devenu le 1er fournisseur des EU. Le M n’a utilisé que la ½ des emprunts contractés face à la crise (les 50Mllds) et a remboursé + vite que prévu. C] Bilan : d’une crise à l’autre, le nouveau modèle mexicain est désormais en prise avec la mondialisation : 1°) Modèle plus libéral, ouvert et américanisé : 80% des exportations vont vers les EU. Ouverture avec AmN et AmL… Recul du poids de l’Etat en tant qu’Etat patron (à part dans le pétrole). L’ALENA a accru l’américanisation de la société. Le M trahit plus ou moins ses alliés d’AmC car appartenait à l’Aladi (Assoc Latino Amé d’intégration), qui avait pour objectif d’être autonome vis-à-vis des EU. C’est aussi l’abandon de la stratégie autocentrée. ALENA : M s’engage dans une logique libérale. Réforme agraire. Le transfert de techno doit être facilité. Prévision de disparité totale des tarifs douaniers en 2003. Accentuation du taux d’ouverture, M = pays qui échange le + avant le Brésil. 1ère puissance éco d’AmL. Ouverture aussi aux capitaux : M reçoit 40% des IDE destinés au 1/3M et 60% de ceux destinés à l’AmL (ces 5 dernières années). 3ème pays d’accueil des IDE dans le monde (surtout de la part des EU (2/3), Europe 1/5)). 2°) Le second décollage éco intègre le Mexique à l’éco mondialisée : Primaire Secondaire Tertiaire PA PIB PA PIB PA PIB 70 39 12 23 31.5 38 56.5 2001 18 4.5 27 27 55 68.5 L’agriculture a poursuivi sa modernisation et le secteur tertiaire sa progression. a) L’agriculture entre intégration et marginalisation : Toute l’agriculture mexicaine n’a pas progressé : l’agriculture traditionnelle demeure vivrière, pauvre, marginalisée, qui peine à couvrir les besoins de la pop. L’agriculture de plantation = aussi une agriculture traditionnelle mais commerciale. Elle s’essouffle. Le marché mondial du sucre et des fibres textiles se tasse et production – soutenue par l’Etat avec son recul. L’agriculture moderne : mécanisée, irriguée, qui produit pour le marché N-Am. Exploitations fonctionnent souvent avec des capitaux amé (« agromaquila »). b) Industrie : le 2nde décollage s’appuie surtout sur une industrie de mde et plus particulièrement dans le cadre des maquiladoras : Indutries lourdes n’ont pas disparu. G entreprises modernisées. Pétrochimie s’est diversifiée sur l’industrie des textiles synthétiques. Agro + textile + BTP = ½ des emplois industriels. Mais le 2nd décollage porte surtout sur l’industrie mde. Auto fournit 3% du PIB et 18% de l’emploi industriel, 11 producteur mondial, 2ème d’AmL. A développé sa capacité exportatrice : les ¾ de la prod sont exportés et la ½ vers EU. Auto = véritable branche motrice. Maquiladora = établissement industriel de montage et d’assemblage qui bénéficie d’avantages fiscaux. Processus né dans les 60’s. PRONAF en 65 : Programme National Frontalier. 65 : fin du plan Bracero. Système propulsé par un décret de 69 qui fixe l’absence de taxe à condition que la production reparte vers EU. Au cours des 90’s, on a autorisé une part de plus en plus grande de la prod à être vendue sur le territoire mexicain. Ce sont surtout des usines tournevis (seulement montage). 70’s : - de 100000 emplois dans les maquiladoras, 99 : 1 300 000. Mais la crise a réduit ce nombre (- de 1M). Mais ça représente quand même 20% des actifs industriels mexicains. 40 à 45% des exportations sont liées aux maquiladoras (30-36% des imp). DIT s’est mise en place (EU = cadres et capitaux, M = main d’œuvre ; 3 pôles principaux (Ciudad Juarez, Tijuana et à, l’Est). Système des « twinplants ». Les maquiladoras sont à 42% mex et à 41% EU. 13% sont des joint ventures. Faible diversification des activités et des qualités même si taux de féminisation bcp chuté. Niveau de qualification reste bas, salaires faibles. Les maquiladoras accentuent la fracture N/S (- de chômage au N, rapport de PNB/hs de 1 à 10 entre N et S). Mais ALENA en prévoyant la fin des tarifs douaniers va mettre fin à cet avantage compétitif. c) Un secteur tertiaire qui occupe aujourd’hui plus d’un actif sur 2 : Secteur tertiaire proche des pays industriels : grandes surfaces, secteur bancaire dynamisé par les IDE, transports, média. Mais ce qui a dopé le tertiaire, c’est le tourisme : 11ème rang. 100M de visiteurs / an. 10000km de côtes, patrimoine historique. Tourisme = 2/3 des exportations de services et fait travailler 11% de la pop active totale. Représente 8,5% du PIB. En plus, activité touristique = 3ème pourvoyeur de devises pour le M. M = 40% du tourisme de toute l’AmL (Antilles inclues). Fonatur : fonds national pour le tourisme. 2 emblêmes touristiques : Acapulco et Cancun. Tourisme de croisière important (Caraïbes). 3°) Un nouveau modèle qui accentue certains défis et ne brise pas les liens d’appartenance du M avec le 1/3M : a) Accentuation du phénomène de polarisation : - d’Etat implique accentuation des disparités sociales. 2 milliardaires il y a 15 ans contre + de 20 aujourd’hui. Concentration des richesses dans une petite couche de privilégiés, proches du PRI. 40M des Mexicains vivent avec – de 2 euros par jour. Les 10% des + riches disposent de 40% des revenus. Le gouffre s’est creusé entre EU/M : en 80, PIB/hs amé = 3,5 fois celui du M, aujourd’hui, 7 fois ! Grâce à des restes de l’Etat, l’IDH est assez bon. b) Les autres défis : Le financement de l’éco : épargne insuffisante, les banques souffrent de l’absence de crédit, l’éco privée manque d’argent. Dépendance vis-à-vis des EU. Défi budgétaire : l’Etat a reculé au fil des réformes et crises, or, il reste beaucoup à faire en termes d’infrastructures, de structures sociales… Recul, mais besoins encore énormes. Il faudrait une réforme de la fiscalité, l’impôt est proportionnel et non progressif. Il faudrait éviter l’évasion fiscale. c) Le recul de l’Etat et le retournement de la conjoncture rendent diffcile la mise en œuvre des réformes promises par Fox : PRI a gouverné le pays pendant 70 ans, mais critiqué dans 90’s. Perd la mairie de Mexico en 95, puis la majorité au Parlement. Fox (parti du PAN) promet des réformes dans un contexte difficile. Mais Fox n’a pas la majorité au Parlement (PRI) donc refus de sa proposition d’augmentation de la TVA. Il se heurte de + en + à la montée en puissance des paysans opposés à l’ALENA, des « globalfobicos » (altermondialistes). 2003 : PAN a 30% des siège (PRI = 34%). Autre projet de Fox : le Plan Puebla Panama (PPP), très contesté : il s’agit d’associer les états d’AmC + 9 états fédérés du sud mex pour développer l’intégration et attirer les investisseurs. Conclusion : Assainissement certain de l’éco grâce à l’ouverture. Capacité à rembourser donc M va pouvoir bénéficier de nouveaux emprunts. Mais encore beaucoup de traits du 1/3M dans le social. Dangers pour le M : la Chine qui est devenue un concurrent aux EU et sur le territoire mexicain, imp mex en provenance de Chine sont 12x + importantes que l’inverse. Et Chine reçoit 4x + d’IDE.