Philosophie
Emmanuelle ROZIER Cours Terminales / Le sujet
I – Mise en situation de la conscience : celle-ci apparaît comme n’étant ni un
sujet, ni un objet, mais leur rencontre
1) La rencontre d’un sujet de conscience et d’un objet de conscience
- dans la conscience que trouve-t-on ? l’environnement immédiat. Mais le problème, c’est ce
dans car les éléments de l’environnement sont hors de nous…
- ce qui s’impose immédiatement, c’est que notre conscience est nous comme sujet d’une
expérience dont l’objet est à l’extérieur
- le vécu empêche l’assimilation de la conscience à l’objet
= la rencontre d’un sujet et d’un objet.
2) Il n’y a pas de sujet sans objet : « toute conscience est conscience de… »
exemple : quand on se concentre pour lire, le corps et l’environnement s’éclipsent au profit
d’une pensée qui s’élabore.
Essayer de penser sans objet de pensée, d’avoir une conscience vide de tout objet – c’est
impossible !
= toute conscience est conscience de quelque chose. On ne peut saisir la conscience qu’en
acte, en train de saisir quelque chose, son objet.
3) Toute conscience, en même temps qu’elle est conscience de quelque chose ou
tel objet est aussi conscience de soi
Notre conscience est précisément l’objet qu’elle saisir mais ne sort jamais du sujet, le sujet
ne se perd jamais dans l’objet de la conscience.
= Toute conscience est par nature réflexive : conscience soi, conscience de soi comme
conscience.
4) La nature nécessairement subjective de toute représentation de conscience
- La conscience n’est pas un sujet qui rencontre un objet extérieur, mais la rencontre d’elle-
même.
- Le sujet de la conscience ordonne le monde dans lequel il se situe, le caractère subjectif du
monde perceptif de chacun s’enracine dans l’affectivité absolument personnelle de chacun.
ex. : être amoureux dans une fête, ou attendre un amant dans un café (exemple de Sartre).
= le moteur de la relation de conscience : l’affectivité ; aimer ou haïr, structure le monde et
lui donne du relief.
- Expérience : c’est la conscience d’un sujet véritablement impliqué dans une relation
affective au monde qui sculpte le monde lui donne relief et couleurs.
= Autant de représentations du monde, autant de sujets.
5) De quoi parle alors la philosophie quand elle parle de sujet pur et d’objet en
soi ?
- On ne peut ni connaître le sujet pur et l’objet en soi : l’un n’existe que par l’autre.
- Ce qui revient au seul sujet c’est d’être l’actant de la conscience, l’organisateur immobile,
mais affectivement instable de la représentation toujours changeante de l’objet.
L’objet : substrat inconnaissable, il suscite l’attention de la conscience (sollicité déjà un mixte
entre le sujet et l’objet).
CONCLUSION
Toute connaissance est par nature subjective.
Le sujet et l’objet son imbriqués l’un dans l’autre dans un entrelacement inextricable, né de
la conscience et des expériences passées, mais aussi perpétuellement remis en cause par la
conscience elle-même sous la forme de la prise de conscience.