
3- Les symptômes
Chez le généraliste il est très fréquent que le patient n’ait pas conscience de son anxiété et
se présente en mettant en évidence des troubles somatiques. Les plaintes
physiques les plus
fréquentes sont des oppressions thoraciques, des nœuds dans la gorge ou dans le ventre, le cœur
qui s’emballe ou des douleurs de la région du coeur, des picotements des extrémités ou de la
bouche, des tremblements, des mains moites, des bouffées chaud-froid, mais aussi des troubles
intestinaux divers comme des gênes, des crampes ou des douleurs abdominales, des diarrhées, des
impressions de brûlant à l’estomac, des nausées, des vomissements mais également des besoins
fréquents d’uriner, des maux de tête, des maux de dos. Parfois, la symptomatologie physique est
extrêmement bruyante faisant penser parfois à des infarctus comme dans l’attaque de panique ou
à des crises d’asthme lors de crises d’hyperventilation.
Ces symptômes physiques sont souvent accompagnés de troubles de l’endormissement et de
troubles de la concentration et mémoire immédiate.
Tous ces symptômes, quand ils n’ont pas comme origine une maladie somatique s’appellent
angoisses.
Lorsque le patient est conscient qu’il s’agit d’anxiété, il n’est pas rare que ces symptômes
surviennent sur un tempérament anxieux. Ainsi un patient qui se présente en disant « Docteur,
je suis stressé depuis toujours » n’est probablement pas un stressé mais un anxieux. (voir aussi
arbre décisionnel stress)
Une fois l’anxiété identifiée, il s’agira de distinguer s’il s’agit d’une anxiété « ordinaire » ou d’un
état pathologique. On s’accorde pour dire actuellement que l’on considère un problème
psychologique comme un pathologique lorsqu’il rencontre les trois critères suivants :
o Une souffrance importante, disproportionnée
o Qui dure trop longtemps (ici tout dépend de la source d’anxiété. Si elle est due à un
événement spécifique, on prendra en compte le nombre d’heures où elle envahit l’esprit,
si elle est due à un contexte diffus ou si il n’y a pas d’événement spécifique une anxiété
persistante de plus de 15 jours d’affilée peut être significative)
o Et qui affecte le fonctionnement social, relationnel et/ou physiologique
Ainsi une phobie des araignées ou des souris, ne sera pas considérée comme pathologique si elle
n’empêche pas d’effectuer les tâches ménagères usuelles, et l’anxiété de l’étudiant en examen sera
considérée comme un trouble passager, à prendre en compte, mais non pathologique.
Une fois l’état anxieux pathologique déterminé, il y a lieu de pouvoir distinguer ses différentes
formes.
o L’état anxieux (qu’il soit motivé ou non) survient essentiellement en dehors des moments
où le sujet est confronté à la situation (anticipations ou ruminations) et cet état a tendance
à ‘faire buvard’ sur tous les instants de sa vie. On parlera alors d’Anxiété Généralisée.
o L’état anxieux n’apparaît qu’en présence d’un objet ou d’une situation et cette réaction est
soit démesurée soit non motivée comme un ascenseur, une foule. Il peut aussi se
manifester par une timidité excessive face à des inconnus, une peur du regard ou du
jugement de l’autre. On parlera alors de Phobies.
o L’état anxieux se manifeste plutôt par des idées obsédantes qui surviennent contre la
volonté de l’individu et dont il perçoit fort bien le caractère absurde (par exemple la
crainte d’étrangler son enfant). Ces idées obsédantes peuvent être accompagnés d’actes
stéréotypés et répétitifs (compulsions) que le sujet ne peut s’empêcher de réaliser (par ex :
Il y a lieu de différencier ici une plainte qui est l’expression générale du patient d’un symptôme qui est le décodage
de cette plainte faite par le médecin. Certaines plaintes ne sont assimilables à aucun symptôme spécifique.