CEESE – ULB Résumé exécutif
Projet CO2 : Phase 4 (2001-2002) – Implications de Kyoto pour la Belgique 2
La nécessité de mener des actions au niveau international
Ainsi, les dernières Conférences des Parties (CdP) signataires de la Convention-Cadre des
Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC), à savoir la CdP-6bis à Bonn, la
CdP-7 à Marrakech et la CdP-8 à New Delhi, ont l'une après l'autre défini des règles
opérationnelles nécessaires pour la mise en œuvre des mécanismes de Kyoto.
Parmi ces rendez-vous internationaux annuels d'importance, Bonn et Marrakech ont réalisé le
plus grand nombre d'avancées. Tout d'abord, l'Accord Politique de Bonn réalisé en juillet
2001 a permis de fixer un ensemble de modalités essentielles pour le fonctionnement des
mécanismes de flexibilité (i.e. le Commerce International d'Emissions, la Mise en Œuvre
Conjointe et le Mécanisme pour un Développement Propre). Les décisions prises à Bonn ont
également eu trait à la comptabilisation des "puits de carbone", à l'assistance financière des
pays développés vers les pays en développement et aux mesures de pénalité indispensables
pour inciter les Parties à respecter leurs engagements pris à Kyoto en 1997.
Cependant, nous verrons qu'il a fallu attendre les négociations de la CdP-7 à Marrakech
(novembre 2001) pour voir les mesures prises à Bonn traduites en textes légaux, càd à
caractère contraignant pour les Parties ayant ratifié le Protocole une fois celui-ci entré en
vigueur. Sur le fond, les Accords de Marrakech se sont construits sur les principes de l'Accord
Politique de Bonn qui aura ainsi conservé son intégrité. Les négociations de Marrakech auront
donc contribué à finaliser les règles opérationnelles des mécanismes flexibles, notamment à
travers la création d'un système de conformité ("compliance"), la définition d'un type d'unité
pour les crédits "puits" ("removal units") et la mise en place de la transférabilité
("fungibility") entre les crédits issus des trois mécanismes de flexibilité. D'autre part, la
création à la CdP-7 d'un Conseil Exécutif pour le Mécanisme pour un Développement Propre
(MDP) a permis un lancement immédiat des projets MDP, seul mécanisme en route avant la
première période Kyoto (2008-2012).
Malgré l'annonce par les Etats-Unis, en mars 2001, de leur opposition au Protocole de Kyoto
et de leur refus de ratifier celui-ci, l'on pouvait donc espérer après les Accords de Marrakech
que le Protocole puisse bientôt entrer en vigueur accompagné d'un cadre opérationnel
suffisamment clair pour inciter les Parties à ratifier. En effet, même si les Etats-Unis
représentent plus d'un tiers des émissions de 1990 (36.1% plus exactement) et qu'il est
nécessaire d'atteindre 55% des émissions de 1990 des Parties de l'Annexe I de la Convention,
le Protocole peut se passer des USA pour entrer en vigueur, pour autant que certaines Parties
comme l'UE, le Japon et la Russie ratifient car ces pays contribuent respectivement à hauteur
de 24.23%, 8.55% et 17% des émissions de 1990.
A la CdP-7, de nombreux pas ont donc été franchis, laissant aux réunions suivantes le soin de
traiter des questions non résolues. Il en a été ainsi lors de la 16ème réunion de l'Organe
Subsidiaire de Conseil Scientifique en juin 2002 (SBSTA-16) et lors de la CdP-8 à New Delhi
en octobre-novembre 2002. Ces deux réunions n'ont pas été aussi déterminantes que les
précédentes mais elles ont tout de même poursuivi les discussions non encore abouties et elles
ont également initié d'autres négociations. Citons la question des définitions pour l'intégration
des puits dans le MDP, la proposition du Canada visant à octroyer des quotas aux pays
exportateurs d'énergie propre et la considération des émissions de gaz fluorés. La CdP-8, dont
les résultats ont été inscrits dans la Déclaration Ministérielle de Delhi, a également été
l'occasion pour l'Union européenne de relancer le débat controversé des futurs engagements
des pays en développement et, pour les pays en développement, de rappeler aux pays