
Annexe
Avis du Groupe Pompidou (Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le
trafic illicite des stupéfiants (GP), Accord partiel du Conseil de l'Europe) sur la
Recommandation 1562 (2002) de l'Assemblée parlementaire intitulée «Contrôler le
diagnostic et le traitement des enfants hyperactifs en Europe»
Le Groupe Pompidou (Groupe de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite
des stupéfiants, Accord partiel du Conseil de l'Europe) apprécie que l'Assemblée se préoccupe du
diagnostic et du traitement des enfants hyperactifs en Europe, ce qui contribue à développer la
recherche en la matière et à mieux sensibiliser l'opinion. Ces questions ont fait l'objet d'une
réunion que le Groupe a tenue les 8 et 9 décembre 1999, à Strasbourg, et à laquelle ont assisté
des spécialistes de 15 pays européens, des Etats-Unis et de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS). Les actes du séminaire ont été publiés sous le titre «Troubles déficitaires de
l'attention/troubles hyperkinétiques: diagnostic et traitement par des stimulants».
Le GP regrette, par conséquent, d'avoir à marquer son désaccord avec différents points de la
recommandation et du rapport sur lequel elle se base. Il estime que les points en question sont en
contradiction avec l'opinion exprimée par la vaste majorité de la communauté scientifique et
même qu'ils sont dangereusement proches de certaines théories bien connues que «l'Eglise de
scientologie» prône depuis un certain temps mais qui ne résistent pas à un examen scientifique
sérieux. Ces théories sont non seulement dépourvues de tout fondement scientifique mais, si elles
étaient appliquées, elles mettraient aussi gravement en danger la santé des enfants en question en
les privant d'un traitement approprié.
Parmi ces théories, la principale minimise, voire conteste, la classification du trouble de
déficience de l'attention/hyperactivité et du trouble hyperkinétique (TDAH/THK) parmi les
maladies. Pourtant, de l'avis général du corps médical, quoiqu'ils soient difficiles à diagnostiquer,
ces troubles non seulement existent mais constituent un grave handicap tout au long de la vie,
exigeant une évaluation multidisciplinaire et un traitement par divers moyens, dont les
médicaments.
Ce point général n'est pas infirmé par les différences observées au paragraphe 3 de la
Recommandation entre les critères de diagnostic employés, d'une part, dans le Manuel
diagnostique et statistique (DSM-IV) de l'«American Psychiatric Association» (Association
psychiatrique américaine) et, d'autres part, dans la Classification internationale des maladies
(ICD-10) de l'Organisation mondiale de la santé.
L’Organisation Mondiale de la Santé a affirmé qu'une telle activité serait utile: l'Association
psychiatrique américaine révise actuellement sa définition du DSM-IV, afin de faire paraître une
nouvelle définition
(DSM-V) dans une année ou deux, ce qui semble être un bon délai pour tenter d'élaborer une
approche commune, en tenant compte de la définition de l'ICD-10 de l'OMS.
De manière générale, le GP regrette que l'Assemblée n'ait pas pris suffisamment en compte les
points de vue exprimés et les recommandations formulées lors de la réunion de 1999 qui ont été,
depuis lors, corroborés par plusieurs autres réunions et documents scientifiques. Il déplore, en
outre, que l'adoption et la publication de la Recommandation 1562 (2002) et du rapport qui
l'accompagne permettent à «l'Eglise de scientologie» de s'y référer comme à un document faisant
autorité, sur la base d'un prétendu consensus au sein du Conseil de l'Europe, induisant ainsi
dangereusement en erreur notamment les non-spécialistes, comme les parents et les enseignants,