L’Enfer des Cerises, premier volet
Le Théâtre des Cerises
Le Théâtre des Cerises, qui a toujours envisagé le théâtre comme fête, réunit une
quinzaine de jeunes artistes aux talents divers (acteurs, chanteurs, musiciens,
écrivains…).Le Théâtre des Cerises interroge les formes de théâtre musical, s’attache à
expérimenter le mélange des arts, en vue d’un théâtre populaire et exigeant.
Créée en 1998 par Thomas Canonne et Lisa Paul, la compagnie a présenté une
dizaine de spectacles à Nantes et à Paris, dans différents festivals.
Depuis 2000, la compagnie œuvre à l’élaboration et la création du triptyque L’Enfer des
Cerises.
L’Enfer des Cerises
Le Moine est le premier volet de L’Enfer des Cerises, triptyque théâtral qui
comprend deux autres spectacles : Je vous salue Jarry (vélodrame) et La Nonne Sanglante
(fantasmagorie). Entamée en 2000, l’écriture de L’Enfer des Cerises est étroitement liée au
travail de création théâtrale et musicale du Théâtre des Cerises*. D’une pièce à l’autre, les
personnages se répondent, les mots se font signe, les chansons se poursuivent… Non pas
exactement les épisodes d’un même récit, encore moins d’un discours, mais trois œuvres
autonomes qui se réfléchissent, se font écho, se parodient voire se mystifient entre elles,
jusqu’à composer une vaste fresque comique et fantastique.
Etude et recherche de la poésie potentielle résultante de la
symbiose du plaidoyer populaire et de l’opéra en vue
de la création et de la représentation de pièces de théâtre
renouant avec l’esprit révolutionnaire des clubs de jazz de 1950 »
(Théâtre des Cerises extrait d’acte de naissance, 1998)
Le Moine est un Opéra
Avec la volonté marquée, tout d´abord, de rompre avec les bandes enregistrées et les
partitions non originales, puis encouragé par la pluridisciplinarité de ses membres, le Théâtre
des Cerises a donné à la musique une place centrale dans ses recherches. L´idée d´opéra fut
suggérée par un premier amour, littéraire certes mais impérieux : Le Moine de Lewis, roman
dont l´extravagance semblait commander, en guise de reconversion scénique, ce seul
traitement. Il s´agissait bien, plutôt que de parodier un genre, de créer un opéra selon notre
alchimie propre, en rapprochant des chanteurs, lyriques ou non, et des musiciens d´influences
et de formations très différentes. Autre ambition, autre travail : dégager au maximum la
théâtralité particulière à l´opéra (la place du comédien, souvent éludée) - c´est-à-dire faire
que le jeu, le texte, la musique et l´exécution de la musique aient une égale importance, soient
parties intégrantes du spectacle.
Texte
Le livret a été écrit librement à partir d’un roman de la littérature anglaise du
XVIIIème siècle, The Monk, de Matthew Gregory Lewis, mieux connu en France dans la
version racontée par Antonin Artaud. Ambrosio, moine en odeur de sainteté est en passe de
devenir, aux yeux de Madrid, le nouveau Messie, jusqu’au jour son novice Rosario, qui
s’avère être une femme, lui déclare son amour, aveu dont les conséquences seront
catastrophiques. Précisons peut-être que nous voyons Le Moine moins comme un réquisitoire
anti-clérical que comme une farce ubuesque ou un hymne au désir au sens surréaliste du
terme. Ceux qui ont imaginé Ambrosio en colonel à la retraite ou en père de famille l’ont bien
compris.
Musique
Le Théâtre des Cerises, qui croit comme tant d’autres à une alternative entre le devoir
culturel et le divertissement, a toujours envisagé le théâtre comme fête. C’est dans cet esprit
que nous avons conçu Le Moine, dont l’ambiance est plus proche de celle d’un concert que de
celle d’un opéra dit sérieux. La part d’improvisation que nous avons tenu à garder et la
générosité que nous appelons joie qu’elle suppose de part et d’autre de la rampe nous ont
convaincu que Le Moine ne fonctionnait qu’ainsi.
La musique composée pour cet opéra est difficile à définir : elle sert et dessert les
paroles et confère au Moine un caractère radicalement original. L’orchestre y a sa part : il est
aussi atypique. Nous avons tenu à ce que chaque acteur soit également musicien. Une fois son
chant terminé, chacun rejoint ses partenaires derrière le décor et s’empare d’un instrument.
D’où une diversité du plus bel effet : piano, kazou, violoncelle, clarinette, caisse claire, scie
musicale, guitare, hautbois, basse, et deux ou trois ratons laveurs.
Scénographie
Le décor évoque cette « partie d’échec entre un amour impossible et un viol probable »
qui se joue des héros du Moine. La lumière est celle d’un vieux film d’épouvante. Noir et
blanc donc. Devant l’orchestre glissent quatre grands paravents. Déplacés à vue par les
comédiens, ils viennent former les murs d’une chambre, une cellule, un labyrinthe de
caveaux…images des barrières tant morales que physiques qui s’opposent au mouvement
naturel de l’amour, univers clos où les sentiments sont comprimés à leur point maximum.
D’un tableau à l’autre, ils entraînent les personnages dans leur ballet ; comme eux ils se
frôlent, s’évitent, se heurtent et, pour finir, se manquent.
Antonia, Lorenzo, Ambrosio et Raymond, en tentant de sonder leur cœur, ne trouveront
d’autres mots que : « Je me sens comme un paravent… »
Les costumes participent de l’esthétique « canne, pipe et chapeau » chère au Théâtre des
Cerises. Si l’histoire se passe à Madrid sous l’Inquisition, il nous a semblé que la magie du
Moine se passerait bien de chichis médiévaux si ce n’est les costumes religieux
réglementaires. Par contre nous avons trouvé plaisant de voir des jeunes dandys plutôt Belle
Epoque plongés dans ce monde monstrueux. Et à vrai dire, l’habit fait aussi Le Moine.
Mise en scène
Notre choix de mise en scène, jouer la carte de l’outrance et du grotesque, comme le
suggèrent les blagues potaches et autres jeux de mots usés jusqu’à la corde qui hantent le
livret nous est apparu comme le plus évident et le seul possible. Au regard de la profusion de
tuiles qui constituent l’intrigue et de la distance que permet la musique, tout pathos ou
réalisme eut été ridicule. Le jeu des acteurs emprunte au cinéma muet allemand et à
l’expressionnisme.
Texte : Thomas Canonne
Musique : Lisa Paul, Chloé Paul
Mise en scène : Thomas Canonne
Assistante : Lisa Paul
Lumière : Cécile Gravot
Son : Christophe Sartori
Affiche : Adeline Blandin
Guillaume Cassac
Distribution
Jérôme Brethomé : Cristobal……………………………..Bruitages, percussions
Martin Buraud : Raymond……………………………….Bruitages, percussions
Thomas Canonne : Lorenzo ...............................................Scie musicale, piano
Mathilde Clavier : La Mère Supérieure, Agnès..................Clarinette
Amandine Dolé : Elvire…………………………………...Violoncelle
Antoine Gouy : Ambrosio………………………………....Bruitages, percussions
Jane Héraud : Antonia…………………………………….Piano
Joseph Le Cadre : Le Diable……………………………...Guitare, basse
Antoine Orhon : Le Médecin……………………………...Hautbois, percussions
Lisa Paul : Rosario/Mathilda………………………………Piano
1 / 9 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !