Le texte prononcé fait loi
Conférence de presse du 16 décembre 2013
Négociations salariales 2014
Occasion manquée!
Le syndicat Syna a abordé l’automne salarial avec des revendications réalistes. Pour-
tant, le résultat obtenu de plus 1% en moyenne peut à peine être considéré satisfai-
sant. Le refus de la part des employeurs de progresser sur la voie de l’égalité des sa-
laires et le manque daccords salariaux équitables dans l’Industrie provoquent une
colère croissante! A lissue de cet automne salarial, beaucoup de travailleuses et tra-
vailleurs ont la désagréable impression que, faute de mesures d’accompagnement
adaptées, la libre-circulation des personnes conduit à la pression sur les salaires et à
la stagnation des revenus.
Arno Kerst, vice-président de Syna
A la fin de l’été, Syna a formulé les revendications suivantes: une augmentation générale,
toutes branches confondues, de 2% du salaire réel, le relèvement de 100 francs au minimum
des salaires les plus bas et des salaires minimaux, ainsi que des mesures salariales spé-
ciales à l’intention des femmes et/ou la participation au dialogue sur l’égalité des salaires.
L’évolution actuelle de l’économie et des prévisions encore meilleures pour l’année pro-
chaine dans toutes les branches rendent les revendications de Syna d’autant plus fondées et
réalistes. Le renchérissement annuel prévu, tout juste négatif avec -0,1%, permettait de plus
que l’augmentation des salaires nominaux soit ressentie comme une augmentation du sa-
laire réel dans le porte-monnaie des travailleuses et travailleurs.
Une entrée en fanfare dans l’automne salarial
L’automne salarial s’est ouvert sur un coup d’éclat avec l’accord conclu entre Syna et le
Commerce de détail Lidl d’une augmentation de 2,5% de la masse salariale. A ceci s’ajoute
une forte augmentation des salaires minimaux, établissant désormais le salaire le plus bas à
4'000 francs. La signification de cet accord s’étend bien au-delà du Commerce de détail: un
salaire minimum de 4'000 francs devrait pouvoir être atteint dans toutes les branches.
Dans la branche du Nettoyage, la hausse par étapes des salaires minimaux, convenue sur
plusieurs années, exerce un effet positif similaire sur le revenu des travailleuses et travail-
leurs. Grâce à la hausse de 2,5% de cette année, le salaire le plus bas dans cette branche
s’élèvera à 3'559 francs. Les hausses des salaires minimaux dans la Coiffure entrent dans la
même catégorie car, ici aussi, les salaires minimaux sont souvent des salaires réels.
2
Secteur Tertiaire peu convaincant
Pour le reste, les conventions du secteur Tertiaire ne sont guère convaincantes: les hausses
(le plus souvent sous les 1%) sont décevantes et leur répartition est cause d’inquiétude. Les
hausses de salaires ont été accordées individuellement chez Coop, Migros et Fenaco. Dans
les hôpitaux (Thurgovie et Argovie), les collaborateurs et collaboratrices ne profitent pas tous
également de la hausse de la masse salariale. Syna reçoit régulièrement des doléances de
ses membres qui rapportent que, même dans les entreprises ayant systématisé les salaires
et l’évaluation, la répartition des hausses de salaire est tout sauf transparente et équitable.
Salaires minimaux: des signaux mitigés
Les salaires minimaux permettent une hausse des revenus les plus bas. Ils constituent éga-
lement, avec les mesures d’accompagnement, une base indispensable à la lutte contre la
pression sur les salaires due à la libre-circulation des personnes. Syna a remporté un impor-
tant succès dès avant l’automne salarial: pour la première fois en plus de 75 ans de CCT
dans l’industrie MEM, des salaires minimaux, bien qu’encore trop bas, ont été fixés.
Mais Syna a aussi noté que, ces dernières années, la hausse des salaires minimaux a été
inférieure à la moyenne. Si, entre 2006 et 2009, les salaires minimaux ont augmenté annuel-
lement de 2,25%, entre 2010 et 2013 leur croissance n’a été que de 0,75% en moyenne.
1
Les CCT actuellement disponibles ont beau dépeindre un tableau hétérogène, il n’en reste
pas moins que dans l’ensemble la hausse des salaires minimaux sera plus forte que dans
les quatre dernières années, comme le montre par exemple la nette augmentation enregis-
trée dans la branche des Techniques du bâtiment.
Artisanat: pas si mal, mais ça aurait dû être mieux
Comme Syna l’a déjà annoncé, les ouvriers du bâtiment ont accepté en grinçant des dents
l’accord salarial de la branche de la Construction
2
. Les mêmes grincements de dents,
quoique d’intensité variable, se font entendre aussi dans les autres branches de l’Artisanat.
La bonne nouvelle est que Syna a pu négocier à nouveau des hausses générales. Mais
force est aussi de constater que, depuis des années, les carnets de commande dans la
construction sont pleins et que l’évolution des salaires ne reflète pas cet état de fait.
Nouvelle déception dans l’Industrie
Après des années de conditions difficiles (franc fort, ralentissement de l’économie affectant
d’importants marchés de débouchés), l’industrie suisse d’exportation profite aujourd’hui
d’une nette amélioration de la situation et de prévisions optimistes. Les conventions dans
l’Industrie sont encore peu nombreuses à avoir été établies. Mais celles dont nous avons
déjà connaissance sont peu réjouissantes, révoltantes même lorsqu’on considère le retard à
rattraper accumulé ces dernières années! Alcan Airex et Holcim bloquent les salaires,
l’Industrie horlogère rechigne à accepter un ajustement salarial contraignant pour toute la
branche. Le mécontentement du personnel ira croissant et n’épargnera que l’Industrie phar-
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Office fédéral de la statistique, enquête sur les accords salariaux:
Salaires minimaux 2006: 1,1%, 2007: 2,9%, 2008: 1,8%, 2009: 3,2%, 2010: 0,7%, 2011: 0,3%, 2012: 1,4% et
2013: 0,6%
2
Détails et autres accords salariaux en annexe
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maceutique et une partie de l’Industrie chimique. , des paiements uniques et des hausses
individuelles isolées parviendront certainement encore à calmer les esprits.
Salaires des femmes: il faut une réglementation efficace
A la connaissance de Syna, aucune mesure salariale n’a été prise cet automne pour amélio-
rer spécifiquement les salaires des femmes. Et pour assombrir encore le tableau, le dialogue
sur l’égalité des salaires, qui aurait montré la voie d’un partenariat social plus constructif, a
tourné court, faute d’intérêt de la part des employeurs. L’occasion a donc été manquée de
résorber la discrimination salariale dans un contexte plus vaste, et surtout volontaire. A pré-
sent, c’est avec des réglementations légales efficaces, telles que des contrôles automatiques
et obligatoires et la transparence des salaires, que la discrimination salariale doit être com-
battue.
Une mauvaise année
Malgré le bon environnement économique dans lequel évoluent toutes les branches (avec
parfois de très nettes améliorations) et des prévisions optimistes, cet automne salarial n’a
rien de réjouissant. Les employeurs ont manqué l’occasion d’émettre un signe fort grâce à
une franche hausse des salaires. Ça aurait été le signe que la libre-circulation des per-
sonnes n’accroît pas seulement les bénéfices des entreprises, mais aussi les revenus des
travailleuses et travailleurs. Le signe que la libre-circulation des personnes profite à tous et
ne conduit pas à la stagnation des salaires.
Entre 2003 et 2013, le PIB a progressé de 14 points en termes réels. Que doivent penser les
travailleuses et travailleurs de l’Industrie du papier, de la Menuiserie ou de l’Industrie gra-
phique, eux dont les salaires stagnent réellement? Même chez Coop, la hausse de
500 francs des salaires minimaux ne suit pas le rythme de la croissance économique.
2003
2013
% -modification
% -modification
réel
Renchérissement indice annuel
93.8
99.1
5.7
-
valeur nov.
Taux de croissance cumulé du
PIB (nominal)
20
arrondi
Taux de croissance cumulé du
PIB (réel)
14
arrondi
Salaires minimaux au 1er janvier
Industrie du papier
3400
3600
5.9
0.2
Menuiserie
4216
4450
5.6
-0.1
Industrie graphique
4270
4500
5.4
-0.3
2004-2013
Coop
3300
3800
15.2
9.5
Pour plus de renseignements:
Arno Kerst, vice-président Syna, Tél. 044 279 71 40, Cell. 079 598 67 70, arno.kerst@syna.ch
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Accords salariaux 2013/14
Secteur des Services (Tertiaire)
1,0% sur base individuelle avec l’assurance que 2/3 des personnes
soumises à la CCT bénéficient d’une hausse de salaire.
0,6% - 1,0%. Les négociations concernant la répartition se déroulent
entre les commissions du personnel, les différentes coopératives et
entreprises. Relèvement de Fr. 100.- du salaire minimum de réfé-
rence à Fr. 3800.- (sans formation), Fr. 3900.- (2 ans de formation.),
Fr. 4000.- (3 ans de formation) et Fr. 4'200.- (4 ans de formation).
Pas encore de résultat: négociations en avril 2014.
Au 1er décembre 2013: 2,5% sur base individuelle selon système des
salaires. Relèvement du salaire minimum de Fr. 3800.- à Fr. 4000.-
Toutes les autres classes salariales seront aussi ajustées vers le
haut. Formation 2 ans: Fr. 4100.- et 3 ans: Fr. 4250.-
Les négociations salariales ont échoué. Fenaco accorde unilatérale-
ment une augmentation individuelle de 0,8%.
0,5% sur base structurelle (pour certains groupes professionnels);
1% sur base individuelle
0,4% sur base générale; 0,8% sur base individuelle; 0,1% de prime à
la performance
Pas encore de résultat
Négociations en cours. Pas encore d’accord.
2,5% sur les salaires minimaux
La demande de DFO est encore au SECO, raison pour laquelle les
chiffres ne peuvent pas encore être publiés.
Relèvement de Fr. 200.- des salaires de base pour coiffeuses et
coiffeurs avec CFC à Fr. 3600.- au 1er octobre 2013 et au
1er septembre 2014 de Fr. 100.- supplémentaires à Fr. 3700.-.
Industrie
Chimie et produits phar-
maceutiques
Industrie des matières plastiques
Ineos, Sins
Chimie et produits phar-
maceutiques
Alcan Airex, Sins
Blocage des salaires
Chimie et produits phar-
maceutiques
Roche
+1,7%
Industrie MEM
Franke
+0,8%
Industrie MEM
Schindler ascenseurs (Suisse)
0,6% sur base individuelle (65% des collabora-
teurs-trices en bénéficient)
Industrie MEM
Scintilla Bosch
+1,3%
Industrie MEM
Siemens
+1,1% (dont 0,5% de bonus spécial)
Industrie horlogère et
microtechnique
Industrie horlogère et microtech-
nique de Suisse romande (Con-
vention patronale)
Pas d’adaptation des salaires réels pour 2014
à cause d’un indice négatif.
Salaires minimaux de départ (négociations
régionales): pas encore d’accord.
Pour mémoire: Revendication de + Fr. 100.-
pour les 3 catégories principales et toutes les
régions.
Industrie horlogère et
microtechnique
Industrie horlogère de Suisse
allemande (Verband
deutschschweizerischer Uhren-
fabrikanten)
Recommandation: hausse des salaires de
+1% sur base individuelle en 2014.
5
Industrie graphique
Négociations pour une hausse des salaires
réels dans les entreprises sans syndicat. Suite
à la prolongation de la CCT au 1er juillet 2013,
relèvement de Fr. 200.- des salaires mini-
maux.
Industrie (autres)
Holcim
Blocage des salaires
Industrie (autres)
Trisa
Sur base générale + Fr. 50.-
Industrie (autres)
Schmolz & Bickenbach
+0,9%
Fabricants suisses
d’articles de voyage et de
maroquinerie
Pas de relèvement des salaires minimaux au
1er janvier 2014. Les salaires réels seront
ajustés sans obligation, sur une base indivi-
duelle et au niveau des entreprises.
Tailleurs pour hommes
Hausse des salaires minimaux de
Fr. 0.20/heure à Fr. 35.-/heure (=+0,8% à
+2%) au 1er janvier 2014. Les salaires réels
sont négociés individuellement dans chaque
entreprise.
Branche de la Couture
suisse
Relèvement de Fr. 50.- des salaires minimaux
au 1er janvier 2014 dans toutes les catégories
(=+1,1% à +1,4%).
Industrie textile suisse
Recommandation: +1% sur base générale. De
plus, discussion sur la nouvelle CCT au prin-
temps 2014.
Energie
CKW
+0,8%
Energie
Groupe E
+0,5% sur base individuelle, aussi à cause de
circonstances spéciales.
Energie
Hydro Exploitation
Artisanat
Hausse globale de Fr. 40.- jusqu’à un salaire mensuel de Fr. 5800.-
pour le personnel engagé avant le 1er juillet 2013. Les augmentations
de salaire provenant de l’ajustement des salaires minimaux pour
2014, ainsi que les augmentations de salaire du 1er janvier 2013
peuvent être comprises dans cet ajustement global des salaires.
Ajustement des salaires minimaux cat. a) et b) Fr. 25.- par mois.
Tous les employés soumis à la CCT bénéficient d’une augmentation
salariale de Fr. 30.- (brut) dès la première période de paiement entiè-
rement incluse dans le mois de janvier 2014. En ce qui concerne les
salaires minimum, les adaptations salariales dues à un changement
de catégorie d’années de service peuvent être compensées avec
cette adaptation générale des salaires.
Toutes les entreprises soumises à la CCT utilisent de plus 1,5% de la
masse salariale conventionnelle prévue dans la CCT de l’année 2013
en faveur du personnel pour des adaptations de salaire selon le
principe de la prestation. Ces ajustements salariaux permettent
d’augmenter individuellement le salaire d’un grand nombre
d’employés et employées.
Les salaires minimaux restent inchangés.
Le personnel engagé avant le 1er juillet 2013 bénéficie d’une hausse
de salaire de Fr. 50.-. Les augmentations de salaire provenant de
l’ajustement des salaires minimaux pour 2014 ainsi que les augmen-
tations de salaire du 1er janvier 2013 peuvent être comprises dans
cet ajustement global des salaires.
Relèvement des salaires minimaux de Fr. 100.- /150.- / 200.- par
mois, selon la catégorie.
Hausse globale des salaires de Fr. 50.- par mois. Les hausses de
salaire qui ont été octroyées en 2013 peuvent être déduites de cette
augmentation des salaires. Les éventuelles augmentations salariales
qui se fondent sur les nouveaux salaires minimaux valables à comp-
ter du 1er janvier 2014 peuvent aussi être déduites de ces Fr. 50.-.
Salaires minimaux selon nouvelle structure «années expérience
professionnelle» de Fr. 4100.- à Fr. 5000.- pendant 10 ans.
Hausse globale des salaires de Fr. 40.- par mois. Hausse de Fr. 40.-
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