Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise La modernisation de l’État québécois Annexes Annexe 1 : activité 1 Textes d’époque Texte 1 Mgr Cardinal Rodrigue Villeneuve Source : Jules-Ernest Livernois, Bibliothèques et Archives Canada, PA-023360 Le clergé s’oppose au suffrage féminin québécois « Nous ne sommes pas favorables au suffrage politique féminin :1 parce qu’il va à l’encontre de l’unité et de la hiérarchie familiale; 2 parce que son exercice oppose la femme à toutes les passions et à toutes les aventures de l’électoralisme; 3 parce que, en fait, il nous apparaît que la très grande majorité des femmes de la province ne le désire pas; 4 parce que les réformes sociales, économiques, hygiéniques, etc., que l’on avance pour préconiser le droit de suffrage chez les femmes, peuvent être aussi obtenues grâce à l’influence des organisations féminines en marge de la politique ». - Cardinal Villeneuve, 7 mars 1940 (À la recherche de mes racines, p. 597) Texte 2 Louis-Alexandre Taschereau, Premier ministre du Québec de 1920 à 1936 La « censure » du gouvernement du Québec Article 62 – Pourquoi dites-vous que la liberté d’opinion n’existe pas en cette province - Je dis que la liberté d’opinion n’existe pas en cette province, 1- parce que le Régime Taschereau-Godbout s’est assuré le contrôle de la quasi-totalité des journaux en leur versant des subsides directs et indirects à même le trésor public […] 3- parce que le Régime se venge par l’injure, la persécution et l’intimidation de tous ceux qui non seulement lui sont hostiles mais qui lui portent ombrage. - Paul Gouin, chef de l’Action libérale nationale, Le catéchisme des électeurs, 1935 Source : Rodolphe Carrière Annexes 1 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Bibliothèques et Archives Canada PA-074624 Texte 3 Le cabaret Paradise, dans le quartier chinois de Montréal dans les années 1930 Le clergé s’oppose à la « débauche » à Montréal « Des lois imprécises, des protestations occultes, des intérêts sordides permettent la multiplication des endroits de jeux, des cabarets et débauche, des débits de boisson où une jeunesse insouciante perd son corps et son âme… Nous ne craignons pas de déclarer que les éditeurs et les vendeurs habituels de feuilles obscènes sont des pécheurs publics… Les endroits de jeux doivent être fermés puisque le code criminel les prohibe. Les organisateurs des spectacles déshonnêtes scandaleux doivent être sévèrement punis… Source : Ville de Montréal, Gestion des documents et archives, Z-42 et Et pour que tous sachent Notre pensée sur ce point, Nous affirmons que l’ouverture d’un cabaret, d’un grill ou de tout autre débit de boisson dans les limites du diocèse de Montréal se fait contre Notre volonté… » - Cardinal Léger, message de l’Église à la veille du nouvel an 1958 (Prince de l’église, p. 398-399). Texte 4 Maurice Duplessis, Premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959 L’éducation selon Duplessis… « L'éducation est comme l'alcool; certaines personnes ne le supporte pas. » - Maurice Duplessis (1890-l959), Premier Ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959 Annexes 2 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Source : Photographe inconnu, Bibliothèques et Archives Canada, PA-115821 Texte 5 Des travailleurs pendant une assemblée syndicale Les patrons et les revendications syndicales « Nous ne sommes plus maîtres chez nous, il nous faut plier et nous rendre à toutes les exigences de l’Union (syndicat). » - Propriétaire d’une manufacture de la ville de Québec, Le Soleil, 2 juillet 1912. Source : Jacques Ronny, Bibliothèques et Archives Canada, WRM-2842 Texte 6 La place des francophones dans l’économie du Québec Le président du Canadien national déclare qu’il ne peut trouver, dans son personnel, aucun Canadien-français apte à occuper un des 28 postes de cadre supérieur. - Donald Gordon, Président du Canadien national, 20 novembre 1962 Annexes 3 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Annexe 2 : activité 2A Textes par périodes 1929 à 1945 – La période de la crise et la guerre Cette période débute avec le krach boursier à New York en octobre 1929. Cet événement a déclenché une crise économique qui a duré près de dix ans. La période est également marquée par le début de la Deuxième Guerre mondiale en 1939, événement qui permet de relancer l’économie mondiale. La période prend fin en 1945 avec la fin de la guerre. La période de 1929 à 1945 se caractérise par les éléments suivants : Intervention de l’État L’État intervient progressivement dans l’économie afin de venir en aide aux nombreux chômeurs durant la crise. L’État accentue son intervention durant la guerre afin d’encadrer la reprise économique et soutenir l’effort de guerre. Des femmes travaillent dans une Portrait de la société usine d’armement Des groupes féministes revendiquent l’obtention du droit de vote pour les femmes. Une crise économique très pénible pour les travailleurs qui engendre une détérioration des conditions de vie et oblige l’État à intervenir pour aider la population. Maintien de la position de pouvoir de l’Église, entre autre parce qu’elle est le principal organisme qui vient en aide aux travailleurs sans emploi dans les premiers temps de la crise. Elle contrôle également les hôpitaux et le système d’éducation. Entrée massive des femmes sur le marché du travail après le déclenchement de la guerre pour remplacer les Source :Harry Rowed / Bibliothèque hommes qui sont partis au front. et Archives Canada / PA-116925 Les Canadiens français fréquentent peu ou pas l’école, ce qui les condamne souvent à occuper des emplois mal payés dans des manufactures. Annexes 4 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1945 à 1960 – La période de Duplessis Cette période débute avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale et le retour de Maurice Duplessis en tant que Premier ministre du Québec. Elle est marquée par une augmentation de la production et de la consommation dans la société. La période se termine en 1960, avec le début de la Révolution tranquille et l’élection du parti libéral. La période de 1945 à 1960 se caractérise par les éléments suivants : Maurice Duplessis, Premier ministre du Québec de 1944 à 1959 Source :Bibliothèques et Archives Canada / PA-115821 Intervention de l’État Le gouvernement du Canada poursuit ses interventions dans l’économie, en construisant la voie maritime du Saint-Laurent et en instaurant les allocations familiales par exemple. Le gouvernement du Québec, dirigé par Maurice Duplessis pendant toute la période, garde ses interventions au minimum et laisse le marché agir librement. Le gouvernement du Québec défend un nationalisme conservateur en résistant à certaines initiatives du gouvernement fédéral et en mettant en place des mesures comme l’impôt provincial. Portrait de société La croissance économique d’après-guerre amène une certaine prospérité, le plein emploi, une hausse du niveau de vie des travailleurs et un accroissement de la consommation. Une augmentation soudaine et importante de la natalité qu’on a appelé le Baby boom. Une immigration importante (plus de 400 000 personnes immigrent au Québec entre 1945 et 1960). La plupart des immigrants fuient les pays dévastés par la guerre. L’Église demeure importante dans les institutions québécoises (santé, éducation et aide aux pauvres), mais commence à avoir de la difficulté à offrir tous ces services à la population. Les médias de masse (radio et télévision) font leur entrée dans les foyers québécois, ce qui contribue au changement des valeurs et des mentalités et permet une circulation plus libre des idées et des informations. Les syndicats regroupent de plus en plus de travailleurs et demandent une amélioration de leurs conditions de travail. Ils mènent plusieurs grèves dans les années 1950. Annexes 5 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1960 à 1980 – La période de la Révolution tranquille Cette période s’amorce avec l’arrivée au pouvoir du Parti libéral au Québec sous la direction de Jean Lesage. Elle est caractérisée par de profonds changements qui ont touché la société québécoise. La période se termine en 1980 avec la fin de ces changements. La période de 1960 à 1980 se caractérise par les éléments suivants : L’intervention de l’État Le gouvernement du Québec intervient dans l’économie et instaure une plus grande justice sociale pour l’ensemble de sa population. L’Exposition universelle de Montréal en 1967 a été un événement marquant de la Révolution tranquille Portrait de société Reconnaissance de l’égalité juridique des femmes et poursuite de leurs revendications pour l’égalité sociale et professionnelle. Montée d’un nationalisme politique et linguistique qui se concrétise par la prise en charge de l’économie du Québec par une nouvelle élite francophone. Naissance du mouvement souverainiste et du Parti québécois, un parti politique dont l’objectif est la souveraineté du Québec. Source : Bibliothèques et Archives Canada, 1970-019 NPC La génération des baby boomers revendique une meilleure accessibilité à l’éducation et une plus grande liberté d’expression et d’action dans la société québécoise. De plus en plus de travailleurs sont regroupés dans les syndicats et demandent une amélioration de leurs conditions de travail. À cause de leur nombre grandissant, ils deviennent des acteurs importants de la société québécoise de cette période. La religion est évacuée des institutions publiques (écoles et hôpitaux) et le gouvernement laïcise l’État québécois, c’est-à-dire qu’il remplace l’Église par de nouvelles institutions laïques comme le ministère de l’Éducation par exemple. La population délaisse massivement la pratique religieuse au cours de la période. Annexe 3 : activité 3A La ligne du temps Annexes 6 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1931– Traité de Westminter 1948 – Drapeau fleur de lys 1942– Impôt fédéral 1953 – Impôt provincial 1964 – Droit de vote à 18 ans 1962 – Société générale de financement 1959 – Ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent Annexes 1976 – Loi sur le financement des partis politiques 1966 – Métro de Montréal 1965 – Caisse de dépôt et de placement 7 / 18 1979 – La CSST 1972 – Le front commun des centrales syndicales Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1932 – Secours direct 1940 à 1960 – Le Baby Boom 1969 - Loi sur l’aide sociale 1970 - Assurancemaladie 1960 à 1980 – Développement de la banlieue 1932 – Mary Travers, La Bolduc La 1952 – La télévision de Radio-Canada 1964 – Ministère de l’éducation, polyvalentes, Cégeps et universités 1976 – Jeux olympiques de Montréal 1977 – Charte de la langue française Annexes 8 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Les textes événements : 1929 à 1945 – La période de la crise et la guerre 1931 – Traité de Westminster (politique) Ce traité donne au Canada les pleins pouvoirs en matière de politique étrangère et de politique intérieur. Il n’est plus dépendant du parlement de Londres, mais ne possède pas encore sa propre constitution. 1942 – Impôt fédéral (économique) Pour faire face aux énormes dépenses de la guerre, le gouvernement fédéral instaure une mesure temporaire pour la durée de la guerre, l’impôt direct sur le revenu des entreprises et des particuliers. 1932 – Secours direct (social) Pour aider les chômeurs à faire face à la crise, le gouvernement du Québec vient en relève à la charité de l’Église et verse des montants d’argent aux familles sans exiger de travail en retour. Il emploie également plusieurs d’entre eux à des travaux de réparation des routes et des édifices. 1943 – L’école obligatoire (social) Le gouvernement libéral d’Adélard Godbout adopte une loi obligeant les enfants âgés de six à quatorze ans à fréquenter l’école. La loi rend également l’école publique gratuite pour tous. 1930 – Mary Travers, La Bolduc (culturel) La Bolduc est la première auteur-compositeur-interprète québécoise. Elle connaît beaucoup de succès dans les années 1930. Les chansons de la Bolduc parlent des conditions de vie difficiles des Canadiens français. Elles permettent à ces derniers de prendre conscience de leur condition et font naître une certaine volonté de changement. Annexes 9 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1945 à 1960 – La période de Duplessis 1948 – Drapeau fleur de lys (politique) Dans le but d’affirmer la spécificité et l’autonomie du Québec, le Premier ministre Maurice Duplessis adopte le drapeau fleur de lysée, un puissant symbole du Québec moderne. 1953 – L’impôt provincial (économique) Pour faire opposition au pouvoir du gouvernement fédéral, le Québec instaure un impôt provincial afin d’avoir un contrôle direct sur ses revenus. C’est le premier pas du gouvernement du Québec vers un État-providence moderne. 1959 – Ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent (économique) Avec le support de capitaux américains, le gouvernement fédéral achève la construction de la voie maritime du Saint-Laurent qui permet aux gros cargos d’atteindre facilement la région des Grands lacs. 1945 à 1960 – Le Baby boom (social) Au retour de la guerre, le taux de natalité fait un bond spectaculaire et demeure élevé tout au long des années 1950. Cette hausse soudaine de la natalité donne naissance à la génération des baby boomers. 1952 – La télévision de Radio-Canada (culturel) Le 6 septembre 1952, la télévision de Radio-Canada, la seule station de télévision canadienne, commence à diffuser des émissions produites localement. Les émissions d’information qui y sont présentées permettent une certaine éducation politique des Québécois. Cette nouveauté fait augmenter rapidement les ventes d’appareils de télévision, si bien qu’en 1960, il y a un téléviseur dans la très forte majorité des foyers québécois. La télévision permet une diffusion plus libre des idées et permet aux Québécois d’entrer en contact avec les diverses cultures du monde. Annexes 10 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1960 à 1980 – La période de la Révolution tranquille 1961 – Première femme députée (politique) Marie-Claire Kirkland-Casgrain devient la première femme élue députée à l’Assemblée nationale du Québec. Elle milite activement pour l’égalité des sexes. 1964 – Droit de vote à 18 ans (politique) L’âge du droit de vote passe de 21 à 18 ans. Ce changement permet aux jeunes de s’exprimer davantage lors des élections. 1976 – Loi sur le financement des partis politiques (politique) Le gouvernement du Parti québécois adopte la loi sur le financement des partis politiques qui réglemente leur financement et limite l’influence des grandes corporations sur la politique. 1962 – Société générale de financement (économique) Créée en 1962 par le gouvernement du Québec, la Société générale de financement a pour objectif de développer l’économie du Québec par le biais d’investissements dans les entreprises québécoises. 1965 – Caisse de dépôt et de placement (économique) Le gouvernement libéral de Jean Lesage crée la Caisse de dépôt et de placement afin d’administrer et de faire fructifier les revenus générés par le Régime des rentes du Québec. Cet organisme est en quelque sorte le fond de pension des Québécois. 1966 – Le métro de Montréal (économique) Après plus de 50 ans de débats et d’études, la ville de Montréal inaugure enfin son système de transport en commun sous-terrain. Le premier réseau comprend peu de stations, mais permet tout de même de soulager la circulation dense de l’heure de pointe. Comme les autres grandes villes modernes du monde, Montréal possède maintenant son système de métro. 1972 – Le front commun des centrales syndicales (économique) Les trois grandes centrales syndicales s’unissent pour affronter le gouvernement lors des premières négociations pour fixer les conditions de travail des employés de la fonction publique. Les francophones, qui sont maintenant plus éduqués que par le passé, occupent la majorité des emplois de la fonction publique. Ces négociations leur permettent d’obtenir de meilleures conditions de travail. 1979 – La Commission de la santé et sécurité au travail, CSST (économique) Le gouvernement du Parti québécois adopte la loi sur la santé et la sécurité au travail qui mène à la création de la CSST. Cet organisme protège la santé et la sécurité de tous les travailleurs québécois. Il travaille également à la prévention des accidents de travail. 1964 – L’égalité juridique de la femme (social) La loi 16, pilotée par Marie-Claire Kirkland-Casgrain, est adoptée. Elle met fin à l’incapacité juridique des femmes mariées et affirme l’égalité de l’homme et de la femme aux yeux de la loi. Annexes 11 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1969 – Loi sur l’aide sociale (social) Le gouvernement de l’Union nationale, sous la direction de Jean-Jacques Bertrand, adopte la loi sur l’aide sociale. Cette dernière fusionne plusieurs programmes d’aide en une seule mesure et établit le droit à l’assistance pour toute personne dans le besoin. 1970 – Assurance-maladie (social) Prolongement logique de l’assurance-hospitalisation, cette mesure, adoptée par le gouvernement libéral de Robert Bourassa, offre un accès gratuit à tous les soins de santé, qu’ils soient donnés dans un hôpital ou dans une clinique privée. Années 1960 à 1980 – Développement de la banlieue (social) C’est à cette époque que s’amorce le développement de banlieues aux abords des grandes villes. Dans la région de Montréal, par exemple, des villes comme Laval, Brossard, Boucherville et Saint-Bruno connaissent une croissance importante de leur population. 1964 – Ministère de l’éducation, polyvalentes, Cégeps et universités (culturel) À partir de 1964, le Ministère de l’éducation du Québec remplace l’Église dans la gestion du système d’éducation. Il prend plusieurs mesures visant à faciliter l’accès à tous les Québécois à une éducation en français de qualité. Parmi celles-ci on retrouve la création des écoles secondaires polyvalentes, des Cégeps et du réseau des Universités du Québec. 1976 – Jeux olympiques de Montréal (culturel) Les Jeux olympiques d’été de 1976 ont lieu à Montréal. La ville est à nouveau le centre d’une effervescence culturelle. Cet événement contribue à faire de Montréal une métropole culturelle et augmente sa visibilité sur le plan international. 1977 – Charte de la langue française (culturel) Adoptée par le gouvernement péquiste de René Lévesque, la Charte de la langue française, ou Loi 101, fait du français la langue officielle du travail, des études et des institutions au Québec. Elle permet aux francophones de travailler en français et oblige les résidents du Québec à envoyer leurs enfants à l’école publique française. Annexes 12 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Annexe 4 : activité 3B Textes de référence sur les périodes 1929 à 1945 – Quelques faits marquants de la crise et de la guerre Changement des mentalités Cette période voit des groupes de femmes revendiquer l’égalité de l’homme et de la femme et surtout, le droit de vote pour les femmes. À l’époque, il y a beaucoup de résistance dans la société à accorder le droit de vote aux femmes. Dès les années 1920, des leaders féministes comme Idola Saint-Jean, Thérèse Casgrain et Marie Gérin-Lajoie forment des groupes qui revendiquent le droit de vote des femmes. Les femmes des autres provinces obtiennent toutes ce droit entre 1917 et 1922, mais il faudra attendre 1940 pour qu’elles l’obtiennent au Québec quand le gouvernement libéral d’Adélard Godbout leur accorde. La radio est inventée au début du 20e siècle, mais elle devient vraiment populaire à la fin des Un des premiers postes de radio années 1930 alors que la majorité des foyers québécois ont un appareil de radio. En 1936, le gouvernement du Canada crée la société Radio-Canada qui opère une station de radio. Cette dernière devient pionnière dans la diffusion d’informations, particulièrement durant la guerre, où ses journalistes relatent les événements qui ont lieu en Europe. Les stations de radio contribuent également au rayonnement de la culture en diffusant des radio-romans et la musique d’artistes québécois comme la Bolduc. Dans les années 1940, la radio devient un puissant média de masse qui met les Québécois en contact avec plusieurs éléments Source :Collection Pierre Watier, Le Québec en images, 12543 de la vie moderne comme les bulletins d’information, la publicité ainsi que la culture. Elle permet aux Québécois de graduellement s’ouvrir sur le monde et de s’exprimer sur ce qui se passe dans le monde et dans la société québécoise. Survire à la crise et de nouveaux besoins de consommation Au début de la crise économique, c’est principalement l’Église qui vient en aide aux gens dans le besoin. Influencé par les nouvelles théories économiques qui affirment que l’État doit jouer un rôle dans l’économie et la misère généralisée dans la population, le gouvernement fédéral adopte progressivement quelques mesures pour venir en aide aux chômeurs, comme le secours direct, par exemple. C’est seulement en 1940 que les revenus générés par la guerre et la reprise économique lui permettent de mettre en place un système permanent, l’assurance-chômage. Ce programme permet aux travailleurs d’avoir un revenu du gouvernement s’ils perdent leur emploi. Cette mesure leur permet de faire vivre leur famille en attendant de trouver un nouvel emploi. Grâce à cette mesure, les gens dans le besoin sont moins dépendants de la charité de l’Église. Depuis l’électrification de Montréal et d’autres villes du Québec, des compagnies privées comme la Montreal light, heat and power vendent l’électricité aux consommateurs au prix fort. L’utilisation de plus en plus généralisée de l’électricité causée par la multiplication des appareils ménagers rend les consommateurs encore plus vulnérables aux prix élevés. À la demande de groupes qui réclament l’intervention du gouvernement pour réglementer l’industrie hydroAnnexes 13 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise électrique, le gouvernement libéral du Québec de Godbout étatise l’électricité en 1944, c’est-àdire qu’il achète la Montreal light, heat and power pour créer la société Hydro-Québec. Cette nouvelle société, sous le contrôle du gouvernement du Québec, offre de l’électricité à des prix raisonnables et fait passer l’intérêt des consommateurs avant tout. Annexes 14 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1945 à 1960 – Quelques faits marquants de l’époque de Duplessis Changement des mentalités Le conservatisme est l’idéologie dominante de cette période, mais elle ne fait pas l’unanimité. Dès 1948, le peintre Paul-Émile Borduas et un groupe d’artistes publient le manifeste du Refus global dans lequel ils dénoncent le conservatisme et prônent un renouvellement de la société québécoise et la liberté individuelle totale. Ils s’opposent également au contrôle de l’Église sur la vie des Québécois. Ils écrivaient : « D’ici là, […] nous poursuivons dans la joie notre sauvage besoin de libération ». Borduas et ses collègues sont considérés comme des précurseurs de la Révolution tranquille. En 1945, le gouvernement fédéral instaure une nouvelle mesure visant à aider les familles à subvenir à leurs besoins, les allocations familiales. Cette mesure, qui consiste en des chèques versés mensuellement aux familles en fonction du nombre d’enfants, vise à compenser le revenu souvent trop faible des ouvriers pour les aider à subvenir aux besoins de la famille, mais également à stimuler l’économie. Grâce à ces revenus supplémentaires, les familles peuvent se permettre d’acheter davantage de biens de consommation. Les chèques d’allocation familiale sont versés à la mère de famille, ce qui constitue un gain important pour les femmes. Les allocations familiales sont également une étape importante de la modification de l’idée que la société se fait du rôle de l’État. Ce dernier agit de plus en plus comme un accompagnateur du développement et n’intervient plus seulement en cas de crise. Le conservatisme du gouvernement de Duplessis De 1944 à 1959, le Premier ministre du Québec, Maurice Duplessis, s’oppose à plusieurs initiatives du gouvernement fédéral parce que, selon lui,elles Le drapeau du Québec est créé en 1948 ne respectent pas les pouvoirs de la province. Par exemple, il s’oppose farouchement au financement des universités par Ottawa parce que cela constitue une intrusion en éducation, un pouvoir provincial. Duplessis défend donc un nationalisme traditionnel qui se contente de dire « non » à Ottawa la plupart du temps. Il met cependant en place quelques initiatives pour affirmer l’autonomie du Québec, comme l’adoption du drapeau fleur de lysée et la création de l’impôt provincial, qui témoignent d’un nationalisme plus actif et plus moderne. Source : Gouvernement du Québec La croissance économique de la guerre a donné beaucoup de pouvoir aux syndicats, surtout parce qu’ils comptent maintenant beaucoup plus de membres. Entre 1945 et 1960, les syndicats et les travailleurs en général rencontrent beaucoup d’opposition de la part des entreprises et du gouvernement de Duplessis. Ils doivent mener des luttes farouches et de longues grèves pour préserver leurs avantages et faire valoir leurs droits. En 1949, une grève des travailleurs des mines d’amiante à Asbestos touche 5000 travailleurs et dure plus de quatre mois. Même si la grève ne se solde pas par une victoire syndicale, elle marque un point tournant dans l’histoire syndicale du Québec et devient le symbole de la résistance des travailleurs. Annexes 15 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise 1960 à 1980 – Quelques faits marquants de la Révolution tranquille Changement des mentalités À partir de 1960, le gouvernement du Québec met en place une série de mesures qui visent à laïciser l’État québécois. Une de ces mesures est la création de l’assurance-hospitalisation en 1961, qui rend gratuits tous les services offerts dans les hôpitaux et qui en retire le contrôle à l’Église. Une autre mesure importante est la création du ministère de l’Éducation en 1964. Ce dernier prend le contrôle de toutes les institutions publiques d’enseignement, uniformise les programmes d’études et assure l’accessibilité à l’éducation. Par ces deux mesures, le gouvernement s’assure d’une plus grande justice sociale, mais retire également deux institutions fondamentales de la société, la santé et l’éducation, du contrôle de l’Église. Ces mesures deviennent nécessaires parce que l’Église ne répond plus aux besoins ni aux aspirations de la société de cette époque. L’Exposition universelle a lieu à Montréal en 1967. Cet événement attire l’attention du monde entier sur la ville de Montréal et ouvre le Québec aux cultures du monde. Les spectaculaires infrastructures construites sur l’île Notre-Dame impressionnent les visiteurs et les dignitaires venus du Québec et de partout à travers le monde. L’Expo 67 permet de situer Montréal comme une métropole culturelle mondiale. C’est également dans le cadre des festivités de l’Expo que le président de la République française, le général Charles De Gaulle, prononce le fameux « Vive le Québec libre! », qui enflamme la ferveur des nationalistes. L’ouverture sur le monde créée par l’Expo 67 accélère la modernisation de la culture et des mœurs et participe au recul des valeurs religieuses traditionnelles chez les Québécois. Actions de l’État québécois Le barrage Manic-Cinq, mis en service par Hydro-Québec en 1970 En 1962, le gouvernement du Québec, à l’initiative du ministre des ressources naturelles, René Lévesque, nationalise la production de l’électricité. Toutes les compagnies d’électricité privées du Québec sont incorporées à Hydro-Québec qui devient très rapidement l’entreprise la plus importante du Québec. Cette mesure permet de vendre l’électricité à tous les citoyens du Québec à bas prix et d’assurer l’approvisionnement sur tout le territoire. Cette initiative donne un contrôle au Source : Le Québec en images, 21979 gouvernement du Québec sur un des aspects les plus importants de l’économie, l’énergie. Hydro-Québec devient également une entreprise où les travailleurs et spécialistes québécois peuvent faire carrière en français et être reconnus pour leurs compétences. En 1975, le gouvernement du Québec, sous la direction du Parti libéral de Robert Bourassa, adopte la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle vise à protéger les droits de tous les citoyens du Québec en encadrant toutes les lois adoptées par le gouvernement. En effet, la Charte des droits et libertés est une loi fondamentale, c’est-à-dire qu’aucune loi ne peut contrevenir aux droits qui y sont énoncés. Elle garantit l’égalité de tous aux yeux de la loi. Elle interdit toute discrimination fondée sur l’âge, le sexe, les opinions, l’origine ethnique ou toute forme d’handicape physique et protège la liberté d’expression de tous les citoyens. Plusieurs Annexes 16 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise groupes se basent sur la charte des droits et libertés pour réclamer davantage de droits pour les femmes ou les minorités visibles par exemple. Annexes 17 / 18 Ligne du temps : la modernisation de la société québécoise Annexe 5 : fiche de rédaction des événements Lorsque tu décris un événement, il est important d’inclure certaines informations. Voici une grille qui pourra t’aider à compléter cette tâche. Que quoi s’agit-il? Que s’est-il passé? Quand? Date? Période? Époque? Quoi? Où? Événement Qui? Acteurs? Personnes? Groupes? Territoire? Pays? Ville? Institution? Date : ______________________________________________________________________ Titre de l’événement : _________________________________________________________ Description : ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________ Annexes 18 / 18