La création typographique à l`ère du numérique

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La création typographique à l’ère du numérique
Vers les années 84 : Apple. Véritable révolution avec l’écran.
Quelle est l’influence de cette mutation sur la création typographique ?
L’influence porte sur :
- Temps d’élaboration.
- Plan technique : écran contre papier, substitut fluide et en mouvement au papier.
- Mutation du dessin.
- En 91 ; Adobe sort une technologie qui permet de modifier à volonté les caractères.
- Plan de la diffusion car les amateurs peuvent faire de la typographie.
Au départ clandestine puis devenue institutionnelle. Les réseaux de distribution sont installés sur
Internet. Des revues spécialisées ont beaucoup promu cette technologie.
La typographie traditionnelle n’est pas pour autant morte, au contraire, car l’ordinateur a permis
d’accumuler les polices de caractères créées depuis des siècles. Elles sont traduites du plan vers
l’ordinateur. Musée de la typo.
Il n existe pas e classifications comparables à Vox reconnue par ATYPI. Il existe un essai de
caractérisation qui vise à y voir plus clair dans la prolifération des formes informatisées. Son créateur
est Gérard Blanchard, spécialiste de la typographie et de la sémiologie de la
typographie.
Voir les créations de Pierre di Sciulo : jeune graphiste numérique. Approche de la typo ironique.
Exemple : Le durmou, le paresseux, le zèbre
Roland Barthes : sémiologue de l’image. « Mythologies ».
Il y a neuf familles de caractères :
-
-
Les clones / clonage typographique : ce sont des reconstitutions historiques des caractères de
référence. (exemple : didot, bodoni, Plantin, Times…). Elle permet la pérennité des caractères
classiques.
Les hermaphrodites : néologisme construit sur Hermès et Aphrodite. Typographie qui propose
des versions avec et sans sérif. Exemple : « Le Monde ». créateur : Jean François Porchez.
Les anamorphosés : images à double lecture qui proposent des formes anormalement étirées
qui se redressent au moyen de l’utilisation d’un instrument d’optique. Aussi, le spectateur peut
se déplacer pour mieux lire l’image. Dès le quinzième siècle. (se renseigner). Ce sont des
caractères anormalement étirés.
Les hybrides : résultat du copier coller informatique qui relèvent d’un montage.
Les géométriques / Les systématiques géométriques : dessinés sous les formes du carré ou
du cercle. (exemple : contour). Ce sont des caractères à voir.
Les amputés : caractères réduits à leurs traits essentiels avec comme antécédents le bifur de
Cassandre.
Les rustiques / les texturés : valorisation de la texture de la lettre, de la matière ; ce sont des
caractères tâchés, difformes, raturés…
Les comics script : famille très prolifique. Ces écritures sont lues dans les bandes dessinées.
« Bonté divine » : studio graphique. Ils prolongent l’écriture manuscrite.
Les kinésiques / En mouvement : typographie en mouvement. L’informatique a permis cette
gestion de la typographie. On joue avec la chasse et la graisse.
Les connotations et les choix :
Comment choisir un caractère typographique ?
Problème de la quantité de caractères existants. Son usage dépend des caractéristiques du
caractère.
Le rapport typo-texte est décisif. La typo peut détruire le sens du texte par une graphie illisible ou
simplement contraire aux habitudes du lecteur.
Elle peut aussi le détourner de son sens, donc peut en trahir le sens et la signification originelle.
En revanche, elle peut mettre en avant le sens profond du texte par une adéquation typo-texte.
A- Règles en vigueur :
-
Respect de la fonction du texte : tous les textes sont faits pour être lus mais toutes les
écritures ne sont pas destinées à la lecture.
Unité de style : 2/3 polices au maximum dans un document. Une police pour le corps du
texte : caractère de labeur et une pour les titres : caractère de titrage. La seule exception est
la presse, qui utilise plus de polices pour hiérarchiser les informations.
Le choix du caractère principal : en fonction de sa lisibilité et de son nombre de variantes
(graisse, corps, italique…). Pour beaucoup de typographes, les polices à empattements sont
considérées comme plus lisibles que les linéales.
Les polices de titrage : il est très esthétique d’utiliser pour le titrage une variante de la police
utilisée pour le texte. L’avantage du changement de police est de CREER UN CONTRASTE.
En cas de mélange de caractères : il faut tenir compte de l’esthétique du contraste créé. Il faut
rapprocher les opposés et les marier. On mélangera un Times avec un Futura. En revanche,
on ne mélange pas un Helvetica et un Univers. La plupart des mécanes se combinent très
bien avec les réales. Les polices manuscrites se mélangent très bien avec les polices à
empattements.
B- Connotations : interprétations du contexte.
Gérard Bouchard, élève de Roland Barthes, sémiologue de la publicité.
Les connotations
de base
Fonctions premières
Les chiffres
Le style est non littéraire, précision en fonction du
contexte.
Les capitales
Fonction d’inscription, lettres monumentales,
lapidaires.
Majoration.
Les minuscules
Trouvées dans les écrits. Le style est littéraire.
Usage courant. Convivialité
entre auteur et lecteur.
Les cursives /
italiques
Domaine des écritures personnelles. Style
littéraire épistolaire ou de formulaire.
Intimité, qualité
calligraphique.
Le signe typo
« l’étroit »
Substitution pour des raisons d’économie de
place mais toujours style littéraire. Pour des
raisons esthétiques et financières. (voir
anamorphosés).
Maniériste, canon de beauté
singulier.
Le gras
Différenciation, style littéraire et publicitaire.
Qualité de marquage visuel, titrage.
Pléthorique, force, pouvoir,
énergie, lourdeur.
Les ornées
Balisage, elle crée des points d’impact visuels,
elle agit comme une signalétique. (voir
enluminures).
Spectaculaire : lettre/image.
Qualité iconique.
Connotations
Calcul et organisation
quantifiable.
La ponctuation
Balisage du texte. Elle tente à remplacer la voix
par l’œil en créant des signes plus marquants.
En fonction des caractères
utilisés.
Les blancs
Balisage, renvoie à la poésie moderne
(Mallarmé).
Hypertextuelles, liens avec le
contexte.
Les connotations
poétiques
Tout renvoie à la relation mot/image. C’est donc
l’univers des mots expressifs.
Exotisme : le dessin exprime
un lieu particulier un rêve de
voyage
Les rustiques / Les texturées.
Il faut ajouter les caractères Bifur de Cassandre, les caractères atypiques / « basse définition ».
Plus les caractères minimalistes comme P. di Sciullo.
Les connotations
historiques
Voir VOX et les prototypes qu’elle propose : la didone par exemple a ses maigres
qui rappellent le tranchant de la guillotine. Il ajoute les formes à évolution rapide
apparentées aux modes qui se succèdent rapidement depuis longtemps. Il y a
des typos qui rappellent précisément des faits historiques.
Les connotations
de contraste
C’est une loi visuelle qui trouve sa signification dans l’opposition de formes
contrastées. Il n’y a de sens que dans la différence. L’espace typographique est
caractérisé par des contrastes : corps, sérifs, formes…
Les connotations
kinésiques /
kinétiques
Depuis l’avènement de l’écriture et à toutes les époques ressurgit la pulsion
cursive du mouvement. On le retrouve dans la signature, dans le parafe
(abréviation du nom), dans la griffe, le tag, les écritures italiques et penchées.
Elles connotent le mouvement, le dynamisme, l’écriture personnelle singulière.
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