II) Modèles de la personnalité
1- Modèles catégoriels
Les types de personnalité :
- Classification d’Hippocrate (400 av. J.-C.) : théorie des humeurs. Selon Hippocrate, la prédominance du sang
donnait un tempérament instable, nerveux ; celle de la lymphe entraînait un caractère léthargique, avec des
personnalités que l’on appelle lymphatiques ; celle de la bile jaune correspond au caractère irascible et celle de
la bile noire entraîne le mélancolique au pessimisme. On remarque que c’est encore d’actualité dans le langage
courant : « se faire de la bile », « être lymphatique ».
Cette classification est reprise par Galien, en 220 après JC, puis par Pavlov qui y ajoute la théorie du
conditionnement.
- Classification de E. Kretschmer (1925) : typologie selon des caractéristiques physiques définissant quatre
types de personnalité. Par exemple, selon lui, les schizophrènes étaient plutôt grands et minces ; le petit et gros
aurait un comportement instable, sociable, réaliste, gai ; le musclé, athlétique aurait un comportement impulsif
et coléreux.
Les modèles catégoriels permettent de repérer les différentes personnalités et de décrire les typologies, mais ils ne
rendent pas compte de la diversité humaine. Il est important de faire une approche quantitative sur une dimension
puisque, entre deux traits de personnalité, on peut trouver tous les intermédiaires, d’où l’intérêt des modèles
dimensionnels.
2- Modèles dimensionnels
a/ Modèle à 3 facteurs de H. Eysenck (1970)
- Extraversion : sociabilité, caractère vivant, actif, recherche de sensations, dominateur, violent et aventureux (le
contraire de l’extraversion est l’intra version et, entre ces deux extrêmes, il y a les intermédiaires : on n’est pas
complètement intraverti ou complètement extraverti et ce, sans être pathologique.)
- Névrosisme : caractère angoissé, déprimé, culpabilité, faible estime de soi, tendu, irrationnel.
- Psychoticisme : agressif, froid, égocentrique, impulsif, rigide, asocial.
b/ Modèle de R.Cloninger (1987) : 3 dimensions de personnalité
Activation comportementale
Inhibition comportementale
Maintien comportemental
Dopamine
Sérotonine
Noradrénaline
Recherche de nouveauté et de sensation, exploration, approche,
évitement actif des situations désagréables
Inhibition comportementale, évitement passif (les gens font profil bas
pour éviter les conséquences)
Émotion, maintien de l’attention, dépendance à la récompense, besoin
de gratification.
3- Nouveaux modèles biologiques
Un déficit sérotoninergique (métabolite dans le LCR)entraîne un déficit du contrôle des impulsions (Ashberg,1976).
Les antidépresseurs sérotoninergiques ont pour objectif d’augmenter l’auto-contrôle.
Les inhibiteurs de recapture de Sérotonine sont étudiés dans l’alcoolisme, les comportements violents, les TS, le jeu
pathologique (Coccaro et Murphy, 1990), c’est – à dire dans toutes les conduites d’excès où il y a recherche de
sensations fortes : on a alors augmentation du tonus du système noradrénergique central (Zuckerman,1991, a élaboré
une échelle de sensations fortes pour évaluer le niveau de cette dimension. Par exemple, les patients alcooliques ou
ayant une dépendance au jeu sont à un haut niveau dans cette échelle.)