Components - The Institute of Public Administration of Canada

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Or et diamant : Mines et bague à diamant, les
incidences sociales et environnementales
Conférence MPA 2007
Katharina Marcin
Nicholas Ruder
Table des matières
Introduction
2
Évaluation du cycle de vie
3
Sommaire des principaux impacts environnementaux
8
Initiatives de durabilité minière
8
Politiques et règlements canadiens
12
Présentation de cas : Leaders et retardataires dans l’industrie minière
14
L’expérience minière canadienne
18
Principaux intervenants
22
Recommandations
25
Éliminer l’extraction minière du cycle de vie : Golden Circle Jewellers
26
Conclusion
28
Références
30
Appendices
Appendice A
35
Appendice B
36
1
Or et diamant : Mines et bague à diamant, les
incidences sociales et environnementales
Introduction
Afin d’explorer l’industrie minière au Canada dans une perspective évoquant un
symbole d’amour, d’unité et de valeur, la bague à diamant de fiançailles a été choisie
comme exemple de la façon dont nos désirs influencent l’environnement naturel et social
des mines partout dans le monde, dont au Canada. La bague à diamant de fiançailles n’est
pas indispensable à notre survie, nous n’en dépendons pas pour nous transporter,
améliorer notre mode de vie, produire de l’électricité ou autre nécessité de la vie. La
bague à diamant constitue un objet totalement superficiel auquel notre société accorde
une énorme valeur grâce à des campagnes de commercialisation d’une grande efficacité.
Compte tenu du vaste impact environnemental et social qu’exerce l’exploitation aurifère
et diamantaire sur la vie de millions de personnes partout dans le monde, il est important
de commencer à s’interroger sur l’importance du clinquant et d’en explorer les facettes.
L’industrie aurifère et diamantaire représente une importante ressource
économique pour de nombreux pays. La plus grande partie de l’or extrait se transforme
en bijoux, produit hautement apprécié depuis plus de 8 000 ans. Le deuxième marché en
importance pour l’or est l’industrie de l’électronique, parce que l’or résiste bien à la
corrosion tout en étant un très bon conducteur. Cette industrie compte pour 8 % de la
demande mondiale de l’or1. La plupart (90 %) des mines d’or au Canada sont des
exploitations à ciel ouvert et des mines souterraines en roche dure. En matière de
production aurifère, le Canada occupe le huitième rang mondial, avec des exportations
annuelles de 3,6 milliards de dollars. La production minière canadienne a diminué ces
dernières années, mais la demande mondiale continue de progresser légèrement. La
hausse du cours de l’or n’a pas influencé les producteurs canadiens autant qu’on l’aurait
cru en 2005, à cause de la valeur élevée du dollar canadien et de l’augmentation des coûts
énergétiques de l’exploitation minière2.
L’industrie diamantaire représente actuellement 2 milliards de dollars au Canada3.
La mine Ekati des Territoires du Nord-Ouest a été la première mine de diamants au
Canada, suivie de la mine Diavik, dont la production est supérieure. Trois autres mines
entreront bientôt en exploitation au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, ce qui
fera du Canada le troisième producteur mondial de diamant, après le Botswana et la
Russie4. L’exploitation minière ne constitue pas l’unique source d’emploi au Canada dans
l’industrie du diamant; de nouvelles installations de taille et de polissage se sont établies
dans le Nord, s’ajoutant aux installations qui existaient déjà dans le Sud du Canada.
L’industrie diamantaire emploie actuellement 4 000 personnes, directement et
indirectement, dont 40 % d’Autochtones à Ekati et Diavik5. Le Canada produit
Chevalier, P. Or. http://www.nrcan.gc.ca/ms/pdf/nfo/nfo05/gold_f.pdf
Idem.
3
Le Canada : une nation productrice de diamant. RNCan. http://www.nrcan.gc.ca/ms/diam/index_f.htm
4
Idem.
5
Idem.
1
2
2
actuellement 15 % des diamants au monde, mais compte à l’échelle mondiale pour 80 %
des qualités de taille « excellente » ou « taille idéale »6.
Évaluation du cycle de vie
Composantes
Les principales composantes d’une bague à diamant sont le diamant et l’or. Sont
également présents, bien qu’en quantité faible et variable, le cuivre, le nickel, l’argent et
le zinc. La présente évaluation du cycle de vie prendra en compte toutes ces composantes
et les processus rattachés à leur acquisition, que l’on peut ventiler en cinq grandes étapes
: exploration, extraction, transformation, fabrication et vente au détail, utilisation et
réutilisation (voir l’Appendice A).
Phase 1 : Exploration
Dans l’évaluation du cycle de vie, l’exploration est réputée constituer une phase
préliminaire du processus minier. Seule petite fraction des projets d’exploration passe à
l’étape de l’extraction. C’est pourquoi l’on tient rarement compte de l’exploration dans
une évaluation du cycle de vie des produits dans l’industrie minière7.
L’exploration fait appel notamment aux processus suivants : études géologiques,
levés géophysiques, excavation de tranchées et forages. Les études géologiques
comportent généralement des activités de cartographie, de levés et de prospection. Les
levés géophysiques peuvent englober des levés aériens (hélicoptère ou avion) et au sol.
L’excavation de tranchées consiste à enlever les morts-terrains au moyen de machinerie
lourde afin d’exposer le substratum rocheux. Selon l’éloignement de la région, il peut être
nécessaire de construire des routes pour ouvrir l’accès au matériel d’excavation et de
forage.
L’exploration pour découvrir des métaux et des diamants consomme de l’énergie,
de l’eau et des ressources en sol8. L’énergie employée pour alimenter l’équipement,
électricité et combustibles fossiles, varie selon le procédé. D’importantes quantités de
carburant sont employées dans les stades avancés de l’exploration afin d’alimenter
l’équipement (p. ex. génératrices, équipement d’excavation, hélicoptères et avions).
Toute cette phase utilise de l’eau, de façon la plus intensive pour le nettoyage dans
l’excavation et les boues de forage. Divers degrés d’abattage d’arbres et de perturbation
du sol peuvent être attribués aux activités d’exploration, plus particulièrement le
défrichement de forêts pour des routes et des pistes, et l’enlèvement de la végétation et du
sol pour l’excavation de tranchées9.
Les émissions atmosphériques constituent un extrant considérable dans cette
phase du cycle de vie. Les hélicoptères, les avions et la machinerie lourde consomment
de grandes quantités de carburant, émettant du CO2 dans l’atmosphère. L’excavation de
6
Canadian Diamonds. Diamond Info. http://www.diamondinfo.org/canadian-diamonds.html
Durucan et al. Mining life cycle modeling: a cradle-to-gate approach to environmental management in the
minerals industry. Journal for Cleaner Production. 2006. 14;1057-1070.
8
Poliquin, Morgan. Mineral Exploration Techniques. Kitco Casey. 2005.
http://www.kitcocasey.com/displayMining.php?id=5
9
Idem.
7
3
tranchées et le forage produisent des quantités considérables de déchets de sol, de roche
et d’eau.
La perturbation du sol et la contamination de l’eau constituent les principales
préoccupations environnementales liées à l’exploration minière. L’abattage d’arbres et
l’enlèvement du sol peuvent entraîner de sérieuses conséquences en matière d’érosion du
sol, ainsi que créer une augmentation du niveau des sédiments dans les plans d’eau, ce
qui peut être nuisible au poisson et à son habitat10. Les liquides et déblais de forage
peuvent également présenter un risque pour les systèmes aquatiques s’ils ne sont pas
éliminés de manière adéquate. Dans des projets d’exploration plus avancés, la quantité de
carburant et d’électricité employée pourrait être réputée constituer une importante
contribution aux émissions de gaz à effet de serre (GES) et au changement climatique
planétaire.
Phase 2 : Extraction
Dans l’évaluation du cycle de vie, la phase d’extraction englobe tous les aspects
de l’extraction des minéraux et métaux bruts. L’exploitation minière occupe une place
importante dans l’économie canadienne, mais elle comporte des impacts
environnementaux étendus dont il faut tenir compte. L’extraction de matières brutes
constitue l’un des aspects les plus préoccupants en matière d’impact environnemental
dans l’évaluation du cycle de vie d’une bague à diamant.
L’exploitation à ciel ouvert et l’exploitation souterraine représentent deux des
principaux types d’extraction. L’exploitation à ciel ouvert est employée lorsque le
gisement occupe une grande superficie à proximité de la surface, alors que l’exploitation
souterraine vise un gisement à teneur élevée enfoui plus profondément et sur une moindre
superficie. La plupart des mines de la planète sont exploitées à ciel ouvert, de grands
cratères créés au moyen d’explosifs, principalement dans des zones assujetties à une
protection environnementale ou historique11. Les mines à ciel ouvert produisent de
grandes quantités de stériles, qui ont donné à l’eau souterraine un degré d’acidité mille
fois supérieur à celui de l’acide sulfurique employé dans les batteries.
Le processus minier fait appel à des intrants très importants. L’utilisation du sol
varie selon la méthode employée pour l’extraction; l’exploitation à ciel ouvert occupe une
grande superficie et l’enlèvement des morts-terrains (sol et roche de surface) peut
entraîner une perturbation étendue du sol. L’eau est employée tout au long de cette phase,
principalement pour la séparation et le forage. Au fil du processus minier, on peut se
trouver en présence d’eaux souterraines ou de surface qu’il faut détourner et éliminer, du
fait de leur contamination. L’alimentation de l’équipement et le transport des personnes
et des matériaux consomment de très grandes quantités de carburant et d’électricité.
L’objet premier de l’extraction est la production de concentrés de métaux et de
diamants. Les autres extrants en cause comprennent des émissions atmosphériques, des
eaux usées et des déchets solides. Selon Environnement Canada, en 2003, le secteur
10
Working on Crown Land: What you should know about Mineral Exploration, Building Construction and
Road and Trail Construction. RNCan. 1996.
http://www.mnr.gov.on.ca/MNR/csb/news/crown1.html
11
No Dirty Gold
4
minier du Canada dégageait 15 700 kt d’équivalent-CO2 de GES (CO2, NOx, SO2)12. Les
autres contaminants atmosphériques liés au secteur minier du diamant et des métaux
communs comprennent le cadmium, le mercure, le nickel, le plomb, l’arsenic et le
chrome13. Les rejets d’eaux usées et de contaminants de l’eau représentent un important
sujet de préoccupation pour l’industrie minière. Les types de contaminants varient en
fonction du métal extrait. Dans l’extraction de l’or, les contaminants de l’eau peuvent
comprendre l’arsenic et le mercure14. Dans l’extraction des métaux communs, ces
contaminants peuvent être le cadmium, le mercure, le nickel et le plomb15. Lorsque le
processus d’extraction souterraine de l’or ou de métaux communs arrive en présence
d’eau souterraine, l’oxydation de roche sulfurifère peut libérer du H2SO4 (eau d’exhaure
acide) dans l’eau souterraine16. Le processus d’excavation de l’industrie minière crée
d’énormes quantités de déchets solides. Tous les morts-terrains, y compris le sol et la
végétation, doivent être enlevés avant d’entreprendre l’exploitation à ciel ouvert. De plus,
il faut enlever et éliminer les stériles de la mine. Selon J. Findlay17, le seuil économique
d’une mine de diamants est de l’ordre de cinq carats par tonne, la majorité de la roche
extraite devenant des déchets.
La contamination des eaux souterraines et de surface peut survenir à diverses
étapes de la phase d’extraction. Cette contamination peut provenir d’une lente infiltration
de contaminants depuis des installations de stockage des déchets mal aménagées, du
drainage de l’eau d’exhaure acide, ou d’une défaillance catastrophique des installations
de stockage des stériles et autres déchets de production18. Le rejet de contaminants dans
l’atmosphère peut grandement affecter la qualité locale de l’air, avec d’importantes
conséquences pour la santé de l’humain et de l’écosystème. La superficie étendue de la
surface perturbée et des ressources du sol nécessaire à l’exploitation à ciel ouvert peut
avoir de graves répercussions sous forme de détérioration de l’écosystème et de la
biodiversité si les efforts de remise en état du terrain ne permettent pas de rétablir l’état
initial de la zone (p. ex. drainage du lac de Gras, aux T.N.-O., Canada)19. L’émission de
gaz à effet de serre pendant la phase d’extraction peut apporter une contribution
importante au changement climatique.
Phase 3 : Transformation
Dans l’évaluation du cycle de vie, la phase de transformation consiste à raffiner
les concentrés de métaux et les diamants extraits par le processus minier. La
transformation englobe tous les aspects de la séparation et de la concentration des
métaux, ainsi que la taille et le polissage des diamants. L’étape la plus complexe consiste
Recherche dans la base de données de l’inventaire des GES. Environnement Canada. 2003.
http://www.ec.gc.ca/pdb/ghg/query/index_f.cfm
13
Toxic Release Inventory. Chemical Fact Sheets .National Mining Association.
http://www.nma.org/pdf/tri/tri_fact_sheets.pdf.
14
Dirty Gold Impacts. No Dirty Gold. http://www.nodirtygold.org/dirty_golds_impacts.cfm
15
Ayers et al. The Life Cycle of Copper, its Co-Products and By-Products. Mining, Minerals and
Sustainable Development, 2002.
16
Cohen, R. of microbes for cost reduction of metal removal from metals and mining industry waste
streams. Journal of Cleaner Production. 2006. 14; 1146-1157.
17
Findlay J., communication personnelle, 1er octobre 2006.
18
Dirty Gold Impacts
19
Diavik. http://www.diavik.ca/WCD.htm
12
5
à séparer le minerai métallique et le diamant de la roche stérile qui les entoure, ce qui fait
appel à divers procédés.
Les métaux communs utilisés en alliage avec l’or pour fabriquer une bague en or
sont l’argent, le nickel, le zinc et le cuivre. Plusieurs méthodes peuvent être employées
pour extraire le minerai métallique (argent et or) de la roche stérile. Parmi ces procédés
de séparation de l’or et de la roche stérile, on compte la gravité, la flottation, la
fragmentation ou le magnétisme. Tous ces procédés de séparation exigent de l’eau20.
Les agents de flottation sont souvent toxiques, mais ils sont décomposés par
hydrolyse avant de quitter l’usine de transformation. L’extraction du minerai s’effectue
souvent à l’eau ou à la chaleur. Le processus de séparation à l’eau, l’hydrométallurgie, est
de plus en plus répandu. L’hydrométallurgie fait appel à des agents de lixiviation,
souvent des acides, alcalis, sels ou autres solvants, et les eaux usées produites par le
processus sont polluées par des résidus de ces produits chimiques21.
D’autres méthodes exigent de grandes quantités de cyanure. Une méthode
d’extraction de l’or depuis le minerai consiste à vaporiser du cyanure sur le minerai pour
faire sortir l’or par lixiviation. De nombreuses mines utilisent plusieurs tonnes de cyanure
par jour, et les déchets contaminés au cyanure sont habituellement abandonnés. Pour
mettre cette pratique en contexte, mentionnons qu’une dose de cyanure de la taille d’un
grain de riz est mortelle, et que pour extraire suffisamment d’or afin de fabriquer une
seule alliance, on produit 18 tonnes de stériles. L’efficience actuelle de l’industrie de l’or
est très faible, soit 0,00001 % du minerai (en poids) raffiné en or, le reste constituant des
déchets. À titre comparatif, le cuivre ne fait guère mieux, avec 0,51 % du poids du
minerai transformé en cuivre utilisable. Aux États-Unis, la quantité de déchets produite
par l’industrie minière représente neuf fois la quantité de déchets produite par l’ensemble
des villes du pays. « En 2001, dernière année pour laquelle des données sont disponibles,
les mines métallifères ont produit 1 300 tonnes de déchets toxiques, 46 % du total pour
l’ensemble de l’industrie américaine, dont 96 % de toutes les émissions d’arsenic
déclarées, et 76 % de toutes les émissions de plomb »22. (traduction) Certaines de ces
substances sont naturellement présentes, mais elles sont perturbées et libérées par
l’activité minière, alors que d’autres sont ajoutées volontairement dans le procédé de
lixiviation de l’or. L’efficience de l’industrie minière et la sensibilisation des
consommateurs à leur demande de métaux n’ont pas changé, comme en témoigne la
croissance soutenue du cours de l’or au New York Stock Exchange.
Après le processus de séparation, le métal est fondu en lingots d’une pureté
atteignant presque 100 %, et vendu à des acheteurs qui fondent des parties du lingot en
vue de fabriquer la bague en or. Ce processus exige une chaleur intense et consomme
donc de grandes quantités d’électricité, produite avec de l’eau ou un combustible selon la
région.
Le diamant brut est la matière la plus dure sur la planète, et la seule façon efficace
de la tailler et de la polir consiste à utiliser d’autres diamants et des films de diamant. On
20
Neved, Jansz. Waste Water Pollution Control in the Australian Mining Industry. Journal of Cleaner
Production. 14 (2006); 1118-1120.
21
Idem.
22
No Dirty Gold
6
utilise parfois d’autres substances pour la taille et le polissage, comme la silice, mais le
diamant constitue l’outil privilégié23.
Les intrants des systèmes de transformation du minerai et du diamant sont
l’électricité servant à l’exploitation de l’installation de transformation, et les carburants
pour le transport à l’établissement de transformation (si cette dernière se déroule ailleurs
que dans la région minière), les produits chimiques servant à séparer le diamant brut, l’or
et le métal des stériles qui les entourent, et l’eau employée dans le processus de
séparation.
Les produits chimiques dans les solutions pour dissoudre les stériles entourant l’or
ou le diamant peuvent être rejetés dans l’environnement avec les boues. Le processus de
production des métaux communs crée beaucoup de déchets. Mentionnons, à titre
d’exemples de déchets produits par l’extraction de métaux solides, de grandes quantités
de solides (gypse, jarosite, scories, etc.), et des polluants de l’air et de l’eau (p. ex.. CO2,
SO2, NOx , Cd, Ni, As, Pb)24.
Les incidences environnementales rattachées à la transformation du métal et du
diamant sont des polluants atmosphériques et la contamination de l’eau. Les polluants
atmosphériques sont associés aux pluies acides et à l’effet de serre. Les polluants de l’eau
causent autant de dommages, car ils atteignent souvent l’eau souterraine et peuvent
contaminer la nappe phréatique et d’autres systèmes aquatiques n’ayant par ailleurs
aucun lien avec le système de transformation.
Phase 4 : Fabrication et commerce de détail
L’industrie du diamant en est une de valeur ajoutée. En 1981, la vente de
diamants bruts issus directement du processus d’extraction représentait 2 milliards de
dollars. Après avoir cheminé jusqu’à l’issue de leur cycle d’industrie, ils étaient vendus
aux consommateurs pour 18 milliards de dollars25. Le cycle de vie du diamant lorsqu’il
quitte la mine continue d’ajouter de la valeur au diamant. Après le processus minier, le
diamant brut est vendu à des courtiers en diamants bruts, qui les vendent à des
établissements de taille, le diamant allant ensuite à des courtiers grossistes, pour
finalement atteindre le niveau du détail26. Tout au long du processus de fabrication, on
compte des intrants énergétiques, habituellement rattachés au transport et à la production
d’électricité.
Les extrants rattachés à la fabrication sont les diamants finis et les bijoux, les
émissions de CO2 des transports et de la production énergétique, et une quantité minime
de déchets solides.
À cause du carburant employé dans le transport, les émissions de gaz à effet de
serre contribuant au changement climatique planétaire représentent le principal impact
environnemental rattaché à l’étape de fabrication. Le slogan « un diamant est éternel » de
la campagne publicitaire de DeBeers ne ment pas. Un diamant est rarement jeté, sinon
23
Tang et al. A New Elegant Technique for Polishing CVD Diamond Films. Diamond and Related
Materials. Août 2003. Vol. 12 Issue 8. 1411-1416.
24
Ayres 2002.
Chang et al. The Global Diamond Industry. Chazen Web Journal of International Business. Automne
2002. http://www2.gsb.columbia.edu/journals/files/chazen/Global_Diamond_Industry.pdf
26
Chang et al. 2002.
25
7
accidentellement. Les diamants et les bagues à diamant sont légués d’une génération à
l’autre, et représentent donc un produit presque entièrement recyclé.
Sommaire des principaux impacts environnementaux
Voici en bref l’impact environnemental de l’exploitation aurifère et diamantaire.
Émissions atmosphériques
 Changement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre lors de
la fusion du minerai et de toutes les étapes du transport et de la construction.
 Détérioration de la qualité locale de l’air par les gaz émis en cours de traitement et
les particules expulsées pendant l’extraction et la transformation.
Contamination de l’eau
 Détérioration de l’écosystème aquatique par la lixiviation et d’importants rejets de
toxines des eaux usées contaminées vers l’eau de surface.
 Contamination de l’eau souterraine par l’eau d’exhaure acide et la lixiviation des
contaminants de l’eau de surface.
Utilisation des ressources du sol
 Moindre biodiversité, détérioration de l’écosystème et érosion du sol découlant
d’importantes perturbations du sol dans des environnements sensibles et des
régions éloignées (p. ex. toundra).
 Destruction complète d’écosystèmes (lacs, forêts, rivières) par l’échec de la
remise en état.
Initiatives de durabilité minière
Plusieurs initiatives de durabilité minière ont été lancées par des organismes
directeurs internationaux comme l’ONU, des organisations non gouvernementales (ONG)
internationales ou des organisations de normalisation de l’industrie favorisant la
durabilité de l’industrie par la coopération volontaire. Les cinq initiatives suivantes ne
sont que quelques exemples de normes internationales et de l’industrie actuellement au
centre de l’intérêt27.
Ceres
Ceres est un réseau national d’investisseurs, d’organisations environnementales et
d’autres groupes d’intérêt public qui abordent avec des entreprises et des investisseurs
des enjeux et des défis de durabilité environnementale. Sa mission consiste à intégrer la
durabilité aux marchés des capitaux partout dans le monde, pour la santé de la planète et
de ses habitants. La vision de Ceres, fondé en 1989, consiste à réunir les entreprises et les
27
Newmont the Gold Company http://www.newmont.com/en/
8
marchés des capitaux afin de promouvoir le bien-être de la société humaine et la
protection des systèmes biologiques et des ressources de la planète. Ceres a créé la
Global Reporting Initiative (GRI), une norme mondiale appliquée par plus de
850 entreprises de tous les pays pour leurs rapports sur leur rendement économique,
social et environnemental28. Il ressort clairement du rapport Ceres que la responsabilité
corporative varie parmi les leaders du secteur des métaux et des mines, de nombreuses
entreprises accordant une importance différente aux normes environnementales.
En 2006, Ceres publiait un rapport évaluant plus de 100 entreprises dans dix des
secteurs industriels à plus forte intensité d’émissions de carbone aux États-Unis, ce qui
comprenait l’industrie des métaux et des mines. Ces entreprises, figurant parmi les chefs
de file de leur industrie, sont évaluées à partir d’une liste de critères de gouvernance en
matière de changement climatique29. La liste compte 14 critères de gouvernance, cotés
sur une échelle de 100, que les entreprises appliquent pour s’attaquer activement au
changement climatique. Les 14 critères de gouvernance englobent cinq grandes
catégories, soit :





surveillance du conseil d’administration (jusqu’à 12 points);
exécution par la direction (jusqu’à 18 points);
divulgation publique (jusqu’à 14 points);
comptabilisation des émissions (jusqu’à 24 points);
gestion des émissions et perspectives stratégiques (jusqu’à 32 points)30.
ISO
L’ISO, l’Organisation internationale de normalisation, constitue le plus important
créateur mondial de normes pour une variété d’industries. L’ISO est une ONG qui a pour
objet d’améliorer les normes sociales, environnementales et techniques. L’ISO veut
combler l’écart entre les intérêts du secteur privé et ceux du secteur public (par une vue
d’ensemble). Les normes internationales sont avantageuses pour l’industrie en assurant
l’acceptation de ses produits sur le marché international, un incitatif à se conformer aux
normes de l’ISO. L’Organisation s’efforce d’instituer des normes de durabilité
environnementale afin d’améliorer l’industrie à l’échelle mondiale. Le statut d’ONG
présente l’inconvénient d’une absence de pouvoir d’application, mais de nombreux pays
ont intégré des normes ISO dans leur cadre législatif, et le non-respect de ces normes a
une incidence commerciale considérable. Les normes de l’ISO sont volontaires et non
réglementaires, mais elles découlent d’une demande du marché et exercent donc une
grande influence. La certification ISO est également très réputée, et possède une
réputation de légitimité du fait qu’elle exige une vérification par un tiers pour assurer la
conformité aux normes de l’ISO, ainsi qu’un contrôle de la qualité.
Ceres www.ceres.org/ceres
Cogan, Douglas G. Corporate Governance and Climate Change: Making the Connection, Summary
Report. Ceres, mars 2006. 3.
30
Idem. 3.
28
29
9
Pacte mondial des Nations Unies
Le Pacte Mondial de l’ONU énonce pour l’industrie minière un cadre non
réglementaire favorisant la responsabilisation et la transparence. Il s’agit d’une initiative
de responsabilité corporative mettant l’accent sur quatre valeurs universelles : les droits
de la personne, la durabilité environnementale, les normes du travail et la lutte contre la
corruption. Les principes 7, 8 et 9 sont ceux qui portent sur la durabilité
environnementale :
Principe 7
Les entreprises sont invitées à appliquer l’approche de précaution face aux
problèmes touchant l’environnement;
Principe 8
À entreprendre des initiatives tendant à promouvoir une plus grande
responsabilité en matière d’environnement ;
Principe 9
À favoriser la mise au point et la diffusion de technologies respectueuses de
l’environnement31.
Conseil international des mines et métaux – Initiative minière mondiale (IMM)
L’IMM est une initiative volontaire de l’industrie, reposant sur les principes de
développement durable suivants :
1) Instituer et maintenir des pratiques d’affaires éthiques et des systèmes valables de
gouvernance corporative.
2) Intégrer des facteurs de développement durable au processus décisionnel
corporatif.
3) Défendre les droits fondamentaux de la personne et respecter les cultures,
coutumes et valeurs dans les rapports avec les employés et d’autres personnes
touchées par nos activités.
4) Mettre en œuvre des stratégies de gestion du risque fondées sur des données
valides et des principes scientifiques éprouvés.
5) Rechercher l’amélioration constante du rendement en matière de santé et sécurité.
6) Rechercher l’amélioration constante du rendement environnemental.
7) Contribuer à la conservation de la biodiversité et à des approches intégrées de
planification de l’utilisation du sol.
8) Faciliter et encourager des pratiques responsables de conception, d’utilisation, de
réutilisation, de recyclage et d’élimination des produits.
9) Contribuer au développement social, économique et institutionnel des
collectivités dans lesquelles nous sommes actifs.
10) Mettre en œuvre avec les intervenants des modalités efficaces et transparentes
d’engagement, de communications et de rapports vérifiés par des tiers32.
31
Pacte mondial : Les dix principes. Pacte Mondial des Nations Unies.
http://www.unglobalcompact.org/Languages/french/francais2.html
32
2005 Annual Report NYSE. Newmont the Gold Company. Consulté le 28 octobre 2006.
http://www.newmont.com/en/investor/releases/media/newmont/2005_Annual_Report.pdf
10
World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) – Projet Mines,
minéraux et développement durable (MMDD)
Le projet MMDD a pour objet d’habiliter l’industrie et les chefs d’entreprise à
devenir des catalyseurs de changement dans l’industrie, afin de veiller à ce que l’industrie
minière se développe et poursuive ses activités de manière durable33.
Centre de recherches pour le développement international (CRDI) – Initiative de
recherche sur les politiques minières (IIPM)
L’IIPM vise principalement les enjeux qui touchent le secteur minier en
Amérique latine et dans les Caraïbes, en identifiant les principaux intervenants dans le
but d’assurer une plus grande responsabilité sociale de la part des entreprises. Le CRDI
stimule le réseautage régional afin de s’assurer que l’on tienne compte des besoins de la
région et de l’industrie, et de régler les divergences. Deux axes importants de l’initiative
portent sur les peuples autochtones et l’innovation en technologie minière34.
Fonds mondial pour la nature (WWF) - Mine Certification Evaluation Project
(MCEP)
Le Fonds mondial pour la nature pilote plusieurs initiatives sur les pratiques
minières responsables et durables. L’une de ces initiatives est le projet d’évaluation de la
certification des mines, Mine Certification Evaluation Project (MCEP), qui vérifie le
travail des vérificateurs de l’industrie. Le WWF tient compte de la pollution de l’air et de
l’eau, ainsi que des déplacements d’écosystèmes et de populations, et tente de s’assurer
que l’industrie soit tenue responsable lorsqu’elle ne respecte pas des traités ou des
règlements. Le projet MCEP du WWF veille à assurer la transparence des pratiques de
l’industrie, et à continuer d’être au premier rang de futures initiatives de durabilité35.
Campagnes publicitaires
La campagne publicitaire la plus connue des ONG environnementales est celle
qui ciblait les « diamants de la guerre ». Il s’agissait principalement de faire connaître les
problèmes sociopolitiques entourant le commerce du diamant au Sierra Leone. La
campagne a été relativement efficace, ce qui s’est avéré avantageux pour l’industrie
canadienne du diamant, lui permettant d’inscrire au laser la marque de commerce de
l’ours polaire sur ses diamants, et de les commercialiser à titre de diamants « propres »,
sans lien avec la violence du commerce du diamant au Sierra Leone et dans d’autres
zones de conflits.
La campagne No Dirty Gold de Earthworks, bien que relativement récente, a
influencé des joailliers. Jusqu’à maintenant, la campagne a acquis la participation de
plusieurs intervenants importants en fabrication et commercialisation de joaillerie (Zale
Corp., Sterling, Tiffany & Co., Helzberg Diamonds, Cartier, Fortunoff, Val Cleef &
Arpels, Piaget) afin de promouvoir des pratiques d’extraction de l’or durables et
33
The Mining, Minerals, and Sustainable Development (MMSD) Project. International
Institute for Environment and Development. http://www.iied.org/mmsd/what_is_mmsd.html
34
Initiative de recherche sur les politiques minières (IIPM). Centre de recherches pour le développement
international : Projets d’envergure et autres sites.
http://www.idrc.ca/fr/ev-70315-201-1-DO_TOPIC.html
35
Mining Certification. Fonds mondial pour la nature. http://wwf.org.au/ourwork/industry/mining/
11
respectueuses de l’environnement, en effectuant leurs achats seulement auprès
d’entreprises minières agréées. Toutefois, les effets de la campagne sont limités, et il lui
faudra susciter plus d’attention pour avoir un impact plus marqué chez les fabricants de
joaillerie.
Initiative du secteur de la joaillerie
L’organisation Jewellers of America a créé le Council for Responsible Jewellery
Practices (CRJP) afin de promouvoir des pratiques responsables, éthiques, sociales et
environnementales dans toute la chaîne d’approvisionnement de l’or et du diamant de
joaillerie, de la mine jusqu’au point de détail36. On relève avec intérêt que BHP Billiton
et Newmont Mining figurent tous deux parmi les membres fondateurs du CRJP. Cette
initiative semble en être aux étapes initiales, avec une portée et un effet général très
limités.
Effet sur le secteur de la joaillerie
Les fabricants de bijoux ne sont à peu près pas touchés par les enjeux
environnementaux rattachés à l’industrie minière. Certaines pressions publiques
découlant des campagnes d’ONG environnementales sur des enjeux environnementaux et
sociopolitiques ont produit un effet limité, provoquant un léger changement de
comportement dans le secteur de la joaillerie.
Politiques et règlements canadiens
Loi sur les pêches
Règlement sur les effluents de mines de métaux
(DORS/2002-222)
Le Règlement impose des limites aux rejets de cyanure, de métaux et de
solides en suspension, et interdit le rejet d’effluents à létalité aiguë pour le
poisson. Le Règlement prescrit également aux mines la réalisation
d’études de suivi des effets sur l’environnement, identifiant tout effet
négatif de leurs effluents sur le poisson, son habitat et l’utilisation des
ressources halieutiques37.
Waste Discharge Regulation Implementation Guide
Le 8 juillet 2004, le gouvernement de la Colombie-Britannique, pour consolider et
remplacer les dispositions de ses lois antérieures sur la gestion environnementale et la
36
What We Stand For. Council for Responsible Jewellery Practices.
http://www.responsiblejewellery.com/what.htm
37
Loi sur les pêches : Règlement sur les effluents de mines de métaux. Lois administrées partiellement par
le ministre de l’Environnement. Environnement Canada : Lois et règlements environnementaux. 1979.
http://www.ec.gc.ca/NOPP/DIVISION/FR/detail.cfm?par_docID=198
12
gestion des déchets (Environmental Management Act et Waste Management Act), publiait
un guide de mise en œuvre de la réglementation des rejets d’eau. Le Waste Discharge
Regulation Implementation Guide (WDRIG) ne permet qu’à certaines entreprises de
rejeter des déchets dans l’environnement et réglemente les quantités de déchets que
peuvent rejeter ces industries.
Annexe 1
Les industries, métiers, entreprises, exploitations et activités figurant à
l’Annexe 1 du règlement conserveront généralement leur autorisation en
vertu d’autorisations spécifiques à l’emplacement ou de dispositions
réglementaires, du fait de la complexité de leurs rejets, du potentiel
d’incidence environnementale importante ou du nombre limité
d’exploitations similaires dans la province. L’Annexe 1 englobe
également des industries, métiers, entreprises, exploitations et activités
autorisés en vertu des règlements actuels.
Annexe 2
Les industries, métiers, entreprises, exploitations et activités figurant à
l’Annexe 2 du règlement sont admissibles à être régis par des codes de
pratique du ministre. Les codes de pratique consistent en une
réglementation normalisée exécutoire d’une industrie ou d’une activité,
régissant les rejets de déchets d’une industrie ou activité prescrite. Si un
code de pratique régit des industries, métiers, entreprises, exploitations et
activités, aucun permis spécifique à l’emplacement ou autre type
d’autorisation de rejet de déchets dans l’environnement n’est exigé. En
l’absence d’un code de pratique approuvé, d’autres formes d’autorisation
sont requises pour des rejets dans l’environnement38.
Mines de métaux : sale réalité
L’industrie des mines de métaux est l’une de celles qui produisent les pires
impacts environnementaux au monde. Pour chaque once d’or extraite des mines de la
planète, on produit 79 tonnes de déchets miniers. L’extraction minière des métaux
emploie 0,09 % de la population mondiale, mais elle compte pour 10 % de la
consommation d’énergie mondiale, et produit 96 % des émissions d’arsenic aux
États-Unis39. L’industrie de l’or est très inefficiente, créant 18 tonnes de déchets de
minerai afin de produire suffisamment d’or pour une seule bague de fiançailles. Le
lessivage de l’or depuis le minerai s’effectue avec du cyanure, un produit très toxique,
mortel à une dose de la taille d’un grain de riz40.
38
Waste Discharge Regulation Implementation Guide. British Columbia Ministry of the Environment,
Environmental Protection Division. 2006.
http://www.env.gov.bc.ca/epdiv/env_mgt_act/pdf/wdr_implement_guide.pdf
39
40
Dirty Metals. No Dirty Gold. http://www.nodirtygold.org/pubs/DirtyMetals_HR.pdf
Idem.
13
Présentation de cas : Leaders et retardataires dans l’industrie minière
Le retardataire : Newmont Mining
Newmont, l’une des entreprises d’exploitation aurifère les plus éminentes au
monde, a obtenu une cote de 24 points dans l’industrie des mines et métaux,
comparativement à la cote la plus élevé de 77 points, pour Alcan. Les normes
environnementales Ceres sont d’application volontaire, et de nombreux gouvernements,
locaux et nationaux, n’imposent pas de sanctions de non-conformité.
Profil de l’entreprise
Newmont Mining est la plus importante entreprise d’exploitation aurifère au
monde. Elle exploite des mines en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Australie et
en Indonésie, et poursuit des activités étendues d’exploration minière. Les mines de
Newmont produisent également du cuivre, de l’argent et du zinc, tous des éléments
importants dans la production joaillière de l’or. L’entreprise, créée à New York en 1921,
est cotée en bourse au New York Stock Exchange depuis 1925. Aujourd’hui, elle emploie
28 000 personnes, et se prétend un leader en exploitation minière durable41.
Initiatives pour l’environnement et la durabilité
Newmont Mining affirme être un chef de file à plusieurs égards en matière
d’initiatives de durabilité minière. L’entreprise se dit au premier rang de l’industrie pour
ce qui est de la transparence et de la responsabilisation. Elle fait sa promotion à titre de
membre fondateur de l’ICMM et du Council for Responsible Jewellery Practices.
Newmont est également signataire du Pacte Mondial de l’ONU, ainsi que du Code
international de gestion du cyanure. Selon l’entreprise, Newmont Mines établit la norme
la plus exigeante d’initiatives de développement communautaire et de gérance de
l’environnement42. Malheureusement, malgré ces initiatives dont Newmont est signataire
ou fondatrice, la réalité est toute autre.
Rendement
La campagne No Dirty Gold exerce bien une fonction de « chien de garde » de
l’industrie, intégrant tous les enjeux suivis par Greenpeace, Earthwatch, le Fonds mondial
pour la nature et autres organismes par des recherches poussées sur les entreprises
minières et leur impact environnemental et social. La présentation qui suit de l’impact
environnemental et social de Newmont Mining un peu partout dans le monde repose donc
sur cette compilation.
41
42
Newmont 2006. www.newmont.com/en
Idem.
14
Ghana
Plusieurs évaluations d’incidence environnementale des activités minières de
Newmont au Canada semblent indiquer qu’elles ne respectent pas le Code international
de gestion du cyanure, et il n’y a aucun signe de réserve financière pour le nettoyage et la
restauration des mines. Bien que Newmont se réclame de la transparence dans ses valeurs
fondamentales, elle ne divulgue pas une éventuelle production importante d’acide depuis
ses résidus miniers. Sur le plan social, le déplacement involontaire d’agriculteurs de
subsistance par les activités minières menace la sécurité alimentaire dans la région43.
Indonésie
En Indonésie, les activités minières de Newmont se situent près d’un village de
pêcheurs, où l’on devrait porter une attention particulière au moyen de subsistance de la
collectivité et à l’écosystème des eaux environnantes. Newmont a plutôt choisi de
déverser environ 12 000 tonnes de résidus miniers par jour dans l’océan, une pratique
illégale en Amérique du Nord. Cette activité a créé une telle pollution marine que
plusieurs villages de pêcheurs ont dû s’installer ailleurs. L’entreprise a également endigué
deux rivières, ce qui menace des forêts protégées et a déplacé d’autres populations44.
Pérou
Le Pérou présente de sérieux problèmes pour Newmont. Plusieurs allèguent qu’un
déversement de mercure il y a environ six ans continue de causer des problèmes de
développement de l’enfant et de santé dans la population indigène vivant aux environs de
la mine. Newmont n’a pas commenté ces allégations, et n’a pas institué d’enquête de
santé officielle45.
Roumanie
L’aménagement de la mine en Roumanie a principalement attiré l’attention par
ses conséquences sociales. L’exploitation consistera en quatre mines à ciel ouvert dans la
région densément peuplée de la vallée Rosia Montana, avec un bassin sans revêtement de
stockage du cyanure dans la vallée voisine de Corna. Si le projet va de l’avant malgré une
opposition massive, il s’agirait de la plus grande mine à ciel ouvert en Europe, dans une
région d’une valeur archéologique comparable à celle de Pompéi. L’aménagement de
cette mine exigerait également la démolition de 900 maisons et le déplacement de
2 000 personnes. La Roumanie et la Hongrie, les deux pays qui seraient également
touchés, ont exprimé leurs préoccupations à l’endroit de la pollution à partir de la mine46.
Nevada
Enfin, l’une des mines de Newmont située sur les terres de la nation autochtone
Western Shoshone au Nevada a été aménagée sans l’autorisation de cette nation. Le
projet menace de laisser de profondes cicatrices dans le paysage et de polluer l’eau
souterraine. L’épuisement de la nappe phréatique constitue également une importante
43
Communities Affected by Newmont Speak Out. No Dirty Gold. Le 27 avril 2005.
http://www.nodirtygold.org/newmont_communities.cfm
44
Idem.
45
Idem.
46
Idem.
15
préoccupation dans le secteur, tout comme la pollution de l’air et de l’eau causée par les
activités minières de Newmont47.
La conformité aux initiatives dont Newmont Mining est signataire est difficile à
imposer, car la plupart des traités sont non contraignants, volontaires et inexécutoires. De
plus, dans le secteur privé, tant que l’on réalise des bénéfices, et le cours du titre de
Newmont continue de grimper, le contexte incite très peu à modifier ses pratiques. Il
n’existe actuellement pas d’organisme réglementaire autre que le gouvernement pour
régir l’industrie. L’opinion publique est puissante, mais l’argent est roi et au bout du
compte, c’est l’influence de l’opinion publique sur les bénéfices qui sera le moteur d’un
changement dans l’industrie.
Le leader : BHP Billiton
Dans l’industrie minière et le secteur financier, BHP Billiton est largement
réputée à titre de leader des pratiques de durabilité et du rendement environnemental. À
partir de la liste de critères de gouvernance en matière de changement climatique de
Ceres, l’entreprise a obtenu une cote de 64 points sur 100, comparativement à une
moyenne de 42,2 pour le secteur minier48. Le Pacific Sustainability Index (PSI), mis au
point par le Roberts Environmental Center, est un autre indicateur de rendement
environnemental, reposant sur l’intention, les rapports et le rendement en matière
environnementale et social. Pour cet indicateur, BHP Billiton a obtenu une cote globale
de B+ (Roberts Environmental Center). L’indicateur Dow Jones Sustainability Index
(DJSI) désignait BHP Billiton comme le chef de file en matière de durabilité dans le
secteur minier en 2006 (voir l’Appendice B)49.
Profil de l’entreprise
BHP Billiton naissait en 2001, de la fusion de BHP et de Billiton Resources.
Constituée en 1885, BHP avait son siège à Melbourne, en Australie, et œuvrait dans
trois principaux secteurs : minéraux, pétrole et acier. Billiton était active dans le secteur
minier depuis 1860, dirigeant depuis son siège à Londres des activités axées
principalement sur les minéraux et le charbon50.
BHP Billiton emploie actuellement 38 000 personnes, avec plus de
100 exploitations dans 25 pays. Ses activités s’étendent dans une grande variété
d’activités minières, notamment l’aluminium, le charbon, le cuivre, le manganèse, le
minerai de fer, l’uranium, le nickel, l’argent, le titane, le pétrole et le gaz, le gaz naturel
liquide et de diamant. En 2006, l’entreprise affichait un bénéfice après impôt de
10,2 milliards $US51. BHP Billiton est une entreprise mondiale aux intérêts très
diversifiés.
L’exploitation de BHP Billiton d’intérêt particulier pour l’industrie diamantaire
canadienne est la mine Ekati, dans les Territoires du Nord-Ouest du Canada. Ekati
47
Idem.
Ceres 2006
49
DJSI STOXX - Supersector Leaders. 2006. DJSI.
http://www.sustainability-index.com/djsi_pdf/Bios06/CBR_BHP_Billiton_06.pdf
50
BHP Billiton. Company Overview. BHP Billiton. http://www.BHP
Billitonilliton.com/bb/aboutUs/companyOverview.jsp
51
Idem.
48
16
compte deux mines à ciel ouvert (Koala et Misery) actuellement en production,
deux autres en développement (Beartooth et Fox), et un total de sept mines à ciel ouvert
planifiées52.
Initiatives pour l’environnement et la durabilité
BHP Billiton occupe le rang de chef de file de l’industrie à cause de ses politiques
et objectifs de mise en valeur durable clairement définis, de la transparence dans ses
rapports d’incidences environnementales, de son soutien de nombreuses initiatives
environnementales internationales, et de son leadership à l’égard de nouveaux
programmes proactifs de certification écologique.
La politique de BHP Billiton sur la santé, la sécurité, l’environnement et la
collectivité (politique HSEC) énonce clairement les buts, principes et lignes directrices
pour le futur développement durable de l’entreprise et de ses activités. À partir de sa
politique HSEC, l’entreprise a défini de nombreux jalons de durabilité, avec comme but
ultime de ne faire « aucun mal » à l’environnement et aux collectivités touchées.
[BHP Billiton aspire au principe] de ne faire aucun mal aux gens, aux
collectivités d’accueil et à l’environnement, et s’efforce de devenir un chef
de file des pratiques de l’industrie. De solides principes régissant la
sécurité, la conduite des affaires et les activités économiques,
environnementales et sociales font partie intégrante de notre
comportement en affaires53. (traduction)
BHP Billiton participe à plusieurs initiatives internationales de durabilité dans
l’industrie minière. BHP Billiton est signataire du Pacte Mondial des Nations Unies,
membre du World Business Council for Sustainable Development, et membre fondateur
de l’Initiative minière mondiale. L’entreprise joue également un rôle actif dans le Conseil
international des mines et métaux, et a entériné le cadre du développement durable
récemment défini54.
BHP Billiton collabore également à des programmes proactifs de certification
écologique, comme le Mine Certification Evaluation Project et le projet Green Lead, qui
tentent de formuler des cadres de certification pour des emplacements de mine et des
producteurs de plomb55.
Rendement
Selon la cotation des objectifs de la politique HSEC, BHP Billiton a atteint ou
surpassé tous ses buts de rendement à court terme, à l’égard des émissions de gaz à effet
de serre, de la consommation d’eau, de la gestion des déchets et de la gérance du produit.
52
Idem.
BHP Billiton’s Sustainable Development Policy. BHP Billiton. 2005.
http://www.BHP
Billitonilliton.com/bbContentRepository/docs/SustainableDevelopment/policiesAndKeyDocuments/HSEC
Policy.pdf
54
BHP Billiton 2003 Health Safety Environment and Community Report. Roberts
Environmental Center. http://www.roberts.cmc.edu/PSI/AutoReports2.asp?ReportNameID=712
55
Idem.
53
17
Dans leur ensemble, les jalons pour l’objectif de ne faire aucun mal n’ont pas été atteint,
ou affichent un retard56.
L’indicateur Pacific Sustainability Index (PSI) du Roberts Environmental Center
accordait à BHP Billiton un rang très élevé au chapitre de l’intention, un rang
modérément élevé au chapitre des rapports, mais un rang très faible pour le rendement
dans les catégories environnementale et sociale.
Un examen plus attentif révèle des divergences parmi les rapports et l’autoévaluation BHP Billiton, ainsi que les rapports d’autres organisations non
gouvernementales environnementales (ONGE). Ces divergences laissent planer un doute
sur la véracité des évaluations et rapports environnementaux de l’entreprise. Voici
certains des enjeux actuellement visés par des rapports :
La responsabilité civile relative à la dévastation environnementale
persistante de Ok Tedi reviendra hanter BHP Billiton. Un tribunal de
Melbourne entend actuellement une cause portant sur le défaut de BHP
Billiton de s’acquitter de ses obligations en vertu d’une entente de règlement
avec les propriétaires fonciers affectés par la mine notoire qui a détruit un
réseau fluvial. BHP Billiton a tenté astucieusement de limiter sa
responsabilité civile pour le désastre écologique qu’a provoqué sa mine Ok
Tedi en déposant ses titres de la mine dans une fiducie qui verserait des
paiements d’indemnisation aux propriétaires fonciers, et à réussi à obtenir
une indemnité de tous dommages-intérêts qui dépasseraient les montants en
fiducie.
…efforts déployés par BHP Billiton afin d’exercer des pressions sur le
gouvernement indonésien pour l’autoriser à effectuer de l’extraction minière
dans des forêts protégées où les mines à ciel ouvert sont actuellement
interdites. BHP Billiton s’est engagée au niveau international à ne pas tenter
de compromettre les lois des pays où elle a des activités...
Rejets de déchets et résidus miniers dans l’océan à l’île Gag (Indonésie),
BHP Billiton envisage l’élimination sous-marine de ses résidus miniers dans
l’océan, actuellement les opérations sont suspendues57. (traduction)
L’expérience minière canadienne
Mine Diavik
Diavik est une mine de diamants canadienne, située à 300 km au nord-est de
Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest), dans la région du lac de Gras. Diavik est une
filiale de Rio Tinto plc de Londres, en Grande-Bretagne. Le lac fait maintenant partie de
l’exploitation minière, car son sous-sol renferme des diamants. La mine Diavik a ceci de
particulier qu’elle possède la certification ISO 14001, et qu’elle applique des normes
56
BHP Billion 2005 Sustainable Development Policy
BHP: The Quiet Deceiver. 2003. Mineral Policy Institute (MPI). Media Background Briefing.
http://www.mpi.org.au/companies/BHP Billiton/bhp_deceiver/
57
18
exigeantes de protection écologique dans son industrie. Diavik est une coentreprise de
Aber Diamond Limited Partnership, qui possède 40 % des opérations, et de Diavik
Diamond Mines Inc., responsable de 60 % des opérations minières. La mine Diavik
contient une quantité relativement petite de diamants selon les critères mondiaux, mais
ces diamants sont de la plus grande qualité, comptant pour une des valeurs par tonne de
minerai les plus élevées sur la planète58. L’exploitation a commencé en 2003 et devrait se
poursuivre entre 16 et 22 ans.
Responsabilité sociale corporative
Diavik reconnaît que son exploitation se trouve dans une zone vierge du Nord
canadien. L’entreprise reconnaît également qu’elle se situe dans un lac, et au milieu d’un
trajet de migration des caribous. Par conséquent, à partir de partenariats locaux et de
consultations avec des intervenants locaux et des groupements d’intérêts, Diavik a
formulé une politique de développement durable et obtenu la certification ISO 14001.
Ces initiatives de durabilité environnementale énoncent comme but à long terme de
traiter toute l’eau retournée dans l’environnement, de s’assurer d’éviter d’introduire des
toxines dans le secteur, et d’effectuer une restauration de la mine qui rétablira autant que
possible l’état naturel du secteur59. Les opérations minières supprimeront temporairement
un habitat du poisson pour avoir accès au minerai en construisant une digue de remblai
rocheux sur 0,5 % de la superficie du lac, mais on procédera à la restauration intégrale du
lac après l’arrêt des opérations minières. D’ici là, l’autre côté de la digue constituera un
nouvel habitat du poisson afin de compenser la perte temporaire. Conformément à la
réglementation canadienne des pêches, il n’y aura pas de perte nette d’habitat du
poisson60. Toujours durant les opérations minières, on tiendra compte de la fin de la durée
de vie de la mine. La reconstitution de l’habitat du poisson en est un exemple, tout
comme le profilage des amas de roche environnants afin de créer des pentes régulières
qui assureront un accès sécuritaire au caribou. En 2000, avant d’entreprendre les activités
minières, Diavik a conclu une entente environnementale avec des groupes autochtones
locaux, et elle peut donc être tenue responsable de ses activités dans la zone minière.
Ekati
Ekati est une autre mine de diamants, également située à 300 km au nord-est de
Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest. Ekati, à la différence de Diavik,
comporte une mine à ciel ouvert en plus de ses opérations souterraines61. Il y a peu
d’éléments qui indiqueraient que l’entreprise travaille de manière proactive à protéger le
fragile environnement dans lequel se déroulent ses activités.
58
Diavik. http://www.diavik.ca/WCD.htm
Idem.
60
Diavik. http://www.diavik.ca/WCD.htm
61
Ekati. http://ekati.BHP Billitonilliton.com/default.asp
59
19
Mine Sullivan, Kimberley (C.-B.)
Située à Kimberley (Colombie-Britannique), près de la frontière de l’Alberta, la
mine Sullivan exploitait un gisement riche en zinc, plomb et fer. Après 92 ans d’activité,
la mine Sullivan cessait en 2001 sa production, qui avait rapporté en tout plus de
20 milliards de dollars. La Teck Cominco supervise actuellement le très long processus
de mise hors service et de restauration de la mine. Les tâches entreprises par Teck
Cominco comprennent la remise en état des terres perturbées, une évaluation du risque
pour l’écologie et la santé humaine dans l’ensemble de la propriété, l’évaluation des sites
contaminés et la démolition des bâtiments et structures opérationnelles qui ne sont plus
utilisés. On entreprend également l’installation d’un système d’exhaure de la mine
souterraine, qui recueillera les eaux contaminées pour les acheminer à une usine de
traitement final des eaux de drainage avant de les déverser dans la rivière St. Mary62.
Le rejet d’eaux d’effluents de l’usine de traitement qui extrait l’eau contaminée
par l’exhaure de formations rocheuses acides satisfait à toutes les exigences de permis du
Ministry of Water, Land, and Air Protection (MWLAP) de la C.-B. Ces critères
comprennent une mortalité nulle de poissons exposés à des eaux d’effluents à 100 %
pendant une période de 96 heures. Le système d’exhaure de la mine souterraine utilise les
ouvrages souterrains de la mine pour stocker l’eau contaminée, et des évaluations
écologiques régulières permettront de continuer de progresser dans ce domaine63.
En 2004, une superficie de 162 hectares de terres a été préparée en vue de la
restauration, et 18 hectares ont été ensemencés. Aucun plant d’espèces ligneuses n’a été
planté en 2004, mais 54 000 plants de 17 espèces ligneuses ont été plantés en 2005. Une
superficie supplémentaire de 115 hectares de bassin de résidus a été recouverte de till, la
deuxième couche de la couverture du sol. Dix-sept hectares de diverses perturbations
linéaires (assiette des rails et goulottes) ont été restaurés, et les 30 hectares du terril de la
mine à ciel ouvert ont été préparés pour plantation de graminées et d’espèces ligneuses en
2005. Le travail de restauration amorcé à l’emplacement il y a plus de 12 ans commence
à montrer des signes de réussite, comme en témoigne la migration de la faune vers les
aires restaurées64.
Teck Cominco maintient ses rapports avec la collectivité de la ville de Kimberley,
contribuant à la transition d’une collectivité minière vers une ville plus diversifiée au plan
économique et social. Teck Cominco a également offert des terrains pour l’aménagement
d’un parc d’industrie légère, et a collaboré avec la municipalité pour lui transférer les
éléments restants du système d’aqueduc. Une entente a également été conclue avec la
municipalité, lui permettant d’utiliser dans le cadre d’une licence d’utilisation des parties
des terrains de Teck Cominco pour aménager un réseau intégré de sentiers de marche, de
cyclisme et de ski65.
L’exemple de la mise hors service de la mine Sullivan par Teck Cominco illustre
la responsabilité corporative qu’assume une entreprise une fois terminée la durée de vie
des ressources, pour rendre la collectivité plus durable et plus saine au plan
environnemental. Il est nécessaire que cette étude de cas inspire d’autres entreprises.
62
http://www.teckcominco.com/operations/sullivan/sustainability.htm consulté le 15 janvier 2007.
Idem.
64
Idem.
65
Idem.
63
20
Mine Holloway
En Ontario, la mine Holloway exploitée par le géant aurifère Newmont Mining
présente un autre exemple d’entreprise s’efforçant d’agir plus responsablement au plan
social et environnemental à l’égard de la collectivité et de l’environnement. La mine
Holloway, à l’est de Timmins, a comme stratégie environnementale de continuer de se
conformer à la réglementation environnementale et aux normes de l’industrie,
spécialement en matière d’émissions, tout en appliquant des programmes efficaces de
surveillance et de contrôle pour protéger l’environnement. En 2004, l’acquisition du
concentrateur Holt-McDermott de Barrick a imposé à Holloway d’intégrer de nouvelles
disciplines à son système de gestion environnementale, comme la gestion du cyanure et
des résidus rocheux66.
Les résidus sont confinés dans des bassins afin de permettre aux métaux de se
déposer et au cyanure de se dégrader avant de rejeter l’eau dans l’environnement après
dégradation naturelle. Le processus de dégradation naturelle consiste à conserver les eaux
de préparation du minerai pendant une période suffisante à la dégradation naturelle du
cyanure et à la précipitation connexe des métaux lourds, qui formaient auparavant des
composés complexes de cyanure67.
La mine Holloway a également employé d’autres moyens de recycler les eaux
usées afin de moins dépendre de la rivière Magusi à proximité. Jusqu’en octobre 2004,
Holloway avait convenu avec le concentrateur fusionné Holt-McDermott de Barrick de
réutiliser la totalité des eaux souterraines de Holloway dans le processus de
concentration. En conséquence de cette mesure, Holloway ne rejetait pas d’effluents dans
l’environnement et l’on réduisait la quantité d’eau fraîche utilisée. L’échantillonnage et la
surveillance des eaux de la mine se poursuivent conformément au certificat
d’approbation68.
La mine ne fermera pas avant plusieurs années, mais l’on a identifié sur
l’emplacement des secteurs de contamination actuelle ou éventuelle, dont il faudra
s’occuper avant que ne surviennent d’autres dommages à l’environnement. La mine a un
plan approuvé de fermeture et de restauration environnementale, qui énonce les activités
environnementales prévues après la fermeture de la mine. Le plan traitera des questions
de sécurité et de santé du public, de la restauration des terres et de la réduction au
minimum de l’incidence environnementale69.
Enjeux et options de durabilité
Dans le cycle de vie d’une bague à diamant, les phases d’exploration et de
fabrication sont les plus préoccupantes au titre des incidences environnementales.
L’industrie minière subit d’énormes pressions pour mettre en valeur et extraire les
ressources de manière plus durable, en limitant les effets néfastes pour l’environnement
naturel. L’industrie minière a réagi à ces pressions en instituant et en entérinant plusieurs
66
http://www.newmont.com/en/operations/nthamerica/holloway/social/index.asp consulté
le 15 janvier 2007.
67
Idem.
68
Idem.
69
Idem.
21
politiques et initiatives visant à réduire l’impact environnemental global de ses
opérations. Les initiatives sont ambitieuses, mais les résultats ne semblent pas à la
hauteur des buts énoncés. Même les entreprises perçues comme des chefs de file en
matière de développement durable ne semblent pas accomplir de progrès significatifs en
vue de limiter leur incidence environnementale.
Les fabricants et détaillants de joaillerie sont de plus en plus affectés par
l’insistance croissante pour la durabilité dans le secteur minier. Le lien entre la joaillerie
et l’incidence environnementale de l’industrie minière constitue un enjeu important pour
le consommateur moderne. Les joailliers ne sont pas tellement affectés par les pressions
qui prédominent dans l’industrie minière. Le consommateur n’établit pas le lien entre le
bijou qu’il achète et l’incidence environnementale de l’industrie minière. Les campagnes
publicitaires sont limitées, mais lorsqu’elles ont lieu, elles semblent avoir une certaine
efficacité pour mieux sensibiliser les gens aux questions sociales et environnementales
rattachées à la production d’une bague à diamant.
Le présent rapport a pour objet d’examiner le rendement environnemental et la
responsabilité dans le secteur de la joaillerie et de recommander des améliorations.
Le secteur de la joaillerie a plusieurs initiatives à sa disposition pour relever sa
responsabilité environnementale globale. La plus efficace viserait à améliorer le
rendement de l’industrie minière.
Principaux intervenants
Secteur minier
Enjeux environnementaux
Les préoccupations environnementales dans le secteur minier relèvent de
trois principaux domaines : émissions atmosphériques, utilisation des ressources du sol et
contamination de l’eau.
Les principaux problèmes relatifs aux émissions atmosphériques sont les gaz à
effet de serre que produit le processus minier, qui contribuent au changement climatique,
ainsi que la détérioration de la qualité de l’air par les gaz émis et les particules expulsées
pendant l’extraction et la transformation.
Au fil de la mise en valeur minière, des perturbations du sol à grande échelle
peuvent affecter des environnements sensibles et des régions éloignées (p. ex. toundra),
entraînant une moindre diversité, la détérioration de l’écosystème et l’érosion du sol. De
plus, l’échec de la remise en état d’une mine peut se traduire par la destruction complète
d’écosystèmes (lacs, forêts, rivières).
Des rejets de toxines des eaux usées contaminées vers l’eau de surface peuvent
entraîner une détérioration de l’écosystème aquatique. L’eau d’exhaure acide et la
lixiviation des contaminants de l’eau de surface peuvent également contaminer l’eau
souterraine.
22
Initiatives de durabilité minière
Plusieurs initiatives de durabilité ont été lancées, aux niveaux tant national
qu’international. Souvent, les initiatives internationales sont conçues pour s’appliquer à
tous les signataires dans tous les pays. Ces initiatives de durabilité comprennent
notamment :
1) Le Pacte mondial des Nations Unies
2) Conseil International des Mines et Métaux (ICMM) – Initiative minière
mondiale (IMM)
3) World Business Council for Sustainable Development (WBCSD) – Projet
Mines, minéraux et développement durable (MMDD)
4) Fonds mondial pour la nature (WWF)—Mine Certification Evaluation
Project (MCEP)
Toutes ces initiatives reposent sur des valeurs communes. Leur accent porte sur une
responsabilisation accrue, une plus grande transparence, une moindre incidence
environnementale, un minimum d’incidences sociales, et des pratiques plus propres pour
s’assurer d’éviter les incidences négatives sur la santé des collectivités voisines.
Malheureusement, toutes ces initiatives sont volontaires et non réglementaires. Comme
les initiatives internationales ne font pas l’objet d’une application efficace, et que
l’industrie a peu d’incitatifs à s’y conformer, les consommateurs et les détaillants au bout
de la chaîne pourraient constituer la solution en exerçant des pressions sur les producteurs
et les mineurs, pour donner au marché l’orientation souhaitable.
Secteur de la joaillerie
Initiatives courantes de durabilité
L’offre d’un choix au consommateur est la clé de la réussite d’une campagne de
sensibilisation. Les joailliers responsables reconnaissent le besoin d’un changement dans
le secteur de l’extraction minière et du traitement, et ils collaborent à l’institution d’un
cycle de vie durable de la joaillerie. Il existe déjà un conseil de joailliers oeuvrant en ce
sens, le Council for Responsible Jewellery Practices (CRJP). Cette organisation sans but
lucratif travaille à améliorer le cycle de vie complet de l’or et du diamant employés en
joaillerie. Leur intention est de créer un cadre de politiques responsables à l’intention de
leurs membres, d’exiger la mise en œuvre de ce cadre qui prescrit une auto-évaluation
justifiée au moyen d’un système de surveillance par des tiers indépendants; le CJRP
conseillera et favorisera l’adoption du cadre ainsi que la responsabilité éthique, sociale et
environnementale des milieux d’affaires70. Cette initiative, qui en est à ses premières
étapes, examine du point de vue du joaillier les initiatives touchant l’industrie. Il s’agit
d’une importante initiative, issue du secteur du détail, en vue de promouvoir des
pratiques minières durables, car l’aboutissement de la chaîne d’approvisionnement en
joaillerie, soit l’opinion générale du consommateur, représente le facteur déterminant du
70
CRJP
23
marché. Le Council avance des principes admirables, mais il semble détenir peu de
pouvoir de mise en application.
Campagne No Dirty Gold
La campagne No Dirty Gold reprend la formule de la campagne contre les
diamants de la guerre, et commence à s’attaquer aux incidences de l’extraction aurifère
sur la société et l’environnement. Conçue au départ comme une campagne de
sensibilisation du consommateur, l’initiative a depuis reçu l’adhésion de certains des
principaux fabricants de joaillerie. Ces signataires ont pris l’engagement d’acheter de l’or
de mines respectant un ensemble minimum de critères, notamment la participation des
intervenants et de la collectivité et des fonds garantis pour la restauration de la mine. Si la
campagne No Dirty Gold s’impose aussi efficacement que celle des diamants de la
guerre, elle pourrait inciter les joailliers à exercer des pressions sur les entreprises
aurifères pour qu’elles améliorent leur rendement environnemental.
Organisations de joaillerie
Plusieurs associations de joaillerie ont récemment adopté des initiatives de
responsabilité environnementale, dont la Confédération internationale de la bijouterie,
joaillerie, orfèvrerie, des diamants, perles et pierres (CIBJO) et la Jewellers of America
(JA).
La CIBJO est une confédération internationale d’organisations nationales de
joaillerie. Elle a publié un document d’ordre très général énonçant une initiative de
responsabilité corporative, qui est axée principalement sur les pratiques de vente et les
diamants de la guerre, et repose entièrement sur l’auto-surveillance. La seule mention de
l’environnement prévoit l’entière conformité aux meilleures pratiques internationales et
au cadre réglementaire connexe de l’environnement71. Il faudrait savoir quelles sont les
conséquences d’une non-conformité à des initiatives internationales dans l’industrie de la
joaillerie.
La Jewellers of America s’est dotée d’un code de conduite du fournisseur, qui
énonce des lignes directrices pour évaluer le caractère convenable de fournisseurs de
métaux et de pierres précieuses. Il s’agit d’un document de quatre pages, portant
principalement sur les droits de l’employé, le travail des enfants et l’éthique. Il comporte
un paragraphe sur l’environnement, à l’effet qu’il va au mieux de l’intérêt des industries
de s’assurer que les minéraux dont elles dépendent sont obtenus, produits et utilisés d’une
manière responsable aux plans social et environnemental72. Cet énoncé ne vise aucun
problème précis et ne présente pas de lignes directrices pour évaluer les fournisseurs et
leurs pratiques.
Les initiatives de responsabilité environnementale des associations de joaillerie
sont des documents déficients qui n’abordent pas les problèmes environnementaux dans
Code of Ethics – Commitment. CIBJO The World Jewellery Confederation.
http://www.cibjo.org/commitment.html
72
Corporate Responsibility. Supplier Code of Conduct. Jewelers of America.
http://www.jewelers.org/pdf/CorporateResponsibility/SupplierCode.pdf
71
24
l’industrie minière. Les deux documents comportent une section distincte sur les
diamants de la guerre, en conséquence de la mauvaise publicité suscitée par la campagne
contre ces diamants et les accords du Processus de Kimberley reconnus
internationalement, signés en 2002 par l’industrie du diamant et des gouvernements
internationaux pour lutter contre le commerce du diamant dans des zones de conflit
armé73.
Recommandations
Certification et surveillance indépendantes
L’industrie de la fabrication joaillière pourrait agir efficacement en créant un
groupe de surveillance tiers constitué de représentants de l’industrie, du gouvernement et
d’intervenants publics, qui évaluerait la durabilité environnementale des mines et des
producteurs. Ce groupe indépendant serait habilité à délivrer des certifications, à imposer
des amendes et à créer des règlements.
La certification reposerait sur des critères formulés par les intervenants et
l’industrie. Les amendes devraient être d’un niveau assez important pour dissuader de la
non-conformité, et les amendes perçues pourraient servir à développer des technologies
durables sur le plan environnemental.
L’auto-réglementation représente une alternative au coût élevé de l’application
par le gouvernement, et elle profite à l’industrie en favorisant l’innovation et des
pratiques d’extraction et de traitement respectueuses de l’environnement. Si les joailliers
limitaient leurs achats à des fournisseurs certifiés, ils influenceraient l’industrie minière
en faveur de la conformité aux lignes directrices de certification.
Application
La nature volontaire et non réglementaire des initiatives internationales
d’application entrave leur efficacité, en particulier compte tenu des coûts connexes. En
l’absence de conséquences pour la non-conformité, les entreprises minières et les
producteurs joailliers sont peu motivés à respecter les initiatives qu’ils ont entérinées.
L’exploitation minière dans les pays en développement présente des problèmes de coût et
de conformité d’une complexité grandissante. Les régimes gouvernementaux
d’application ont tendance à être coûteux, et l’on ne peut se fier aux gouvernements des
pays d’accueil, qui ont une multitude de problèmes sociaux ou géopolitiques locaux à
régler, pour qu’ils interviennent auprès de leurs invités industriels afin d’appliquer des
normes environnementales74.
Le manque d’application constitue un obstacle à l’amélioration des normes de
rendement environnemental des entreprises minières. Ce vide réglementaire confère au
secteur de la joaillerie un pouvoir d’influence important; son soutien à la certification et
73
Diamonds in Conflict: The Kimberley Process.
www.globalpolicy.org/security/issues/diamond/kimberlindex.htm
74
Paquin M, Sbert C. Toward Effective Environmental Compliance and enforcement in
Latin America and the Caribbean. UNISFERA: Centre International Centre. Novembre
2004.
http://www.unisfera.org/IMG/pdf/New_approaches_to_environmental_protection_vfinal3_ajout_.pdf.
25
la surveillance par des tiers rendrait le secteur plus influent dans l’évaluation des
pratiques internationales de l’industrie, en particulier dans les pays sous-développés ou en
développement. Le secteur de la joaillerie a le pouvoir de tenir les entreprises minières
responsables de leurs actes, et de les encourager à relever les normes d’exploitation
minière dans les pays en développement au niveau des régions plus développées.
Sensibilisation du consommateur
L’auto-évaluation et l’auto-réglementation peuvent également donner un avantage
concurrentiel à une entreprise. Les facteurs d’incitation venant des joailliers eux-mêmes
ont un grand impact sur l’industrie, comme en témoigne la campagne contre les diamants
de la guerre qui avait visé DeBeers et d’autres grands producteurs de diamants. La
campagne contre les diamants de la guerre a connu un succès tel que la sensibilisation
mondiale a provoqué des changements dans cette industrie, et permis l’implantation de
meilleures pratiques sociales et de gestion des ressources humaines. L’on ne peut pas
affirmer que l’industrie est sans défaut sur le plan social, mais les pressions des
consommateurs ont mené à des pressions des joailliers sur les producteurs et les mineurs.
La sensibilisation du consommateur peut donc être considérée essentielle à la réussite
d’initiatives de durabilité environnementale. C’est pourquoi il est important de viser à
sensibiliser le consommateur par des campagnes de promotion de pratiques minières
éthiques. La campagne No Dirty Gold suit les traces de la campagne contre les diamants
de la guerre et commence à traiter des incidences de l’extraction de l’or sur des sociétés
et l’environnement.
Les bagues en or et à diamant présentent un énorme potentiel de valeur ajoutée.
Au bout de la chaîne, dans une bijouterie, les diamants ont un impact financier
relativement élevé. Si un achat est coûteux, le consommateur prend plus de temps à
évaluer le produit. Si le joaillier lui-même affirme ne traiter qu’avec des exploitations
minières éthiques, il peut alors se commercialiser comme une entreprise éthique et
durable. Cette campagne a fonctionné pour le marché des diamants canadiens,
commercialisés au départ avec l’appellation de « diamants éthiques ». La sensibilisation
des consommateurs et les pressions sur l’industrie de la part des joailliers qui achètent des
diamants taillés peuvent se traduire par un impact véritable dans le secteur minier de
l’industrie. L’évolution culturelle peut réorienter le marché. Les joailliers peuvent donc
prendre l’initiative d’influencer tout le cycle de vie de l’or et du diamant en créant des
conseils et organismes réglementaires chargés de vérifier les activités de leurs
fournisseurs. Les joailliers détiennent un pouvoir important, car ils approvisionnent la
demande en bijoux, et de ce fait, en accordant la priorité à la durabilité environnementale,
ils auraient un impact véritable dans toute l’industrie.
Éliminer l’extraction minière du cycle de vie : Golden Circle Jewellers
Golden Circle Jewellers est un fabricant et détaillant en joaillerie qui tentera de
rompre le lien entre l’extraction minière et la joaillerie, en utilisant exclusivement des
matières recyclées après consommation. Le concept de recyclage en joaillerie n’est pas
nouveau, c’est plutôt le concept d’affaires qui tire parti des possibilités commerciales
émergentes de la conscientisation environnementale croissante du consommateur qui est
innovateur.
26
Golden Circle Jewellers fonctionnera dans une collectivité de taille petite ou
moyenne (p. ex. Halifax) et se commercialisera à titre de solution de rechange aux
joailliers internationaux de plus grande envergure. L’existence de GCJ n’élimine pas le
besoin mondial d’activités minières, elle comble plutôt un créneau commercial qui
présente d’énormes possibilités de croissance.
Bien que l’offre de l’or soit excédentaire depuis 50 ans, on en extrait 2 500 tonnes
chaque année. Un recours accru à des matières recyclées en joaillerie réduirait la
demande globale de métaux extraits. Cette baisse de la demande signalerait un
déplacement des priorités du consommateur, et l’industrie minière serait poussée à
améliorer son image en adoptant des pratiques durables et en réduisant ses incidences
environnementales.
Vision
Golden Circle Jewellers (GCJ) supprime le lien avec des pratiques minières non
durables et inscrit la fabrication joaillière dan une boucle fermée. Golden Circle a comme
vision d’utiliser seulement des matières recyclées après consommation, d’éliminer ou de
réduire au minimum toutes les incidences écologiques, d’éliminer pratiquement
l’extraction minière du cycle de vie de ses produits et, but ultime, d’en arriver à une
empreinte écologique minimale.
Modèle de Golden Circle
Le modèle de Golden Circle repose sur deux phases distinctes, appelées le cercle
extérieur et le cercle intérieur. C’est le consommateur qui définit les deux phases de
production, en fonction de la disponibilité de matières recyclées et des préférences du
consommateur. GCJ compte dans son effectif un orfèvre qui concevra et fabriquera des
bijoux selon les spécifications du consommateur.
Le cercle extérieur
Le cercle extérieur désigne la fabrication joaillière à partir de métaux recyclés
obtenus d’un fournisseur externe. On visitera les installations de chacun des recycleurs de
métaux, qui devront satisfaire à des exigences environnementales minimales. Les
installations des recycleurs doivent se trouver dans l’Est canadien, respecter la
réglementation environnementale canadienne, détenir une certification ISO 14001 et
produire un niveau minimal de rejets. GCJ travaillera en collaboration avec l’effectif de
l’installation pour l’implantation de stratégies d’éco-efficacité. Dans toute la mesure du
possible, on choisira la distance minimale pour le transport des matières.
Les incidences environnementales du cercle extérieur sont externalisées à
l’installation particulière de recyclage des métaux et l’on déploiera tous les efforts
possibles pour consulter les recycleurs afin de réduire au minimum leur impact
environnemental. GCJ offre aux consommateurs du cercle extérieur la possibilité de
verser un don pour financer la plantation d’arbres dans une ferme forestière appartenant à
GCJ, pour contrebalancer les émissions de fonderie à grande échelle faisant partie du
processus de recyclage du métal.
Des diamants canadiens peuvent être fournis à la demande du consommateur,
mais l’on tentera dans toute la mesure du possible d’acquérir des matières recyclées
27
d’anciens bijoux. Une fois les matières acquises, le consommateur arrive au cercle
intérieur.
Le cercle intérieur
Une fois dans le cercle intérieur, les matières font partie d’une boucle fermée, ce
qui signifie que toutes les incidences environnementales sont contrôlées et gardées au
minimum. Tous les bâtiments exploités par Golden Circle Jewellers sont alimentés par
une combinaison d’énergies éolienne et solaire. Les livraisons à l’intérieur de la région
d’Halifax sont effectuées par des messagers à bicyclette ou, au besoin, par un véhicule
hybride. Le travail des métaux s’effectue avec une forge au charbon de bois, consommant
du charbon de bois certifié par le Forestry Stewardship Council.
La gérance du produit fait partie intégrante du processus du cycle intérieur. Tous
les bijoux peuvent être retournés à GCJ, et en échange de frais de traitement, ils peuvent
être retravaillés selon une nouvelle conception correspondant à l’évolution des goûts du
consommateur.
Conclusion
Compte tenu de la nature de l’industrie minière, il importe de reconnaître que la
durabilité écologique dans les régions minières représente un défi unique. La clé de la
protection de nos ressources et de l’assurance de la moindre perturbation possible de la
société et de la nature repose dans un lien de collaboration entre l’industrie et le
gouvernement. Les gouvernements doivent s’assurer que les règlements en vigueur sont
applicables, et que les entreprises sont tenues responsables de la restauration des mines.
Au bout du compte cependant, il est dans l’intérêt du gouvernement de protéger sa
population et ses ressources, et il doit donc participer activement au processus de
restauration des mines. Un autre facteur important pour assurer l’exploitation minière
durable serait de transformer les initiatives internationales en dispositions réglementaires
exécutoires. La norme ISO 14001 représente un moyen efficace de certifier et surveiller
les activités minières. Diavik constitue un exemple remarquable de la façon dont
l’activité minière peut réduire au minimum son impact sur l’environnement en respectant
des codes internationaux.
Afin d’atténuer l’incidence environnementale du cycle de vie de la bague à
diamant, les pratiques minières doivent être plus propres, l’eau doit être traitée, les
besoins de transport doivent être réduits à toutes les étapes du processus, et il faut
employer de nouvelles technologies de détection des gisements, afin de réduire l’impact
de toutes les constituantes du processus minier. Un aspect important à souligner du cycle
de vie de la joaillerie tient au fait qu’un changement à n’importe quel niveau du cycle
modifie le cycle entier. La sensibilisation du consommateur et la modification de la
demande exerceront les effets les plus prononcés sur le cycle de vie, car elles imposeront
un changement dans les pratiques si l’on veut préserver la stabilité des forces du marché.
L’argent est roi, et l’argent vient du consommateur.
La modification des attitudes personnelles envers l’achat de l’or et du diamant
réussira à modifier les comportements d’achat envers les bijoux. L’efficacité de la
campagne des diamants de la guerre offre le meilleur exemple de la façon dont
l’information peut changer les habitudes personnelles de consommation et donner lieu à
28
des ententes officielles entre des gouvernements à l’échelle internationale et l’industrie
du diamant. La réussite de la campagne No Dirty Gold reste à établir, mais les
gouvernements avec leurs partenaires de l’industrie peuvent franchir les premiers pas en
vue de limiter les incidences environnementales, au moyen d’initiatives efficaces de
politique, de législation et d’application.
29
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34
Appendice A – Cycle de vie de la bague à diamant
Life Cycle
Waste?
Exploration
Extraction
Re-use
“A Diamond is Forever”
Processing
Use
Manufacture / Retail
Cycle de vie
Déchets?
Exploration
Extraction
Transformation
Fabrication/détail
Utilisation
Réutilisation « Un diamant est éternel »
35
Appendice B – BHP Billiton
Fig. 1 : Activités internationales de BHP Billiton.
(BHP, 2006)
Bureaux
Pétrole
Aluminium
Métaux communs
Acier ordinaire
Diamant et produits spéciaux
Charbon énergétique
Acier inoxydable
36
Fig. 2 : Résultats de l’indicateur Pacific Sustainability Index (PSI) du Roberts Environmental
Center pour BHPB.
http://www.roberts.cmc.edu/PSI/AutoReports2.asp?ReportNameID=712
Catégorie
Pourcentage
Environnemental
Intention
100,00 %
Rapports
Rendement*
Global
Social
Intention
Rapports
Rendement*
Global
Cote PSI globale
Cote
Site Web BHP Billiton, téléchargé 6/24/2004
Cote PSI
E-I
E-Rap
E-Rend
S-I
S-Rap
S-Rend
Global
BHP Billiton 2004
Métaux, mines et pétrole brut
37
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