Thème II : L`invention de la démocratie dans le monde antique

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Thème II :
L’invention de la démocratie dans le monde antique
Chapitre 3 : Citoyenneté et empire à Rome (Ier-IIIe siècle)
4séances
Objectifs de la séquence:
- Confronter deux approches de la citoyenneté, au niveau conceptuel et territorial :
1- principe d’égalité à Athènes / Importance du niveau de richesse et de la classe sociale à Rome
2- Diffusion restreinte à la cité athénienne / approche universaliste et intégratrice de façon
longue et progressive du côté romain afin d’assurer la pérennité de l’empire
- Montrer en quoi être citoyen romain est un symbole de réussite sociale et d’intégration culturelle
(statut juridique et social privilégié) en dépit du fait de ne pas avoir de réels pouvoirs politiques
Démarche:
- Le premier document dont l’étude s’impose est la Table claudienne de Lyon, discours de
l’empereur Claude, originaire de cette ville, en 48 gravé sur des tables de bronze retrouvées à
Lyon en 1528. Le texte peut être analysé avec en complément celui de Tacite, dans les Annales,
qui révèle les résistances des sénateurs romains à cette extension de la citoyenneté surtout en
Gaule, le souvenir de la guerre menée par César étant encore assez vif. Il pose la question de la
promotion des provinciaux dans l’ordre sénatorial, une promotion individuelle, liée à la notion
de mérite personnel.
- Être citoyen dans l'empire romain recouvre des situations bien différentes suivant la naissance,
la fortune ou les relations. Il s’agit d’une citoyenneté finalement très inégalitaire qui comporte
une hiérarchie entre simples citoyens, chevaliers et sénateurs et qui s’organise en réseaux
par le phénomène de clientélisme. Il pourrait être pertinent d’en saisir les règles à travers
l’étude d’un personnage : par exemple le beau-père de Tacite, Cn. Julius Agricola.
Surtout ce qui frappe c'est l'intensité de la vie citoyenne : les rassemblements collectifs obligatoires
autour des cultes impériaux cimentent la vie locale. C'est pourquoi les temples, forum, théâtre ou
amphithéâtre apparaissent comme les lieux de la citoyenneromaine. Leur vocation est à la fois
civile et religieuse. Il conviendrait de travailler cette question à partir de la vie dans une cité, du plan
d’une ville, ses monuments, cadres de la vie civique.
L’évergétisme peut être considéré comme une forme de mécénat civique : les riches citoyens
mettaient leur bourse au service de la cité en construisant des édifices et en offrant des plaisirs
collectifs, fêtes civiques, bains et spectacles. Derrière ces pratiques on trouve une profonde motivation
sociale : le riche montre et légitime sa richesse en la donnant et une authentique motivation civique de
son attachement à sa cité et à l’empire : il ne s’agit pas d’un devoir formel comme l’impôt mais d’une
obligation morale.
Devenus citoyens, les habitants de l’empire affichent leur appartenance à une aire culturelle marquée
par l’adoption du latin (ou du grec pour les plus cultivés) comme langue commune, la romanisation de
leur nom, de celui des dieux, du port de la toge…
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PIÈGES À ÉVITER
- Effectuer des projections anachroniques vers d’autres époques historiques, par exemple la
République romaine, ou la période contemporaine
Se perdre dans les différents statuts juridiques des cités ou provinces romaines : il s’agit en effet
d’un large éventail de situations qui tiennent aux héritages historiques et aux particularités locales.
Ainsi, la pratique de la double citoyenneté s’est développée, permettant d’appartenir à la fois à une
structure locale et à la cité romaine
Tenter de raconter l’évolution politique de l’empire au cours de la période en essayant voir toutes
les réformes et évolutions du statut de citoyen
Se contenter d’étudier les deux documents (table claudienne et édit de Caracalla) sans les
contextualiser.
HISTOIRE DES ARTS
Une grande partie de cette étude de la citoyenneté romaine peut s’inscrire dans l’analyse d’une ville, de
son plan, de ses édifices et de sa statuaire : les possibilités sont nombreuses soit en Gaule, soit en
Afrique du Nord
Un travail pourrait être organisé à partir de mosaïques
POUR ALLER PLUS LOIN
Nicolet C., Bertrand J-M, Citoyen dans l’Antiquité, Documentation photographique, janvierfévrier
1998
Badel C., Lire l’Antiquité, Méditerranée, Chine, Inde, Documentation photographique,
septembre-octobre 2009
Le Roux P., Le Haut Empire romain en Occident, Nouvelle histoire de l’Antiquité-8, Éditions
du Seuil, Points histoire février 1998
Inglebert H., (dir), Histoire de la civilisation romaine, Nouvelle Clio, PUF, Paris 2005
www.educnet.education.fr1 (pour retrouver les textes originaux : table claudienne, Tacite…)
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Introduction :
Démarche :
- mobilisation des pré-acquis sur la notion de citoyenneté tout au long de la séquence : ainsi les élèves doivent être amenés
à confronter ce concept romain avec celui de la réalité athénienne. But : montrer qu’il s’agit d’une construction
intellectuelle et politique
- Projection d’une carte sur l’extension de l’empire romain entre Ier-IIème siècle d’un documentaire sur les modalités de
fonctionnement de l’empire romain autour du concept de citoyenneté
Capacités :
- Localiser, situer l’objet d’étude géographiquement et selon les bornes chronologiques
- Expliquer les origines de l’empire romain
- Montrer l’enjeu politique de l’extension de la citoyenneté romaine dans la pérennité de l’empire
- Personnage : Auguste
Partir du questionnaire portant sur le documentaire « De la République romaine à l’empire romain »
Localiser l’ère d’étude
Dossier p. 60-61 + carte sur PPT
Question 1
quels sont les territoires contrôlés par Rome au IIIe sc ?
Au III e sc l’empire = 3 millions de km2 = espace géographique unifié centré sur la méditerranée et qui va de
l’Euphrate à l’Atlantique.
C’est le sultat de conquêtes successives. La cohésion des territoires fut réalisée grâce à la réorganisation
des provinces.
Question 2
Chronologie
-27 = règne d’Auguste = Fondation de l’Empire
212 = Edit de Caracalla qui étend la citoyenneté à tous les habitants de l’Empire
Problématique :
Comment et pourquoi les empereurs ont-ils étendu la citoyenneté romaine dans leur empire ?
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I / ETRE CITOYEN ROMAIN.
Démarche :
- mobilisation des pré-acquis sur la notion de citoyenneté tout au long de la séquence : ainsi les élèves doivent être amenés
à confronter ce concept romain avec celui de la réalité athénienne. But : montrer qu’il s’agit d’une construction
intellectuelle et politique
- Projection d’un documentaire sur les modalités de fonctionnement de l’empire romain autour du concept de
citoyenneté
- Etude d’un personnage : par exemple le beau-père de Tacite, Cn. Julius Agricola.
Capacités :
- Notions : Doit de cité, droit latin, pérégrin, cursus honorum
- Prélever, confronter des informations de documents différents (politique, satirique, sculpture, biographie)
- Expliquer les modalités d’accès à la citoyenneté romaine
- Elaborer une synthèse et donner un titre aux sous-parties
- Montrer qu’être citoyen dans l'empire romain recouvre des situations bien différentes suivant la naissance, la fortune ou
les relations. Il s’agit d’une citoyenneté finalement très inégalitaire qui comporte une hiérarchie entre simples citoyens,
chevaliers et sénateurs et qui s’organise en réseaux par le phénomène de clientélisme. Il pourrait être pertinent d’en
saisir les règles à travers l’étude d’un personnage : par exemple le beau-père de Tacite, Cn. Julius Agricola.
Dossier p. 62 63
A- Les modes d’accès à la citoyenneté (les élèves trouvent le titre)
Question 1
Pline le Jeune demande à l’empereur la citoyenneté pour son médecin, ancien esclave, affranchi par sa
maîtresse, une pérégrine, ainsi que pour deux femmes affranchies par une amie de Pline. L’empereur
accorde la citoyenneté dans les deux cas. Comme le montre cet exemple, l’accès à la citoyenneté romaine
peut se faire sur décision impériale pour service rendu à Rome.
Dans le cas d’un esclave, son affranchissement par un citoyen romain lui donne directement accès à la
citoyenneté de son maître, mais l’affranchissement du médecin de Pline a été fait par une pérégrine, ce qui
explique qu’il n’ait pu devenir citoyen romain sans passer par la faveur impériale.
Question 2
Trajan décide ici d’accorder la citoyenneté aux soldats qui ont servi en Rhétie (province impériale au sud du
Danube) dans les troupes auxiliaires pendant vingt-cinq ans. En effet, depuis l’empereur Claude (41-54),
l’octroi de la citoyenneté romaine aux étrangers qui ont servi dans les troupes auxiliaires est devenu
automatique à condition que ce soit des hommes libres et qu’ils aient servi vingt-quatre ans dans les
cohortes de fantassins ou les ailes de cavalerie.
La cité romaine pour eux et leurs descendants ainsi que le droit de mariage légitime viennent en
récompense à la fin de leur service militaire
Question 3
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L’accès à la citoyenneté romaine est donc assez ouvert. Elle est automatique pour les fils de citoyens
romains qu’ils habitent Rome, l’Italie ou des colonies romaines de l’Empire. Les étrangers ou pérégrins libres
peuvent devenir citoyens sur décision impériale pour service rendu ou à l’issue de leur service militaire. Les
esclaves de citoyens romains deviennent citoyens quand ils sont affranchis par leur maître.
Synthèse :
Obtention de la citoyenneté romaine :
-d’abord par la naissance [comme à Athènes, les enfants issus d’un mariage légitime entre des parents déjà
citoyens naissent citoyens] ;
-après avoir servi dans l’armée, ou après avoir exercé une magistrature. Dans les 2 cas, il s’agit d’une
récompense = c’est le DROIT DE CITE, c’est-à-dire les droits dont bénéficient les citoyens romains. Cela est
possible dans les cités de DROIT LATIN = droit concédé par Rome à des régions entières qu’elle domine, et
qui permet aux magistrats sortis de charge de devenir citoyens.
Il faut noter que les femmes, les enfants et les petits-enfants de ceux qui obtiennent la citoyenneté romaine
deviennent eux-mêmes citoyens ;
- En outre, l’empereur a le pouvoir d’accorder la citoyenneté complète à des étrangers et à leurs familles.
-Il faut aussi savoir que les esclaves une fois affranchis = libérés, reçoivent le statut de leur ancien maître : si
celui-ci est citoyen romain, ils le deviennent à leur tour ainsi que leurs enfants, ce qui était inconcevable à
Athènes aux Vè-IVè siècles av. J.-C.
Les étrangers = PEREGRINS peuvent donc obtenir le droit de cité. Cependant, cette citoyenneté est limitée
car ils ne peuvent pas accéder aux magistratures romaines ni au Sénat.
B/ Etre citoyen romain : un privilège ?
Question doc2 page 67 sur la carrière sénatoriale d’Agricola (Nathan 2014)
1-Droits des citoyens romains :
- servir dans l’armée,
- être jugé et pouvoir en appel recourir au jugement de l’empereur,
- disposer librement de ses biens,
- et être élu.
La citoyenneté romaine offre également des privilèges en ouvrant au CURSUS HONORUM (gravir les échelons
dans les carrières administratives pour accéder aux plus hautes fonctions de l’Etat).
2-Des devoirs :
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