Médecine – Sémiologie digestive – page 210
d'apparition des signes et les éventuelles circonstances particulières qui les accompagnent
telle qu'une erreur alimentaire (chien qui fait les poubelles...) ou des changements
d'alimentation. Ce sont des points clés que le client ne mentionne pas spontanément. En
somme le motif de consultation n'est pas toujours pris à son origine.
la croissance de l'animal : s' il existe effectivement une variation individuelle, il y a néanmoins
une stature pondérale assez stable au sein d'une race. Les petites races finissent leur
croissance plus tôt que les grandes.
le poids et l'embonpoint: le suivi du poids est indispensable en faisant attention que toutes
les mesures soient effectuées sur la même balance pour être probantes.
les repas : l'alimentation doit être décrite précisément quitte à poser 2 ou 3 fois la question
« et rien d'autre?». On a parfois besoin de détails très précis. Le plus simple est quand l'animal
ne mange qu'une seule marque de croquettes. Pour la nourriture industrielle, il peut être utile
d'en savoir la provenance (de supermarché, d'animalerie ou vétérinaire). On s'intéresse
ensuite à la relation des signes avec le repas, notamment temporelle (par exemple, des signes
neurologiques dans les 2h suivant le repas sont en faveur d'une maladie hépatique).
Modifications du comportement alimentaire
Les mots techniques suivant sont à connaître car ils permettent de regrouper beaucoup
d'informations.
Anorexie : abolition complète de l'appétit. Par extension, s'applique à toute diminution nette de
l'appétit (ce qui correspond à l'anorexie mentale chez l'homme).
Dysorexie : variation de l'appétit ie appétit inconstant le plus souvent diminué.
Polyphagie (= boulimie) : faim excessive qui pousse l'animal à manger en quantité excessive.
Pica : signe de troubles digestifs ou parfois d'autres anomalies. C'est une perversion de l'appétit
qui n'est pas induite par un trouble du comportement. Chez certains animaux, on observe une
déviation complète systématique de l'appétit. Un motif récurrent chez le client est : « je l'ai fait
vermifuger parce que quand je le sors il n'arrête pas de manger de l'herbe ». Or la consommation
d'herbe est en faveur d'une irritation chronique de l'estomac. L'animal peut aussi être enclin à
avaler des vêtements ou des selles...
Aversion alimentaire : importante à prendre en charge surtout chez le chat. Lorsqu'un animal
est confronté à une situation très désagréable, par exemple une hospitalisation, et qu'on le force à
manger, il peut développer une aversion pour cet aliment et refuser par la suite d'en manger (par
association « désagréable-aliment »).
Sémiologie du pharinx et de la cavité buccale
Des troubles dans cette localisation provoque de la dysphagie, c'est à dire une difficulté à manger
et/ou à avaler (passage de la nourriture de l'oro-pharinx vers l'oesophage).
L'anorexie qui en découle n'est pas due à l'absence de faim puisque l'animal reste attiré par la
nourriture. Néanmoins la douleur et la crainte de la douleur est plus forte que la sensation de
faim. Il faut donc demander au propriétaire si le chien ou le chat va vers la gamelle.
On note parfois du ptyalisme qui est une salivation excessive observable en permanence ou à
certains moments. Enfin, un halitose peut aussi être marquée.