COLLOQUE INTERNATIONAL
« LA RENCONTRE DES RELIGIONS ET DES LAÏCITES POUR LE REVEIL DE LA FIERTE NOIRE ET LA
PROMOTION D’UN PATRIOTISME ECLAIRE EN AFRIQUE » organisé par Chrétiens Pour Changer le
Monde (CPCM) à Cotonou, les 15, 16 et 17 janvier 2016
« Croc-en-jambe de la Contraculturation aux altérités de l’Etat et des religions, une thèse heuristique
des laïcités du Fa, Vodun et Boo, comme une rationalité béninoise d’organisation. »
Par ASSOGBA Raymond, Université d’Abomey-Calavi
PLAN
Introduction: définition des concepts de Contraculturation, Altérité et Laïcité et problème de
la rationalité du Fa, du Vodun et Boo.
Le discours contraculturatif lève un coin du voile sur le Fa en tant que champs
électromagnétiques
L’hypothèse de la laïcité du Tolɛgba et son attribut d’omnipuissance démocratisée
Conclusion
Introduction
La contraculturation: C’est la théorie que nous avons élaborée (ASSOGBA, 1995); elle se
définit comme la dialectique du discours que le Béninois tient sur lui-même et sa société sans
se couper de la mondialité; elle comprend trois (3) lois manipulées: la réinterprétation des
emprunts culturels ou imposés (Etat et religion-colonisation), l’eschatologie (histoire du
changement social selon l’ordre Fa, Vodun et Boo) et l’idéologie de l’évitement (accueil de
l’étranger, solidarité, etc.).
L’Altérité: L’Etat et la religion sont des altérités empruntées par les Béninois pour lier
plusieurs autorités politiques du nord, du sud, de l’est, de l’ouest et du centre, jadis
antagoniques mais unies désormais (1894) par la ruse et la violence française (colonie du
Dahomey et dépendances). A la différence que l’Etat est une laïcité i.e. une instance
d’organisation politique hors de la religion, ayant comme référent la liberté, et non dieu et
les anges. L’Etat est composé des institutions créées par la religion chrétienne mais qui ont
acquis par la violence et le meurtre du père toute autonomie vis-à-vis de l’Eglise. La société
est devenue un espace de contrat social, et de démocratie.
Problème: Le Fa, le Vodun et Boo ont joué le même rôle que dieu, les anges et la religion ont
joué en Europe pour inventer les institutions englobées dans le concept d’Etat; mais, à la
différence de la violence et le meurtre du père, la superstructure du Fa, du Vodun et du Boo
a généré la liberté et la créativi(sans religion) dans tous les couloirs de la vie sociale chez
les populations de l’Ifrikiya, depuis aja, ayo, xu et maxi. Pourquoi vouloir les percevoir
aujourd’hui comme du syncrétisme, alors que Fa, Vodun et Boo sont des laïcités (avant la
lettre) antérieures à la religion qui a favorisé l’éthique du travail et l’accumulation du capital
(WEBER, 1982)?
Le Fa est une matrice de champs électromagnétiques; ces derniers, appelés vodun et boo ,
déterminants de l’action versus les esprits et autres divinités, divinations, etc. (Documentation)
1. GBE (Vie);
2. YƐKU (Mort);
3. WOLI (Elan);
4. ƉI (Action de circonscrire);
5. LOSO (Déception- Anxiété);
6. WLIN (Maladie);
7. ABLA (Plénitude- Excès);
8. AKLAN (Rapidité- Prolifération);
9. GUDA (Agressivité masculine);
10. SA (Agressivité féminine);
11. KA (Influence néfaste);
12. TRUKPIN (Sacrifice);
13. TULA (Chance);
14. LƐTƐ (Terre- Sort);
15. CƐ (Violation- Putréfaction);
16. FU (Purification- Transcendance), (KAKPO, 2010).
Champ électromagnétique de la planète Terre exprimé dans le Fa par les Dugan, le Vodun et Boo.
(Réflexion analogique de l’omnipotence, l’omniscience et l’omniprésence par le Fa).
Le Fa est une matrice dont les seize dugan (les lignes du champ magnétique) soumis à la probabilité
de la combinaison, des permutations et autres arrangements ont établi la pensée et rationalité des
Vodun et des différents Boo comme une utilisation d’un champ vectoriel i.e. une intensité, une
direction, en tout point de l’espace, permettant de modéliser et quantifier les effets magnétiques
du courant ou des matériaux magnétiques (comme les aimants permanents). La pensée est de
l’ordre de la solidarité entre l’homme, le règne minéral, le règne végétal, le règne animal et le règne
psychique. C’est différent de la raison cartésienne qui met l’homme au centre de la création. Le
Béninois met au centre de la création, la solidarité entre l’homme et les différents règnes; ce qui lui
permet de leur parler, de dialoguer avec le champ magnétique dont il est aussi un produit.
La fonction de protection et de sécurité du xwé lɛgba versus le christ sauveur et dieu. (Enquête
sociologique faite en août 2014)
Un Xwé lɛgba, à l’entrée de la maison du Roi de Lokossa HADAGBA TOSSÈ TOSSOU-ANON ; le roi de
Azovè AKLAN MAKOU ZOKOU en possède également un devant sa maison, dans l’enceinte du palais,
dans le Aja, Mono-Couffo . Un peu plus loin au nord, le roi de Djougou aussi, KPETONI KODA en
possède à l’entrée du palais de Djougou. Le Xwé lɛgba est aussi un savoir-faire de l’utilisation des
lignes de force électromagnétiques qui traversent et enserrent la Planète Terre dans ses mailles. Rien
à voir avec les esprits, nies et autres vaticineries de l’esprit d’imagination des explorateurs et
autres missionnaires pour épater le monde des ignorants.
La laïcité du Tolɛgba dans les départements du Littoral et de l’Atlantique : aménagement du
territoire des temps historiques de toujours (avant la bible et le coran) à aujourd’hui et fonctions
économiques, de paix et d’éternité (avant et après tous les Jésus-Christ et Mahomet, PSL). Enquête
sociologique, 2012.
LE TOLƐGBA A SA CENTRALITÉ DANS LE CARREFOUR DE CE CHAMP ÉLECTROMAGNÉTIQUE A LA
PLACE MARQUÉE DU SIGNE PLUS DONT LE SIGNIFIÉ EST « CARREFOUR ». AU NORD, vodun HƐVIOSO,
AU SUD, vodun MAMI; A L’OUEST : vodun DAN. A l’EST: vodun GU; et au CENTRE : vodun TOLƐGBA,
le Messager DE TOUS LES VODUN.
Magnétisme: ensemble de phénomènes physiques dans lesquels les objets exercent des forces
attractives ou répulsives sur d’autres métaux. v est le champ et E l’électricité.
Conclusion
La rationalité d’aménagement de l’espace par le Tolɛgba et sa démocratisation domestique,
voire individuelle i.e. intuitu personae sont des normes politiques d’organisation étatique
aussi bien, à xu comme au maxi, à aja comme à l’aYɔ (chez les fon, les gun, les mina, les maxi,
etc.);
Le discours religieux de syncrétisme est une ignorance feinte; car, sous les dénominations de
Fa, Vodun et Boo, les Bokɔnɔ, les vodunnɔ et autres Daah et Tannyinɔ manipulent les mêmes
lois que les physiciens, chimistes, cosmonautes, parachutistes, militaires, agents secrets,
constructeurs d’avions spatiales, d’automobiles, etc.
Dans le débat sur le développement, la laïcité est une hypothèse pour nous approprier ces
potentialités des symboles tel le Tolɛgba, capables d’impulser un développement
autocentré. Il reste à convertir l’État et l’administration béninoise à cette évidence. C’est dire
que la base économique et la superstructure du vodun n’ont rien à voir avec les discours
religieux, ne sont pas des religions et n’ont pas besoin, sinon dans certaines conditions à
préciser, des religions pour assurer la dynamique et la reproduction sociale au Bénin.
Cependant, en tant qu’emprunt culturel, les religions sont devenues un outil que le
béninois utilise sans se couper de ses Jɔwamɔ. C’est cela le modèle d’analyse de la
contraculturation.
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