chaque agression est "sûrement l'action d'un déséquilibré", souligner
les "lacunes théologiques du tueur", marteler que "la religion n'a rien
à voir dans cette affaire", affirmer que ces attentats, Charlie, hyper-
casher "n'avaient rien à voir avec l'islam", même après que l'Etat
islamique a revendiqué l'attentat.
Les coups les plus rudes vinrent parfois d'horizons inattendus. "Nous
avions pensé - un temps- que l'immense manifestation du 11 janvier, le
plus grand rassemblement de citoyens depuis 1945, cette prodigieuse
marée humaine, allait nettoyer ces écuries d'Augias idéologiques. Il
n'en fut rien". Et cette France généreuse fut traitée de "revancharde",
accusée de porter "un préjugé raciste", invitée à négocier un
"accommodement " avec l'islam au nom d'une "laïcité de
complaisance". Sous certaines plumes, la laïcité devint ainsi un
"archaïsme désolant" qu'elles opposaient à la religion, « moderne et
plus tolérante » ! Des plumes passées d'un absolutisme à l'autre, qui,
pour certaines, n'avaient pas vu la trace de l'islamisme radical dès les
origines de l'indépendance algérienne (voir l'excellent livre de Jean
Birnbaum - le silence religieux- Ed du Seuil), de la révolution
iranienne et plus récemment au cœur du mouvement palestinien dont
le symbole, le "fameux keffieh" a été remplacé par "le fumeux hijab",
constate l'auteur.
Ce qu'ils ne veulent pas voir, c'est qu'avec l'essentialisation des
différences religieuses, c'est une machine de guerre contre
l'universalisme républicain qui est à l'œuvre. "Derrière les islamistes,
en embuscade, se trouvent des gens beaucoup plus nombreux qui ont
beaucoup plus de force, beaucoup plus de puissance et qui n'attendent
qu'une chose, c'est que les musulmans fassent le sale travail pour
pouvoir s’engouffrer dans la brèche", rappelle l'auteur, citant Charb,
l'ancien directeur de Charlie Hebdo, assassiné en janvier 2015 (Charb
-Lettre aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes - Les
échappées, 2015)
Ce retour du religieux est à l'œuvre, désormais visible, partout. "Il a
envahi notre quotidien et nous avons fini par accepter l'inacceptable.
Voir l'Exécutif se presser au Vatican pour une canonisation, des élus
rompre le jeûne du ramadan, des ministres porter kippa en se rendant
à des manifestations du Crif. Voir le ban et l'arrière-ban de la