Ronéo - Free

publicité
Cours de Bactériologie n°4
Pr Bingen
Vendredi 10 octobre 2008 à 10h30
Ronéotypé par Diane-Cécile Gauthier
ANTIBIOTIQUES :
MECANISMES D’ACTION ET
DE RESISTANCE
1
I INTRODUCTION
A. Définition
B. Rappel : la structure bactérienne
II LES DIFFERENTES CLASSES D’ANTIBIOTIQUES ET LEUR MODE D’ACTION
A. Antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne = Inhibiteurs de la synthèse du
peptidoglycane
1. Bêta-lactamines
1.1. Pénicillines
1.1.1) Pénicilline G (injection) et pénicilline V (voie orale)
1.1.2) Pénicilline M
1.1.3) Pénicilline A
1.1.4) Carboxypénicilline
1.1.5) Uréidopénicilline
1.1.6) Pénicilline + inhibiteur de pénicillinase
1.2. Céphalosporines
1.2.1) C1G et C2G
1.2.2) C3G
1.3. Carbapénèmes
2. Glycopeptides
B. Antibiotiques inhibant la synthèse protéique (ribosomes)
1. Aminosides
2. Macrolides, lincosamides et streptogramines (MLS)
3. Cyclines
4. Phénicolés
C. Antibiotiques inhibant la synthèse des acides nucléiques
1. Inhibition de la synthèse des folates
2. Inhibition de l’ADN gyrase
2.1) Quinolones
2.1)1. 1ère génération
2.1)2. Fluoroquinolones
 « Anciennes FQ »
 « Nouvelles FQ »
3. Inhibition de la transcription de l’ADN par fixation sur l’ARN polymérase ADN-dépendante
D. Récapitulatifs
III LES ANTIBIOTIQUES DANS LA PRATIQUE
A. Mesure de l’activité d’un antibiotique : CMI
B. Sensibilité et résistance
C. Antibiogramme et CMI
D. Mesure précise de la CMI
E. Les critères de choix des antibiotiques
F. Le rôle du laboratoire
Diapos sur le site : http://dcem1p7.free.fr
2
I INTRODUCTION
En France, nous sommes les champions d’Europe de l’usage des antibiotiques. Nous consommons 2 fois plus
d’antibiotiques que la Hollande. La consommation d’antibiotiques en France est surtout liée à des
infections respiratoires, qui sont le plus souvent virales. Aujourd’hui peu d’antibiotiques (à cause des
phénomènes de résistance), il faut donc les préserver lorsque cela est extrêmement nécessaire.
A. Définition
Un antibiotique est un dérivé produit par le métabolisme de microorganismes, possédant une activité
antibactérienne à faible concentration et n’ayant pas de toxicité pour l’hôte. Cette notion a été
étendue aux molécules obtenues par hémisynthèse (par l’industrie pharmaceutique).
Les cibles d’activités sont des structures moléculaires spécifiquement particulières, c'est-à-dire que
chaque famille d’antibiotiques agit sur une cible particulière, leur procurant une toxicité sélective pour les
cellules procaryotes et une toxicité faible pour les cellules eucaryotes.
B. Rappel : la structure bactérienne
Une bactérie est constitué de :
- une paroi,
- un chromosome bactérien,
- un ou des plasmide(s) (pas obligatoirement),
- des ribosomes,
- des ARN polymérase ADN dépendante,
- des Gyrases.
En microbiologie, après coloration, on distingue 2 différents types de parois : Gram + et -. C’est
important de connaître cette différence pour choisir les traitements adéquats. Par exemple, les
streptocoques (Cocci gram- en chaînette) ou les staphylocoques (Cocci gram + en amas) ont des
traitements antibiotiques optimaux :
- La paroi des Gram + est constituée essentiellement de peptidoglycanes qui vont surmonter une
membrane cytoplasmique.
- La paroi du Gram – a aussi des peptidoglycanes et une membrane externe phospholipidique avec
des canalicules remplis d’eau = porines (passage de molécules hydrosolubles).
3
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Flagelle
Mbne plasmique
Gram -
Paroi +/- capsule
Gram +
Ribosome
ARN
plasmide
ARN- polymérase
Ribosomes
ADN
Génomique
ARNm
Gyrase
ADN
Nucléotides
Folates
Le peptidoglycane permet la structure, la solidité et la forme de la bactérie. Il est constitué de chaînes
de N-acétyl muramique et N-acétyl glucosamique reliées entre elles par des peptides.
D Ala-D Ala
Peptidoglycane
Gram +
II LES DIFFERENTES CLASSES D’ANTIBIOTIQUES ET LEUR MODE D’ACTION
On distingue plusieurs classes d’antibiotiques :
• Beta-lactamines (ex : Pénicilline),
• Macrolides et apparentés (ex : Erythromycine),
• Aminosides (ex : Gentamycine),
• Fluoroquinolones (ex : Ciprofloxacine),
• Glycopeptides (ex : Vancomycine, Teicoplanine),
• Anti-tuberculeux.
4
A. Antibiotiques inhibant la synthèse de la paroi bactérienne = Inhibiteurs de la synthèse du
peptidoglycane
ANTIBIOTIQUES
MECANISMES
BACTERIOSTASE
BACTERICIDIE
Inhibition de la synthèse du
peptidoglycane
-lactamines
Glycopeptides
Fosfomycine
Inhibition des PLP (activité
transpeptidase), par analogie
structurale du cycle B-lactame
avec le dipeptide terminal D-AlaD-Ala du précurseur
disaccharide-pentapeptide.
Fixation sur le dipeptide terminal
D-Ala-D-Ala du disaccharide
pentapeptide empêchant, par
encombrement stérique, l’action
des transglycosylases.
Inhibition de la pyruvyltransférase cytoplasmique, qui
permet la formation d’acide NAcétyl Muramique.
+
+
+
1. Bêta-lactamines
Mécanismes d’action :
Les -lactamines agissent sur les Gram + et Gram -. La cible des -lactamines est une enzyme : la
transpeptidase (indispensable à la synthèse de peptidoglycane).
Par exemple, la pénicilline et la céphalosporine sont des -lactamines qui ont un noyau -lactane. La
transpeptidase est sur la face externe de la membrane interne cytoplasmique. Pour que la -lactamine
agisse, elle doit se fixer physiquement avec une forte affinité sur sa cible (vrai pour tous les
antibiotiques).
Les -lactamine, pour agir, doivent se fixer sur les PLP (protéines liant les pénicillines), elles doivent donc
rentrer dans la cellule par la paroi. Dans le cas des Gram +, elles se fixent sans difficulté. Pour les Gram -,
les -lactamines sont des molécules hydrosolubles, donc elles traversent la porine pour entrer dans la
cellule et aller dans l’espace periplasmique pour se fixer sur le PLP. Il y a, à ce moment là, un arrêt de la
synthèse du peptidoglycane (bactériostase) et un éclatement de la bactérie (bactéricidie).
5
Mécanismes de résistance :
- Diminution de la pénétration de l’antibiotique : Si l’antibiotique ne va pas jusqu’à sa cible, il y a
diminution de la pénétration. Pour les bactéries Gram -, la porine devient imperméable et les
antibiotiques ne peuvent rentrer dans la cellule. Il n’y a pas de possibilité de diminution de la
pénétration pour les bactéries Gram + car il n’a pas de membrane externe.
- Modification de l’antibiotique : Si l’antibiotique est cassé, par exemple par une -lactamase
(enzyme), il ne marchera pas sur sa cible. Par exemple 95% des staphylocoques fabriquent des
penicillinases qui cassent le noyau -lactane et inhibent l’activité de l’antibiotique. Pour les Gram –,
les -lactamases se retrouvent dans l’espace périplasmique alors que pour les Gram +, elles sont à
l’extérieur.
- Modification ou substitution de cible (du PLP) : La PLP peut changer de forme.
Les Gram – ont donc 3 moyens de résistance aux antibiotiques, alors que les Gram + n’en ont que 2.
β-lactamines
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne plasmique
Gram -
Gram +
Les supports de l’information génétique sont le chromosome, le plasmide et les transposons qui sautent de
plasmide en plasmide.
1.1. Pénicillines
1.1.1) Pénicilline G (injection) et pénicilline V (voie orale)
Découverte en 1940 de la Pénicilline G.
Spectre : streptocoques = Cocci Gram + en chaînette, entérocoques, anaérobies Gram + (comme
clostridium), syphilis.
Résistants : Staphylocoque = Cocci Gram + en amas (95% synthétisent des pénicillinases), pneumocoques
(Gram +, en France plus fort taux de résistance des pneumocoques alors qu’il ne sait pas fabriquer de lactamase, il ne peut donc que modifier ses PLP et c’est comme ça qu’il est devenu résistant).
EX : Péni V (Oracilline ®)
1.1.2) Pénicilline M
A cause des résistances de la Pénicilline G, on a inventé des radicaux protecteurs qui, par encombrement
stérique, empêchent la pénicillinase du staphylocoque d’arriver jusqu’au noyau -lactane. La Pénicilline M
est dons stable à l’hydrolyse.
Spectre : Staphylocoques
EX : Oxacilline (Bristopen ®)
1.1.3) Pénicilline A
Ajout d’un hydroxyle à la Pénicilline G pour qu’il y ait une action sur les Gram -.
Spectre : Bactéries Gram + : Streptocoques, Listeria et certaines bactéries Gram - : Colibacilles
6
Résistants : Staphylocoque (à cause pénicillinase), 50% des Coli (car ils ont un plasmide où il y un gène qui
code pour une enzyme : pénicillinase qui va casser la pénicilline).
EX : Amoxicilline (Clamoxyl ®)
1.1.4) Carboxypénicilline
On ajoute un radical carboxy sur la pénicilline.
Spectre : Idem Pénicilline A + Pseudomonas aeruginosa (pio)
EX : Ticarcilline (Ticarpen®)
1.1.5) Uréidopénicilline
On ajoute un cycle urido sur la pénicillline.
Spectre : Idem Pénicilline A + Pseudomonas aeruginosa (pio)
EX : Piperacilline (Pipérilline®)
1.1.6) Pénicilline + inhibiteur de pénicillinase
Spectre : initial + bactéries productrices de pénicillinase (E. coli producteur de Pénicillinase (mais 40%
Augmentin Résistant car augmentent les copies des plasmides qui codent pour les pénicillinase), Klebsiella,
Haemophilus, Moraxella (Branhamella) catarrhalis).
EX : Amoxicilline + Acide clavulanique (Augmentin®)
Attention, il faut que la Pénicilline et l’inhibiteur aille partout ensemble. Par exemple, on ne peut pas
traiter une méningite avec de l’Augmentin car l’acide clavulanique ne suit pas l’amoxicilline dans le LCR. Il
est nécessaire que l’antibiotique puisse aller au niveau de l’infection.
1.2. Céphalosporines
Spectre : producteurs de pénicillinase (Haemophilus, Moraxella, E. coli...)
Résistants : Listeria et Entérocoques (ont une modification naturelle des PLP)
Il existe 3 générations :- C1G, C2G : surtout actives sur Gram +
- C3G : surtout actives sur Gram En augmentant les générations, la stabilité à l’hydrolyse a augmenté en créant des « boucliers » du noyau
-lactane.
1.2.1) C1G et C2G
Spectre : Staphylocoque meti S.
Résistants : bactéries productrices de céphalosporinases (Pseudomonas aeruginosa, Enterobacter,
Serratia…).
1.2.2) C3G
Injectables :
EX : Cefotaxime (Claforan®), Ceftriaxone (Rocephine®) :
Spectre : Gram + : Streptocoques (moins bien sur Staphylocoques) et Gram - : Entérobactéries (sauf si 
production Cephalosporinase).
Résistant : Pseudomonas aeruginosa.
La différence entre Claforan et Rocephine : La demi-vie du Claforan est d’1heure (donc prise 4 fois par
jour) et la demi-vie da la Rocephine est de 8heures (donc prise 1 à 2 fois par jour).
7
EX : Ceftazidime (Fortum®)
Spectre : Gram - : Entérobactéries (sauf si augmentation de la production de céphalosporines),
Pseudomonas aeruginosa
Résistant : Gram +
(Le pio, c’est le Pseudomonas aeruginosa qui est une infection nosocomiale = infection qui se développe 3
jours après l’entrée à l’hôpital. Nosocomial s’oppose à communautaire = infection attrapé à la maison).
Orales :
Spectre : Gram - : E. coli, Klebsielles, et Gram + : Streptocoques
Résistant : Pneumocoques Péni R
Attention pour une infection grave on ne prescrit pas de C3G orales car il a une consommation sérique
insuffisante.
EX : Cefixime (Oroken®)
Cf. diapo : « céphalosporines : céphems et oxaphems » (que je n’arrive pas à mettre) : Noms à retenir :
Céfalotine, Céfuroxime, Céfotaxime, Ceftriaxone, Ceftazidime.
1.3. Carbapénèmes
Spectre : très large (BLSE = Entérobactéries produisant des -lactamases à spectre élargi, casse
beaucoup d’antibiotiques donc résistant à tout ce qu’on vient de voir), ATB de réserve
Résistant : S. maltophilia
EX : imipénème (Tiénam®)
On ne donne pas de l’imipénème en 1ère intention car cela sélectionne les bactéries résistantes.
(C’est enfin fini pour les -lactamines)
2. Glycopeptides
EX : Vancomycine (Vancocine®)
EX : Teicoplanine (Targocid®)
Spectre : Gram + (Staphylocoques OXA Résistant, Entérocoques Amoxiciline Résistant)
Résistant : Gram - car ce sont des macromolécules qui ne peuvent pas traverser la membrane externe des
Gram-.
Mécanisme d’action :
Fixation des glycopeptides sur le dipeptide terminal D Ala-D Ala à la base de la fabrication du
peptidoglycane.
D Ala-D Ala
Gram +
8
Mécanisme de résistance :
Transformation du D Ala-D Ala en D Ala-D lac. Le glycopeptide ne reconnaît plus la cible car le PLP a
changé. C’est le mécanisme de résistance des entérocoques à la Vancomycine.
Glycopeptide
?
D Ala-D
D Lac
Peptidoglycane
Gram +
B. Antibiotiques inhibant la synthèse protéique (ribosomes)
ATB
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne plasmique
Gram -
Gram
+
Aminosides
Cyclines
Phénicolés
Ribosome
ARN
ARN- polymérase
ADN
1. Aminosides
Streptamines
Streptomycine
Dihydrostroptomycine
Désoxystreptamine Aminocyclitols
Spectinomycine
sSubstitués en 4-5
Framycétine
Néomycine
Paromomycine
Substitués en 4-6
Amikacine
Dibékacine
Gentamicine
Isépamicine
Kanamycine
Nétilmicine
Sisomicine
Tobramycine
9
La particularité des aminosides est qu’il faut qu’il ait un métabolisme oxydatif pour qu’ils puissent
traverser les parois et atteindre le ribosome.
Spectre : large (Gram + et -). Pour les staphylocoques (Gram +) : pas de métabolisme anaérobie (donc
possibilité d’oxydation).
Résistant : Anaérobies, Streptocoques (le métabolisme de la membrane cytoplasmique est anaérobie, donc
pas de possibilité d’oxydation) et entérocoques.
Mécanisme de résistance :
Vis-à-vis des Gram -, les aminosides sont hydrosolubles donc traversent membrane externe et parfois, il
existe, dans le cytoplasme de la bactérie, des enzymes modificatrices (sur la unité 30S de la bactérie) qui
modifient la tête de l’aminoside (acétylation, phosphorylation, nucléotidilation…). Le ribosome ne reconnaît
donc pas l’aminoside et la bactérie est résistante. Les Gram – peuvent aussi être imperméables au niveau
de leur membrane externe.
ATB
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne plasmique
Gram -
30S
Aminosides
Ribosom
e
Enzymes modificatrices :
•Acétylation
•Phosphorylation
•Nucléotidylation
5 0S
Le meilleur traitement pour les streptocoques ou les entérocoques est amoxicilline et gentamicine (un lactamine avec un glycopeptide) : La -lactamine va faire des trous dans la paroi de la bactérie et permet
à l’aminoside d’atteindre le ribosome et de se fixer physiquement au ribosome pour faire son action 
Association synergique.
Injection en IV ou IM (1 fois par jour car ce sont des antibiotiques concentrations dépendant : plus il y en
a, plus ça marche à la différence des temps dépendant. De plus, cela est moins néphrotoxique).
Toxicité : Rein et VIIIème paire crânienne.
Souvent traitement court, l’aminoside est un partenaire, on l’associe en général aux -lactamine pendant 3
à 5 jours, puis on arrête les aminosides à cause de leur toxicité.
2. Macrolides, lincosamides et streptogramines (MLS)
Spectre : Gram +, Cocci Gram -, Mycoplasmes, Chlamydiae, Campylobacter
Résistant : Gram – (car ils ne peuvent pas traverser la membrane externe de la bactérie mais il n’y a pas
d’association synergique avec une -lactamine qui est bactéricide et un bactériostatique comme les
macrolides).
10
- Macrolides : (Staphylocoque, Streptocoque, Pneumocoque ont une résistance acquise)
EX : Erythromycine (Erythrocine®) C14
EX : Clarithromycine (Zeclar®) C14
EX : Azithromycine (Zithromax®) C15
EX : Spiramycine (Rovamycine®), Josamycine (Josacine®) C16
- Lincosamides : actifs sur anaérobies
EX : Clindamycine (Dalacine®), Lincomycine (Lincocine®)
- Synergistines (association de 2 composés) : Staphylocoques
EX : Pristinamycine (Pyostacine®)
Mécanismes de résistance aux macrolides :
- Par efflux : Expulsion des antibiotiques à l’aide d’une pompe protéique, il n’y a donc pas assez
d’antibiotiques fixés sur le ribosome. La résistance est portée par le gène mefA (macrolides
efflux). La résistance va avoir lieu contre l’Erythro et l’Azithro, mais les bactéries seront toujours
sensibles à la Spira, Josa, Linco, Clinda, Télithro et Pristina.
Pompe
(MFS)
H
+
-
Erythr
o
Par modification : Méthylation de l’ARN 23S de la sous-unité 50S. La cible sera donc changée et
le macrolide ne la reconnaît et ne se fixe pas dessus. Cette résistance est portée par les gènes
erm=Erythro résistance méthylase (A ou B). Ce mécanisme est commun à toute la famille et aux
apparentés : les bactéries vont donc être résistantes à l’Erythro, Azithro, Spira, Josa, CLinda,
Linco, Télithro mais vont rester sensible à la Pristina.
3. Cyclines
Spectre : large (mais beaucoup de résistances acquises), marche surtout sur les intracellulaires
(Mycoplasmes, Chlamydiae), spirochètes (Borrelia, Tréponèmes), Vibrions.
EX : Tétracycline
Interdit chez l’enfant de moins de 8 ans car cela donne une coloration aux bourgeons dentaires.
11
4. Phénicolés
Spectre : large (mais aussi des résistances acquises).
Bonne pénétration dans les ganglions mésentériques (traitement de la fièvre typhoïde) et LCR (traitement
de la méningite). Ils ont une toxicité : sur la moelle (donc peu utilisés dans les pays développés).
C. Antibiotiques inhibant la synthèse des acides nucléiques
ATB
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne
plasmique
Gram
-
Ribosome
Gram
+
Rifamycines
ARN
ARNpolymérase
Quinolone
s
Gyrase
ADN
Topoisoméras
e
Nucléotid
es
Sulfamides
Folate
s
1. Inhibition de la synthèse des folates
Les folates sont les précurseurs des bases puriques.
Spectre : large
Résistants : Pseudomonas, Entérocoques, Anaérobies (naturellement résistants)
EX : Les sulfamides et le triméthoprime : Cotrimoxazole (Bactrim®)
2. Inhibition de l’ADN gyrase
2.1) Quinolones
Elles agissent sur les gyrases = topoisomérases (2 et 4) qui servent à la réplication de l’ADN. Il y a
plusieurs générations de quinolones.
2.1)1. 1ère génération
Spectre : Infection Urinaire à Gram – (comme Colibacille)
EX : Acide nalidixique (Negram®)
EX : Acide pipémidique (Pipram®)
2.1)2. Fluoroquinolones
On a ajouté un groupement fluor sur les quinolones.
Spectre : large mais il y a des mutations.
12
 « Anciennes FQ »
Pas d’activité
-
sur les pneumocoques
EX : Pefloxacine (Péflacine®), supprimé à cause de problèmes de tolérance
EX : Ofloxacine (Oflocet®) sur les Gram +
EX : Ciprofloxacine (Ciflox®) sur les Gram –
 « Nouvelles FQ »
Augmentation de l’activité sur Gram + (Pneumocoques)
EX : Lévofloxacine (Tavanic®)
EX/ Moxifloxacine (Avelox®)
Les fluroquinolones : Spectre large, sur les Gram - : cipro > oflo mais élargi vers les pneumocoques.
Ce sont des molécules à épargner car il y a des résistances par mutations qui donnent des effets adverses
comme des tendinopathies ou des photosensibilités.
3. Inhibition de la transcription de l’ADN par fixation sur l’ARN polymérase ADNdépendante
Spectre : Gram +, Cocci Gram – (méningocoque), Mycobactéries
EX : Rifamycine (Rifocine®)
(Le prof a passé plusieurs diapos sans intervenir dessus)
D. Récapitulatifs
Mécanismes d’action :
ATB
Cible
ATB
β-lactamines
Mbne externe
Glycopeptides
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne plasmique
Gram -
Gram +
Aminosides
Macrolides, L, S
Cyclines
Phénicolés
Quinolones
Ribosome
Rifamycines
ARN
ARN- polymérase
Gyrase
Topoisomérase
ADN
Nucléotides
13
Folates
Les antibiotiques agissent :
- Soit sur la paroi (peptidoglycanes) : -lactamines, glycopeptides.
- Soit sur les ribosomes : Aminosides, Macrolides (MLS), Cyclines et Phénicolés.
- Soit sur l’ARN polymérase : Rifamycines.
- Soit sur les topoisomérases : Quinolones.
- Soit sur les nucléotides, sur les folates : Bactrim.
Mécanismes de résistance :
- Imperméabilité (Gram -)
- Modification l’affinité du PLP
- Modification de l’antibiotique
Glycopeptides
ATB
β-lactamines
Mbne externe
Porine
Peptidoglycane
PLP
Mbne plasmique
Gram -
Gram +
Aminosides
Ribosome
Tétracyclines
Chloramphénicol
ARN
Macrolides
Quinolones
ADN
Gyrase
III LES ANTIBIOTIQUES DANS LA PRATIQUE
Pour qu’un antibiotique agisse, il faut que la bactérie y soit sensible (nécessaire mais pas suffisant). Il
faut donc introduire des notions d’activité de l’antibiotique. Il a y donc des notions qualitatives et
quantitatives.
Qualitatives :- sensibilité, résistant ou intermédiaire
Quantitatives :- CMI (Concentration minimale inhibitrice)
A. Mesure de l’activité d’un antibiotique : CMI
CMI : la plus petite concentration qui inhibe toute culture visible (on voit les bactéries à partir de 105
germes/ml) d’une souche bactérienne.
Pour calculer la CMI, on utilise un bouillon de culture avec la bactérie et plusieurs tubes avec des
antibiotiques. On introduit dans le 1er tube une concentration de O,5 mL d’antibiotique et on augmente
dans les différents tubes cette concentration (+ un tube sans antibiotique). Puis on prend la bactérie et
on les met dans chaque tube (104 bactéries). Au bout de 24h à 37°, les tubes qui sont troubles ont eu une
prolifération bactérienne, donc la bactérie n’est pas morte. A partir du tube de 4mL d’antibiotique, le
bouillon n’est pas trouble donc la bactérie a été tuée. La CMI de cet antibiotique est donc de 4mg/L.
14
24h à 37°
Lecture à 24
heures
To
[C ] ATB
mg/l
0.
5
2
1
4
8
CMI
B. Sensibilité et résistance
Une souche est dite sensible lorsqu’elle peut être atteinte par un traitement à dose habituelle par voie
générale. (Concentrations sériques > CMI).
Si on donne un antibiotique avec la CMI à 4 et que le pic est de 15mg/L et le taux résiduel de 5mg/L, cela
veut dire que ,dans le sang, le taux sera supérieur à la CMI (4mg/L). Cet antibiotique est sensible.
Une souche est dite résistante lorsqu’elle ne pourra pas être atteinte, quel que soit le type de traitement.
(Concentration sérique < CMI).
Si on donne un antibiotique avec la CMI à 4 et que le pic est de 1mg/L et le taux résiduel de 0,5mg/L. Cet
antibiotique est résistant car, dans le sang, la concentration d’antibiotique n’est jamais supérieure à la
CMI.
Une souche est dite intermédiaire lorsqu’elle peut être atteinte par un traitement local ou par une
augmentation de la dose par voie générale ou encore grâce à une concentration physiologique particulière.
Si on donne un antibiotique avec la CMI à 4 et que le pic est de 6mg/L et le taux résiduel de 3mg/L, la
concentration est un peu supérieure à la CMI. Il faut (si on peut car attention à la toxicité) augmenter la
posologie pour atteindre 8. C’est un antibiotique intermédiaire.
Si l’antibiotique n’a pas une concentration supérieure à la CMI dans le sang mais supérieure dans les urines
(car s’élimine beaucoup), c’est aussi un intermédiaire. Par exemple, les aminosides s’éliminent beaucoup et
on en retrouve en très grande quantité dans les urines, donc dans la vessie. Ils permettent donc de
traiter des infections urinaires BASSES (là où il y a de l’urine, pas au niveau du rein ou il y a du sang où la
quantité est moindre).
C. Antibiogramme et CMI
Comme on ne peut pas connaître toutes les CMI et les concentrations critiques (travail énorme) on utilise,
en routine, des boîtes de pétri où l’on met des disques chacun imprégnés d’un antibiotique. L’antibiotique
va se décharger sur la gélose à partir du centre, donc plus on s’éloigne du centre, plus la concentration de
l’antibiotique diminue.
Si la bactérie pousse au contact du disque : la bactérie est résistante.
Si on voit à un moment un arrêt de la culture visible : la bactérie est sensible et on retrouve la définition
(la plus petite concentration qui inhibe toute culture visible). On va alors mesurer le diamètre sans culture
visible et on va comparer sur un graphique (donné par les fabricants) pour trouver la CMI correspondante.
C’est une estimation de la CMI.
Culture bactérienne
d (zone d'inhibition)
diffusion
[C]= 1/d
30
**
**
**
** **
**
**
**
***
*** **
**
**
** **
**
** ***
**
**
*
**
**
**
*
20
d
Estimation
de la CMI
10
0.05
15
4
64
D. Mesure précise de la CMI
Dans certaines pathologies (comme la méningite), il faut avoir la CMI précise. On utilise la méthode de l’Etest.
On utilise des bandelettes qui libèrent un gradient d’antibiotique dans le milieu et on mesure la vrai CMI.
E. Les critères de choix des antibiotiques
Le choix optimal d’un antibiotique dépend :
- De la sensibilité aux antibiotiques des bactéries responsables de l’infection,
- De la diffusion de l’antibiotique au niveau du site de l’infection,
- Des ATCDs du patient (Insuffisance Rénale…),
- De la toxicité de l’antibiotique,
- De l’Effet écologique,
- De l’expérience du clinicien,
- Du coût.
F. Le rôle du laboratoire
-
Faire l’antibiogramme,
Déterminer le type de résistance,
Calculer la CMI,
Calculer la CMB (Concentration minimale bactéricide  diminution de 4log de la concentration
bactérienne avec l’antibiotique),
Effectuer le dosage des antibiotiques,
Faire des associations.
16
Téléchargement