COGNITION SOCIALE BIBLIOGRAPHIE : LEYENS : Ere de la cognition (1997) LEYENS : Sommes-nous tous des psychologues ? (1983) YZERBIT : Comprendre et juger autrui (1996) DESCHAMPS : Explications quotidiennes : perspectives psychologiques (2000) LEYENS... : Stéréotypes et cognition sociale (1996) VALGRAM : Fondements de la psychologie sociale I ) Introduction 1. Le terme de cognition BRUNNER et TAGGIURI l'ont défini en 1958, mais le terme est plus ancien, et est déjà utilisé par HEIDER en 1948. Son sens est vague au début, et il y a d'abord une confusion entre la connaissance des personnes, et l'influence des facteurs sociaux. Cela correspond à la perception sociale et la façon dont elle est influencée par des facteurs sociaux. On a par exemple demandé à des enfants d'origine sociale favorisée ou défavorisée d'estimer la taille d'une pièce de monnaie. Les premiers l'estimaient plus petite que les seconds. Piaget accordait aussi une importance aux interactions sociales, en leur attribuant un effet d'accélération des passages de stades. 2. Naissance de l'orientation cognitive : du behaviorisme au cognitivisme La psychologie sociale présente deux courants historiques, selon leur orientation majeure, qu'elle soit plus psychologique (psychologie sociale) ou plus sociale (socio-psychologie). On peut définir la psychologie sociale comme l'étude du comportement (et de la cognition) d'individus, tel qu'il est influencé par le comportement d'autrui. De la psychologie du comportement à la psychologie cognitive Le behaviourisme a eu une grande influence sur la psychologie scientifique. Son souci de l'objectivité, en opposition avec la psycho introspective, l'a fait choisir comme objet les phénomène observables, i.e. le comportement. Dans un sens, on peut dire qu'il a permis la naissance de la psychologie sociale, par son insistance sur les causes externes : le comportement d'autrui est un stimulus. Il montre cependant des limites dans l'explication des activité complexes. La psychologie cognitive s'est formée en réaction au behaviourisme, et s'est attachée à l'étude des phénomènes psychiques internes, au mécanismes d'élaboration des connaissances (et not. aux distorsions qui peuvent advenir). L'attention est centrée sur le sujet, comme système initiateur de conduite. Le cognitivisme pose une identité des mécanismes d'élaboration chez tous les individus. Cet (angle de recherche) commence depuis peu à être remis en cause. En psycho sociale, on a substitué au sujet de l'action le sujet de la connaissance. On a mis la signification au centre de la psychologie. Malheureusement, en cognitive, on a assisté à un glissement de la signification vers le traitement de l'info. 3. Sources majeures du paradigme cognitiviste a ) La psychologie de la forme La Gestalt postule : L'individu ne réagit pas à des stimuli isolés, mais à des configurations, des formes. Le traitement des parties procède du traitement de l'ensemble. Le traitement est d'abord global. Un élément prend sa signification de la structure de l'ensemble auquel il appartient. La signification est donnée par le sujet. b ) Modèle informatique et traitement de l'information On parle des transformations subies par les informations, des opérations par lesquelles elles se transforment ou en génèrent d'autres. Un exemple de la création de nouvelles info sont les inférences que l'on produit en présence d'un événement partiel (ex. : voir arriver un élève en retard ; inférer les causes). La métaphore de l'ordinateur est limitée notamment par le fait que ce dernier n'est pas sensible à la structure. 4. Définitions La cognition (cf. Hamilton, poly) fait référence .......... Elle concerne les personnes ?????????? Elle ne concerne plus uniquement les personnes, mais également les événements, les groupes d'individus, soi... tout ce qui constitue la réalité sociale. Elle s'étend également, au delà de la perception, aux catégorisation, attributions, relations inter-groupes, attitudes... La cognition sociale n'est plus à considérer comme objet d'étude, mais comme courant, capable de traverser toute la psychologie sociale, avec ses outils, ses postulats, etc. 5. Intérêts de la psychologie sociale pour les processus cognitifs a ) attitudes : interactionnisme symbolique Elle contenait des élément de "cognitivisme" dès le départ. Ainsi pour l'étude des attitudes, qui a commencé avant même qu'lle ne se fonde comme discipline. L'interactionnisme symbolique (de Thomas & Znanicki) mettait déjà l'accent sur les processus internes (de sélection, interprétation, attribution de signification), et leurs effets sur le comportement, par la signification qu'ils apportaient aux interactions avec les autres et l'environnement (attitudes : prédictible par le comportement). Leur postulat était que la réalité subjective était plus importante que la réalité objective (dans la compréhension du comportement. La réalité qui affecte l'individu est une construction symbolique qui résulte de l'interaction entre l'individu et les situations auxquelles il est confronté. b ) La formation des impressions Asch : comment se fait-on une impression sur qqch ? Orientation gestaltiste : on réagit par rapport à la globalité, chaque élément prend sa signification de l'ensemble. Exp. : il a fait le portrait d'un homme fictif avec 6 traits, dont un changeait, selon le groupe : chaleureux / froid. Le groupe avec "chaleureux" évaluait le type positivement, l'autre groupe négativement. Froid ou chaleureux donne sa signification aux autres termes, ou plutôt les modifie. Cette expérience fait passer la psycho sociale dans l'ère du cognitivisme, plus actuel ; on s'intéresse aux processus liés à la formation des impressions. 1) Ici, l'objet de la connaissance ne port aucun enjeu social ; il s'agit d'une personne inconnue. --> "Cognition froide". 2) Ce qu'étudie Asch, ce n'est pas l'impression elle-même (connaissance), mais la formation, la genèse de cette impression globale, l'activité même de connaître (pas le comportement). 3) Cette activité de connaissance a peu de poids social, mais de forts antécédents cognitifs : pour se former une impression, les sujets mobilisent des informations disponibles en mémoire et qui vont orienter le traitement des informations fournies. 4) Le comportement n'est plus l'objet d'étude, de prédiction. Le but est de prédire le jugement ou la connaissance des sujets concernant la personne cible. II ) Les perceptions sociales singulier ou pluriel ? La perception sociale est un terme générique mais il existe différents types de perception, selon qu'elles soient de personnes, d'objets... 1 ) Plusieurs définitions La perception a d'abord été étudiée par la psychologie expérimentale (notamment cognitive). Le terme de perception sociale est utilisé en Psycho sociale pour décrire beaucoup de phénomène non-équivalents. Au départ, cela ne fait référence qu'à la perception des individus (par opposition à la perception des objets). Petit à petit, cette conception cognitive s'est élargie, à commencer par le groupe. Aujourd'hui encore, l'étude de la perception des groupes et celle des individus se font séparément, quoique toutes deux au sein du courant cognitiviste. La notion de perception sociale fait aussi référence à la façon dont la perception (d'objets, d'individus, de situations...) peut être influencée par des valeurs sociales (cet aspect sera peu étudié dans ce cours). Cette notion peut être élargie à celles de représentation et de jugement. Il y avait au départ opposition enter le courant des "représentations sociales" de Moscovici et le courant cognitiviste. Les questions sont regroupables en deux grandes catégories. 1) l'une s'intéresse aux résultats de notre démarche (l'appréciation des gens qui nous entourent) 2) l'autre s'attache aux processus cognitifs par lesquels nous émettons un jugement ou une perception (boîte noire). 2 ) Les perceptions des personnes et des objets diffèrent-elles ? Les premiers travaux sur ce sujet se sont intéressé à la variation en fonction de la cible. L'apport essentiel fut de découvrir que celui qui perçoit ne le fait pas de façon passive. Toute perception ne peut être que partielle, et surtout : sélective, car la réalité est trop riche. La première différence entre objet et sujet est que la source d'information diffère. Dans le cas de personnes, la cible est dynamique alors qu'elle est stable si elle est un objet. Cela laisse donc supposer la possibilité d'un effet différent sur la perception. Cependant, une caractéristique de la perception est justement sa stabilité, même pour la perception des personnes, car la construction de la perception se fait sur la base d'indices stables (d'abord la couleur de peau, le sexe, l'âge, etc.). La position de ce modèle ancien était donc que la perception des personnes et des objets reposaient sur des principes similaires. Ce modèle insistait sur le rôle actif du percevant, qui impose stabilité, structure, et par conséquent sens aux différents stimuli auxquels il est exposé. Ceci est conçu comme la conséquence du caractère limité de la perception. FISKE & TAYLOR se sont opposés à ce modèle à partir de différentes expériences sur la perception. Ils ont élaboré une liste des principales différence entre perception d'objets et de sujets. Une personne est sensible à l'appréciation d'autrui, et peut donc changer d'une situation à une autre, de manière à apparaître sous un jour meilleur aux yeux de celui qui regarde. Une personne peut tenter de modifier activement (volontairement ou non) la perception qu'on a d'elle. Une personne est à la fois source et percevant ; il y a interaction. Une personne est beaucoup plus complexe qu'un objet. La perception est plus approximative, implique d'inférer des propriétés non-visibles directement. Elle n'est pas seulement partielle, mais aussi approximative, voire fausse, parfois. 3 ) Heuristiques et schémas Du fait des capacités limitées pour le traitement de l'information des individus, il est nécessaire d'élaborer des stratégies pour utiliser l'information de façon efficace et rapide : schémas et heuristiques. a ) Les schémas Les schémas sont des structures de connaissances issues de notre expérience et stockées en mémoire. Ils sont à la fois structure (permettant d'intégrer de nouvelles informations, et de leur donner forme, cohérence, et sens) et processus, dans la structure influe sur la façon dont nous percevons et traitons l'information. On extrait des informations de l'expérience pour élaborer des connaissances structurées. Les informations que j'extrait de l'environnement sont sous l'influence de la structure. Si, par ex., je vois en chaque Chinois un travailleur, je sélectionnerai les éléments visant à confirmer mon stéréotype, qui soutiennent ici l'idée que cette personne est bien un travailleuse. Je sélectionne, j'interprète les informations, et au besoin j'en ajoute, pour préserver la structure de pensée qui soutient ma perception. Ce qui ne rentre pas dans cette structure est généralement éliminé. Schémas sur soi-même : représentation, image(s) que nous avons de nous même. Ces représentations sont acquises à travers notre expérience. Chacun a plusieurs schémas de soi, mais il n'en a pas qui corresponde à des situations qu'il n'a jamais vécu. Schémas sur les personnes : ils servent à représenter des catégories d'individus -prototypes. Cela englobe un ensemble de caractéristiques, ainsi que les sentiments que cela nous évoque. Schémas sur les rôles et les groupes sociaux : il faut associer "rôle" à la notion de statut. Les schémas sur les groupes sont en rapport avec l'expérience. (stéréotypes). Schémas sur les événements (= scripts) : structures cognitives qui facilitent le stockage de l'information sur le déroulement chronologique habituel des événements familiers (ex. : aller au restaurant). La résolution de conflit est un exemple possible de script. Issu de l'expérience, il est capable d'englober des événements plus étendus, plus larges que ceux rencontrés. Un script peut être renforcé par des scènes vues à la télévision (si celui-ci a déjà commencé à être construit). L'individu sera plus sensible aux informations cohérentes avec son script. En cas de témoignage, les éléments appartenant à notre script peuvent venir s'ajouter, ou modifier nos dires (le souvenir est une reconstruction). Le schéma est utile (signification) et efficace (rapidité), même s'il peut produire des erreurs. b ) Les stéréotypes Recourir à un stéréotype, c'est attribuer à l'ensemble d'un groupe des traits observés chez l'un ou l'autre des membres de ce groupe (généralisation). Le stéréotype comporte des attentes vis à vis des individus, et peut donner lieu à des préjugé, voire à des discriminations. Le stéréotype est créé à partir de l'expérience ; mais c'est quelque chose d'infime : il y a focalisation dans le traitement de l'information. Le sexisme consiste à considérer que certains attributs ne se retrouvent que chez les hommes, et d'autres que chez les femmes. Ex. : les hommes aiment la mécanique, sont matheux et rigoureux, et les femmes préfèrent le relationnel et les lettres... On a fait une expérience avec un film d'un bébé qui se trouvait devant une boîte, dont sortait un jouet : le bébé se mettait à pleurer. A la moitié des sujets on disait que c'était un garçon, et à l'autre que c'était une fille. Quand on leur demandait pourquoi il pleurait, ceux qui le voyaient comme un garçon répondaient : parce qu'il est fâché, et ceux qui le voyaient comme une fille : parce qu'elle a eu peur. c ) Les heuristiques Les heuristiques sont des processus cognitifs utilisés en situation d'incertitude, ce sont des "raccourcis mentaux" économiques qui permettent d'atteindre des solutions acceptables. Elles sont considérées acceptables parce qu'elles sont partagées par la majorité (le fonctionnement est le même pour tout le monde). Des erreurs sont possibles, car le processus consiste, selon les heuristiques, soit à négliger de l'info, soit à se focaliser sur une info. Heuristique de représentativité : c'est un règle qui conduit l'individu à fonder l'estimation de la probabilité qu'un objet appartienne à une catégorie sur sa ressemblance avec d'autres objets de cette catégorie (renvoie aux stéréotypes). exp. : cf psy cog, p. 404 On dit à des sujets, que dans un groupe donné, il y a 70 % d'ingénieurs et 30 % d'avocats... Heuristique de disponibilité : l'estimation de la probabilité d'un événement est fonction de la facilité avec laquelle des exemples qui l'illustrent peuvent être remémorés. Par ex., la probabilité d'un accident d'avion est estimée beaucoup plus forte que celle d'un accident de voiture, bien que l'inverse soit vrai, car les exemples du premier sont plus fréquents et marquants aux journaux télévisés. Nous sommes en général inconscients d'avoir recours aux heuristiques, et même en étant conscient, il est rare qu'on les évite. (On n'est d'ailleurs pas toujours préoccupé -rarement ?par la vérité.) (4/11/2003) Dans des recherches menées dans les années 70, les auteurs se sont présentés dans des hôpitaux en prétendant entendre des voix (qui parlaient de vide et de creux). Ils se présentèrent à 11 hôpitaux et furent chaque fois admis, une fois avec le diagnostic de maniaco-dépressif et dix fois comme schizophrènes. Par la suite, ils se sont comportés normalement ; ils ont cependant relevé et consigné tout ce qu'ils voyaient. Ils ont séjourné entre 7 et 50 jours, sans que le diagnostic ne soit revu. ??? Seuls les psychiatres étaient dupes, pas le personnel soignant. Quand ils insistèrent pour sortir, ils renforcèrent la conviction des médecins sur leur diagnostic. Lors de l'entretien, ils furent considéré "dérangés affectivement." Suite à cette expérience, la question a été posée de l'explication de ce type d'erreur grave. Il y a p-ê le problème de ne traiter que des personnes malades (pas l'"habitude de se retrouver face à une personne normale, saine). On trouve assez peu de référence à ce phénomène dans la littérature psychiatrique. On trouve néanmoins deux éléments significatifs : la saillance du but : entendre des voix ; c'est généralement une psychose. la saillance de la disponibilité : le psychiatre est là pour traiter. Pendant l'hospitalisation, les psychiatres ont recueilli des éléments pour confirmer leurs catégories (biais de confirmation : ils prennent des notes, confirmation du dérangement affectif), puis des sous-catégories ("psychotique en rémission"). Les auteurs ont ensuite révélé leur mystification ; et ont ensuite défié les psychiatres de découvrir quel "patient" présent dans leur hôpital était en réalité une taupe. Les médecins ne surent pas se mettre d'accord, quoiqu'ils eurent tous des convictions ou des soupçons. Il n'y avait en fait plus de chercheur infiltré... Les malades et le personnel soignant n'avaient pas été dupes, sans doute parce qu'ils sont en position de recevoir beaucoup plus d'information. Cependant, le recours à des informations plus poussées et plus individualisées peut aussi amener à l'erreur. Les impressions d'autrui sont approximatives. ?????? 4 ) Les perceptions sociales sans interaction avec la cible intégration des informations multiples et formation des impressions L'intérêt de ces recherches sur des personnes avec qui on n'a pas d'interaction vient du fait qu'un contact sommaire, voire pas de contact du tout, permettent tout de même de former des impressions. Certains auteurs considèrent que l'impression dégagée est globale, et non basée sur chacun des aspects, que la signification de chaque mot n'est pas intéressante...?? a ) Asch Asch a montré que les gens sont capables de se forger une impression cohérente à partir de quelques éléments disparates à propos de personnes fictives. Il a proposé de distinguer les traits centraux des traits périphériques. Pour lui, dans ses recherches, tous les termes descriptifs n'induisent pas un changement de l'impression globale. Les termes comme froid et chaud sont considérés comme centraux. Il n'a cependant pas proposé d'explication de cette "centralité", mais des recherches en linguistique s'attachent à cette question. Les premiers traits dont on prend connaissance ont une plus grande influence. Ceci renvoie à l'effet de primauté (par opposition à l'effet de récence). Par ex., si l'on présente d'abord des traits positifs, puis des traits négatifs, l'impression est généralement plus positive qu'à l'inverse. La première interprétation qu'on peut en donner est que la signification des termes qui viennent en second lieu est influencée par celle des premiers. On peut aussi invoquer la baisse de vigilance qui interviendrait avec le temps. Pour Ash, on peut affaiblir, voire éliminer l'effet de primauté. On peut demander aux sujets de reformuler leur impression à chaque présentation de nouveau terme, ou bien demander explicitement aux sujets de porter attention à chaque trait. Cela demande un effort particulier d'intention. Si les sujets sont avertis des dangers des impressions prématurées, on peut espérer un effet à plus long terme, dans la vie courante. ??? Selon Asch, l'homme a besoin de former un tout cohérent. Expé : on présente aux sujets une personne décrite avec des informations parfois contradictoires, puis on demande l'impression sur a) "cette lesbienne", ou b) "cette hétérosexuelle". Les sujets utilisent les traits caractéristiques du type mentionné. Autre expé, sur la vitesse à laquelle la voiture a) "s'est écrasée" vs b) "a heurté". La vitesse est évaluée plus élevée par le groupe a), qui a vu la même vidéo. b ) Anderson Selon lui, on donne la priorité aux informations individualisantes, on tient copte de chaque trait. Il s'intéresse à l'algèbre cognitif. Son hypothèse de base est que chaque trait a un score immuable de favorabilité qui lui est spécifique. Modèle additif : l'impression de la cible est la résultante de la somme des caractères. Ce modèle est faux car il impliquerait que plus on connaît une personne, pus on l'estimerait positivement. Modèle de la moyenne : c'est somme des caractéristiques divisée par le nombre de caractéristiques considérées. Cependant chacun accorde différentes valeurs à différents traits. Modèle de la moyenne pondérée : on pondère chaque caractéristique en lui donnant un poids subjectif en fonction de l'importance accordée (dans l'expérience de Asch, froid et chaleureux auraient un poids important). Etre sportif aurait toujours (!) une valeur positive, mais aurait une valeur différente pour un psy ou un STAPS. Pour lui, les premières infos sont les plus importantes (effet de l'attention). c ) Utilisation de schémas Par opposition à l'intégration de renseignement multiples dans la formation d'une impression générale de la personne. Quel est le processus le plus utilisé ? Quand ? C'est selon : Le degré d'occupation cognitif du percevant : o actif : s'il a à la fois son attention portée sur la formation d'impression, la prévision de comportement... il utilisera plutôt un schéma, moins coûteux. o passif : toute son attention pourra se porter sur la tâche. La motivation du percevant : plus il est motivé à ne pas se tromper, plus il individualisera, et vice-versa. Les principes justifiant l'utilisation de schéma semmblent être associés principalement à la nature des relations entre le percevant et la cible et au coût qui pourrait résulter d'une perception erronée. L'info est analysée minutieusement quand : o les csq pour le percevant dépendent de la cible, o les percevants doivent justifier une décision ou un jugement à une autre personne, o les percevants sont préoccupés par la crainte d'un erreur (entretien d'embauche...), o les cibles incitent (activement) les percevant à porter attention à certaines caractéristiques en opposition avec leurs schémas. d ) Modèle de Fiske & Neuberg : modèle du continuum Sur un axe gradué, une des extrémités correspond aux processus fondés sur les catégories, l'autre aux jugements basés sur les attributs spécifiques. Le déplacement le long de l'axe se fait en fonction de 3 critères : motivation du percevant, capacités d'attention, informations recueillies sur la cible. Différentes étapes du modèle : 1) Catégorisation initiale (schémas) 2) Quand le schéma est choisi, étude des attributs additionnels pour vérifier l'exactitude du schéma. 3) Si le schéma est faux, utilisation de sous-catégories (genre hybride entre analyse schématique et analyse reposant sur des attributs). 4) Si la sous-catégorisation est impossible, l'impression sera entièrement fondée sur les attributs. Qu'est-ce qui guide le percevant dans la catégorisation initiale ? Saillance perceptive : un élément unique se démarque. Buts poursuivis au moment de la catégorisation (quand je suis à l'hôpital, je catégorise tout de suite "médecin"). Accessibilité temporaire ou chronique du schéma (si on sonne pendant que j'entends parler d'insécurité aux infos, j'ouvre pas). Heuristique de similitude ou disponibilité (on me présente qqun qui aime la poésie orientale, la théologie et qui est de petite taille : je me dit que c'est un spécialiste de la Chine). 5 ) Les perceptions sociales impliquant interactions entre le percevant et la cible Questions : Quel est le rôle de la cible dans la formation d'impression ? Permet-elle de changer d'impression ? (penser à l'exemple précédant des soignants et malades). Quand nous interagissons, nous utilisons des schémas. Comment ces derniers influencent-ils nos comportements et les comportements de la cible ? Si nos perceptions influencent nos comportement à l'égard d'autrui, quel est l'effet de ces comportements sur autrui ? La perception est-elle uniquement une activité du percevant, qui laisse la cible passive ? Ou bien la cible participe-t-elle ? 1 ) Influence de l'interaction sur les comportements manifestés par les deux parties, et les conséquences de ces interactions sur les perceptions qui en résultent. 2 ) Rôle joué par la cible dans la formation de la perception. a ) La vérification confirmatoire des hypothèses Ici, "hypothèse" est entendu dans le sens de croyance, perception. Les perceptions conçues sur les autres peuvent nous amener à chercher des informations confirmant nos hypothèses. Beaucoup de recherches montrent que chacun interagit avec les autres de manière à confirmer ses idées de départ. Expérience de SNYDER & SWANN : Ils ont proposé un liste pour savoir si les personnes étaient introverties ou extraverties. (consigne donnée à 50 %) Résultats : 50 % d'introvertis (hyp), 50 % d'extravertis. Les résultats confirment l'hypothèse. ??????????????????????? Les sujets ont le choix des questions à poser. Quand les cibles sont présenter comme introverties, ils posent des questions en rapport avec l'introversion, etc. Ils recherchent l'information qui était l'hypothèse de départ. Ils proposent donc de poser les deux questions ( ) pour ne pas proposer une seule réponse correspondant à l'hypothèse. Il existe des situations au cours desquelles les percevants sont moins susceptibles de pousser les cibles. Ex. : autre chose pour confirmer leur hypothèse. Dans le cas où le besoin d'information valides est important. Par ex. quand les individus prévoient de travailler avec la cible ultérieurement : les questions se feront plus précises et nombreuses ; il moins probable d'observer une catégorisation rapide. Dans certains cas : autoréalisation de la prophétie. b ) Les prophéties qui s'autoréalisent, ou effets de confirmation comportementale C'est un concept introduit par MERTON. Il se rapporte au fait qu'une personne ayant initialement adopté une idée, une croyance erronée à propos d'un individu amène cet individu à se comporter de manière à confirmer cette croyance, à les réaliser. Paradigme expérimental de ROSENTHAL & Coll. Quand des expérimentateurs travaillaient avec des rats ordinaires mais décrits comme brillants dans le type de tâche à accomplir, ils obtenaient de meilleurs résultats que les expérimentteurs auxquels on avait présenté les rats comme mauvais. Présenter les rats est ici déjà considéré comme "prophétie." Le fait que l'expérimentateur croie va le faire agir de manière à confirmer sa croyance. Jusqu'ici, ces résultats ont toujours été reproduits. Pour savoir si ce biais s'observait aussi avec des cibles humaines, Rosenthal & Jackobson ont expérimenté dans le milieu scolaire. Ils ont sélectionné au hasard des élèves et les ont répartis entre deux groupes, l'un présenté comme intelligent et l'autre non. Les élèves présentés comme bons ont finis par avoir de meilleurs résultats que les autres. Les mêmes tests ont ensuite été fait avec le QI, avec les mêmes résultats. C'est ce qu'on appelle l'effet Pygmalion. Ces études ont été beaucoup critiquées ; mais au-delà des résultats, il est intéressant d'étudier les processus sous-jacents. SNYDER s'est intéressé à ces processus et a avancé une terminologie et des concepts différents. Pour lui, ce n'est pas la "prophétie", i.e. l'étiquetage qui va provoquer le résultat, mais bien plutôt le comportement induit par cette représentation. Il va donc parler du paradigme de confirmation comportementale plutôt que de "self-fullfilling prophecy", pour faire ressortir les processus comportementaux à la base des confirmations. Il ne nie cependant pas, bien évidemment, le fait que le comportement soit lié à la représentation de départ. Dans une expérience, il va faire prendre contact à ses sujets avec une femme plutôt belle ou plutôt laide (vue sur photo). Il observe qu'avec la femme belle, les sujets tiennent des propos plus chaleureux. Partant, les propos de femmes "belles" sont aussi plus cordiaux. Il s'agit là d'une confirmation behaviouriste, qui se base sans doute sur le stéréotype que les gens beaux seraient cordiaux. Cette appellation permet de distinguer les circonstances où il y a interaction entre un percevant et une cible et celles où des prophéties pouvaient se réaliser sans interaction entre deux individus. Les schémas et les idées sont des structures cognitives qui n'influent pas seulement sur la perception de l'information, mais aussi sur le déroulement des interactions qui peut avoir un effet sur les interactions dans des contextes sociaux. c ) Le rôle de la cible dans la formation des perceptions sociales Quand nos interactions sont influencées par nos schémas, qui tendent à se confirmer, à confirmer nos perceptions initiales, ces schémas sur une personne se consolident. Ces perceptions peuvent être exactes ou erronées. On rencontre parfois des personnes qui s'opposent à des perceptions erronée à leur sujet. Qu'advient-il alors des croyances, hypothèses ? Qui, du percevant ou de la cible va modifier sa perception de l'autre ? Au cours de notre expérience, nous nous formons des schémas (plus ou moins solides)de nous-même ; c'est l'autoperception. Une hypothèse veut que le résultat de l'opposition entre percevant et cible dépende du degré de certitude, de force de ce schéma d'autoperception. Si le concept de soi est bien défini, clair et assuré, la cible aura la possibilité d'influencer le percevant. L'autoperception de la cible constitue un déterminant plus puissant que la perception du percevant quant au comportement de la cible. Les confirmations comportementales se produisent quand les cibles sont incertaines et les percevants sûrs de leur croyance (sic). Pour SWANN, les individus jouent un rôle très actif dans ce contexte de perception sociale, pour s'assurer qu'ils sont perçus conformément à leur propre croyance (tels qu'ils sont et qu'ils voudraient paraître). Pour ce faire, il existe différentes stratégies. Avant la formation des impressions: Choisir les partenaires avec qui ils vont interagir de façon à s'assurer qu'ils les perçoivent selon leur autoconception ("qui se ressemble s'assemble"). Construire son environnement social de manière à ne pas remettre en cause son image de soi. Déployer un éventail d'indices correspondant à ce que l'on veut faire percevoir de soi, et les rendre aussi saillants que possible (et les mutliplier) (ex. : je m'habille "jeune" quelque soit mon âge). Après : Adopter des stratégies avec autrui de manière à influencer ses perceptions ; multiplier les comportements en contradiction avec ses perceptions. Nous ne nous contentons pas de la perception, nous cherchons également à comprendre. III ) Attribution causale 1 ) Introduction Les attributions correspondent à des explications (cognitions) produites d'événements dont nous sommes acteurs ou seulement observateurs. Elles ont un effet sur nos comportements à venir. Trois questions à propos des explications quotidiennes : Quand sommes-nous amenés à nous poser des questions ? En permanence ? De façon spontanée ? Il n'y a pas de recherche sur ce thème, mais on peut affirmer qu'on ne fait d'attribution spontanée que dans 3 cas : o incertitude (on ne sait pas ce que l'on ressent), o en cas d'événements inattendus, o en situation d'échec (qui n'est pas forcément inattendue). En général, c'est surtout suite à des événements négatifs. Pourquoi explique-t-on ? Quelle est la fonction, individuelle ou sociale, de l'AC ? o f° de compréhension : on a besoin de comprendre, pour mieux contrôler, maîtriser son environnement. o f° de prédiction : si on peut attribuer l'événement à qqch de permanent, on peut inférer des futurs possibles. o f° de justification (à l'égard d'autrui), ou de rationalisation (à son propre égard) de nos comportements. o f° d'intégration des informations dan des schémas et des structures cognitives. Comment explique-t-on les AC ? C'est à ce sujet qu'il se fait le plus de recherche (les théories de l'attribution) ; il s'agit d'analyser les mécanismes et processus, càd comment on fait pour expliquer un événement ou un comportement. 2 ) Les théories classiques de l'attribution a ) Le modèle théorique de Heider AC : un A est une inférence ayant pour but d'expliquer un événement ou un comportement. L'explication donnée devient alors la cause perçue, et correspond à une attribution. Inférence : activité de production de connaissance, de cognition. Il est le fondateur des théories de l'attribution ; il parle du besoin de l'individu de comprendre son environnement, afin de se donner une impression de maîtrise (au moins partielle) de son environnement, et de capacité d'anticipation des événements à venir. Il s'intéresse à l'homme de connaissance plutôt qu'à l'homme d'action. Son postulat de base est que "l'homme de la rue" se comporte comme un "scientifique naïf" qui cherche à expliquer de manière aussi valide que possible son environnement social, et construit des théories explicatives. Il serait "naïf" parce qu'il ne saurait pas qu'il fonctionne comme un scientifique (il cherche à expliquer de la façon la plus valide possible). Pour Heider, l'Interprétation Causale se ferait selon une analyse factorielle implicite et spontanée. AF : méthode statistique qui permet de synthétiser les informations afin d'en dégager un nombre restreint : simplification, dégagement de facteurs. Certains facteurs se rattachent à l'individu, d'autres à l'environnement : Explications dispositionnelles : elles renvoient à l'acteur du comportement ; intention et disposition. (On peut le rapprocher de explication interne). Explications situationnelles : elles se réfèrent aux situations, aux circonstances, externes à l'acteur du comportement, au hasard, etc. (=explications externes). b ) Modèle des inférences correspondantes de Jones & Davis Leur modèle ne cherche à s'appliquer qu'aux conditions des attributions dispositionnelles par un observateur. Il décrit les processus par lesquels les gens infèrent à partir de comportements observés, des dispositions stables des acteurs : les traits de caractère. Comment un comportement agressif peut être attribué au caractère de la personne plutôt qu'aux circonstances. Il se demandent comment, à partir d'une seule observation, un individu s'y prend pour inférer un intention, et don une disposition personnelle de l'acteur, pour conclure que ce comportement est inhérent à la personne et non fortuit. Quelles sont les conditions qui permettent l'élaboration de ces inférences correspondantes ? comment en arrive-t-on à dégager un lien causal entre un comportement et une disposition ? D'après Jones et Davis, 3 conditions sont nécessaires à inférer une intention : l'observateur doit être assuré que l'acteur est conscient des effets de son action et qu'il a la capacité de le faire, l'acteur doit être lire de réaliser l'action, l'action doit présenter des effets spécifiques différents d'effets obtenus par d'autres moyens. c ) Modèle de la covariance (Kelley) Plus général que le précédent, il vise les attributions situationnelles que l'on peut faire sur soi autant que sur autrui. Contrairement à celui des inférences correspondantes, il requiert plusieurs observations (il ne s'applique donc pas aux mêmes situations). Son principe de fonctionnement est celui de la covariance. Le principe de covariance postule qu'un effet est attribué à une cause si l'effet et la cause apparaissent et disparaissent (varient) ensemble. La logique du processus d'attribution serait la même que celle de l'analyse de variance. Pour faire ces attributions, l'observateur évalue la covariation entre événements en fonction de 3 critères : le consensus : le sujet qui évalue les causes se demande dans quelle mesure d'autres personnes feraient ou font la même chose dans la même situation. (Les autres ont-ils aussi ri ?) Le caractère distinctif : le comportement observé est-il particulièrement lié à cette situation, ou peut-il apparaître avec d'autres stimuli ? Est-il spécifique à ce stimuli ? (Rit-elle à tous les films ?) La consistance : l'acteur a-t-il l'habitude de se comporter de la même façon envers ce stimulus, à d'autres moments, en d'autres circonstances ? (A-t-elle ri la première fois qu'elle l'a vu ?) La combinaison de ces 3 critères permet d'aboutir à une causalité (ici, externe : le film était drôle...) Cependant, ce modèle n'est pas toujours appliqué : Kelley fait remarquer qu'il est idéal (pour parvenir à des conclusions exactes), et que l'attributeur ne recherche pas forcément toutes les informations nécessaires à une AC assurée. L'explication se fait alors, selon Kelley, à partir de schémas causaux, dans un but d'économie cognitive. Les schémas causaux correspondent à un répertoire de causes et d'effets reliés, dont la relation est apprise et acquise par les individus lors d'apprentissages et d'observations (l'expérience). L'individu fait appel à des relations cause - effet préétablies, pour éviter un travail cognitif coûteux, une recherche complète des informations, sur différents critères. 3 ) Les biais attributionnels Les biais et erreurs lors d'attribution, sont multiples et fréquents. Ont-ils pour autant un rôle ? Il semblent qu'ils découlent de processus servant à réduire les coûts, mais il faut aussi prendre en compte les expressions motivationnelles (la fonction dans la vise psychique). a ) L'erreur fondamentale (Ross) = Privilège aux attributions internes. Elle est dite fondamentale car elle est censée aller toujours dans le même sens : celui d'une surestimation des facteurs dispositionnels et d'une sous-estimation des facteurs situationnels. C'est un biais attributif dans la mesure où l'explication n'est pas objective, où elle diffère de celle des scientifiques. On aurait tendance à attribuer les comportements des autres à des facteurs internes. Dans l'expérience de Milgram au sujet de la soumission à l'autorité, les psychiatres qui ont pronostiqué une faible proportion d'actes extrêmes ont commis une EFA puisqu'ils n'ont pas tenu compte des facteurs situationnels. Pour Latané, plus les gens sont nombreux, moins les facteurs individuels (dispositionnels) ont de poids. Il faut s'interroger sur la fonction, la raison pour laquelle une cause est recherchée. Ce ne sont pas toujours les causes objectives qui sont recherchées. L'EF peut s'expliquer à différents niveaux d'analyse, mais toujours autour d'une idée centrale : le besoin d'exercer une certaine maîtrise sociale. L'homme de la rue n'a aucune prise sur la majorité des facteurs. Se convaincre que ce sont les personnes (autrui ou soi) qui sont responsables donne au moins l'illusion de maîtriser son environnement. Explication motivationnelle : afin de s'assurer une certaine maîtrise de la réalité, l'individu chercherait des facteurs dont il a le contrôle, à savoir les causes internes. Explication d'ordre cognitif : par souci d'économie, l'individu évite de rechercher tous les facteurs cognitifs susceptibles d'influencer l'action ; il opère un traitement économique d'où résultent certaines erreurs. Explication normative : la tendance à l'internalité serait une norme des sociétés occidentales (Beauvois). Cette norme d'internalité pousserait à privilégier les individus dont les comportements ne sont pas influencés par l'environnement mais émanent plutôt des personnes elles-mêmes (personnes influençables). (l'environnement n'est pas seulement autrui.) b ) Erreur d'autocomplaisance Elle consiste à s'offrir une attribution situationnelle pour ses comportements négatifs (échecs), et une attribution dispositionnelle pour ses comportements positifs (succès). Exp. : on met le sujet dans la peau d'un homme politique gérant la situation d'un pays fictif. On lui donne des informations sur la politique économique et on lui demande de prendre une décision. A un groupe on dit que la décision aboutit à un échec, à l'autre à une réussite. Les sujets attribuent leur réussite à leur compétence, et l'échec à la situation. Une analyse de contenu des déclarations d'entraîneurs sportifs suiteà un échec ou une réussite aboutit aux mêmes résultats : biais d'autocomplaisance. Ce biais aurait comme utilité de préserver à peu de frais l'estime de soi, son identité sociale, ainsi que d'éviter le découragement. Elle amène à nuancer l'EFA. Elle est aussi à nuancer : elle dépend des attentes ainsi que des actes antérieurs. Si je n'ai pas travaillé, ou si je ne suis pas doué pour les chiffres, un échec sera attendu, et donc attribué à des facteurs dispositionnels. événement attendu --> facteur internes événement inattendu --> facteur externes Elle dépend aussi de la personnalité, de la conception qu'on a de soi-même : une forte personnalité qui réussit aurait tendance au biais d'AC, alors qu'une personne "complexée d'infériorité" éviterait ce biais (voire ferait l'inverse). c ) Biais acteur / observateur (ni le biais d'autocomplaisance, ni le biais acteur / observateur ne remettent en question l'EFA !) Auto-attribution : inférence faite par l'acteur de ses propres comportements et actions. L'hétéro-attribution se définit par l'explication donnée par l'observateur des actions et comportements de l'acteur. Un acteur perçoit plus souvent son propre comportement comme une réponse à la situation qu'un observateur, qui attribuera plutôt ce même comportement à des dispositions personnelles de l'acteur. En demandant à des étudiants les raisons de choix de leurs études, on a observé une distinction dans les types d'attribution : plus internes envers les acteurs, et plus externes envers les observateurs. On peut indiquer différentes explication de ce comportement : l'observateur ne dispose pas de la même quantité d'information que l'acteur ; l'information n'a pas la même pertinence pour les deux (elle peut être sans valeur pour l'un et primordial pour l'autre) ; Traitement différent de l'information : o l'acteur est plus enclin à utiliser une échelle idiosyncrasique : il compare son action avec d'autres réalisée dans le passé. Il attache plus d'importance à la situation, d'où explication externe. o l'observateur est dans l'impossibilité de comparer ce comportement à des précédents, dans d'autres situations. Il centre son attention sur l'acteur, d'où explication interne. Acteurs et observateurs ne sont pas impliqués de la même façon : o l'observateur cherche les causes de l'action, ses déterminants, o l'acteur en cherche les raisons : l'auto-attribution correspond à une justification sociale. L'empathie peut atténuer et effacer la différence entre auto- et hétéro-attribution. L'observateur peut tenter de se mettre à la place de l'acteur, et l'acteur peut se poser comme observateur de son propre comportement. Les traitement des comportement de soi vs autrui deviennent plus proches. 4 ) Les dimensions sociales de l'attribution a ) Introduction Les théories de l'attribution, dans leurs premiers développements n'ont pas tenu compte de l'insertion sociale et de la notion de groupe. L'attribution n'était considérée que comme le fait de sujets isolés et n'a été étudiée que dans la perspective de relations interpersonnelles. Cependant, la majorité de nos rapports quotidiens sont le fait de rapports sociaux définis en termes de statuts (par ex. de prof à étudiant, ou entre voisins...), de rôles, de coopérations ou d'antagonismes avec des individus que l'on considère membres de l'endo- ou de l'exogroupe. Les individus appartiennent à différents groupes ou catégories sociales (syn. de groupe avec une nuance de hiérarchie) qui ont une importance pour eux et qui définissent ce qu'ils sont amenés à paraître, la façon dont ils peuvent se comporter. Dans cette perspective, un comportement n'est qu'exceptionnellement attribué de personne à personne, mais le serait en considération des groupes et catégories sociales auxquels acteur et observateur appartiennent. Les deux appartenances sociales (source et cible) définissent une attribution. b ) Etudes sur l'attribution intergroupe Etude de Taylor & Jaggi (1974) sur l'attribution inter-groupe Employés de bureau hindous à propos de situations de personnages hindous (endogroupe) vs musulmans (exogroupe) ayant un comportement social désirable vs indésirable (généreux / voleur). Ils doivent choisir, parmi plusieurs explications proposées, une cause du comportement. Résultats : pour les comportements positifs : o endogroupe : plus interne, o exogroupe : plus externe pour les comportements négatifs, c'est l'inverse : o endogroupe : plus externe, o exogroupe : plus interne. C'est l'erreur ultime d'attribution. Les membres de l'endogroupe sont mieux traités que ceux de l'exogroupe (en référence à la norme d'internalité). L'EUA n'apparaît que si les groupes sont symétriques. Une opposition dominants / dominés influe considérablement sur les attributions. L'Etude de Duncan (1976) aborde aussi les attributions des membres d'un groupe envers ceux de l'endo- ou de l'exogroupe. Des étudiants américains blancs regardent une scène dans laquelle s'opposent de façon tendue un noir et un blanc. A un groupe on présente l'agresseur comme étant le Blanc (endogroupe) et à l'autre comme le noir (exogroupe). Ils ont ensuite à décrire les comportements et en donner une cause. Lorsque l'agressé est le Blanc, le Noir est considéré violent dans 75 % des cas, contre 17 % pour le Blanc quand c'est le Noir qui est l'agressé. Quand l'agresseur est noir, les participants attribuent son comportement à une disposition personnelle, alors qu'ils l'attribuent à la situation quand c'est le Blanc qui est l'agresseur. Le phénomène d'erreur ultime n'est pas aussi général qu'on pourrait le penser. Il se manifeste avant tout quand les groupes ont des positions sociales symétriques. En cas de positions sociales asymétriques, on observe moins de biais de complaisance pro-endogroupe. Deaux et Emswiller (1974) montrent que ce qui est attribué à la compétence pour un homme est attribué à la chance pour une femme. (id pour d'autres études avec d'autres variables que le sexe.) Les attributions causales auraient pour fonction : justification des divisions sociales ou groupales, maintien et réduction des tensions entre groupes. Résumé : Heider : homme de la rue = scientifique naïf ; Kelley : statisticien ; les erreurs ne sont pas dues au hasard : avarice cognitive IS : les AC ont des fonctions : elles sont utiles pour les vies personnelle et sociale. IV ) Les théories attributionnelles : études des csq des A 1 ) Les attributions et les émotions Manque 2 ) Attribution et motivation a ) La théorie de la motivation à l'accomplissement (Weiner) b ) La théorie de l'évaluation cognitive de Decy & Ryan 3 ) la théorie de la résignation apprise (Seligman & Abramson) Les attributions et l'adaptation psychologique suite à un événement négatif : la théorie de la résignation apprise (helplessness = sans aide, impuissant, en détresse). L'expérience princeps a été menée sur des chiens dans un labyrinthe : A. un groupe recevait l'électrochoc quoiqu'il fasse. En phase 2, il avait la possibilité d'échapper à l'électrochoc en changeant de trajectoire : il ne le faisait pas. B. Le 2e groupe pouvait échapper à l'électrochoc dans les deux phases : il agissait de façon à y échapper. D'après cette théorie, un animal ou un individu est helpless face à une csq quand celle-ci se produit indépendamment de toutes ses réactions volontaires. Un tel état va induire des troubles à la fois cognitifs, émotionnels et motivationnels. Pour Seligman, la RA peut servir de modèle général à la dépression réactionnelle (dépression faisant suite à un événement négatif, comme chômage, maladie...). Cette première théorisation se fonde sur la notion d'incontrôlabilité. Cependant, sur des humains, on n'obtenait pas toujours les mêmes résultats. Et la contrôlabilité n'est pas suffisante à induire les diverses csq néfastes qui caractérisent la RA. Abramson a donc réintroduit la notion de fonctionnement cognitif, relevant des attributions. Pour lui, ce sont les attributions émises pour expliquer l'incontrôlabilité qui qui vont être décisives ; on les classe selon 3 dimensions : interne / externe, stable / instable, global / spécifique. Ces notions se rapportent aux attributions des individus, non aux objets en soi. Une plus grande RA est attendue en cas d'attribution de causalité stable, interne et globale. Il n'y a cependant pas de relation directe entre attribution et dépression : il faut tenir compte des attentes de contrôlabilité. La notion de style attributionnel fait référence au profil d'une personne, à sa façon habituelle d'attribuer des causes. Des recherches ont été menées en labo (sur l'échec à un exam par ex.) ou sur des événements de vie réelle, comme des cancers du sein... On leur faisait passer des questionnaires de manière à déterminer leurs styles attributionnels. On oppose les pessimistes (globaux, interne, et stables) aux optimistes (spécifiques, externe et instables). Ce n'est cependant pas toujours le cas : les pessimistes sont en général plus proches de la réalité que les optimistes. Les optimistes se trouvent plus facilement des circonstances atténuantes, des excuses, pour mieux vivre... (Entre les deux, il doit exister une situation optimale). Il suffit parfois d'agir sur une attribution pour modifier un performance. V ) Rôles des attributions sur la santé 90 % des femmes atteintes du cancer du sein se posent la question : "pourquoi ?". Si un individu qui vient d'avoir une attaque cardiaque, l'attribue à son patron, il ne fera sans doute rien pour modifier son style ou son rythme de vie, alors qu'il le faeriat s'il s'attribue le responsabilité. En général, lien du style attributionnel (SA) avec la santé. Un SA pessimiste est corrélé avec des maladies à CT et LT en relation avec le système immunitaire. Il ya actuellement des recherches actives sur la façon dont le SA peut &affecter le système immunitaire, et le les effets d'un moral (fort / faible) sur la guérison. Les accidents de la route devraient a priori avoir des résultats opposés. Pourtant, quand ils s'attribuent la cause, certains guérissent mieux et s'insèrent plus facilement. D'autres non ! L'attribution interne se scinde en deux catégories : comportementale : ex. : "je conduisais trop vite" ; ce sont des caractéristiques modifiables, contrôlables. caractérielle : elles ne sont pas maîtrisables (ex. : "je suis nerveux"). Une AIC permettrait de mieux s'en sortir. .......... On peut aussi chercher à utiliser l'AC d'un point de vue pratique. Des recherches ont été effectuées en maison de retraite (US). On faisait croire à des vieux contactant une maison de retraite qu'ils auraient le choix de rester chez eux ou de venir, à d'autres qu'ils n'auraient pas ce choix. 3 mois plus tard, tous sauf un étaient mort dans le groupe obligé, contre un seul mort dans l'autre. D'autre étude ont fait varier le pouvoir de décision : ils pouvaient ou non choisir en partier leurs repas et le règlement. Dans l'autre groupe, le personnel se pose "à leur entier service" en les rendant passifs. L'évaluation de l'état des personnes est considéré plus négatif chez les passifs, à la fois par eux-mêmes et par les infirmiers.