Mais, peut-il en être autrement, dès lors que l’austérité est devenue le maître mot de toute
politique publique, y compris celle qui concerne notre santé ?
Aussi, le groupe Communiste-Front de Gauche rejoint le Président et le Vice-président,
Michel Lefebvre dans l’affirmation renouvelée d’un nécessaire accroissement des moyens
dédiés au Nord. Au vu des urgences, il n’est pas question de rationaliser mais, au contraire, de
soutenir les Nordistes au travers des difficultés sanitaires que les situations de précarité et de
pauvreté creusent un peu plus chaque jour.
C’est dans cet objectif que les équipes départementales sont chaque jour mobilisées auprès
des Nordistes. Elles le font avec une approche qui met la personne au cœur des dispositifs,
quand le Plan régional de Santé, en juxtaposant des approches segmentées par secteur et par
profession, ne permet pas une appréciation globale du système de santé.
Nous misons, au contraire, sur des approches pluridisciplinaires, avec des équipements de
proximité tels les centres de PMI ou les SPS. Cette proximité favorise un dialogue de terrain
avec les usagers et la poursuite d’une politique de prévention qui anime l’action du
Département.
La prévention est en effet l’une des clés de l’amélioration de l’état de santé des Nordistes,
qu’il s’agisse des MST, des maladies respiratoires ou encore de la prévention de l’obésité et
du diabète.
C’est un cap cependant difficile à maintenir dans le contexte actuel où, de plus en plus, les
Nordistes ne se soignent qu’en cas de maladie déclarée, passant à côté de toute démarche de
prévention. Cette tendance, qui touche plus de 40% des Nordistes, est tout particulièrement
forte chez les jeunes où 52% agissent ainsi. De fait, les messages et recommandations de
prévention sont notoirement moins suivis, notamment en ce qui concerne l’usage du tabac ou
l’équilibre alimentaire.
Or, pour mener des actions de prévention efficaces, il faut que tous les acteurs de la santé
puissent se coordonner et se parler. A l’inverse, le Schéma d’Organisation des Soins ne tient
pas compte de l’articulation entre le secteur libéral et les structures publiques, notamment
médico-sociales. De plus, le Vice-président Michel Lefebvre a clairement indiqué son regret
d’une absence manifeste de dialogue et de gouvernance dans la gestion de l’ARS. Où sont les
usagers ou leurs représentants dans ses différentes instances ? Quelle est la place accordée aux
associations qui, sur nos différents territoires, contribuent à sauvegarder, tant bien que mal,
une réelle égalité dans l’accès aux soins ?
Si nous sommes d’accord avec l’avis présenté aujourd’hui sur le SROS, nous ne pouvons que
partager les réserves, les mises en garde et la vigilance du Vice-président Michel Lefebvre.
Par son fonctionnement, par son existence même, l’ARS met lourdement en cause le service
public de la santé, accessible à tous les citoyens.
Oui, comme le constatent de nombreuses organisations de médecins, de syndicalistes,
d’associations, « notre santé est en danger », soumise aux coups de boutoir d’une gestion
technocratique et de l’austérité imposée.
Dans ce contexte, il nous faut nous souvenir de l’engagement que pris Ambroise Croizat, père
de la Sécurité Sociale, lors de son dernier discours à l’Assemblée Nationale : "Jamais nous ne
tolérerons que ne soit renié un seul des avantages de la sécurité sociale. Nous défendrons (…)
avec la dernière énergie, cette loi humaine et de progrès..."