PPE004CM Sémiologie des troubles fonctionnels chez l’enfant (suite) 06/03/07 On parle de trouble à expression somatique : l’enfant s’exprime par un désordre somatique : les coliques des premiers mois… 2. L’insomnie du 1er semestre On la trouve souvent dans les antécédents psychotiques. On distingue mal la fonction physiologique du rêve qui doit pouvoir être libidinalisé d’une façon tempérée. Chez l’enfant les symptômes peuvent apparaître et disparaître très vite d’où le rôle des PMI : détecter les troubles le plus tôt pour empêcher qu’ils ne se fixent. Le sommeil est la défense idéale et la plus précoce : chez certains psychotiques : fuite dans le sommeil. Chez les grands dépressifs hypersomnie ou insomnie. Le sommeil s’étaye sur une fonction physiologique du même nom. Dormir c’est désinvestir le système perceptif, système conscient. Il n’existe pas encore d’investissement vers l’extérieur pour le petit qui dort beaucoup. Le sommeil est très important : va se développer la capacité du rêve : mise en route de tous les processus primaires, le désir se met en route. Le rêve est un accomplissement de désir. Rêver c’est éliminer le trop plein d’excitation de la journée, il fait partie de la santé mentale. C’est une décharge de la libido. Le cauchemar n’est pas une bonne liquidation. Les phases du sommeil peuvent se repérer par EEG : pendant la phase paradoxale, satisfaction hallucinatoire de désir. Entre le 3ème et le 6ème mois, le sommeil se réorganise des troubles peuvent apparaître là ou se poursuivre. L’insomnie apparaît au cours de la phase d’éveil précédente du 2 ou 3ème mois. Des bébés se cognent la tête tellement ils ne vont pas bien vers 6 mois. Une activité motrice vient court-circuiter l’activité psychique qui devrait se mettre en place. Ce qui est en cause c’est la difficulté de la mise en place du processus hallucinatoire primaire. L’élément de base du rêve et du délire c’est l’hallucination qui est au fondement de la créativité et de l’imaginaire. Si le groupe d’accueil est trop fusionnel avec le bébé ça engendre de la psychose. Dans un milieu où le symbolique est bien posé, l’imaginaire de l’enfant mis au service de la créativité de l’enfant. Les adultes sont là pour marquer l’interdit, cadrer la pulsion. C’est l’imaginaire de Lacan. Le réel c’est ce qui revient dans la pathologie. Il y a de l’hallucinatoire normal bien cadré par le symbolique que l’on retrouve dans le rêve. Est-ce que rêver c’est penser ? Dayan Maurice Sur le Rêve, Freud Freud dit que « désirer c’est penser ». La violence de l’interprétation : la potentialité psychotique, P.Aulanio (Parle du risque de décompenser d’une structure psychotique) L’hallucination c’est l’élément de base du rêve. Risque dans les milieux familiaux où ils donnent des médicaments pour dormir à des petits, des somnifères. Dans les milieux plus soignants que maternants des risques pour les enfants. Comment se construit un enfant ? Le recours abusif aux somnifères désorganise la fonction du sommeil. Souvent c’est une façon pour les parents de ne pas penser, combler le trou de l’imaginaire d’avoir un enfant et de l’enfant de la réalité. 30% des consultations sont liées au sommeil… 1 1 3. Le mérycisme Survient au début ou au cours du 2ème semestre : le nourrisson régurgite volontairement ou non ses aliments. La régurgitation aboutit à une rumination et pendant le temps de celle-ci le nourrisson abandonne toute activité ce qui équivaut à une stéréotypie. Il est absorbé par son activité, le regard vide comme étranger au monde extérieur. L’enfant s’y livre dans la solitude ou quand il croit être seul. 6 mois : début du stade du miroir : percevoir qu’on est seul, ça arrive avec la myélinisation du nerf optique : voit qu’il est seul. Cette régurgitation viendrait combler cette solitude, lui tenir compagnie. Déviation de la satisfaction autoérotique qui pour certains évoque la psychose autistique. D’autres y voient un préalable à la perversion : l’autoérotisme se développerait de manière exagérée en compensation du manque narcissique de la relation parentale. Risque d’étouffement par cette pratique. La suppression autoritaire de l’activité autoérotique (ex : empêcher l’enfant de sucer son pouce) peut servir de déclenchement au mérycisme. Il acquiert la valeur d’un signe de rupture partielle entre le bébé et son entourage : c’est la régression pour annuler cette rupture entre l’autre et soi. Valeur pathologique et si ça dure c’est très dangereux. 4. Anorexie, vomissements Chez les bébés de 5/6 mois précoces et éveillés, chez les filles plus que chez les garçons. _ Une forme d’anorexie habituelle : peu grave. La relation mère-fille est différente de celle mère-garçon où la mère s’y confond moins. Par contre plus d’autisme chez les garçons. La croissance pondérale faiblit sans s’annuler. _ Une forme d’anorexie dite complexe : l’enfant se comporte comme si la nourriture ne l’intéressait pas : la fonction physiologique et l’appétit de l’enfant sont affectés : très angoissant. Dans certains cas on sent une préfiguration perverse : l’enfant préfère la jouissance que lui procure le jeu d’opposition à celle prise dans l’acte de s’alimenter : une jouissance à faire échec à l’autre qui sans doute est trop envahissant. Rebroussement autoérotique sur la fonction physiologique neutralisée. Il y a des cas plus grave où l’on doit hospitaliser l’enfant. Beaucoup d’enfants vomissent mais c’est surtout lié aux équipements physiologiques immatures. Des réactions d’angoisse des parents viennent s’y ajouter et de l’entente mésentente dépend la place du bébé dans la vie fantasmatique de la famille qui s’en occupe. ? L’anorexie et les vomissements expriment la qualité de l’accompagnement mutuel parentsenfant. Les fantasmes des parents sont parfois accessibles. Derrière ce trouble possibilité pour l’enfant de garder ou rejeter le bon ou le mauvais objet. Ça renvoie toujours à la relation à l’autre. 5. Le mégacolon fonctionnel de l’enfant Encoprésie: s’offre à l’observation sous forme de constipation dés l’âge de 3 à 6 mois et est très vite à distinguer (à l’aide de médecins) de la maladie congénitale d’Hirachsprung qui consiste en un défaut d’innervation. Au cours des premiers mois, la défécation est purement réflexe mais dés 3 mois, une maîtrise partielle du sphincter s’organise. Les selles de l’enfant deviennent plus dures: alimentation mixte, selles moulées et plus rares. Dans le mégacolon fonctionnel, pour des raisons relationnelles et autoérotiques, le nourrisson s’oppose à l’ouverture du sphincter quand les besoins se font sentir. Il résulte de cette action antiphysiologique, que la selle préalablement descendue du colon gauche, remonte et est inévitablement déféquée à rebours et le besoin réflexe disparaît. Jouissance de l’opposition: 2 2 on se constitue avec l’autre qui est important car l’enfant est totalement dépendant. L’enfant renonce à cette encoprésie que s’il trouve un autre mode de maîtrise pour compenser le manque d’élaboration psychique. 6. Le spasme du sanglot Chez des enfants normalement développés évolue entre le 2ème semestre et la fin de la deuxième année. Une forme habituelle cyanotique bleue: à la suite de sanglots violents ou de colère, le thorax se bloque en inspiration forcée et en apnée prolongée, une cyanose envahit le visage qui devient bleu violet. La perte de connaissance est suivie d’une chute hypotonique (devient tout mou) mais la respiration reprend au bout de quelques secondes à une minute. 2ème forme pâle: plus rare qui survient immédiatement après un stress inattendu: l’enfant ébauche un cri, pali et tombe en syncope. Les convulsions en hypertonie sont fréquentes et surviennent immédiatement. L’anoxie cérébrale est due à l’arrêt cardiaque par cardioinhibition alors que dans la forme bleue on incrimine une pneumo-inhibition. En général ce spasme du sanglot survient dans une situation relationnelle pénible spécifique pour un même enfant. Certains pédiatres disent que c’est une des rares formes orgastiques chez l’enfant. Il y parvient en poussant sa colère jusqu’à l’apnée et en persévérant dans le refus de reprendre le contact avec l’adulte. C’est une façon de couper sa relation à l’autre (mère intrusive). Dégagement de la relation à l’autre. Dans tous ces troubles somatiques dit fonctionnels il est question de la carence et de la surcharge des soins parentaux, maternant. La surprotection ou la maltraitance c’est pareil (Spitz). 3 3