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Enfin, la réussite de tous les étudiants requiert que soient pris en compte leur cursus
antérieur et leurs aspirations, ainsi que les besoins du marché de l’emploi. Dans le
cadre de la nouvelle licence, des modules spécifiques d’accompagnement vers
l’insertion professionnelle doivent être mis en place dès la L1. Compte tenu de la
forte croissance des effectifs dans les formations techniques dispensées en lycées
(Bac pro, BTS), l’organisation de passerelles entre celles-ci et l’université doit être une
priorité. Par le biais de conventions appropriées, on peut mettre en commun le
savoir-faire respectif des enseignants des lycées et de l’université, intégrer les
premiers dans des équipes de recherche où l’expérience pédagogique est partie
intégrante des objets de recherche.
2/ De nouvelles ambitions pour la recherche au sein de l’ESR
De même que l’éducation requiert un climat de confiance et de liberté pour stimuler
le goût d’apprendre, de même la recherche a besoin d’un niveau suffisant de liberté
pour produire les fruits qu’on attend d’elle. Il revient donc aux décideurs publics de
trouver la juste mesure entre la fermeté des orientations communes et la liberté
accordée aux chercheurs et aux enseignants.
Conformément à la tradition des universités catholiques présentes dans le monde
entier, les établissements de l’UDESCA visent à ancrer la qualité de leur
enseignement dans une recherche dynamique, malgré la modicité de leurs
ressources qui les freine dans le recrutement d’enseignants chercheurs.
Dans les domaines qui fondent leur spécificité (théologie, droit canonique,
philosophie, sciences sociales, dialogue entre les religions), nos établissements, qui
constituent un groupe régional de la Fédération Internationale des Universités
Catholiques (FIUC), jouissent d’une réputation internationale qui draine de
nombreux étudiants étrangers. Ils contribuent ainsi au rayonnement de la
francophonie et de la tradition universitaire française. Les conventions signées avec
des universités publiques leur permettent de délivrer des masters et des doctorats
en cotutelle, créant ainsi des synergies entre public et privé dans de multiples
domaines. L’exercice de la liberté de recherche permet ainsi de saines confrontations
à partir de perspectives et d’épistémologies différentes.
Les institutions universitaires catholiques et leurs écoles associées, qui travaillent en
relation étroite avec l’Enseignement catholique (SGEC, RENASUP), souhaitent mettre
à disposition leur expertise d’une longue tradition humaniste de transversalité entre
sciences, technologies, éthique et humanités. Elles entretiennent une réflexion
fondamentale sur les usages sociaux des technologies qui nourrit la recherche
pédagogique sur la professionnalisation et accroît l’offre publique de formation
humaine pour les ingénieurs et les cadres. Ces travaux de recherche contribuent au
transfert de compétences de l’université vers les entreprises, tant par les formations
initiales que par la formation continue et tout au long de la vie. En accompagnant les
salariés déjà expérimentés dans leur recherche de sens, elle leur offre la possibilité
d’une évolution professionnelle. Aux personnes qui ont connu l’échec à l’université,
ou qui n’ont pas pu accéder aux études supérieures, souvent pour des raisons
financières, elle améliore leurs chances de promotion sociale par l’obtention d’un
diplôme supérieur.
Face à une marchandisation parfois débridée des savoirs qui dicte ses propres
impératifs économiques, l’organisation future de l’ESR ne doit pas prendre pour
modèle celui d’une restructuration industrielle qui fondrait les disciplines et les
unités de recherche dans des ensembles si vastes qu’ils condamneraient certaines