Que nous puissions en « hériter » (y accéder à travers le temps) est indéniablement
une bonne chose et relève de notre processus de « mémoire collective » ; c’est
même anthropologiquement constitutif (appartenant à notre phylogenèse) si l’on
considère que ce texte est également un artefact technologique. En outre, il est
possible De plus, nous sommes bel et bien dans un cas de cognition distribuée : si
je ne suis pas capable de formuler les idée à la manière de MORIN, je peux leur
trouver une utilité par leur pertinence à décrire ce que je ressens, à donner quelques
contours plus précis à mes représentations. En définitive, les idées de MORIN
existent socialement parce qu’elles sont aussi mes représentations, bien qu’elles
leurs aient donné forme pour partie. MORIN peut donc être vu comme un processus
de diffusion des idées (processus communicationnel), de connaissances, co-
produites. Mais qu’il soit encore une « réponse adéquate »
, fait frémir. En outre, si
l’on considère que l’agent Edgar MORIN est un processus, une tendance
communicationnelle d’un nombre donné d’agents de cette même société
, il devient
urgent de réfléchir et d’interpréter ce phénomène de stagnation…
« La plus importante faculté de toute cognition vivante est précisément de poser les
questions pertinentes qui surgissent à chaque moment de notre vie. Elles ne sont
pas prédéfinies mais enactées, on les fait émerger sur un arrière-plan et les critères
de pertinence sont dictés par notre sens commun d'une manière toujours
contextuelle »
Varela F.J. (1989b) Autonomie et connaissance, Seuil, Paris.
« un grand nombre de ces recherches sur l'enaction témoignent d'une relecture de la
philosophie et de la psychologie phénoménologiques de Husserl, Heidegger, Schutz,
Sartre, Merleau-Ponty »
THEUREAU J. (1999) Cours des UV SC 23 (Théories et méthodes d’analyse de l’action & ingénierie) et SH 12
(Anthropologie cognitive & ingénierie), UTC/SHT, Compiègne
caractéristique négative: contester que la cognition repose sur des "représentations
d'un monde extérieur prédéterminé qui ont une réalité physique sous forme de code
symbolique dans un cerveau ou une machine". L'hypothèse de l'"autopoïèse", qui
concerne l'ensemble des systèmes vivants, propose de clarifier ce regroupement
En se situant dans la perspective des épistémologies constructivistes (dit aussi de l’autonomie des
systèmes vivants), et particulièrement dans l’optiques des théories de l’enaction (VARELA), une
réponse adéquate est une réponse émergée de l’interaction d’un agent (sujet/acteur) avec son
environnement (ici, MORIN et le groupe social « société »). Il s’agit de la seule réponse valable pour
le système biologique complexe considéré puisque c’est la seule qui lui permette de préserver son
intégrité.
Socialement, MORIN peut être perçu comme un vecteur d’idées : les siennes. Mais pour que ses
idées existent, qu’elles circulent et qu’existe MORIN, il faut pouvoir bénéficier d’une capacité plus
importante d’expression, d’une « dominance médiatique » (si l’on suit les hypothèses de
BOURDIEUX). Cette dominance médiatique émerge des interactions entre acteurs sociaux. Appelons
ça le principe de « l’investiture » : MORIN devient la « voix », le véhicules d’idées et de valeurs (de
représentations) d’un nombre n de personnes et parce qu’il est la voix d’un nombre n de personnes,
les médias, canaux de communication social, lui permettent de s’exprimer dans un environnement
élargi (adéquation des outils). Une fois le processus émergé des interactions des acteurs sociaux, il
s’auto-entretient : MORIN devient susceptible dés lors d’augmenter le nombre n d’individu qui se
reconnaissent dans les idées de MORIN. L’organisation/processus MORIN doit se percevoir comme
un état global du système.