détiennent le monopole nucléaire depuis les bombardements atomiques d'Hiroshima et
Nagasaki en août 1945 et disposent d’une puissance financière inégalée.
L’URSS possède une force militaire décisive en Europe orientale et un prestige
politique considérable.
Une reconstruction économique
Un nouvel ordre monétaire et financier international est créé autour du dollar US, pour
éviter l’instabilité économique qui existait pendant l’entre-deux-guerres et relancer les
échanges internationaux. Instituée en 1944 par les accords de Bretton Woods, à l’issue
d’une conférence qui réunit 44 pays, cette nouvelle organisation de l’économie mondiale fut
négociée en fait entre la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, ces derniers imposant
leur point de vue.
Les accords établirent un Fonds monétaire international (FMI), ainsi qu’une Banque
internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), appelée
communément Banque mondiale. Le FMI et le BIRD auraient pour mission notamment
d’assurer la stabilité des devises nationales et d’accorder des prêts à la reconstruction et
au développement.
Par ailleurs, les accords instituaient un système de parités fixes par rapport au dollar, seule
monnaie entièrement convertible en or. Comme les États-Unis avaient une réserve d’or
avoisinant les trois quarts des réserves mondiales, le dollar US s’imposa forcément comme
monnaie de réserve internationale, au même titre que l’or. En effet, pour financer la guerre,
les puissances européennes avaient dû vendre leurs stocks d’or aux États-Unis. Ainsi
donc, le nouveau système monétaire ne reposait plus uniquement sur le métal fin détenu par
les banques centrales, mais sur le dollar, as good as gold, dont la valeur était garantie
par la Réserve fédérale des États-Unis, de même que par la formidable puissance
économique des États-Unis.
En juin 1947, dans un discours prononcé à l’Université de Harvard, le secrétaire d’État
américain George Marshall offrit à l’Europe « une aide fraternelle » afin de vaincre « la
faim, le désespoir et le chaos ». Le « plan Marshall » ou plan de Reconstruction
européenne (European Recovery Program) était proposé à toute l’Europe, y compris les
pays de l’Est et l’Union soviétique elle-même. Il était toutefois assorti de deux conditions :
l’aide américaine serait gérée par des institutions européennes communes et Washington
aurait un droit de regard sur sa répartition. Staline hésita, puis, fin juin, fit part de son refus.
La Pologne et la Tchécoslovaquie, qui, dans un premier temps, avaient donné une réponse
favorable à la proposition américaine, se virent obligées de la refuser à leur tour.
Finalement, seize pays, rejoints en 1949 par la RFA, acceptèrent le plan Marshall : la
France et le Royaume-Uni, qui en seront les principaux bénéficiaires, l’Autriche, le Benelux,
la Grèce, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, les pays scandinaves, le Portugal, la Suisse et la
Turquie. En avril 1948, ces seize pays fondèrent l'Organisation européenne de coopération