voie de Jdanov et du Kominform, prône la révolution socialiste dans le
monde sous sa propre direction. Le camp socialiste se présente comme le
fer de lance de la lutte pour une démocratie tendant vers l’égalité sociale
et contre l’impérialisme occidental accusé de conduire à l’exploitation des
déshérités de la planète.
Les États-Unis et leurs alliés occidentaux (en Europe occidentale : le
Royaume-Uni et la France, et la RFA à partir de 1949) développent le thème
de la liberté individuelle, la promotion de la démocratie libérale contre le
totalitarisme et la répression qu’exerce l’URSS dans tous les pays qui lui
sont soumis. Cette première division est au cœur même de l’affrontement
entre l’Est et l’Ouest et elle perdure tant que l’URSS existe (jusqu’en 1991).
2. Ils ont des implications politiques
Dans les pays occidentaux où il existe des mouvements communistes
importants, la guerre froide modifie la donne politique nationale. En France,
par exemple, le PCF est exclu du pouvoir à partir de 1947 jusqu’en 1981. Il
devient une force d’opposition permanente aux différents gouvernements
et organise des luttes sur les terrains sociaux et politiques.
Mais la guerre froide provoque aussi des crises graves qui risquent de
faire basculer le monde dans un conflit ouvert. Ainsi, en 1948, l’URSS
décide-t-elle de provoquer le blocus de Berlin-Ouest pour obliger les
Américains, les Anglais et les Français à quitter ce secteur ouest. Les
Américains répliquent en organisant un pont aérien, afin de ravitailler la
ville, lequel dure 9 mois. Les deux armées se font face et pourtant n’ou-
vrent jamais le feu. Quelles interprétations donner ? À cette date, les
Américains disposent de la supériorité militaire dans la mesure où ils sont
les seuls à disposer de l’arme atomique et on peut penser que Staline a
hésité à entrer dans une guerre à l’issue pour le moins incertaine. D’autre
part, les nations européennes viennent de vivre la guerre la plus sanglan-
te de l’humanité (près de 20 millions de morts dans la seule URSS) et ne
sont pas prêtes, pas plus que leurs dirigeants, à risquer une confrontation
de grande ampleur.
À l’échelle internationale, les deux grands tissent des réseaux d’allian-
ce afin de contrer l’ennemi. Cela se traduit pour l’un comme pour l’autre
par la création d’organisations militaires (l’OTAN en 1949 ; le Pacte de
Varsovie en 1955) et par la recherche de nouveaux alliés dans le monde
afin d’étendre sa propre zone d’influence. Ainsi l’URSS choisit-elle
d’épauler dans un premier temps la révolution chinoise puis le Vietnam
communiste ; dans le continent latino-américain, elle s’appuie sur la révo-
lution castriste à Cuba pour limiter la puissance des États-Unis.
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