fm - novembre 2003 2 / 3
Le chiffre d'affaires du secteur est de 384 millions d'euros contre un chiffre d'affaires
estimé à 6,9 milliards d'euros pour l'hôpital public et 1,6 milliard d'euros pour le secteur
associatif participant au service public hospitaliser et, à ce titre, soumis lui aussi au
budget global. Ces estimations sont présentées dans le tableau figurant en annexe,
construit à partir des données nationales de consommation de soins hospitaliers : 59
milliards d'euros en 2002. La psychiatrie hospitalière représente, selon la Cour des
Comptes, 15 % de ces dépenses.
Les cliniques psychiatriques ne sont pas assujetties au budget global forfaitaire annuel
mais au système du prix de journée facturé en fonction de l'activité réelle des services.
Les prix sont de l'ordre de 120 € par jour, tous honoraires compris, remboursés par
l'assurance maladie, le tout dans un univers de prise en charge sécurisé, confortable et de
taille humaine.
Elles dispensent en effet un hébergement et des soins dont la qualité est contrôlée par un
système de classement apparenté à celui de l'hôtellerie assorti naturellement de critères de
sécurité, de ressources en personnel de soins et de garanties concernant le fonctionnement
médical, comme par exemple la permanence d'un médecin sur place 24 heure sur 24
.
Les conditions d'accès à ces cliniques sont identiques à celles des hôpitaux, le libre choix
figurant à l'article premier des lois hospitalières successives. Les taux de remboursement
et d'exonération par l'assurance maladie subissent les mêmes règles.
Plus de 100.000 patients y sont reçus chaque année, ce qui représente près de 4 millions
de journées servies.
Hormis les troubles psychiatriques nécessitant la mise en application de la loi du 27 juin
1990 pour les hospitalisations sous contrainte
, les cliniques accueillent toutes les formes
de troubles psychiatriques, de la simple dépression réactionnelle au psychotique plus ou
moins chronique en passant par tous les états intermédiaires possibles, y compris les états
d'agitations, les tentatives de suicides, etc.
Les cliniques privées sont très loin de ne recevoir que des nantis comme le croit parfois le
grand public et elles accueillent en réalité des patients de tout milieu social. 10 à 15% de
leurs patients relèvent de la CMU.
En psychiatrie, il n'existe pas, à proprement parlé, de séjour programmé comme cela se
rencontre dans d'autres domaines. Par exemple, une opération chirurgicale portant sur une
prothèse de hanche pourra être prévue au bon moment, tant pour le patient lui-même que
pour le service opératoire. En revanche, un état mental nécessitant un séjour en milieu
hospitalier se révèle toujours en pleine période de crise, dans une phase aiguë qu'il
convient de prendre en charge le plus vite possible, pour éviter la souffrance, prévenir les
tentatives suicidaires, libérer la famille le plus souvent dans un profond désarroi.
Compte tenu de leur capacité non extensible en termes d'autorisation, les cliniques
privées font face à cette urgence à partir d'une gestion élaborée de files d'attente de quinze
jours à un mois en liaison avec les généralistes et les psychiatres de ville.
L'UNCPSY va présenter un projet d'amélioration de la permanence médicale
intégrant une meilleure prise en compte des aspects somatiques dans la prise en
charge et une meilleure intégration dans les réseaux d'urgences locales.
Actuellement, seules deux cliniques reçoivent des patients en hospitalisation à
la demande d'un tiers ou en hospitalisation d'office. Mais un changement de la
réglementation est envisagée.