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Les profits des sociétés sont très difficiles à prévoir à court terme à cause
des fluctuations cycliques, qui peuvent être très violentes, et parce qu’il s’agit
d’une variable résiduelle. Les profits proviennent de la différence entre le chiffre
d’affaire et le paiement de tous les intrants nécessaires à production et la gestion
de l’entreprise. Nous aborderons donc la rentabilité des entreprises dans une
perspective à long terme, car c’est dans ce contexte qu’elles peuvent maîtriser les
paramètres de leur destinée.
L’amélioration de la rentabilité des entreprises canadiennes
Il est maintenant bien reconnu que la prospérité économique d’un pays
dépend de la rentabilité des entreprises. Ces dernières doivent démontrer qu’elles
sont capables d’assurer leur expansion en fournissant un rendement compétitif
aux actionnaires et en prouvant leur rentabilité financière aux bailleurs de fonds.
Les entreprises canadiennes ont vécu un très long processus de restructuration.
Après les années 70 très favorables aux producteurs de ressources naturelles à
cause de la hausse du prix relatif des matières premières, les entreprises
canadiennes ont dû s’ajuster à un environnement où la performance dépend bien
davantage de la maîtrise des coûts de production que de l’augmentation du prix de
vente. La période de désinflation des années 80 et la récession de 1990-1991 ont
entraîné des ajustements douloureux pour les entreprises canadiennes, provoquant
une diminution des profits des sociétés avant impôts à 4,5 % du PIB en 1991-
1992 (graphique 1) comparativement à 12,4 % en 1979. Elles ont toutefois été
capables d’améliorer leur rentabilité au cours des dernières années, grâce à la
maîtrise des coûts et à leur participation de plus en plus poussée à la chaîne de
production de l’économie nord-américaine et mondiale. Au 4e trimestre de 2000,
les profits des sociétés avant impôts se sont de nouveau hissés à 12,2 % du PIB,
ce qu’on n’avait pas vu depuis la fin des années 70.
Le Canada se compare avantageusement avec les États-Unis
La rentabilité des entreprises canadiennes se compare avantageusement à
celle des entreprises américaines puisque les profits des sociétés avant impôts des
comptes nationaux s’élevaient à 12,2 % du PIB au 4e trimestre de 2000
comparativement à 8,8 % aux États-Unis (graphique 1). Notons toutefois que
lorsqu’on prend en considération les impôts sur les bénéfices des entreprises, la
différence est quasiment nulle (graphique 2). Le fardeau fiscal est donc toujours
bien plus important ici qu’aux États-Unis.