2) L'élement humain : les membres du parti.
En 1966, le taux d’adhésion était de 48% pour le parti travailliste britannique.
En cette même année, le taux d’adhésion était de 36% pour le parti socialiste autrichien.
A la même époque en France, le taux d’adhésion pour le PCF était de 7%.
1,5 % était le taux d’adhésion pour le parti gaulliste (Union Démocrate pour la République).
La France a un taux de militantisme nettement plus faible que la moyenne de ses voisons européens.
Actuellement, sur 100 électeurs, pas plus de 5 sont adhérents d’un parti politique (plutôt 3).
C’est vrai aussi pour les syndicats, en France, très faible taux de syndicalisation 8%.
Faible taux de militantisme en France, tradition individualiste. C’est aussi parce qu’en France on est arrivé rapidement à
la neutralité de l’Etat, c'est-à-dire que pour obtenir des avantages il n’était pas nécessaire forcement de s’engager en
politique.
Actuellement, l’UMP revendique 300 000 adhérents. Le PS, revendique 220 000. Le PCF, 134 000 adhérents, le FN
entre 40 000 et 50 000 francs. L’UDF, 40 000 adhérents. Lute ouvrière, 3 000 adhérents environ.
On doit se poser la question de savoir pourquoi on s’engage en politique.
Mancur Olson a publié en 1978, Logique de l’action collective. Olson pose la question suivante, pourquoi s’engager ?
Olson prend l’exemple d’une entreprise dans laquelle il y aura un conflit social, il y a ceux qui vont se mettre en grève
et ceux qui ne le feront pas. Olson se demande finalement quel camp choisir.
- Faire grève, c’est un désagrément aux yeux de la hiérarchie.
- Si la grève réussie, celui qui n’a pas fait grève bénéficiera quand même des avantages.
Que l’on s’engage ou pas, le résultat sera le même.
C’est la théorie du « ticket gratuit » ou du « cavalier seul ».
Dans cette hypothèse, s’engager ne sert à rien.
Olson se penche sur les motifs de l’engagement et conclu que l’engagement est motivé par la recherche de bien,
d’avantage.
Olson va distinguer les biens collectifs et les biens individuels.
Les biens collectifs, c’est tout une catégorie qui va en bénéficier (ex : tous les salariés recevront une hausse des
salaires), on peut en bénéficier sans s’engager.
En revanche, les biens individuels, ce sont les biens que l’on ne peut pas obtenir sans s’engager.
Finalement, l’engagement est motivé par la recherche de bien individuel.
D’autres auteurs partagent cette même idée, l’engagement est motivé par la recherche d’intérêt personnel par exemple la
recherche d’avantages matériels (obtenir un pouvoir, attribution d’un logement etc.). Ce peut être également des
avantages d’ordre psycho affectif, d’ordre symbolique, non matériel c'est-à-dire par exemple une meilleure estime de
soi (servir une grande cause, altruisme etc.)
Dans la réalité la recherche d’avantage personnel et psycho affectif se mélange.
> Le militantisme est souvent influencé par l’engagement des parents.
Certaines catégories sont plus portées au militantisme que d’autres. Ainsi, les étudiants, les enseignants, les
fonctionnaires, les jeunes et plus les garçons que les filles.
Ce qui explique que les femmes restent aussi moins présentes dans la politique.
Le travail militant n’est pas forcement enthousiasmant.
II. Formation et fonctionnement des partis politiques.
A. La défense des partis modernes.
1) Une naissance difficile et tardive.
a. Le parti : une notion à considérer avec méfiance.
Si on remonte à l’étymologie du mot parti, on a deux possibilités Soit cela renvoi au mot latin « pars » qui signifie une
partie. Soit le verbe français « partir » au sens de faire des parts.
Ces deux sens renvoient à l’idée d’un morcellement, d’une division.
Diviser, c’est affaiblir.
Un parti au sens du XVII, XVIII, c’est une partie et une partie c’est une division, donc un affaiblissement.
A l’origine, le concept de parti est mal vue, car source de querelle, d’affaiblissement.
Le parti a vite été considéré comme une faction, un groupe au sens péjoratif. Petit groupe motivé par ses propres intérêts
et qui va nuire à l’ensemble.
Pendant très longtemps, le parti politique a été vu comme un intermédiaire entre le citoyen et les gouvernants.
Cette vision s’était imposée en France par les idées de Jean Jacques Rousseau, qui ne veut pas d’intervention, il veut
une démocratie directe.
Pour Rousseau, cette idée d’intermédiaire n’existe pas puisque par définition c’est le peuple qui doit avoir le pouvoir.
Absence de vision des partis politiques pendant très longtemps, c’est d’ailleurs ce qui a aussi fait le succès du
bonapartisme (pas de parti politique, union du peuple autour du chef).
Mais cette vision ne reflète pas la liberté, base de la démocratie, diversité des opinions etc., droit de se rassembler avec
ceux qui pensent pareil afin de triompher.
Trois auteurs américains au XVIII ont tentés d’apporter des explications à ce dilemme, division ou union. Le