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Fiche CESE 3551/2012 EN-EXT/cc .../...
la politique industrielle, et qui mettait en avant des conditions cadres, l’innovation et l’assimilation
technologique, ainsi qu’un capital humain répondant aux besoins du marché. Depuis, la stratégie
Europe 2020 et les plans nationaux de réforme ont été lancés et le gouvernement polonais a décidé de
réduire le nombre des stratégies de 41 à 9. Bien qu’elles ne constituent pas une stratégie industrielle à
part entière, trois de ces neuf stratégies restantes sont des plus essentielles pour l’industrie: économie
innovatrice et efficiente; sécurité énergétique et environnement; développement des ressources
humaines. Ces stratégies ne proposent aucun instrument à proprement parler mais plutôt des domaines
d’intervention. Des travaux sont actuellement en cours pour étoffer le programme de développement
des entreprises (2012-2020) au titre de la stratégie pour une «économie innovatrice et efficiente». Ce
programme, qui adoptera vraisemblablement une approche horizontale complétée par certains
composants sectoriels, fournira une nouvelle infrastructure pour l’innovation et le soutien aux
entreprises. De nombreuses parties intéressées craignent néanmoins que ce programme reste lettre
morte.
La Pologne mène actuellement une politique industrielle que les parties intéressées polonaises
considèrent comme fidèle, dans les grandes lignes, aux objectifs de la stratégie Europe 2020, même si
ses principales caractéristiques ont été définies avant l’élaboration de ladite stratégie. Le but principal
de la politique industrielle polonaise est de créer un environnement juridique clair et stable pour a)
favoriser la croissance des entreprises, b) privatiser les entreprises publiques et c) encourager
l’innovation.
Le gouvernement estime que la Commission tripartite est une bonne pratique qui offre une véritable
plateforme au dialogue actuel. Quatre comités sectoriels (textiles, acier, produits chimiques et
construction, et services municipaux) se réunissent régulièrement et, à en croire le gouvernement, sont
correctement entendus. L’opinion répandue parmi les partenaires sociaux, particulièrement les
syndicats, est cependant plus nuancée. Selon eux, les discussions autour des stratégies ne se déroulent
pas au niveau adéquat et, de fait, les stratégies ne répondent ni à la réalité ni aux besoins de
l’économie et de la société polonaises. Ils ajoutent qu’il n’y a aucune véritable réflexion sur les
répercussions des politiques européennes et que les entreprises – en particulier les PME – ne sont pas
suffisamment soutenues dans leurs efforts d’adaptation. Personne ne contredit toutefois la valeur de la
Commission tripartite; au contraire, le sentiment qui domine est qu’elle devrait être davantage
valorisée, particulièrement en tant qu’outil efficace de dialogue social.
Malgré les efforts du gouvernement pour répondre aux besoins de l’industrie, l’humeur est à
l’insatisfaction du fait que les mesures élaborées par le gouvernement manquent de vision – elles ne
se projettent pas à long terme – et ne profitent pas suffisamment du vent favorable qui a soufflé sur
l’économie polonaise ces dernières années (y compris pendant la crise, qui a quelque peu épargné la
Pologne). Il est souvent avancé que la politique industrielle manque de cohérence et de coordination
(entre les différents ministères concernés). Certains acteurs affirment que le processus de
transformation au niveau micro-économique est trop superficiel; il y a lieu de proposer une
transformation plus profonde, de poursuivre la privatisation et de mieux légiférer pour accroître
l’efficacité des administrations publiques et des institutions qui gravitent autour. Nombre de parties
intéressées estiment qu’il faudrait porter plus d’attention aux avantages en matière de compétitivité et