Argument - Lettre n°2 - Dialogues d`Exilés = Bertolt Brecht

L’Arche Editeur, Paris, est éditeur et agent théâtral du texte représenté.
Doc © Hervé Monjoin, février 2004. Contact : [email protected]
PROJET 2005
BERTOLT BRECHT
« DIALOGUES D’EXILES »
« FLÜCHTLINGSGESPRÄCHE »
« CONVERSATIONS AMONG EXILES »
1940
« Dialogues d’exilés »
Traduit de l’allemand par Gilbert Badia et Jean Baudrillard, 1972,
ISBN 2-851816153-3 L’ARCHE-EDITEUR, Paris
Egalement publié par L’AVANT-SCENE THEATRE N° 432
« Premier ouvrage de Bertolt Brecht publié après sa mort, en 1961, ces
dialogues font penser à Diderot, on y trouve également sous les jeux du
paradoxe et de l’ironie des thèmes qui ont été développés dans La Bonne âme
de Sé-Tchouan ou Sainte-Jeanne des abattoirs. » (in L’ Avant-Scène, n° 432).
Dialogues d’exilés a été créée à la Maison de la Culture de Bourges, le 6 avril
1968, dans une mise en scène de Guy Lauzin avec Gabriel Monnet (dans la
même saison était programmée Antigone de Sophocle, traduite par Hölderlin
et adaptée par Brecht, jouée par le Living Théâtre, dont les directeurs-
fondateurs étaient issus de l’école d’Irwin Piscator). Elle fut également créée
à Paris au Théâtre des Mathurins dans une mise en scène de Tania
Balachova avec Raymond Rouleau et Bernard Fresson, le 20 novembre 1968.
« Nous sommes à Helsingfore, (Finlande) au buffet de la gare, au début de la
guerre. Deux Allemands exilés ou chassés de leur pays par « comment
s’appelle-t-il donc au juste ? » devisent librement, passant du rôle des vertus
civiques à la nécesside l’ordre, des méthodes d’éducation au plaisir que la
pensée procure ou ne procure pas. Mais toujours ils en reviennent à la cause
de leur exil : le Troisième Reich. » in programme La Comédie de Bourges.
Cette pièce qui n’est pas à proprement parler une pièce, de même que « cette
bière n’est pas de la bière » (premiers mots du texte), donne à entendre dans
un lieu unique et anonyme des réflexions sur tous les sujets du monde et de
toutes les époques. Les deux personnages y tournent en rond, en spirale
même ; ils se quitteront comme ils se sont rencontrés. Devenus complices
plus qu’amis, ils poursuivent leur fuite chacun de son côté si tant est qu’il y
ait un sens à la situation qui est la leur.
L’Arche Editeur, Paris, est éditeur et agent théâtral du texte représenté.
Doc © Hervé Monjoin, février 2004. Contact : [email protected]
Cette pièce rend très sensiblement compte de la situation de l’exilé
particulièrement en cette période des pays comme la France, d’abord
accueillants, se révèlent être de véritables pièges et d’une manière générale
de celle l’exilé devient l’apatride gênant ne trouvant plus ni son identité
juridique, ni son identité morale et intellectuelle, ni son identité économique
et sociale. Mais la pièce est aussi le révélateur de l’illusion de ces notions.
L’exil, on le sait, rend l’esprit plus aiguisé ; Brecht s’en sert pour parler de
choses sérieuses avec une dialectique d’un humour décapant, à très grande
vitesse, comme…dans un dialogue spontané. Le résultat : un langage ciselé,
un tourbillon de mots dans un lieu clos, lieu de transit pour des destinations
non nommées, traversé d’inconnus, ouvert à tout par les portes et les
fenêtres, comme un passage des mondes réels aux faux-semblants et
réciproquement. « Kalle : On pourrait formuler la chose ainsi : rien n’est
à sa place, c’est le désordre. où, à la place voulue, il n’y a rien, c’est
l’ordre. ».
Naturellement la pièce est datée, les exilés ont des noms, ils ne sont pas
encore produits en gros bataillons d’anonymes sur les mers ou les routes de
nos continents. L’actualité de Dialogues d’exilés ce sont la plupart des
thèmes qui y sont évoqués et c’est aussi cette situation des pourchassés de
la politique et de l’économie, ceux qui, comme en 1940, n’ont pas réussis à
se faire tuer chez eux. Elle demeure aussi un bijou de pièce de théâtre
politique et l’analyse y est toujours pertinente.
Pourquoi mai 2005 ? En soi, jouer Dialogues d’exilés est très souhaitable
aujourd’hui comme hier ; il y a des textes qui aèrent le cerveau, c’en est un.
Il se trouve que Sanary Sur Mer est l’une des communes qui « accueillit » le
plus grand nombre d’exilés allemands et autrichiens entre 1933 et 1945.
Brecht y fit quelques séjours, Lion Feuchtwanger y résida plusieurs années,
Franz Hessel y est mort en 1941. En mai 2005, la Feuchtwanger Mémorial
Library (University of Southern California) tiendra son congrès annuel à
Sanary. On sait que Brecht et Feuchtwanger ont collaboré sur deux sinon
trois pièces Simone Machard et de « La vie d’Edouard II, roi d’Angleterre », d’après
Marlowe, il s’agit aussi de « mettre en application » dans l’écriture du théâtre de
nouvelles théories) et avaient de nombreuses activités littéraires et politiques
communes.
« Dialogues d’exilés » sera donc à nouveau créée à cette occasion, au
Festival d’été de Carqueiranne, Var, par la compagnie Uppercuthéâtre,
mise en scène de Laurent Zivéri, coproduction de la Ville de Carqueiranne et
poursuivra sa carrière sur la saison 2005-2006, à Paris, dans un premier
temps, puis en tournée en France. Les acteurs choisis, Bernard-Pierre
Donnadieu et Pierre Santini ont donné leur accord.
En accord avec les ayants droits, L’Arche Editeur, Paris, a accordé par contrat à Hervé
Monjoin, les droits de représentation en exclusivité pour la France de mai 2005 à septembre
2006.
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