Evaluation du déterminant musculaire

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Physiologie
Chapitre II (Bernard)
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EVALUATION DU DETERMINANT MUSCULAIRE
I.
Caractéristiques Musculaires
 Quel est le sens de la mesure ? : intérêts et limites.
Elle est très importante pour établir un programme individualisé.
On évalue quoi, pourquoi, sur quoi ion réentraine…
 Lors d’un travail, la tension, la vitesse et la longueur du muscle peuvent varier ou non.
Ancienne Appellation (Nado)
Tension
Vitesse
Longueur
Sans variation
Avec variation
Sans variation
Avec variation
Sans variation
Avec variation
Allongement (+)
Diminution (-)
Isométrique
Isotonique
Excentrique
Concentrique
Nouvelle Appellation
Isotonique
Anisotonique
Isocinétique
Anisocinétique
Isométrique
Anisométrique
Excentrique / Pliométrique
Concentrique / Miométrique
Tableau 1 : Classification des Contractions Musculaires
A. Ancienne Appellation
Avant, on n’avait les moyens de mesurer la tension et la vitesse : on utilisait le terme relatif à
la tension pour caractériser la longueur.
Hill a défint 2 lois pour caractériser la tension musculaire :
La Loi Force / Vitesse : la force diminue quand la vitesse augmente et inversement.
La Loi Tension / Longueur : a une longueur donnée correspond le développement
d’une tension maximale.
C’est l’Angle d’Efficacité Maximale (AEM).
NB : Ils utilisaient le préfixe ISO pour parler d’une variation !
B. Nouvelle Appellation
Il n’y a pas d’exercices Isotoniques sauf sur un laps de temps donné.
Le dynamomètre permet d’évaluer la contraction du muscle à une vitesse donnée (définit par
la machine)  C’est du travail Isocinétique.
NB : Si la vitesse est supérieure à 90°/s, on s’oppose à la résistance de la machine qui nous
impose une plage vitesse à respecter.
C’est un test instrumentalisé dont la Limite est la suivante : tous les gestes de la vie
quotidienne sont anisocinétiques et les transferts sont limités.
L’Intérêt est que c’est un test facilement reproductible pour une même personne et on peut
opposer les 2 cotés ce qui est intéressant dans le cadre de la rééducation par exemple : la
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jambe saine nous donne la référence que la jambe opérée doit atteindre ou récupérer tout en
prenant en compte l’asymétrie musculaire.
NB : La pliométrie de Nado est différente de la plyométrie de Come-back.
Le terme pliométrie est un synonyme d’excentrique pour les Canadiens.
La plyométrie est un type d’exercice qui couple le travail excentrique et concentrique en
même temps. C’est un travail d’emmagasinement/restitution d’énergie qui joue sur le cycle
d’étirement/détente du muscle (voir plus bas).
Le travail Isométrique se fait sans déplacement, en statique.
Le travail Anisométrique Excentrique est freinateur du mouvement.
II.
Intérêts et Limites des Modes des Différents Modes de
Contractions Musculaires
Différents modes de contraction visent à développer la « force » musculaire qui
dépend de 3 Phénomènes Complémentaires :
Hypertrophie Musculaire : Un muscle développe environ 6kg/cm².
Plus la section transversale du muscle est importante, plus la force développée devrait être
grande.
Pour arriver à hypertrophier les muscles, il faut faire des séances à RM 15, en moyenne, 5
séries et 1 à 3 répétitions.
Référence : Table de RM 1 (répétition maximale 1 fois, à 100%) de Berger
Amélioration de l’Innervation Intramusculaire : C’est le recrutement au sein
du muscle de toutes les unités motrices (UM) disponibles.
On peut l’évaluer par EMG (électromyographie de surface ou à l’aiguille mais c’est une
méthode invasive).
Amélioration de l’Innervation Intermusculaire : C’est la synergie
intermusculaire, la coordination entre les différents muscles. L’organisme, recrute des UM
dans tous les muscles.
Références : Michel Pradet : La préparation physique
J. Weineck : Manuel de l’entraînement, Vigot.
NB : En fonction du substrat utilisé, on ne développe pas les mêmes qualités :
Phosphocréatine : travail de la vitesse maximale (récupe longue, minimum 5
min, pour avoir le temps de resynthétiser de la phosphocréatine, sinon, on passe dans le
glycogène).
Glycogène : travail de la puissance (70 %).
Lipides : travail de l’endurance (50%). Il faut faire des séances à 30 répétitions
mais avec des charges plus légères.
Le temps de récupération est très important pour gérer son effort et travailler vraiment où on
veut.
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A. Entraînement Isométrique
1) Intérêts
Il est d’une grande efficacité, le coefficient d’amélioration de la force est très élevé pour un
travail musculaire réalisé sur une position angulaire spécifique facile à repérée.
Il permet d’améliorée les qualités de force, de force maximale et de force explosive
(Garfinkel, 90).
Il demande peu de matériel : le poids du corps suffit.
2) Limites
-
Ce travail permet de recruter des UM de type rapide uniquement.
Il remet en cause des caractéristiques d’élasticité musculaire (propriétés du muscle) 
Il peut provoquer des diminutions d’amplitude articulaire.
Il ne prend pas en charge la coordination.
La saturation au niveau des progrès est très rapide.
Si on le fait avec de lourdes charges, il faut bloquer sa respiration ce qui entraîne une
augmentation de la tension artérielle ainsi que les risques d’hypertension artérielle.
Le gain se situe à la position de travail uniquement et de façon limitée de part et
d’autre.  Il faut définir plusieurs plages de travail pour arriver à quelque chose
d’harmonieux.
B. Entraînement Anisométrique Concentrique
1) Intérêts
Il respecte les chaînes musculaires (Busquet, Mezières, Ed Frison Roche).
Ce n’est pas un travail trop intense et il est harmonieux, c’est un travail physiologique.
Il permet de développer toutes les qualités du muscle : force maximale (100%), puissance
(70%) et endurance (50%) avec des charges, des séries et des répétitions différentes.
Il est adapté, sans contre indications à un large public.
2) Limites
-
Il est limité dans la progression car elle est assez rapide.
Il n’y a pas d’homogénéité (d’égalité) dans les tensions musculaires subies par le
muscle à tous les angles du mouvement.
Ex : Au début du mouvement, la tension est très élevée car il y a un grand bras de levier puis
la vitesse s’annule et après 90°, la tension est faible.
C. Entraînement Anisométrique Excentrique
La tension musculaire développée est supérieure à celle d’un travail isométrique et
concentrique.
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NB : La référence c’est le travail en isométrique, on considère que c’est le 100%.
Le travail en concentrique se fait à environ 10% en dessous (90%) et le travail en excentrique
se fait de 20 à 30% au-dessus (120 à 130%).
 On ne l’utilise jamais en début de réentrainement.
1) Intérêts
Il améliore la densité capillaire et développe différentes caractéristiques du muscle (les
composantes série et parallèle qui jouent sur l’élasticité).
2) Limites
C’est un mode de travail très sollicitant et risqué. Il est très facile de se faire une contracture à
cause des charges souvent très lourdes.
D. Entraînement Plyométrique
C’est Gilles Cometti qui a mis cette méthode en place. C’est l’association de 2 régimes de
travail : concentrique et excentrique.
Référence : Cavagna et Margaria (65), Travaux de physiologie musculaire (travaux sur
l’élasticité du muscle).
Cette méthode est basée sur le modèle d’emmagasinement / restitution.
La notion de temps qui y est intégrée est très importante. En effet, si on attend trop longtemps,
l’énergie emmagasinée est perdue, elle ne peu plus être restituée.
C’est une méthode réactive très coûteuse qui impose très peu de répétitions.
1) Intérêts
Elle améliore les qualités de force explosive, le TDFM (temps de développement de la force
maximale augmente).
Elle est très intéressante pour la coordination inter et intramusculaire : le maximum d’UM est
recruté.
2) Limites
Elle est très fatigante et risquée, que ce soit au niveau musculaire, articulaire ou osseux.
C’est une méthode très traumatisante.
C’est très complexe d’intégrer une telle séance dans un programme d’entraînement.
III.
Application
A. La Force Maximale
1) Méthode Concentrique Quasi Maximale
Ce sont des séances de 5 séries de 3 répétitions.
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Il faut définir le RM1 pour ne pas commencer trop haut sinon, la fatigue se fait très vite sentir.
On passe par une séance de familiarisation.
Ex de séance type :
1ère série : 3 répétitions à 90% de RM 1
2ème série : 3 répétitions à 95 % de RM 1
3ème série : 3 répétitions à 97 % de RM 1
4ème série : 3 répétitions à 100 % de RM 1
5ème série : 3 répétitions à 100 % + 1 kg de RM 1
On pose une récupération de 3 à 5 minutes entre chaque série.
2) Méthode Concentrique Maximale
On fait une séance de 5 séries d’1 répétition à 100%.
On pose une récupération de 3 à 4 minutes entre chaque série/
3) Méthode à Charge Isométrique Maximale
On commence par définir 100% de la FIM (Force Isométrique Maximale). C’est la charge que
l’on peut supporter au moins 3 secondes sans bouger.
On fait 5 séries de 2 répétitions.
Chaque répétition dure 6s : il faut maintenir la position pendant 6s.
On pose une récupération de 3 minutes entre chaque série et 5s entre chaque répétition.
4) Méthode Excentrique
On fait 3 séries de 5 répétitions à 150% maximum à soulever une fois.
C’est un travail freinateur.
On pose une récupération de 3m entre chaque série.
NB : il faut toujours se référer à la table de Berger pour définir quelle est la charge à 150% car
en réalité on travail toujours en dessous.
Ex : si 100 kg = 150%, on travail à 88 kg.
5) Méthode Concentrique/Excentrique Maximale
On fait 3 à 5 séries de 6 à 8 répétitions.
La charge se situe entre 80 et 90% du maximum.
On récupère 3 minutes minimum entre chaque série.
B. La Puissance Moyenne
1) Méthode à Charge Constante
On prend 80% du maximum et on fait 3 à 5 séries de 8 à 10 répétitions avec 3 minutes de
récupération entre chaque série.
NB : il faut réévaluer le maximum tous les mois quand on s’entraîne tous les 2 jours car les
progrès sont très rapide et après, on travail en dessous de ce qu’on veut.
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2) Méthode en Pyramide
La charge est progressivement croissante.
Dans une séance à 4 séries par exemple, on fait :
1ère série : 12 répétitions à 70%
2ème série : 10 répétitions à 80 %
3ème série : 7 répétitions à 85 %
4ème série : 5 répétitions à 90 %
On pose 4 min de récupération entre chaque série.
NB : Pendant le temps de récupération, il faut beaucoup d’hydrater et s’étirer.
Il est possible de faire des pyramides inversées et de faire des allers-retours.
3) Méthode Bodybuilding
Le but est d’épuiser le muscle, de l’amener à saturation.
On fait des séances de 5 séries avec 15 à 20 répétitions avec une charge maximale de 70% et
on récupère 2 à 3 minutes entre chaque série.
4) Les Autres Méthodes
La Méthode Isométrique se fait à charge inférieure, avec moins de séries mais plus de
répétitions.
La Méthode Isocinétique est obligatoirement instrumentalisée, il faut un dynamomètre qui
permet le contrôle direct de la charge.
NB : pour le travail en endurance, ce sont les mêmes méthodes mais avec des charges moins
lourdes.
5) Les Méthodes Mixtes
Ce sont la plyométrie, le bondissement, les parcours nature.
Elles sont beaucoup plus difficiles à quantifier.
Ce ne sont pas des méthodes strictement analytiques, elles sont beaucoup plus globales.
Elles sont à mi-chemin entre le renforcement musculaire et l’amélioration aérobie, anaérobie
et métaboliques.
Pour travailler la force/vitesse, il est possible de faire 6s à fond puis 5 minutes de récupération
sur vélo, c’est une méthode explosive.
Référence : Programmation d’entraînement.
Attention, ce ne sont que des exemples à adapter à la population encadrée, il faut surtout
comprendre les principes.
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