Le jeûne Le jeûne est une méthode ancestrale dont les bienfaits préventifs et thérapeutiques sont aujourd’hui scientifiquement reconnus. Objectifs : reposer, détoxiquer et régénérer l’organisme. Mais sa pratique, qui nécessite de prendre quelques précautions, présente dans certains cas des contre-indications. Au sens strict du terme, le jeûne consiste à n’absorber aucune nourriture. Il existe traditionnellement deux formes de jeûne intégral, le jeûne hydrique qui autorise à boire de l’eau, et le jeûne sec. Ce dernier s’applique dans un but thérapeutique bien précis, sur une très courte durée et sous surveillance, il est peu pratiqué. Plus récemment des versions de jeûne partiel ou jeûne modifié ont vu le jour ; ils intègrent des jus de légumes ou d’herbe de blé ou d’orge ou encore du bouillon, des jus de fruits, des tisanes sucrées au miel, etc. Quels sont les bénéfices du jeûne intégral ? Sur le plan physiologique, le jeûne intégral à l’eau ou à la tisane non sucrée permet de désintoxiquer en profondeur l’organisme. Ce nettoyage a une action préventive et curative sur de nombreuses maladies en lien avec un état de surcharge de l’organisme. Toutes les situations de surcharges ou de carences ont une incidence plus ou moins directe sur le potentiel de toutes les fonctions cellulaires et métaboliques ; à long terme, elles creusent le lit des véritables maladies et entravent l’expression optimale des phénomènes d’auto-guérison. Au niveau psychique, le jeûne apporte une grande clarté mentale, précieuse lorsqu’il y a d’importantes décisions à prendre ou pour faire un point sur sa vie. Dans de nombreuses traditions, il est pratiqué afin de purifier l’esprit, d’atteindre un état de conscience plus clairvoyant. Dans quelles affections est-il particulièrement indiqué ? Diverses études scientifiques ont démontré l’influence positive du jeûne dans de nombreuses pathologies, en particulier les maladies de peau, les maladies inflammatoires dont l’arthrite rhumatoïde, les maladies cardio-vasculaires dont l’athérosclérose, l’angine de poitrine, l’hypertension, et aussi l’asthme, les allergies, etc. Permet-il de maigrir ? Il est bien évident que lorsqu’on cesse de manger, on perd du poids. Le jeûne ne constitue cependant pas une manière efficace de maigrir à long terme s’il n’est pas accompagné d’une remise en cause des habitudes alimentaires. Bien souvent, les kilos perdus pendant la période de jeûne sont repris rapidement, du fait du chamboulement du métabolisme. Cependant jeûner peut aider à établir une autre relation à la nourriture, à devenir plus attentif aux saveurs, aux quantités,à manger plus lentement, ce qui est utile dans une démarche de perte de poids. Est-ce que tout le monde peut jeûner ? Il y a des contre-indications au jeûne. Avant d’en entreprendre un de plusieurs jours, il est recommandé de vérifier son état de santé auprès d’un médecin, particulièrement pour les personnes affectées par une maladie ou sous médication. S’il s’agit d’une première expérience, il est préférable de rejoindre un groupe supervisé par un professionnel compétent. Une personne en bonne santé peut pratiquer des jeûnes de courte durée sans danger. Le respect de certaines règles rend l’expérience plus confortable et évite en particulier de souffrir de symptômes d’élimination trop intenses ou de troubles digestifs. Quelles sont les règles à observer ? Tout d’abord prévoir une phase préparatoire qui consiste à réduire progressivement sa ration alimentaire et à supprimer peu à peu les produits d’origine animale, les excitants, etc.Durant cette étape, purger l’intestin avec par exemple du chlorure de magnésium, du jus d’aloe vera, des tisanes de plantes laxatives. Puis, durant le jeûne, se mettre au repos, idéalement, au contact de la nature dans un environnement calme, ressourçant, à l’abri des conflits, au chaud. S’adonner à des activités de détente, de relaxation, à la lecture, à une pratique artistique… Procéder régulièrement à un lavement intestinal à l’aide d’une poche spécifique. Boire des tisanes pour réchauffer le corps et l’esprit et accompagner le drainage des toxines, par exemple avec du thym, du romarin, de l’aubier de tilleul. Enfin, sortir du jeûne en revenant progressivement à unealimentation normale. Plus la durée du jeûne est longue, plus les phases de préparation et de reprise sur le plan alimentaire doivent être longues. Pour une journée de jeûne, une journée de préparation et de reprise suffit. Lors d’une première expérience de jeûne long, mieux vaut rejoindre un groupe supervisé par un professionnel compétent. Qu’est-ce qu’un symptôme d’élimination ? Durant le jeûne, une masse importante de toxines accumulées dans l’organisme est mise en circulation et conduite vers les organes d’élimination. Cela peut provoquer des maux de tête, des nausées, des irritations cutanées, des douleurs musculaires, des odeurs corporelles fortes : haleine,transpiration… Ces symptômes sont proportionnels au niveau de surcharges de l’organisme et ils sont généralement momentanés. S’ils viennent à durer, mieux vaut consulter. Que faire si on a faim ? Accepter la faim, sachant qu’elle sera passagère, s’occuper pour ne pas focaliser dessus. La faim est souvent ressentie les premiers jours, puis elle disparaît et fait place à un sentiment de légèreté et souvent à une certaine euphorie. Quelles sont les contre-indications ? Jeûner nécessite une certaine vitalité, or certaines maladies comme le sida et certaines formes de cancer affaiblissent l’organisme et jeûner pourrait aggraver l’état de dévitalisation.De même, les maladies affectant les organes d’élimination très sollicités par le jeûne, comme le foie et les reins, sont des contre-indications absolues au jeûne. Tout comme le diabète insulino-dépendant, la faiblesse et l’arythmie cardiaques, l’anorexie, la boulimie, la grossesse, l’allaitement… Il existeaussi des contre-indications relatives comme la maigreur, une tension artérielle basse, le 3e et 4e âge, la convalescence… Mieux vaut consulter un thérapeute avisé avant d’entreprendre un jeûne et prévoir une supervision médicale en cas de jeûne prolongé (plus d’une semaine). À quelle fréquence, combien de temps jeûner ? La fréquence et la durée du jeûne s’envisagent individuellement en fonction de l’âge, du poids, de la vitalité de la personne, de son degré d’intoxication, de son état de santé, de sa condition psychologique, etc. De manière générale, mieux vaut privilégier la régularité que la durée : un jour par mois, une semaine par an par exemple. La durée peut aussi évoluer en fonction de la façon dont est vécue l’expérience. Certaines écoles recommandent de ne cesser de jeûner que lorsque la langue est propre, l’urine claire et que la faim réapparaît, ce qui signifie que l’organisme a terminé sa détoxination et qui suppose un jeûne d’assez longue durée, déconseillé aux jeûneurs inexpérimentés. Mieux vaut commencer par des jeûnes de courte durée et, peu à peu, augmenter le nombre de jours. Certains auront beaucoup de difficultés, sur les plans physiques ou psychologiques, à jeûner totalement, même durant un seul jour, dans ce cas on peut envisager un jeûne partiel, ou une monodiète. Les monodiètes s’intègrent plus facilement dans notre vie sociale, elles sont plus douces pour le corps, mieux acceptées psychologiquement, mais les résultats en termes de désintoxination sont deux à trois fois plus longs à obtenir qu’avec un jeûne intégral ou partiel. Nettoyer l’organisme par l’intermédiaire d’un jeûne adapté permet d’assainir l’organisme et de se maintenir en bonne santé. Quel aliment choisir pour un jeûne partiel ? Le jeûne partiel intègre plutôt des boissons que des aliments. Il convient de choisir la boisson en fonction du but recherché. Le bouillon de légumes apporte un confort psychologique. Les jus de légumes sont plus nourrissants. En fonction du jus choisi, on apportera des nutriments spécifiques eton bénéficiera de propriétés particulières sur les différents organes du corps. Le jus de carotte, par exemple, stimule les fonctions hépatiques et le système immunitaire. Il peut constituer la base d’un cocktail dans lequel on peut mettre un peu de betterave, de fenouil, de céleri… Les jus doivent être préparés fraîchement à la centrifugeuse ou mieux, à l’aide d’un extracteur. Le jus d’herbe de blé ou d’orge est un complément intéressant durant le jeûne, il accompagne la détoxination, notamment la désacidification et apporte un concentré naturel de vitamines, minéraux et enzymes pour une action revitalisante. Il peut être consommé seul ou ajouté aux jus de légumes. Le jeûne, qu’est-ce que c’est ? Le jeûne est sans doute l’une des plus anciennes approches d’autoguérison. Même dans la nature, les animaux cessent instinctivement de manger quand ils sont malades ou blessés. Le jeûne complet consiste à s’abstenir de tout aliment (solide et liquide), à l’exception de l’eau, pendant une période plus ou moins longue dans le but de reposer, détoxiquer et régénérer l’organisme. Selon ses tenants, le jeûne contribuerait au maintien d’une bonne santé, au même titre qu’une saine alimentation, l’exercice physique et l’équilibre émotif. Les gens qui entreprennent un jeûne le font généralement pour « faire un grand ménage » ou donner au corps des conditions optimales de guérison. De tout temps, il a également été associé à des pratiques spirituelles ou religieuses. Il procurerait en outre un sentiment de clarté d’esprit et de 1 « désencombrement mental » . L’application du jeûne à des fins thérapeutiques demeure toutefois un sujet controversé. Certains praticiens y voient un danger pour la santé ou croient qu’il serait imprudent de l’entreprendre sans la supervision d’un professionnel de la santé. Jeûne complet ou jeûne partiel ? Bien qu’on utilise librement le terme « jeûne » pour englober plusieurs types 2-9 de cures et de jeûnes , il importe de faire une distinction entre le jeûne complet et les cures. Au cours d’un jeûne véritable, seule l’eau est permise et on recommande le repos complet. La cure (ou jeûne partiel) est plutôt basée sur diverses diètes restreintes comprenant des jus de fruits, de légumes ou d’herbe de blé, et parfois certains autres nutriments (céréales, pousses, infusions, bouillons, suppléments alimentaires, etc.). Ces cures, qui se veulent souvent thérapeutiques, peuvent être adaptées aux besoins particuliers des jeûneurs et varient selon l’approche des intervenants. Elles conviennent aux personnes qui ont des besoins particuliers, qui ne peuvent, en raison de leur santé, vivre un jeûne complet, ou qui souhaitent s’initier au jeûne par une approche plus douce. Bien que la tradition reconnaisse les vertus du jeûne, les premiers fondements e r scientifiques ne remontent qu’à la fin du XIX siècle. Le D Isaac Jennings (1788-1874) fut l’un des premiers médecins américains à le préconiser. C’est en 1822 qu’il renonce à l’usage de la médication et qu’il opte pour une nouvelle science de la santé basée sur des principes naturels, dont le jeûne, que l’on appela ensuite hygiène naturelle ou système hygiénique. D’autres praticiens l’ont imité, mais on doit principalement à Herbert M. 3 Shelton (1895-1985), chiropraticien et naturopathe, reconnu comme le père de l’école hygiéniste, d’avoir élaboré un protocole basé sur un jeûne strict à l’eau, sans exercice physique. Il s’agissait d’un repos physiologique complet que recommandait Socrate il y a 2 500 ans! - qui permettrait d’aiguiser l’esprit. Diverses associations regroupent les promoteurs du jeûne. Mentionnons 2 l’International Association of Hygienic Physicians (IAHP) , un regroupement international de médecins et professionnels de la santé spécialisés dans la 10 supervision du jeûne thérapeutique; l'International Natural Hygiene Society ; 11 et la National Health Association qui, sous le nom de American Natural Hygiene Society, fut autrefois dirigée par Herbert M. Shelton. 1 Une étude d’observation publiée en 2005 a évalué la faisabilité et l’efficacité de l’intégration d’une thérapie par le jeûne auprès de 2 121 patients admis dans un département de médecine intégrée d’un hôpital en Allemagne. Les patients souffraient soit d’une maladie chronique interne soit d’un syndrome de douleur chronique (arthrite rhumatoïde, maladie inflammatoire de l’intestin, douleur reliée au système locomoteur, syndrome de l’intestin irritable, maladie pulmonaire, migraine, céphalée, etc.). Tous les patients ont reçu des traitements d’acupuncture, d’hydrothérapie, pratiqué diverses approches corps-esprit et assisté à des cours sur la nutrition et les habitudes de vie. Il leur était en outre proposé de participer à un jeûne modifié de 7 jours. La consommation exclusive de 2 litres de liquide par jour (eau minérale, jus de fruits, thé, bouillon de légumes) fournissait au total 350 calories. Environ 45 % d’entre eux ont participé au jeûne. À leur sortie de l’hôpital, les patients ayant jeûné ont rapporté une diminution de leur symptôme principal significativement plus grande que celle des autres patients. Aucun effet secondaire sérieux ne fut rapporté. Les auteurs ont conclu qu’une thérapie par le jeûne était une méthode sécuritaire et efficace pouvant être incorporée dans un concept de médecine intégrée. D’autres recherches destinées à déterminer l'efficacité et l'innocuité du jeûne complet, seul ou associé à un autre traitement, ont fait état de résultats positifs dans le traitement de divers problèmes. Cependant, même si les auteurs concluent qu’il pourrait s’agir d'un traitement complémentaire intéressant, ils précisent généralement que des études supplémentaires seront nécessaires afin d’en valider l’efficacité. Recherches Soulager l’arthrite rhumatoïde. Diverses études ont démontré que des changements dans l’alimentation peuvent avoir un effet positif sur les 12 symptômes des patients souffrant d’arthrite rhumatoïde . En ce qui concerne le jeûne, une synthèse systématique parue en 2001 a relevé 4 études contrôlées, incluant au total 143 sujets, qui ont évalué l'effet d'un jeûne de 7 à 13 23 jours suivi d'une diète végétarienne . Des améliorations à long terme furent observées chez les sujets des groupes de jeûneurs (diminution de la douleur, augmentation de la capacité fonctionnelle) comparativement aux groupes témoins. Contribuer au traitement de l’hypertension. Deux essais ouverts sans groupe témoin, ayant comme objectif d’évaluer l’efficacité d’un jeûne médicalement supervisé dans le traitement de l’hypertension, ont été 14,15 publiés . Dans les 2 cas, les patients ont consommé uniquement des fruits et des légumes pendant 2 à 3 jours, puis seulement de l’eau pendant les 10 à 11 jours suivants. Ils ont complété le programme par une diète végétarienne de 6 à 7 jours. Les 174 patients du premier essai avaient une pression sanguine élevée (supérieure ou égale à 140/90 mm/Hg depuis au moins 12 mois) et ne prenaient pas de médicaments. Les 68 patients du second essai n’avaient qu’une pression sanguine limite (pression systolique entre 120 mm/Hg et 140 mm/Hg, combinée à une pression diastolique inférieure à 91 mm/Hg). Les résultats des 2 études indiquent une diminution statistiquement significative de la pression sanguine. De plus, 89 % des sujets de la première étude et 82 % de ceux de la seconde présentaient des valeurs normales de pression à la fin de l’intervention. Les auteurs de ces essais ont toutefois conclu que des études évaluant si les effets se maintiennent dans le temps seront nécessaires afin de pouvoir statuer sur l’efficacité de cette approche. Induire une perte de poids. Bien sûr, le jeûne permet de perdre du poids. À long terme cependant, le jeûne ne semble pas une manière efficace d’y parvenir. Il faudrait surtout modifier son style de vie, adopter de saines habitudes alimentaires et faire de l'exercice physique. Une étude ouverte 16 sans groupe témoin a été effectuée sur 207 personnes souffrant d’obésité morbide et hospitalisées pendant un jeûne d’une durée prévue d’environ 2 mois, dans le but de perdre du poids. Les résultats indiquent que le jeûne (durée moyenne de 47 jours) a été efficace pour faire perdre du poids (28,2 kg en moyenne). Cependant, parmi les 121 sujets ayant participé aux visites de suivi, 50 % avaient repris leur poids initial après 2 à 3 ans, et plus de 90 %, après 7 ans. 17 Améliorer la qualité du sommeil. Une étude pilote sans groupe témoin , portant sur 15 sujets non obèses âgés de 19 ans à 59 ans ayant observé un jeûne complet d’une durée de 7 jours, a donné des résultats prometteurs. Cette étude a démontré que le jeûne n’avait pas d’effet sur le temps total de sommeil, mais qu’il diminuait le nombre de réveils pendant la nuit. De plus, des améliorations en ce qui concerne la qualité subjective du sommeil, l’énergie journalière, la balance émotionnelle perçue et la concentration ont aussi été observées. Contribuer au traitement de la pancréatite aiguë. En cas de pancréatite aiguë, le jeûne est souvent de mise en raison des douleurs et de l'intolérance 18 digestive du patient. Un essai clinique aléatoire réalisé auprès de 88 sujets a comparé les effets de 3 traitements : le jeûne complet seul, une combinaison jeûne complet et cimétidine (un médicament visant à réduire la quantité d’acide produit par l’estomac), et la succion nasogastrique (aspiration des liquides de l’estomac à l’aide d’un tube inséré par le nez). Chaque traitement s’est poursuivi jusqu’à ce que le patient ne ressente plus de douleur pendant au moins 24 heures. Le jeûne seul et le jeûne accompagné de cimétidine ont tous les deux donné de meilleurs résultats que la succion nasogastrique. La reprise de l’activité intestinale normale a été plus rapide et la prise d’analgésiques a été réduite. Enfin, il n’y a que le jeûne seul qui a permis de diminuer de façon significative la durée de la douleur abdominale. Contribuer au traitement du syndrome de l’intestin irritable. En 2006, une petite étude clinique non aléatoire, réalisée en milieu hospitalier, a évalué l’ajout d’une période de jeûne à un programme de traitement pharmacologique et psychologique chez 58 sujets ne répondant pas au 19 traitement usuel du syndrome de l’intestin irritable . Deux groupes ont été créés : un groupe expérimental ayant jeûné pendant 10 jours consécutifs à l’intérieur des 12 semaines de traitement, et un groupe témoin ne recevant que les traitements. Les sujets ayant jeûné ont montré une diminution de 7 des 10 symptômes évalués par l’étude, comparativement à seulement 3 pour le groupe témoin.