
Document de travail sur l’évolution de la psychiatrie ERC 16/04/17
Groupe de travail : Véronique Alberola, Jean-Philippe Badin, Didier Brun, Thierry Dubois, Alice Gros, Jean
Lecourt, Jean-Michel Lougnon, Louis Masquin, Alain Nicolet,Marie-Thérèse Noël, Pierre Rance, Elodie Reber,
Denis Reynaud, François Torres
Pr François Borgeat, Département Universitaire de psychiatrie Adulte de Lausanne
En rouge et en italique les commentaires de Pierre Rance
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Facteurs économiques
« Le discours est toujours un peu le même, il faut réduire les déficits, contrôler le coût de la santé. Et
cela provoque une pression considérable sur les systèmes de santé. Nous n'échapperons pas, ici, à ces pressions
qui vont toujours dans le sens de gérer les soins, l'offre de service. La formule, qui nous est venue des Etats-
Unis, la plus connue en terme de dénomination, est ce qu'on appelle le manage care (PR : modèle qui aux Etats
Unis commence à avoir du plomb dans l’aile). Il est certain que la période où, par exemple, il n'y avait pas de limite
aux frais qu'on pouvait engendrer dans les soins - par exemple un médecin pouvait prescrire une longue
hospitalisation, une brève hospitalisation, des médicaments très coûteux ou pas, de longues séances de
psychothérapies ou des thérapies brèves - est révolue dans certains endroits et, ailleurs, sur le point de
s'achever. Ceci doit nous amener ensemble, dans un esprit de partenariat, tous les gens concernés, les soignants,
les soignés et leurs proches, à être vigilants particulièrement pour préserver l'accès aux soins. (PR : Voulons nous
en France un modèle de santé à l’américaine. J’espère que non).
…/…
Un autre effet de cette gestion imposée de plus en plus de l'extérieur, c'est que les tiers payant, les compagnies
d'assurance ou l'Etat selon les systèmes, veulent de plus en plus non seulement gérer les coûts mais décider quel
genre de service seront offerts, qui offrira les services. Et on a constaté, par exemple aux Etats-Unis, une
pression considérable pour un rôle accru d'intervenants de moins en moins formés, parce que moins coûteux.
Bien sûr en psychiatrie on a une longue tradition de travail pluridisciplinaire, avec des gens d'horizons divers, et
c'est pour nous essentiel et précieux. Mais il faut quand même faire attention. On pourrait se retrouver dans une
situation où tout ce qui est soin de plus long terme et de nature psychosociale serait scindé du rôle médical. Le
rôle essentiel du psychiatre serait alors de prescrire des médicaments et de faire des diagnostics, selon un
modèle neurologique qui ne convient certainement pas à notre conception du traitement psychiatrique.
…/…
Facteurs scientifiques
Nous assistons, dans le domaine de la psychiatrie et dans les domaines de recherche connexes, notamment celui
des neurosciences, à une véritable explosion des connaissances. …/…
Dans ce développement scientifique, ce qui peut-être nous touche davantage, qui se trouve plus près de nous et
de notre clinique, c'est le développement en pharmacothérapie…./…
Les nouveaux médicaments apportent des effets sur une gamme de symptômes plus complets, notamment ce
qu'on appelle les symptômes négatifs qui sont souvent les plus pénibles. Ils sont mieux tolérés. Ils engendrent
beaucoup d'espoir…./…
Ces développements en pharmacothérapie - associés à des connaissances nouvelles dans les approches
psychosociales dont on a démontré l'efficacité pour traiter la schizophrénie -, ont fait passer les gens qui traitent
et les gens concernés par le problème d'une attitude qu'on peut qualifier de pessimiste et résignée à une attitude
prudente mais de plus en plus optimiste et intéressée…./…
Nous assisterons dans les années à venir au développement d'une psychiatrie de plus en plus basée sur
l'évidence scientifique (PR : C’est l’auteur qui l’affirme. Pour ma part je pense qu’il est difficile pour la psychiatrie de se
positionner sur un registre essentiellement scientifique, c’est faire fî de toute l’humanité de cette spécialité qui par un grand
nombre de ses aspects à aussi un pied dans les sciences humaines. C’est la dualité entre science dure et science molle), plus
que sur des théories ou des hypothèses comme cela a souvent été le cas dans le passé, faute de mieux. Donc une
approche clinique, psychiatrique plus rigoureuse, plus méthodique, plus soucieuse de résultat (PR : attention : de
quels résultats parle l’auteur, il faut toujours être en médecine en général et en psychiatrie en particulier lorsqu’on parle de
résultats et le glissement vers l’obligation de résultats est proche) et d'efficacité et je dois dire, compte tenu du
contexte économique auquel on faisait allusion, plus soucieuse d'un rapport coût-efficacité favorable. Ce que
cela signifie, c'est que nous aurons de plus en plus dans le domaine de la psychiatrie, comme ailleurs en
médecine, des normes de pratique (PR : quelles normes, pour quels résultats, normes validées selon quelle méthodologie
). Ce à quoi nous devons veiller, c'est qu'il faut savoir utiliser cette expansion des connaissances d'une façon
favorable à notre clientèle, aux besoins de nos malades, pour adapter les soins de chacun des groupes de
clientèle.
…/…
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Facteurs sociaux
Nous devons apprendre ensemble à développer des partenariats nouveaux avec de nombreux acteurs sociaux
(PR : oui mais à condition que nous ne devenions pas nous les services sociaux) qui n'existaient pas il y a seulement dix
ans. Bien sûr il y a des acteurs avec lesquels nous avons toujours eu des liens, les agents payeurs, les autorités