LES ERYSIPELES DES MEMBRES INFERIEURS CHEZ LE DIABETIQUE AU
CENTRE D’ENDOCRINOLOGIE DIABETOLOGIE DU CHU D’ORAN.
n. benabadji(1), z. benzian(1), m a. amani(2), s. merad(1), m. belghani(1),
n.rouabhi(1),f.baghdad(1), f z. guemri(1), f. mohammedi(1), k. faraoun(1), t. benkhalifa(1)
(1) Service d’endocrinologie-diabétologie Clinique laribere CHU du Dr Benzerdjeb Oran.
(2) Service d’endocrinologie-diabétologie CHU du 1er Novembre Oran.
Introduction
L’érysipèle est une dermo-hypodermite aiguë d’origine bactérienne essentiellement streptococcique,
pouvant récidiver. L’érysipèle des membres inférieurs chez le diabétique n’a pas de spécificité
particulière, néanmoins une prise en charge rapide et efficace en milieu hospitalier s’impose, car le
diabète constitue un facteur de gravité initial pour l’érysipèle.
L’objectif de notre travail est de décrire la prise en charge de l’érysipèle chez le diabétique dans notre
contexte.
Patients et méthodes
C’est une étude rétrospective menée de janvier 2006 à juin 2008 portant sur 17 malades diabétiques
adultes, 10 femmes et 07 hommes, hospitalisés dans notre service pour des lésions d’érysipèle.
Résultats
L’âge moyen au moment du diagnostic de l’érysipèle est de 59 ans (21-80), avec un sex-ratio
(femme/homme) de 1,4. Le diabète est de type 2 dans la majorité des cas (94%), alors que le type 1
est noté dans 6%, la durée moyenne d’évolution du diabète est de 13ans. L’obésité est notée dans
35,3% avec un BMI moyen de 27,7 kg/m2.
Le traitement antidiabétique à l’admission : ADO (64,7%), insuline (29,4%), traitement mixte (5,8%)
Délai moyen de consultation est de 7,4j (1-21 jours). Dans 88,2% des cas il s’agissait d’un premier
épisode alors que dans 11,8% c’était une récidive
Le siège de la lésion : pied (64,7%), jambe (53%), cuisse (17,6%), la localisation était unilatérale
dans 88,2% et bilatérale dans 11,8%des cas. Une porte d’entrée était retrouvée dans 82,3%
représentée par un intertrigo (42,8%), traumatisme (21,4%), crevaces talonnières (28,5%), un ulcère
de jambe (7,1%) et des blessures infectées (28,5%) des cas.
Un terrain prédisposant a été noté chez 82,3% des cas représenté essentiellement par l’âge (71,4%)
l’obésité (42,8%) suivis par les maladies cardiovasculaire (35%) et les AINS (28,5) des cas.
Un prélèvement bactériologique a été effectué chez 4 de nos patients, aucune hémoculture n’a été
effectuée.
Une pénicillinothérapie G par voie parentérale a été instaurée en première intention dans (76%),
prystinamycine (12%), céphalosporines (12%). Une double antibiothérapie était utilisée dans (94%)
cas dominée par l’association du métronidazole (87,5%), les antistaphylococciques majeurs (31,2%),
aminosides (18,7%), bactrim (12,5%)
Un traitement anticoagulant a été utilisé chez (91%) des malades
La durée moyenne de l’hospitalisation était de 22,5j (5-75jours)
L’évolution était favorable chez 82,3%, défavorable avec décès suite à une facsiite nécrosante chez
17,7% des cas
Conclusion
L’érysipèle chez le patient diabétique est une affection grave qui nécessite une prise en charge urgente
et précoce en milieu hospitalier. Le traitement antibiotique utilisée en première intention reste la
pénicilline G avec, souvent, nécessité d’une double voir d’une triple antibiothérapie. La correction des
facteurs de risques et le traitement des éventuelles portes d’entrées restent le seul garant d’une
prévention efficace.