I. Infection pneumococcique

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Introduction du vaccin antipneumococcique - PCV13
Foire aux questions à l'usage des agents de santé
12 novembre 2010
I. Infection pneumococcique
1. Qu’est-ce que le pneumocoque?
Le pneumocoque, également appelé Streptococcus pneumoniae, est généralement
présent dans le nez et la gorge d’individus sains. Il peut s’étendre vers différentes parties
du corps et causer diverses maladies dont l’une est la pneumonie. Streptococcus
pneumoniae est la cause principale de la pneumonie bactérienne.
2. Quelles sont les infections causées par le pneumocoque ?
a) Les infections sévères appelées infections pneumococciques invasives interviennent
lorsque le pneumocoque entre dans le flux sanguin (bactériémie) et infecte d’autres
organes. Ces infections sont la cause d’une morbidité et d’une mortalité élevées. Les
infections pneumococciques invasives sont notamment :
- les pneumonies (bactériémiques)
- les méningites
- les bactériémies fébriles
- l’arthrite
- la péritonite
- l’ostéomyélite
b) les infections moins sévères et plus courantes qui interviennent lorsque le
pneumocoque se répand localement du nasopharynx vers les oreilles toutes proches,
les sinus et les bronches. Ces maladies sont notamment :
– les otites moyennes (infection de l’oreille moyenne)
– les sinusites
– les bronchites
3. Les infections à pneumocoque sont-elles courantes ?
Les types d’infection à pneumocoque les plus courantes sont notamment les infections de
l’oreille moyenne, les infections des sinus, les pneumonies, les bactériémies et les
méningites.
Les infections causées par Streptococcus pneumoniae constituent un problème majeur
de santé publique. En l’an 2000, on estimait à environ 14,5 millions (intervalle de variation
: 11.1–18 millions) le nombre d’épisodes de maladies pneumococciques qui se sont
produits, parmi lesquels environ 826 000 (intervalle de variation : 582 000–926 000) ont
occasionné les décès d’enfants âgés de 1 à 59 mois. Environ 91 000 de ces enfants
étaient infectés à VIH (intervalle de variation : 63 000 – 102 000) et 735 000 (intervalle de
variation : 519 000 – 825 000) étaient séronégatifs. Parmi les décès d’enfants
séronégatifs, plus de 61% sont intervenus dans 10 pays africains et asiatiques.
4. Qui risque le plus de contracter une maladie pneumococcique ?
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Les enfants de moins de cinq ans, en particulier ceux qui ont moins de deux ans
les personnes âgées de plus de 65 ans
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les individus infectés à VIH, les drépanocytaires, les personnes à spléniques et les
porteurs de maladies rénales chroniques. Parmi les nourrissons, les plus à risque sont
ceux qui ne sont pas nourris au sein et qui sont exposés au tabagisme.
5. Comment une infection pneumococcique se transmet-elle ?
Elle se transmet de personne à personne par des gouttelettes respiratoires (dues par
exemple à la toux ou aux éternuements). Le nez et la gorge de 70% des personnes en
bonne santé contiennent à tout moment le pneumocoque.
6. Une infection à pneumocoque peut-elle être traitée ?
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Les infections pneumococciques sont traitées au moyen d’antibiotiques. L’amoxilline,
la pénicilline ou le cotrimoxazole sont habituellement utilisés pour traiter les infections
pneumococciques. Ils sont habituellement prescrits dans les centres de santé ou les
hôpitaux.
Dans beaucoup de pays, des souches de pneumocoque deviennent de plus en plus
résistants aux antibiotiques habituellement utilisés. Les infections pneumococciques
qui sont résistantes à ces antibiotiques exigent le recours à d’autres antibiotiques tels
que les céphalosporines et la vancomycine, en particulier lorsqu’il s’agit d’une
méningite pneumococcique résistante.
7. Pourquoi vacciner les enfants contre les infections pneumococciques ?
C’est pendant la première année de la vie que le risque de maladie pneumococcique
grave est le plus élevé. Mais il reste élevé pendant les 24 premiers mois. Vacciner les
enfants est une mesure qui permet de réduire le coût de la prévention de la maladie. La
vaccination peut prévenir une mortalité et une morbidité considérables parmi les
populations vulnérables des pays les plus pauvres.
II. Le vaccin antipneumococcique
1. Qu’est-ce qu’un vaccin pneumococcique ?
Le vaccin pneumococcique protège contre les formes sévères des infections à
pneumocoque tels que les méningites, les pneumonies et les bactériémies. Il ne protège
pas contre ces maladies lorsqu’elles sont causées par des agents autres que le
pneumocoque. Le vaccin PCV-13 protège contre les infections dues aux 13 sérotypes qui
causent 75 à 85% de tous les cas d’infection pneumococcique grave.
2. Comment se présente le vaccin antipneumococcique et comment est-il conservé
?
Le vaccin PCV-13 est un vaccin liquide contenu dans un flacon unidose. Il doit être stocké
entre +2° et +8°C et ne doit pas être congelé.
3. Quel est le calendrier des vaccinations pour le vaccin antipneumococcique ?
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Ce vaccin doit être administré en 3 doses. L’âge minimum pour recevoir la première
dose est de 6 semaines avec un intervalle minimum de quatre semaines entre les trois
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doses, par exemple 6, 10 et 14 semaines. Dans l’idéal, le PCV est administré en
même temps que le vaccin DTC, le vaccin contre l’hépatite B, le vaccin Hib et le vaccin
VPO.
La vaccination des nourrissons et des enfants qui ont partiellement reçu leurs vaccins
dans le cadre du PEV se décide en conformité avec la politique nationale en vigueur.
Cependant, lorsque l’enfant est âgé de moins d’un an, il doit recevoir les 3 doses du
vaccin, avec un intervalle minimum de quatre semaines entre les doses.
En ce qui concerne les nourrissons plus âgés qui n’ont pas été vaccinés
antérieurement et les enfants qui ont dépassé l’âge de la vaccination de routine, une
dose unique de rattrapage peut être administrée à ceux qui ont entre 12 et 24 mois et
à ceux qui ont entre 2 ans et 5 ans qui sont considérés comme étant à haut risque. On
ne sait pas encore si une revaccination est nécessaire plus tard dans la vie.
4. Peut-on administrer le vaccin antipneumococcique en même temps que d’autres
vaccins ?
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Le vaccin pneumococcique conjugué peut être co-administré avec d’autres vaccins du
PEV.
Lorsqu’il est co-administré avec d’autres vaccins, l’injection doit se faire à un autre site,
par exemple la cuisse opposée.
Le vaccin pneumococcique ne peut être mélangé avec d’autres vaccins dans la
même seringue.
5. Peut-on vacciner un enfant prématuré ?
Oui. Un enfant prématuré peut et doit être vacciné à six semaines ou après.
6. Quel est le calendrier vaccinal recommandé pour les enfants immunodéficients?
Le calendrier proposé est le même que pour tous les enfants âgés de ≤23 mois quelque
soit l’état médical (par exemple une infection à VIH, la drépanocytose ou une faiblesse
immunitaire). L’innocuité du PCV a été démontrée et il est bien toléré par les enfants
infectés par le VIH. On peut l’administrer aux enfants drépanocytaires ou séropositifs au
VIH.
7. Qui ne doit pas être vacciné?
Le vaccin antipneumococcique ne doit pas être administré aux personnes suivantes :
 celles qui ont fait une réaction allergique sévère à une dose antérieure
 celles qui ont fait une réaction allergique sévère à un vaccin contenant une toxoïde
diphtérique
 celles qui ont une maladie grave (par exemple une fièvre ≥39°C); leur vaccination doit
être repoussée jusqu’à ce que leur état s’améliore.
8. Quelle est l’efficacité du vaccin antipneumococcique ?
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Le vaccin antipneumococcique est hautement efficace et protège des méningites, des
pneumonies et des bactériémies dues à Streptococcus pneumoniae.
Après avoir reçu toutes ses doses de vaccin antipneumococcique, un enfant est
protégé des infections dues à Streptococcus pneumoniae mais il peut toujours
contracter une méningite, une pneumonie ou une bactériémie, causées par d’autres
organismes.
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9. Le vaccin antipneumococcique est-il sûr ?
Le vaccin pneumococcique conjugué est sûr et bien toléré. Les manifestations
indésirables sévères qui lui sont attribuables sont extrêmement rares. Des effets
secondaires modérés tels que des douleurs à l'endroit de l’injection et des épisodes
fébriles à ≥39oC ont été signalés pour moins de 5% des vaccins administrés. Il est
important de noter que le vaccin DTC-HepB/Hib peut être co-administré avec le vaccin
antipneumococcique. Ces réactions sont donc parfois attribuables aux vaccins coadministrés. Une dose de paracétamol peut s'avérer nécessaire en cas de fièvre.
10. Quels messages à l’intention des parents ou des soignants ?
Les messages suivants peuvent être adressés aux parents/soignants :
 la date de la prochaine visite pour terminer le calendrier : trois visites pour le vaccin
antipneumococcique dans la première année de la vie !
 deux injections ou plus au cours de la même visite, c’est sûr et c’est efficace. La
vaccination procure une protection précoce, au moment où l’enfant est le plus en
danger.
 les vaccins Hib et antipneumococcique peuvent prévenir de nombreuses pneumonies
mais pas toutes : si la toux ou les difficultés respiratoires de votre enfant persistent,
consultez d’urgence.
 en plus de la vaccination, vous pouvez protéger votre enfant grâce à l’allaitement
maternel précoce et exclusif pendant les six premiers mois de sa vie, une nutrition
adéquate, un lavage fréquent des mains et un environnement sans fumée (qu’elle
provienne du feu ou du tabac) dans la maison.
11. Que puis-je faire pour m’assurer que l’enfant soit vacciné à temps ?
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Rendre les vaccins disponibles tous les jours de l’année pour réduire les opportunités
manquées de vacciner les enfants.
Les carnets de vaccination des enfants doivent être contrôlés à chaque visite pour
vérifier qu’ils sont à jour de vaccinations.
A chaque visite, les enfants doivent recevoir tous les vaccins qu’ils sont censés
recevoir.
Lorsqu’un enfant est amené au centre de santé, son âge et son statut vaccinal doivent
être déterminés avant de décider des doses de vaccin à lui administrer.
Procéder à un enregistrement précis des vaccins dans le carnet de santé de l’enfant.
Rappeler aux parents les dates des prochaines visites et l’importance du calendrier
vaccinal dans sa totalité.
Rechercher les tuteurs des enfants qui sont en retard dans leur calendrier grâce aux
mécanismes de recherche des abandons.
12. Pourquoi encourager les mères à se rendre dans le centre de vaccination le plus
proche de leur domicile ?
Cela est très important parce que :
 Il sera plus facile pour elles d’y retourner en cas de complications inattendues
 Cela sera plus commode pour les vaccinations suivantes.
 Cela permet aux agents de santé de mieux suivre ces mères pour éviter les visites
manquées.
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Les faire toujours fréquenter le même centre facilite un calcul précis du taux de
couverture.
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